On glose régulièrement sur la baisse supposée du niveau des élèves. Je n'ai pas d'opinion bien arrêtée sur le sujet (alors que je ne suis pas le plus mal placé pour m'exprimer sur le sujet : je suis retraité de l'enseignement, fils d'enseignant, petit-fils d'enseignant et je suis né dans une école !). Une question toute bête : est-il important que ma petite dernière, qui va quitter le CM2 dans un mois, n'ait jamais entendu parler, en cinq ans d'études élémentaires, de Napoléon Ier ? Une réponse négative serait tout de même difficile à argumenter.
Autre question : est-ce qu'à son âge je possédais plus ou moins de vocabulaire que cette enfant qui aura passé comme moi les dix premières années de sa vie dans un foyer d'enseignants ? S'il est difficile de répondre, une chose est sûre : elle ne possède pas le même vocabulaire que moi au même âge.
Un abonné de Twitter a posté récemment un document qui permet de nous forger une opinion : une page du Club des Cinq qu'il lisait enfant, et la même page dans l'édition que découvre sa fille actuellement.
Enid Blyton a vendu plus de 400 millions d'ouvrages, les plus populaires étant justement la série du Club des cinq, publiée de 1942 à 1963, en France par la Bibliothèque rose.
Les choses sont claires et les carottes sont cuites. L'édition d'il y a trente ans comportait au moins un tiers de pages en plus que l'édition actuelle, mais surtout la langue a beaucoup perdu de sa richesse dans la version d'aujourd'hui (en va-t-il de même dans l'original et dans les 40 traductions de la série ?).
Qu'on ne me bassine pas sur l'absence de nivellement vers le bas de la culture pour tous !