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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 06:36

J’ai récemment utilisé les services de la municipalité lyonnaise pour faire établir un passeport pour l’une de mes filles mineures.

 

 

Nous avons convenu avec les services d’un rendez-vous, très précis, tel jour de 9h30 à 9h50. Á 9h30, ma fille et moi avons été reçus par un employé très aimable qui a commencé à enregistrer tous les éléments du dossier. Alors qu’il s’apprêtait à prendre les empruntes digitales de la demanderesse (pardon : de la demandeure), je lui dis ceci : « je veux vous féliciter car vous avez été très ponctuel et vous avez rempli le dossier avec célérité. »

 

 

Au moment où j’écris ces lignes, je pense que l’employé me regarde encore. Il me dit que jamais personne ne le remercie. Ses collègues du même service opinent. En revanche, ajoute-t-il, dès que quelque chose ne va pas ou déplait, ils se font généreusement insulter. Il me conseille d’aller sur le site internet de la mairie et d’y lire les tombereaux de remarques aussi assassines qu’anonymes. Je lui fais observer que cette mode qui consiste à évaluer tous les gens qui nous vendent un service (les passeports ne sont pas gratuits) s'est répandue aux États-Unis, dans l’entreprise privée, après la Deuxième Guerre mondiale, et que ce flicage privé a infesté les administrations du monde entier.

 

 

J’étais sur le point de lui demander combien il gagnait mais il prit les devants en me disant qu’après 20 ans de bon et loyaux services il touchait 1300 euros net. Ah, ces fonctionnaires privilégiés du cadre C ! C’est alors qu’il fit pivoter son écran d’ordinateur dans ma direction et me montra l’indication selon laquelle nous étions ensemble depuis 17 minutes et 23 secondes. Il me précisa que cet affichage était passé à l’instant du noir au jaune car, comme nous avions un peu trop discuté, il était légèrement en retard sur le temps imparti à la procédure. Et il ajouta que si cela se répétait plusieurs fois dans la journée, il aurait peut-être à rendre des comptes à sa supérieure hiérarchique.

 

 

Autrefois, au-dessus des fliqués et des encasernés, on entendait le chant des oiseaux. Aujourd’hui, il n’y a même plus d’oiseaux dans la bonne ville de Lyon.

 

Être employé municipal à Lyon

 

Philippe Clay et Michel Serrault dans le film Les Ronds-de-cuir (1959).

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