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12 septembre 2016 1 12 /09 /septembre /2016 05:29

 

 

Pendant qu’on amuse la galerie avec le burkini et que le Burkina Faso est toujours dans la misère, les choses sérieuses continuent. Le ministre Le Foll pleurniche qu’il ne peut rien imposer aux capitalistes de l’industrie laitière tandis que le gouvernement irlandais s’excuse de devoir réclamer 13 milliards d’euros volés par Apple aux peuples d’Europe. Comme le dit dans son blog Robert Charvin, les Etats sont “ dévastés ”, impuissants depuis que le monde a été entièrement privatisé :

 

« Un constat fait consensus : la privatisation du monde anéantit la capacité normative des États. Les gouvernements et plus encore les parlements sont mis sous tutelle. Les élections sont le plus souvent vidées de leur sens. Les institutions publiques perdent leur pouvoir régulateur. Les frontières n’ont de signification que pour les pauvres de la planète : l’économie de marché est transnationale.

 

L’État s’est désarmé face au chômage ; il ne maîtrise plus les politiques de croissance ; il perd ses ressources fiscales et ne peut plus assurer la survie des systèmes de protection sociale. Ces pertes le délégitiment aux yeux du plus grand nombre : « elles ne sont compensées par aucun équivalent fonctionnel », souligne Habermas.

 

L’État n’est plus en mesure de maintenir une « communauté de volontés impures », selon la formule de Kant : les instincts et les perversions individuels, destructeurs de la société, ne sont plus contrecarrés par l’éthique de l’intérêt général et d’une quelconque solidarité sociale.

 

Aux yeux des citoyens, la valeur de l’État s’approche de zéro. Ils ont peur de l’insécurité sociale et des violences ponctuelles, telles que les attentats terroristes ; ils ne sont plus libres. Seuls les marchés financiers « surfent » sur un système socio-politique frappé d’anémie et en voie de démantèlement. »

 

 

En 2011, L’Obs dressait le portrait d’Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis :

 

Lactalis avance, comme un bulldozer, à la conquête de la planète lait. Sans s'encombrer d'interdits. Le social n'a jamais fait partie des priorités du groupe. En 1982, Michel Besnier avait envoyé un commando d'anciens paras pour récupérer ses camemberts contre une poignée de grévistes CGT, qui occupaient l'usine d'Isigny pour réclamer les 39 heures ! En 2011, contraint par le ministère de l'Agriculture à mettre en place des contrats commerciaux, son fils Emmanuel a soumis à ses quelque 20.000 fournisseurs de lait (20% de la collecte en France) un projet qu'ils jugent léonin. Même le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire s'est indigné que ces projets de contrat portent atteinte au droit syndical!

 

 

 

 

 

A l’occasion du décès de Marc Riboud, le même Obs raconte l’histoire de la photo “La fille à la fleur”. Il donne la parole à l’héroïne, Jan Rose Kasmir : « Aucun d'entre eux n'a croisé mon regard. J'étais comme face à un mur. Mais le photographe m'a dit plus tard qu'ils tremblaient.  Je pense qu'ils étaient effrayés à l'idée de recevoir l'ordre de nous tirer dessus. (...) Si vous regardez mon visage, je suis extrêmement triste : je venais de me rendre compte combien ces garçons étaient jeunes. »

 

De longues années s'écoulent avant que Jan Rose Kasmir prenne connaissance de la photo prise par Marc Riboud. C'est son père qui,  ô surprise, découvre l'image de sa fille dans un magazine de photo acheté en Écosse, au beau milieu des années 1980. La “Jeune fille à la fleur” fera par la suite l'objet de sollicitations médiatiques, relate-t-elle au Guardian , disant pleurer au moment de découvrir pour la première fois le cliché dans une exposition (« Cela m'a ramené à la tristesse que je ressentais à cet instant »).

 

L'icône n'a jamais cessé de s'engager contre la guerre. En 2004, elle retrouve Marc Riboud en 2004 lors d'une manifestation à Londres contre l'invasion américaine de l'Irak. Des retrouvailles immortalisées par le photographe, qui saisit alors le visage de la quinquagénaire brandissant son propre portrait daté de 1967.

 

 

Après la démission d’Emmanuel Macron, Marianne.fr nous offre un florilège de ses prises de parole choc :

 

Ça n’existe pas d’interdire le licenciement.

Le libéralisme est une valeur de la gauche.

Je n’aime pas ce terme de modèle social.

Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre.

Vous n'allez pas me faire peur avec votre t-shirt. La meilleure façon de se payer un costard c’est de travailler.

Les Britanniques ont eu la chance d'avoir eu Margaret Thatcher.

Je ne suis pas là pour défendre les jobs existants.

 

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commentaires

A
Un peu d'humour ne nuit pas, s'agissant du personnage merci. Modernité ? Dans sa constance ! Même en vers libres, M. Macron n'arrête pas de reproduire l'être humain dans ce qu'il a de plus permanent : valet des grands financiers, il a épousé sa mère (depuis Oedipe ça n'est pas original), il croit en lui et trouve des gogos pour le croire. Relisons Benjamin Constant (le bien nommé) "Principes de politique appliqués à tous les gouvernements" (1815). M. Macron est d'une banalité affligeante et somme toute... plutôt terrifiante dans son absence d'originalité qui flatte notre médiocrité et notre manque de discernement, le tout propice à toutes les dérives orientées et voulues par des financiers sans scrupule.
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C
La preuve de la modernité d'E. M., c'est qu'il écrit en vers libres.
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