Sur le site CQFD, Emmanuel Sanséau revient sur les tristement célèbres « contrats zéro heure » au Royaume-Uni après la nette victoire des conservateurs lors des dernières élections législatives :
En mai dernier, un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) démontrait le poids écrasant des contrats précaires dans la chute du chômage britannique, et leur impact sur la polarisation des revenus qui fait, petit à petit, disparaître la classe moyenne. La récente réélection des conservateurs, désormais débarrassés de leurs partenaires de coalition libéraux démocrates, a réduit à néant tout espoir de contrôle des contrats zéro heure. Ils ont seulement promis d’interdire les clauses d’exclusivité utilisées par certaines entreprises pour empêcher leurs salariés de cumuler plusieurs emplois. C’est donc sans surprise que, en avril dernier, le secrétaire d’État au Travail et des Retraites, Iain Duncan Smith, affirmait, telle une Marie Antoinette, vouloir les rebaptiser « contrats à heures flexibles ».
Alors que les conservateurs s’apprêtent à réduire les dépenses sociales de 12 milliards de livres d’ici 2018, une enquête de l’association Citoyens du Royaume-Uni démontrait en avril dernier que la culture du bas salaire fait débourser chaque année 11 milliards de livres à l’État en allocations de travail. La violence déployée à l’encontre des classes populaires et les privilèges accordés aux plus riches sont quotidiennement masqués derrière la « lutte contre la fraude aux allocations sociales » et un discours politique de plus en plus xénophobe. Cinq années supplémentaires de gouvernement Cameron, tout aussi radical que la Dame de fer, n’augurent rien de moins qu’une catastrophe sociale organisée.
Politis rapporte un fait, heureusement très rare, dans l’Éducation nationale : deux professeurs du collège Gay-Lussac de Colombes (Hauts-de-Seine) sont convoqués devant le conseil de discipline pour leur participation en décembre 2014 à une grève de trois semaines, contre la sortie de leur établissement du réseau éducation prioritaire.
Pour protester contre cette convocation, deux tiers des enseignants de l’établissement sont en grève reconductible depuis vendredi 18 septembre et les deux professeurs concernés par la procédure ont entamé lundi après-midi une grève de la faim.
Le site Critique Sociale déplore la faiblesse de la classe ouvrière européenne :
La faiblesse de Syriza face à l’UE et aux gouvernements européens, ce n’est pas la faiblesse de la Grèce, ce n’est pas un problème grec, c’est la faiblesse politique des travailleurs au niveau de l’UE. Gageons que le refus de la rigueur ou de l’austérité au niveau européen, par les travailleurs en Allemagne, en France et en Italie dont le pouvoir d’achat s’est érodé depuis quinze ans, dans des formes coordonnées et internationales, donnerait une autre force aux travailleurs en Grèce face à la Troïka. La pression sur les salaires en Allemagne depuis les plans Schröder des années 2000 est une partie de l’équation qui a abouti à la crise de la dette en Europe, par la concurrence à la « compétitivité ». Ce dont nous avons besoin pour sortir de cette crise, ce n’est pas de souverainismes et d’impasses nationales, mais d’internationalisme à la base et de conflictualité « européenne ». Nous avons besoin de poser au sein de l’UE, non comme institution mais comme espace réel, ouvert, les questions sociales, environnementales et politiques de l’heure.
Même Paris Match s’en prend désormais au big business voyou :
Martin Shkreli, un investisseur américain, a racheté à travers sa compagnie un médicament luttant contre la toxoplasmose ou encore la malaria… et augmenté les prix de 5000%. L’homme le plus détesté d’Amérique s’appelle Martin Shkreli. Cet homme de 32 ans a choqué le pays en augmentant de plus de 5000% le prix d’un médicament utilisé depuis 60 ans dans le traitement de la toxoplasmose, le Daraprim. Ce produit était notamment très prescrit pour des patients séropositifs qui développent cette maladie en raison d’un système immunitaire affaibli. Il a été racheté en août dernier par Turing Pharmaceuticals, la société gérée par Martin Shkreli. Du jour au lendemain, le trentenaire a décidé de passer le prix du cachet de 13,50 dollars à 750 dollars.