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27 mai 2019 1 27 /05 /mai /2019 05:17

Sur le site l’1dex, Vingtras dresse le bilan social de François Hollande. La gauche dite « de gouvernement» et ses alliés naturels ont perdu la confiance des classes populaires et se sont ipso facto condamnés à ne devenir que des supplétifs du néolibéralisme. Or la bourgeoisie préférera toujours une gestion de droite carrée à une gestion de gauche molle, même si cette dernière n’hésite pas à trahir les intérêts de ses électeurs. « Le capitaine de pédalo » a perdu progressivement toute popularité et a accouché d’un Brutus technocrate, parfait apprenti autocrate.

 

Le bilan est consternant : le système de protection sociale est gravement endommagé, la pauvreté et la précarité augmentent, l’Etat est devenu policier et menace toutes les libertés, bref la république monarchique se met à ressembler à sa matrice, celle que présida Adolphe Thiers à Versailles.

 

Dans Le Grand Soir, Jacques-Marie Bourget s’insurge contre le retour latent du pétainisme en France : «Effaçons le Front Popu, la Résistance, le CNR : buvons de l’eau de Vichy. Dans “ Les Grandes Gueules”, une émission de RMC qui est un vomissoir, un inculte haineux a affirmé que, pendant la Seconde Guerre mondiale, les membres du Parti Communiste Français ne s’étaient pas comportés en héros mais plutôt en collabos. Voilà où nous en sommes. De dérive en dérive, d’une négation l’autre et dans l’indifférence, l’histoire est gommée et les héros victimes d’une deuxième mort. Attendez-vous à savoir que, finalement, Jean Moulin était à Lyon le vrai patron de la Gestapo. » [L’inculte haineux évoqué par Bourget est Daniel Riolo, journaliste sportif. De Praud en Dassier en passant par Riolo, on ne s’étonne plus de voir des chroniqueurs sportifs incarner les valeurs de l’extrême droite dans les chaînes d’information en continu].

 

 

Revue de presse (283)

 

Sur le site Le Vent Se Lève, François-Xavier Dudouet revient sur la problématique des privatisations : « La relance de la prospérité par l’accroissement de la concurrence n’a jamais été démontrée théoriquement. Mais les gens y ont cru. On y croyait d’autant plus qu’on était dans un contexte de Guerre froide, que le contre-modèle était vivant, c’était le communisme soviétique qui était en pleine décomposition. Il faut rappeler ce contexte de Guerre froide, et de remise en cause des paradigmes économiques du moment. Mais en retour je pense qu’il n’y a pas d’autres raisons qu’idéologiques aux privatisations.

En effet, la plupart des promesses qui étaient associées aux privatisations n’ont pas été tenues. L’idée de redynamiser l’économie pour réduire le chômage de masse ne s’est pas vérifiée. Même aujourd’hui ceux qui disent que le chômage a pu être réduit n’invoquent pas les privatisations, mais la dérégulation du travail, comme en Allemagne avec les lois Hartz. Les entreprises qui ont été privatisées n’ont pas créé d’emplois. Au contraire, elles en détruisent, comme toutes les grandes entreprises, quand elles n’ont pas tout simplement disparues (AGF, Péchiney, Alcatel). Une grande entreprise détruit des emplois. Je parle en équivalent temps plein, ce qui peut aussi signifier une augmentation du travail précaire, notamment chez les sous-traitants. »

 

 

Dans Mémoires de Luttes, Bernard Cassen rappelle un point important du fonctionnement de l’Union Européenne : « la Commission propose des actes législatifs ; ensuite le Conseil et le Parlement européen décident ; enfin la Commission exécute les décisions. Cette procédure vaut pour tous les domaines, sauf celui de la concurrence. Ainsi la commissaire Margrethe Vestager – qui a opposé son veto à la fusion de deux grandes entreprises européennes, le français Alstom et les activités ferroviaires de l’allemand Siemens, au motif qu’une telle opération serait néfaste à la concurrence dispose d’un pouvoir qui rend jaloux tous ses collègues : celui de décider sans que le Parlement européen et les Etats aient leur mot à dire. »

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commentaires

A
Hollande avait affirmé qu'être de gauche ce n'est pas défini par une politique économique mais par des valeurs. C"était sans doute sa conviction mais elle est représentative de toute cette bourgeoisie branchée des grandes villes et qui fait également le succès de EELV . Une pincée de progressisme sociétal et une bonne grosse louche d'une politique économique et sociale régressive. En quelque sorte la comédie du parler fort sur des sujets qui nuit en rien le système.<br /> Quant aux électeurs du RN qui doivent sans doute considérer les résultats d'hier comme une victoire originale et nouvelle ils sont bien ignorants ou naïfs car il n'y a rien de de tout cela sous le ciel. En effet ce sont les idées de droite comme très souvent qui ont gagné. Le programme de Mme Le Pen et toute sa bande est bien peu différend de celui que nous subissons Bien sur on appuiera sur certains sujets - les immigrés - mais au fond, même sur ce sujet, leurs idées ont depuis longtemps colonisé les esprits de leurs confrères des autres droites. <br /> Ainsi les choses iront comme avant.
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