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15 septembre 2017 5 15 /09 /septembre /2017 05:35

 

Un accord secret signé par Macron et les sociétés d'autoroutes

 

 

Le cher Théophraste du Grand Soir affirme que Macron est atteint du syndrome de Gilles de La Tourette, caractérisé par des chapelets d’injures (« fainéant, illettré, alcoolique…  ») proférées sans raison et par des gestes involontaires, comme un mouvement méprisant de la main en disant « La France n’est pas réformable ».

 

 

Moi, je dirais que Macron s’exprime parfois comme une petite frappe. C’est normal, dans la mesure où il agit également comme une petite frappe. Voyez comment il a, selon FranceTV Info, truandé les Français pour le profit à court et moyen termes des propriétaires privés des autoroutes.

 

 

En 2015, Emmanuel Macron, ministre de l’Economie et Ségolène Royal ministre de l’Ecologie s’attaquent aux tarifs des péages : “il faut rendre aux automobilistes un peu d’équité tarifaire" annone Ségolène Royal sur BFM-TV en décembre 2014. Emmanuel Macron confirme que le gel des tarifs est acquis pour 2015.

 

 

Un gel des tarifs pour 2015, aussitôt attaqué en justice par les sociétés d’autoroutes. Après négociation avec leurs représentants, l’Etat finit par signer un accord, une sortie de crise. Mais à quelles conditions ?

 

 

Á Grenoble, un ancien élu écologiste se bat pour le savoir. Depuis deux ans, il demande la publication de cet accord. En 2016, le tribunal administratif lui donne raison en enjoignant « le ministre de l’Economie de communiquer à Raymond Avrillier dans un délai de trois mois l’accord conclu le 9 avril 2015 entre l’Etat et les sociétés d’autoroutes. »

 

 

Mais le ministre de l’Economie refuse de communiquer l’accord et saisit le Conseil d’Etat. Cet accord, nous l’avons obtenu. Il est signé par Emmanuel Macron et Ségolène Royal. Voici donc ce que décrochent les sociétés d’autoroutes. Elles s’engagent à financer 3,2 milliards de travaux sur 10 ans. En retour, elles obtiennent:

 

  • Une stabilité fiscale
  • Une clause pour allonger la durée des concessions

 

Et surtout, pour compenser le gel des tarifs en 2015 des « hausses de tarifs additionnelles (...) chaque année de 2019 à 2023 ».

 

 

Qu’en pense Ségolène Royal, signataire de l’accord ? « Il y a un arbitrage avec le ministère des Finances. Appelez le ministère des Finances, j’étais contre. Vous avez eu cet accord signé de ma main ? Je ne crois pas. » Au ministère des Finances, pas de réponse.

 

 

Selon les sociétés d’autoroutes : « l’Etat a bloqué les tarifs à l’occasion de la hausse prévue au 1er février 2015. Cette mesure est contraire aux contrats, elle est illégale. L’Etat a donc été contraint d’en compenser les effets. »

 

 

Alors, en a-t-on fini avec l’augmentation des péages ? Pas vraiment, de nouvelles hausses sont déjà prévues. Mais désormais, l’Etat a chargé l’Arafer, l’autorité de régulation, de contrôler les sociétés d’autoroute. En janvier dernier, elles annoncent un plan de travaux de 803 millions d’euros sur l’ensemble du réseau. Des bretelles d’accès, de nouveaux péages, la rénovation d’aires de repos financé en majorité, par de nouvelles hausses de tarifs.

 

 

Selon l’Arafer, les coûts des travaux sont surestimés par les sociétés d’autoroutes. Selon un des responsables, « Sur les 800 millions d’euros, il y a 87 millions qui sont des opérations qui figuraient déjà dans les accords initiaux. Il n’y a pas à faire payer l’usager une deuxième fois pour ces investissements qui sont une obligation contractuelle. » En plus, 350 millions d’euros de travaux seraient surévalués. Prenons par exemple, les aires de covoiturage. La société d’autoroute Paris-Normandie qui gère l’A13 évalue le coût de construction d’une place autour de 7 000 euros. Est-ce le bon prix ? Pour estimer le coût d’une installation de ce type, nous sommes allés dans l’Eure. Ici, c’est le département qui a fait construire cette nouvelle aire de covoiturage. Ça lui a coûté beaucoup moins cher. « Ça varie entre 2 500 et 3 500 euros mais en moyenne sur nos 400 places de covoiturage, on est à 3 000 euros », nous confie le vice-président du département. Nous avons contacté l’association des sociétés d’autoroute.

