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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 06:14

La France, sous le capitalisme financier, c’est de plus en plus la jungle, l’individualisme forcené, le recul de l’État. À Lyon, comme dans d’autres grandes villes, des groupements d’individus identitaires, des milices tout de jaune vêtues déambulent dans le métro « comme ça », pour montrer qu’ils existent face à la “ caillera ”.

 

Je cite La Tribune de Lyon :

 

 

Le groupuscule d’extrême droite Reybène a mené, en début de semaine, une action dans le métro lyonnais pour “lutter contre l’insécurité de la racaille et la démission des forces de l’ordre ” dans les transports en commun lyonnais. Plusieurs dizaines de militants identitaires portant des gilets jaunes avec le logo “Génération anti-racailles”, ont distribué des tracts. Contacté, le Sytral assure ne pas avoir été informé. Mais qui fait la loi dans le métro lyonnais ?

 

 

Toujours dans la Tribune de Lyon, et pour bien se persuader que l’individualisme devient une politique tout à fait naturelle, voici comment réagissent des parents d’élèves ordinaires face au non remplacement des instituteurs absents :

 

Les parents d'élèves sont bien décidés à faire bouger les choses. À l'école François-Ravier (Lyon 7e), les parents ont réussi à obtenir des remplaçants. La méthode ? « Quand un enseignant est absent, on contacte directement l'Inspection académique, et on les harcèle. Comme on est plusieurs à appeler, on finit par obtenir un remplaçant », explique un parent d’élève. Une démarche efficace, mais qui n'est pas sans contrepartie. « On sait très bien que quand on obtient un remplaçant, ça fait un trou dans une autre école. C'est à celui qui criera le plus fort », regrette Marielle Bigot, une autre maman. Sans apporter de solution au problème, l'inspecteur académique reconnaît que « la brigade de remplacement n'est pas à la hauteur de la demande ». En attendant, la fronde des parents continue... 

Revue de Presse (93)

Sur son blog (que je cite régulièrement), Jean-Emmanuel Ducoin en appelle à la mémoire du combat des gueules noires en 1948 :

 

Quand un gouvernement socialiste usait et abusait de la répression syndicale et faisait tirer sur des ouvriers...

 

«Le renouvellement de ces attaques sauvages oblige le gouvernement à décider que, à l’avenir, les forces de l’ordre, lorsqu’elles seront ainsi assaillies, pourront se défendre après les sommations nécessaires.» Ainsi parle François Mitterrand. Nous sommes en 1948, la grande grève des mineurs du Nord-Pas-de-Calais vient de s’achever par une répression d’une rare violence, et les «forces de l’ordre» en question, au service du gouvernement socialiste de l’époque, ont répondu aux instructions du ministre de l’Intérieur, Jules Moch. Les «attaques sauvages» évoquées par Mitterrand, alors secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil, ne sont rien d’autres que des faits de grève, menés par les ouvriers des mines de France en rébellion contre les décrets signés par Robert Lacoste, ministre de l’Industrie, qui, d’un trait de plume, venait de leur supprimer les acquis sociaux obtenus à la Libération.

Ces travailleurs de la terre noire ne sont pourtant pas n’importe qui. Résistants pour la plupart, militants CGT et/ou communistes, ils avaient été les acteurs courageux d’une grève pour l’Histoire, en 1941, déjà à l’appel de la CGT et du PCF clandestin, pour « du savon et du pain », acte de résistance et d’espoir au cœur de la nuit noire. Ce sont ces mêmes hommes, ces mêmes familles, qui se battent pour les salaires et la dignité de leurs droits, que le gouvernement socialiste de 1948 traite comme des ennemis. La même année, la CGT a remporté haut la main les élections professionnelles et organisé, dans la foulée, un référendum auprès des mineurs : 89% votent pour la grève dans le Nord-Pas-de-Calais. Ils cessent le travail le 4 octobre, dans l’unité syndicale. L’action se durcit. Le gouvernement lance les CRS, la gendarmerie et l’armée. Bilan ? Six morts, 2.000 arrestations, autant de condamnations à la prison et des centaines de vies brisées.

 

Pour finir, je voudrais parler d’un gigantesque trou noir, l’absence quasi totale d’articles consacrés aux élections législatives de la plus grande démocratie au monde. Je ne parle pas des Etats-Unis mais de l’Inde. Les élections en Inde ont eu lieu sur cinq semaines, du 7 avril au 12 mai. Le dépouillement a eu lieu le 16 mai. Nos chaînes nationales n’en ont strictement pas rendu compte.

 

Le 20 mai, sur son site, le Monde Diplomatique publiait un article intitulé "Un "tsunami" nommé Modi", qui faisait était de la victoire de M. Narendra Modi et de son parti de droite, antimusulman, ultralibéral et nationaliste, le BJP.

 

On peut trouver stupéfiant de voir passer à la trappe un pays de près de 1,3 milliards d'habitants, dont les électeurs sont au nombre de 814 millions, c'est-à-dire presque autant que le total des habitants des Etats-Unis et de l'Union européenne, entre lesquels se négocie le fameux TAFTA, présenté comme celui des deux plus grands ensembles économiques du monde !

 

Selon que vous serez puissant ou misérable…

 

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