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13 février 2018 2 13 /02 /février /2018 06:39

 

Il semble qu’Amazon, non contente de scruter ses employés avec l’œil de Big Brother, ait l’intention de contrôler leur corps. L’entreprise vient d’acquérir deux brevets afin de « surveiller une performance relative à des tâches assignées ». Les employés redoutent d’être équipés de bracelets pour contrôler en permanence leur productivité, non pas fixés à la cheville comme c’est le cas pour les repris de justice, mais au poignet.

 

Selon le New York Times, « la technique proposée par Amazon émettrait des impulsions produites par ultrasons et des transmissions radio pour suivre la localisation des mains d'un employé en relation avec les corbeilles d'inventaire, et fournir un “retour haptique ” [du grec ἅπτομαι (haptomai) qui signifie « je touche », désigne la science du toucher] pour orienter le travailleur vers la corbeille correcte.

 

Pour Amazon, cette technique permettrait de rationaliser les tâches en temps, en guidant l’employé tout au long de la journée pour que tous ses gestes soient productifs.

 

Les entrepôts Amazon détiennent déjà des records en matière de caméras de surveillance et de chronomètres. Le flicage par code-barres est poussé à l’extrême, comme le décrivait récemment un article de Libération : « C’est en tant que pickeuse que j’ai découvert l’univers d’Amazon. L’univers du code-barres. Tout a un code-barres chez Amazon : les articles, les 350 000 emplacements sur les étagères, les chariots qui servent à déplacer les produits commandés, les gens qui poussent ces chariots, les imprimantes, les voitures. Les scannettes portatives dont chacun est équipé pour lire les codes-barres ont aussi un code-barres. Elles sont reliées au réseau wi-fi, qui peut les localiser dans l’entrepôt. Tout a une réalité physique doublée d’une existence informatique. Les managers qui sont derrière leur ordinateur savent en temps réel, grâce à ces outils, où se trouve un livre, sur quel chariot il a été enregistré, quel intérimaire pousse le chariot, où il se déplace dans l’entrepôt, à quelle heure il s’est mis au travail en scannant son code-barres personnel, quelle a été la durée exacte de sa pause, et combien d’articles il "picke" par heure. Cette productivité personnalisée est évaluée en permanence, et des managers viennent trouver individuellement chaque picker pour lui donner sa performance et le conseiller si celle-ci n’est pas satisfaisante. "Il faut être plus dynamique, tu perds trop de temps en ramenant les articles à ton chariot, tu es à 85 articles par heure", m’a lancé un jour un manager au détour d’un rayon, alors que je n’avais jamais vu cette personne auparavant. Mais les remontrances peuvent aussi prendre une forme numérique. Si vous garez par exemple votre chariot sur un emplacement gênant, le code-barres qui y figure permet de savoir que c’est le vôtre, et vous recevez un message sur l’écran de votre scan : “ Merci de garer ton chariot sur les emplacements autorisés. ” »

 

Á bas les travailleurs épanouis, vivent les robots soumis !

 

Les bracelets ne feraient pas gagner grand-chose à l’entreprise. Ils renforceraient la crainte suscitée par un contrôle permanent, la peur de la peur en quelque sorte, et aussi la dépossession du travail. En attendant la robotisation complète des entrepôts

 

 

Source 

 

Pas (encore) de boulet aux pieds pour les employés d’Amazon
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commentaires

A
N'est-ce pas déjà le sort des travailleurs nomades depuis l'apparition du téléphone mobile et de la diffusion du GPS ? On se demande si la technique ne porte pas en elle cette logique ou si elle n'est qu'une opportunité supplémentaire pour le contrôle des salariés. Plus largement le citoyen peut-il échapper aux croisements des données le concernant ? Peut-on revenir au temps d'avant la carte d'identité ?
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G
C'est l'histoire de l'œuf et de la poule. La fonction crée l'organe plus que l'organe ne crée la fonction. Mon grand-père me racontait qu'après la guerre de 14-18, lorsqu'il se rendait en Belgique (il en eût été de même pour aller en Italie ou en Angleterre) il lui suffisait de présenter à la douane une enveloppe adressée à lui portant son nom et son adresse. Ce simple document attestait son existence légale !