 

 

Le ministère des Transports doit valider ou non le montant des travaux annoncés par les sociétés d’autoroutes. Sollicité, il ne répond pas.

Macron vendu aux propriétaires des autoroutes
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commentaires

A
Dans son blog Corinne Morel Darleux signalait la chose suivante (29.06.17 ) à propos du doublement de l'autoroute Lyon/Saint Etienne : " .....C'est le cas depuis la grande opération de bradage au privé, achevée par M de Villepin qui a conclu la vente des autoroutes nationales en 2006, avec une sous-évaluation de 10 milliards selon la Cour des comptes4. Le résultat on le donnait : alors que les investissements de départ ont été pris en charge par les contribuables - nous, aujourd'hui ce sont les multinationales qui ramassent la mise. Et ce n'est pas rien : 6 milliards de bénéfice par an tout de même5. Fatalement : en 10 ans, les tarifs des péages ont augmenté de 20%, soit plus que l'inflation.<br /> Tac-o-Tac<br /> Donc si on résume : on paye pour utiliser des autoroutes qu'on a déjà payées par nos impôts et dont les recettes alimentent les profits de Vinci. Doublement d'ailleurs, parce que les travaux nécessaires sur les autoroutes Vinci sont aussi confiées par Vinci à des filiales de… Vinci.<br /> Mais ce n'est pas tout, il y a une cerise sur le gâteau : la clause de déchéance.<br /> La clause de déchéance, ça veut dire que si il y a moins de monde que prévu à prendre l'A45, et donc à payer les péages, bref si Vinci n'y trouve pas son compte, le groupe peut se retirer du jeu et ce sont l’État et les collectivités territoriales qui devront lui rembourser le manque à gagner. Et en fait la probabilité est loin d'être nulle, vu que l'engagement est basé sur une prévision de trafic importante, de 35 000 véhicules par jour. Ce qui semble irréaliste au vu du trafic actuel et du fait que les gens pourront toujours continuer à prendre l'autoroute gratuite, devenue voie expresse. On a déjà eu un cas similaire en Espagne avec l'AP41 où le trafic est 30 fois inférieur à celui qui était espéré.<br /> En fait avec cette clause, l'A45 c'est le Tac-o-Tac pour Vinci qui gagne au tirage et au grattage.<br /> Nous par contre on perd sur tous les tableaux. Et les travailleurs aussi.<br /> Ils étaient 20.000 avant la privatisation, ils ne sont plus que 14.000, et les conditions de travail se sont dégradées. Il y a eu des mouvements sociaux qui n'ont pas débouché, comme chez ASF et Cofiroute en décembre 2009, contre la baisse des effectifs et de la sécurité, la détérioration du service aux usagers, et l'absence d'augmentations de salaire malgré les bénéfices engrangés. <br /> et puisque j'y suis une autre citation de J. Sapir concernant le comportement du Rimbaud de la politique et qui me semble assez juste : " Habitude pour le moins, et sans doute méthode. Mais de quelle méthode s’agit-il ? On pourrait lire ces débordements de la part du Président comme le témoignage de son exaspération devant une réalité qui lui résiste, qui lui échappe. Pour tout dire, ces mots terribles ne seraient que l’expression d’un homme qui a « pété les plombs ». La jeunesse du Président va dans ce sens, de même que la vie protégée qu’il a menée jusqu’à son élection. Être une « premier de la classe », quelqu’un que des puissants repèrent et protègent, travailler avec un autre Président – François Hollande – puis devenir Ministre, enfin trahir son protecteur mais non sans s’en être trouvé de nouveaux et enfin arriver aux sommets du pouvoir, tout cela ne prépare pas spécialement à l’adversité. Chris Bickerton, dans son éditorial du 7 septembre dans le New York Times, dresse un portrait au vitriol d’Emmanuel Macron[8]. Constatant son effondrement dans les sondages, il s’interroge si ce Président ne souffre pas d’une arrogance d’enfant gâté. Il y a, certes, de la condescendance très américaine dans cet éditorial, mais aussi beaucoup de vérité."
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