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26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 07:06

La violence à l’encontre des femmes dans certaines “ cultures ”, dans certaines religions, est ahurissante. Ce peut être sournois et implicite comme quand, à la Réunion, une universitaire titulaire d’un doctorat se voit privée de poste parce qu’elle est d’origine indienne. Ce peut être violent comme quand, à l’île Maurice, une femme indienne s’ébouillante « toute seule » dans sa cuisine, avec l’huile de friture, jusqu’à en mourir.

 

Je reprends ici un texte d’Avaz sur une jeune femme pakistanaise victime d’un « crime d’honneur » et qui a eu la chance – du moins espérons-le – de survivre.

 

D’abord, un mot sur les « crimes d’honneur ». En Occident, ils sont plus fréquents à mesure que l’on descend vers le Sud (région méditerranéenne) car les codes d’honneur ont préservé de leur importance. La vengeance par la justice privée ou vendetta appartient de facto aux mœurs (ne parlons pas de “ culture ”) des Balkans, de la Turquie, du sud de l’Italie, de la Corse, de la Sardaigne, de la Sicile. Comme quand, en 2013, un jeune Calabrais tue sa mère coupable de tromper son père alors que ce dernier est en prison.

 

Les crimes d’honneur sont réapparus en Europe occidentale avec l’immigration musulmane (pakistanaise, turque, kurde, arabe). En 2006, en Italie, une jeune Pakistanaise est tuée par ses parents qui n’acceptent pas sa vie d’occidentalisée et parce qu’elle s’est opposée à un mariage arrangé. En 2010, à Modène, un Pakistanais (et son fils) corrige à coups de barres d’acier son épouse et sa fille qui refusaient un mariage arrangé. L’épouse mourra. En Grande-Bretagne, l'association IKWRO (Iranian and Kurdish Women's Rights Organisation) a recensé 2823 agressions (séquestrations, coups, brûlures, homicides) commises en 2010 contre des femmes sous prétexte de « venger l'honneur d'une famille ».

 

Revenons au crime qui nous intéresse ici. La jeune Saba Maqsood épouse l’homme qu’elle aime. Son père lui tire une balle en pleine tête avant de mettre son corps dans un sac et de le jeter dans une rivière. En application de la loi pakistanaise sur les “ crimes d’honneur ”, il n’est pas inquiété ! Saba a survécu et son histoire a fait l’objet d’un documentaire sélectionné aux Oscars qui se dérouleront dans les jours qui viennent. Le Premier ministre pakistanais a promis de modifier la loi.

 

 

 

 

 

Avaz souhaite rassembler un million de signatures avant la cérémonie des Oscars.

 

Il faut dire que, toutes les 90 minutes, une femme est tuée quelque part dans le monde lors d’un “ crime d’honneur ”. En 2004, le Pakistan s’est doté d’une loi punissant ces crimes, mais 70% des agresseurs sont remis en liberté à cause d’une faille juridique, la clause dite du “ pardon ”. Si l’on considère qu’une femme jette l’opprobre sur sa famille en refusant un mariage arrangé, en regardant trop longtemps un homme, voire même si elle est violée, un homme pourra la tuer sans craindre la prison, si un autre membre de la famille lui pardonne ! La clause exorbitante du “ pardon ” protège le droit à détenir et à tuer les femmes et jeunes filles.

 

 

 

Pour plus d'information :

 

L'histoire de Saba est remarquablement racontée dans un article de The Observer ici.

 

Pakistan: au pays des crimes d’honneur (Libération).

 

Crimes d'honneur au Pakistan: une femme tuée chaque jour (Terra Femina).

 

Pakistan: un court-métrage pour dénoncer les crimes d’honneur nommé aux Oscars (Le Journal des femmes)

 

Pakistan: Le Premier ministre s’engage à « punir très sévèrement » les crimes d’honneur.

 

Le Sénat pakistanais approuve de façon unanime trois projets de lois portant sur les droits de l'homme (The Nation, en anglais).

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commentaires

H
Quand on pense que ces moeurs gagnent du terrain chez nous !!!!!!!!!!! Nos gouvernants sont trop mous.
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