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16 août 2015 7 16 /08 /août /2015 05:44

 

 

Il en est qui ratent tout, y compris leur suicide.

 

Pierrre Charles Sylvestre de Villeneuve est né en 1763. Il s’engage dans la marine à 16 ans et participe à la guerre d’Indépendance des États-Unis. Bien que noble, il soutient la Révolution.

 

Contre-amiral en 1796, il prend part à l’expédition d’Égypte, où il commande l’arrière-garde de la flotte française à la bataille d’Aboukir, mémorable pâtée.

 

C’est à la bataille de Trafalgar que Villeneuve donne la vraie mesure de son absence de talent. Selon Las Cases, sa « mollesse » fit tout perdre. Incapable d’ordonner la moindre manœuvre, il assiste, impuissant, à la destruction de ses navires, dont le sien. Il semble rechercher la mort au combat en restant bien en vue sur le pont de son navire balayé par la mitraille. Peine perdue. Quand ça veut pas …

 

C’est le commencement de la fin pour Napoléon qui renonce à envahir l’Angleterre (cet épisode est relaté dans l'Austerlitz d'Abel Gance, film que j'ai revu récemment pour la première fois depuis 55 ans et qui n'a pas vieilli d'un point de vue esthétique).

 

Prisonnier, Villeneuve est bien traité par les Anglais qui, pour le mortifier et l'humilier, l’invitent à assister aux grandioses funérailles de l’Amiral Nelson, mort au combat, lui.

 

Il est rendu à la France en 1806.

 

Il débarque à Morlaix, s’arrête à Rennes. On le retrouve mort le 22 avril à l’Hôtel de la Patrie. Il se frappe de six coups de couteau dans la poitrine et poignarde également sa femme : « Ma tendre amie, comment recevras-tu ce coup, hélas, je pleure plus sur toi que sur moi. C’en est fait, j’en suis au terme où la vie est un opprobre et la mort un devoir. »

On ne sait où il est enterré.

 

(Pudor)

 

 

 

 

 

On sait que dans la famille de Philippe de Villiers (Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon) il s’en est passé des vertes et des pas mûres. Un chevalier de Villiers, né en 1652, né des amours de Monsieur de Jarzé et de la célèbre courtisane Ninon de Lenclos, eut, quant à lui, la surprise de sa vie lorsqu’il découvrit l’identité de la (vieille) femme dont il était tombé follement amoureux.

 

Je propose cette stupéfiante histoire, telle qu’elle a été narrée par Roger Duchêne :

 

“ Elle inspira « une passion funeste » à un fils chéri, le chevalier de Villiers, dont le père est cette fois Jarzé. Elle le reçoit chez elle « comme elle recevait alors les jeunes gens de la plus haute naissance, que leurs parents venaient la prier d'admettre au nombre de ses amis pour y prendre, si j'ose le dire, cette fleur du monde qu'elle avait l'art de répandre sur tous ceux qui l'approchaient ». Jarzé, qui destinait son fils « à des emplois où les grâces de la figure et de l'esprit pouvaient être essentielles, ne voulut pas lui faire perdre des leçons si utiles pour lui et auxquelles il avait plus droit qu'aucun autre ». Mais le chevalier de Villiers avait un coeur sensible et sa reconnaissance pour le bon accueil de Ninon se transforma bientôt en sentiments plus tendres, encouragés inconsciemment par la préférence involontaire qu'on lui marquait. « Cent fois, il ne sut que penser de quelques regards où se peignait de la tendresse. »

 

 Quand Ninon s'aperçut de l'amour que le jeune homme n'arrivait plus à lui cacher, elle essaya contre lui les secours de la rigueur et de l'absence. Il lui promit de ne plus l'aimer. Vainement. Un jour, elle le fit passer dans son cabinet : « Levez les yeux sur cette pendule, insensé que vous êtes. Il y a maintenant plus de soixante cinq ans que je vins au monde. Me convient il d'écouter une passion comme l'amour ? Est ce à mon âge qu'on peut aimer et qu'on doit être aimée ? Rentrez en vous même, chevalier. Voyez le ridicule de vos désirs et celui où vous voudriez m'entraîner. » Les larmes versées en prononçant ces mots par l'objet de sa passion ne firent qu'augmenter les désirs du jeune homme. « Est ce là, réplique-t-il, cette Ninon si tendre et si philosophe ? N'a-t-elle pris que contre moi cette ombre de vertu qui suffit à son sexe pour se croire estimée ? » Prisonnière de son personnage, la séductrice ne sait que répondre et ordonne au jeune homme de sortir.

 

    Elle décide de frapper un grand coup, et après avoir consulté Jarzé, qui la délivre du secret, elle convoque le chevalier dans sa petite maison de Picpus, au faubourg Saint Antoine. Il y vole comme à un rendez vous galant. Il trouve sa dame seule, mais triste et abattue. Il lui redit son amour, qui surpasse toute raison. N'écoutant que son ivresse, il se porte « à la dernière extrémité » quand Ninon, indignée, s'écrie : « Arrêtez, cet affreux amour ne sera point au dessus des devoirs les plus sacrés. » Elle lui découvre sa naissance. Mais le jeune homme « prononce à peine une fois le doux nom de mère », tant il sent brûler dans son cœur la même ardeur criminelle. Il s'enfuit et, dans un bosquet proche, se jette bientôt sur son épée. Ninon l'y trouve et, "dans ses yeux presque éteints", aperçoit encore de l'amour... ”

 

 

(Pudor)

 

 

 

Ninon de Lenclos fut une des femmes les plus extraordinaires du XVIIe siècle. À la fois savante, athée et libertine. Elle corrigea une première version du Tartuffe de Molière et légua par testament 2 000 livres au jeune Arouet (Voltaire), alors âgé de 11 ans, en qui elle avait vu un petit génie. Elle mourut peu après à 85 ans.

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