L’arrogance et la cruauté de la bourgeoisie anglaise et ses relais sont sans limite. Il y a quelques semaines, Stephen Taylor, fusilier marin de 60 ans, a vu son allocation chômage de 71 livres suspendue une semaine après avoir vendu des bouquets de coquelicots pour une œuvre de charité au profit de la Légion royale britannique, à la mémoire de ses camarades tombés au combat. Il a, pour ce faire, travaillé 24 heures sur une période de deux semaines.
Au chômage, Taylor percevait en effet une allocation hebdomadaire de 71 livres (environ 350 euros mensuels). Par honnêteté, il a prévenu son pôle emploi local qu’il avait accepté ce petit boulot. Le versement de son allocation cessa immédiatement au motif qu’il ne recherchait pas un vrai emploi. De fait, il était en recherche depuis novembre, y compris au supermarché où il a vendu ses coquelicots.
Il a cessé de payer son loyer.
Pour un de ses anciens supérieurs hiérarchiques, « il est inacceptable de traiter de la sorte un homme qui a risqué sa vie pour son pays. » Je dirais que, même s’il ne l’avait pas risqué, c’eût été tout aussi inacceptable.
Un porte parole du ministère du travail et des pensions a recadré l'infortuné Stephen : “ Il est parfaitement justifié que les gens mettent tout en œuvre pour trouver du travail dès lors qu'ils reçoivent des allocations. Nous expliquons très clairement aux bénéficiaires quelles sont les règles et les avertissons qu'ils risquent de perdre leurs allocations s'ils ne les respectent pas. Nous appliquons des sanctions uniquement en dernier ressort et les gens qui sont réellement dans la gêne peuvent solliciter des indemnités exceptionnelles. Toute personne en désaccord avec une décision prise par l'administration peut faire appel.