Elle s'appelle Louison. Elle est douée d'un talent certain. Elle travaille pour Marianne, France Culture, Voici et Charlie Hebdo.
Après la mort atroce de ses amis, elle a publié ce dessin formidable, parfaitement dans l'esprit de l'hebdomadaire :
Le problème est qu'elle est aussi une sorte de dessinatrice officielle, qui travaille pour la propagande (pardon : la communication) du gouvernement solférinien, au sein du SIG, le Service d'information du gouvernement. Elle y produit ce type de dessin anodin :
Mais aussi la voix (très orientée) de son maître :
Le 19 février, elle nous a expliqué, par un joli dessin – agrémenté d'un tweet – les bienfaits de la loi Macron :
Pour ce qui me concerne, j'ai défilé en famille, non pas pour Charlie, mais pour la liberté d'expression et surtout contre la barbarie. Je ne lis plus Charlie Hebdo depuis que Val, l'ami du Medef et des puissants en général, l'a relancé. Je ne suis pas aveugle au point d'avoir remarqué, depuis pas mal de temps déjà, que l'hebdomadaire avait soutenu les entreprises bellicistes des États-Unis et de l'OTAN. Et puis, je collabore assidument au site politique Le Grand Soir. LGS est un site de gauche, c'est-à-dire de la gauche de gauche, comme disait Bourdieu, celle qui considère que la droite commence au Parti socialiste. J'ai été très touché par les attaques de certains collaborateurs de Charlie Hebdo contre Maxime Vivas et Viktor Dedaj (les consciences tutélaires du site), accusés d'être antisémites ou rouge-brun.
Mais quand je vois le travail de Louison au service du banquier milliardaire Macron, plus rien ne m'étonne et je me dis qu'une grande confusion règne parmi les collaborateurs de Charlie.