Il y a quelques semaines, je me suis promené trois heures à Paris, du côté de Nation/Daumesnil, un quartier que je n’avais pas revu depuis une cinquantaine d’années.
Première surprise : la circulation automobile était à peine plus dense que ce qu’elle était il y a un demi siècle.
Deuxième surprise : l’air était moins pollué qu’à Lyon, ce qui, en soi, n’est pas un exploit.
Troisième surprise : sur les trottoirs, je n’ai pas croisé une seule trottinette électrique.
Á Lyon, le pouvoirs publics (municipalité et police) ont laissé les usagers des trottinettes électriques (sans parler des cyclistes, voire des motocycliste) dicter leur loi. C’est aux piétons, à qui, normalement, les trottoirs sont réservés, d’être sur le qui-vive, de s’effacer, d’éviter des engins qui peuvent atteindre 30km/heure.
Récemment, une jeune femme m’est arrivée droit devant sur son engin de mort, à environ 15m/heure (la tolérance est de 6 km/h). Il était clair, dans son esprit de danger public, que je devais faire un pas de côté. Comme je restai sur ma ligne, je vis clairement dans son regard quelque chose comme : il va se bouger, ce vieux con ! Hé bien non, je restai droit dans mes bottes.
Au dernier moment, elle fit un léger écart. Trop tard : nos épaules se heurtèrent. Elle valdingua à trois mètres en se cognant à un lampadaire. Elle eut certainement très mal.
Alors elle m’engueula : « vous ne pouviez pas vous bouger ? », demanda-t-elle furibarde et livide.
« C’est simple », lui répondis-je. « Si vous voulez vraiment savoir qui était dans son droit, on appelle les flics. Entre une jeune femme qui roule illégalement, à grande vitesse, sur un trottoir et un vieux de 72 ans qui se promène tranquillement à pied, vous êtes mal barrée. »
La foldingue s’en alla, tout en me balançant : « la prochaine fois, faites attention. » Je n’eux pas le temps de l’informer que Sartre avait écrit des pages merveilleuses sur la mauvaise foi.
Pour l’instant, la municipalité lyonnaise donne la faveur aux trottinettistes. Le groupe de pression des loueurs est puissant. En bonne logique marxiste, ces loueurs ne seront bientôt plus que deux, puis un qui aura les faveurs du maire.
Pour l’instant, comme les utilisateurs savent qu’ils font la loi, ils abandonnent leurs engins au gré de leur fantaisie, ce qui complique encore plus la vie des piétons.
Dans sa grande bonté, le capitalisme nous a promis des relations apaisées dans les villes. My foot...
Les trottinettes électriques, hoverboard et autres engins de déplacement personnel motorisés sont considérés par le Code des Assurances (L211-1) comme des véhicules terrestres à moteur et le conducteur doit obligatoirement être assuré, au même titre qu’un conducteur de voiture ou de moto, c’est-à-dire au minimum en responsabilité civile (au tiers).
L’absence d’assurance est passible d’une amende de 3 750 €.
En agglomération : Obligation de circuler sur les pistes et bandes cyclables lorsqu’elles existent. À défaut, possibilité de rouler dans des rues où la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 50 km/h. Interdiction de rouler sur les trottoirs.
Hors agglomération : Sauf autorisation explicite, interdiction de circuler sur la chaussée. Seules les voies vertes et pistes cyclables sont autorisées.
L’équipement obligatoire : un éclairage avant et arrière, un frein, un avertisseur sonore, des dispositifs rétro-réfléchissants. La nuit ou quand la luminosité est faible, port obligatoire d’un vêtement ou équipement rétro-réfléchissant. Interdiction de porter des écouteurs ou un casque audio.
Même si le port du casque n’est pas obligatoire, il est chaudement recommandé, tout comme l’usage de gants.
La vitesse est limitée à 25 km/h (1.500 € d’amende si ce n’est pas le cas).
Les enfants de moins de 12 ans n’ont pas le droit de conduire ces nouveaux véhicules.
RIEN DE TOUT CELA N'EST RESPECTÉ Á LYON.