Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 juin 2018 1 18 /06 /juin /2018 04:43

 

Dans le site Mémoire des Luttes, Christophe Ventura évoque les réussites et les difficultés rencontrées par les pays d’Amérique latine : « La question des démocraties latino-américaines est paradoxale. L’Amérique latine reste une des régions parmi les plus démocratiques au monde, en comparaison au continent africain ou asiatique. Elle est devenue une région de stabilité et d’ancrage démocratiques au cours des années 2000, en rupture avec sa tradition passée (région des régimes dictatoriaux et des coups d’État au XXe siècle). Cela étant, la situation s’est indéniablement détériorée ces dernières années suite à différents phénomènes combinés : la crise économique, la crise sociale et les crises politiques plus ou moins intenses (Venezuela, Brésil, Pérou) démarrées dans la période mondiale post-2008. Parallèlement, d’autres phénomènes s’ajoutent à ces dynamiques cycliques, telles que la violence et le narcotrafic. Dans certains pays, ils sont structurels à la société. Le Mexique, en premier lieu, est dévasté par ces phénomènes rendant impossible la bonne gouvernance et l’existence d’une démocratie viable – certains parlent de « narco-État » pour le qualifier. On pourrait parler du « Triangle Nord » (Guatemala, Salvador, Honduras) en Amérique centrale. La Colombie connaît, quant à elle, un nombre important d’assassinats, touchant les défenseurs des droits humains, les syndicalistes, etc. Dans ce contexte, la corruption est également devenue un thème central dans le débat public latino-américain, directement lié à la question de l’altération des processus démocratiques. C’est un des défis globaux aujourd’hui au sein du continent – mais pas seulement en Amérique latine, toutes les sociétés sont concernées dans le monde, à commencer en Europe. »

 

De nombreux organes de presse ont récemment évoqué la manière dont les députés En Marche ont mis à mal des lois emblématiques et progressistes : « En faisant siéger l’Assemblée nationale nuit et jour, samedi et dimanche compris, le gouvernement et sa majorité parlementaire ont mis à mal en moins d’une semaine trois lois phares dont notre pays pouvait s’enorgueillir. En quatre jours tout a été bousculé : la loi obligeant à rendre accessibles aux handicapés tous les logements dans la construction neuve, la loi Littoral qui a permis de sauvegarder nos côtes contre les appétits des bétonneurs, ainsi que la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), qui, depuis l’an 2000, impose aux communes déficitaires en HLM d’atteindre progressivement un quota de 25% de logements sociaux. Une œuvre de démolition, menée tambour battant, en s’appuyant sur un seul et même texte : le projet de loi Elan (Engagement pour le logement, l’aménagement et le numérique) défendu par le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, et son secrétaire d’Etat, Julien Denormandie.

 

Le site Anti-K nous rappelle que le 12 juin 1968, De Gaulle procéda à la dissolution de 11 organisations très actives dans le mouvement : « Le 12 juin, De Gaulle salue de cette façon le remplacement du ministre de l’intérieur Fouchet par la nomination de Raymond Marcellin : « Enfin Fouché, le vrai ! ». Et il dissout plusieurs organisations politiques actives dans la révolte par le décret présidentiel du 12 juin 1968. Le texte fait référence au décret du 5 novembre 1870, et notamment à son article 2, ainsi qu’à la loi du 10 janvier 1936 modifiée « sur les groupes de combat et milices privées ». Le même jour le régime prend aussi décret d’interdiction de toute manifestation sur la voie publique pendant toute la durée des élections. Le décret du 12 juin entre immédiatement en vigueur et interdit les onze organisations suivantes :

  • Jeunesse communiste révolutionnaire(JCR)
  • Voix ouvrière (VO),
  • Groupes « Révoltes »,
  • Fédération des étudiants révolutionnaires (FER),
  • Comité de liaison des étudiants révolutionnaires (CLER)
  • Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes (UJC (ml))
  • Parti communiste internationaliste (PCI)
  • Parti communiste marxiste-léniniste de France (PCMLF)
  • Fédération de la jeunesse révolutionnaire
  • Organisation communiste internationaliste (OCI)
  • Mouvement du 22 Mars.

Le décret, rédigé à la hâte, dissout deux organisations qui n’existent pas !  Ce sont le CLER remplacé en Avril par la FER, et la Fédération de la jeunesse révolutionnaire, qui n’existe que dans la paranoïa policière.

 

 

 

Revue de presse (247)
Partager cet article
Repost0

commentaires

A
A propos de la loi ELAN. Sand doute parce que cela est plus vendeur et que focalisant la chose sur le nom on en vient à oublier le contenu, les communicants politiques ont décidé de choisir et d'ordonner les mots qui composent le titre d'une loi pour en faire un acronyme. C'est sans doute une pratique ridicule mais apparemment efficace.
Répondre