Le cycliste à droite n'est pas plus bête qu'un autre. Cela fait des années qu'il est porteur, livreur, déménageur etc. Il sait fort bien qu'il risque à tout instant un accident sérieux, la mort peut-être. Et pourtant, il s'y colle.
Vous me direz que s'il y avait deux fois moins de barda sur le vélo le risque serait tout aussi grand. Alors, est-il “en mode” (comme disent les djeuns) défi personnel ? Veut-il impressionner quelqu'un ? Obéit-il à un patron comme les aime Gattaz ?
Lorsque j'étais en Côte d'Ivoire, les Africains qui déménageaient avaient recours à des porteurs nigérians, des Yoroubas plus précisément. Ce sont ces mêmes Yourobas qui ont, proportionnellement, fourni le plus grand nombre d'esclaves pour les Zuniens. Des types secs comme des triques, barraqués. Ils pouvaient très bien utiliser des petites carrioles pour se faciliter la tâche. Mais non, ils préféraient tout porter sur leurs épaules.
Il y a bien longtemps que l'art africain a immortalisé ces porteurs :
Et même leurs femmes, comme cette mère qui porte ses trois enfants :