On le sait, Fioraso a menti lorsqu'elle a établi son curriculum vitae officiel en s'inventant une licence qu'elle n'avait ni obtenue ni même tentée puisqu'elle n'avait pas suivi le cursus universitaire y préparant. Plus sidérant que ce mensonge, que cette fraude, est peut-être la naïveté de cette pauvre personne : à une époque où l'on peut retrouver en trois clics un rapport de la police de Léningrad de 1927, penser que l'on puisse mentir de la sorte sans que cela se sache est atterrant.
Cette fraude est passible d'un an de prison et d'une lourde amende. Encore faudrait-il qu'une autorité judiciaire se saisisse de l'affaire. J'attends…
Ci-dessous le trafficotage de Fioraso sur le site du ministère :
Les universitaires en activité (dont je ne suis plus) ont, semble-t-il, décidé de ne pas tirer sur l'ambulance Fioraso. Ils ont tort car Fioraso n'a, pour sa part, jamais hésité à tirer sur eux en reprenant à son compte la politique de Pécresse de mépris pour la condition universitaire.
Un collègue – je n'ose pas dire angliciste car il est écossais jusqu'au bout des ongles, a achevé sa carrière universitaire à Lyon 2. Il milita longtemps au Snesup. Il s'adresse ici à ses anciens camarades. Je partage pleinement son point de vue.
Bien que n'étant plus membre du SNESup, je suis encore inscrit sur cette liste de discussion. Je me permets donc d'intervenir brièvement sur le cas Fioraso et l'étonnant manque de réaction à l'égard de l'usurpation de diplômes dont elle est l'auteure. Je n'ai pas du tout envie de relativiser les mensonges de Mme Fioraso. En dehors de l'aspect juridique des choses, il y a l'aspect politique. Fioraso a menti sur ses diplômes et personne, apparemment, dans le gouvernement dont elle fait partie, pas plus que parmi les membres de son parti (encore présents, me semble-t-il, au sein de votre section de Lyon 2) n'y trouve à redire. Quand il s'est agi de fraude étudiante au sein de l'Université de Lyon 2 j'ai le souvenir qu'un membre du PS, professeur en LEA et membre actif de la section disciplinaire, était aux avant-postes de la répression, dénonçant le laxisme ambiant et demandant toujours plus dans les punitions infligées aux étudiants. J'attends encore sa prise de position publique sur le cas de sa camarade de parti. Mais j'attendrai sans doute toujours. Une fois de plus on trouve la confirmation de ce qui est devenu une triste banalité sociologique : lorsqu'il s'agit de punir de dominés de leurs écarts par rapport à la loi, les volontaires ne manquent pas (que ce soit à droite ou dans la gauche parlementaire) ; par contre l'élite (qu'elle soit de gauche ou de droite) s'arroge le droit de passer outre à la loi, sachant que grâce à la solidarité de caste (et de classe) elle ne risque jamais grand'chose.