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9 mars 2020 1 09 /03 /mars /2020 06:17

 

Dans les colonnes du Grand Soir, Craig Murray décrit le calvaire de Julian Assange jugé au tribunal de première instance de Westminster à Londres. Pour moi qui suis ce qui se passe au Royaume Uni depuis une soixantaine d’années, je puis dire que jamais un inculpé n’a été jugé dans des conditions aussi inhumaines au cours des XXe et XXIe siècles :

 

 

« Je crois que l’enfermement d’Assange, à la manière d’Hannibal Lecter et qui n’a aucun fondement rationnel, est une tentative délibérée de le pousser au suicide. Le tribunal anti-terroriste de haute sécurité se trouve physiquement dans l’enceinte de la forteresse qui abrite la prison de haute sécurité. Il est amené, menotté et sous forte escorte, de sa cellule d’isolement à la cage blindée, via un tunnel souterrain. Dans ces circonstances, quel est le besoin éventuel pour lui d’être fouillé à nu en permanence ? Pourquoi n’est-il pas autorisé à avoir ses documents sur lui ? Le plus révélateur est le fait qu’il n’est pas autorisé à serrer la main ou à toucher ses avocats par la fente de la cage blindée.

 

Ils appliquent sans relâche le déni systématique de tout réconfort humain de base, comme le fait de toucher le bout des doigts d’un ami ou d’empêcher le soulagement qu’il pourrait ressentir simplement en étant aux côtés d’un ami. Ils assurent la poursuite des effets psychologiques extrêmes de l’isolement d’une année par un isolement virtuel. Un tout petit peu de confort humain pourrait faire énormément de bien à sa santé mentale et à sa résilience. Ils sont déterminés à y mettre fin à tout prix. Ils tentent de le pousser à se suicider – ou de créer en lui la condition dans laquelle sa mort accélérée pourrait être expliquée comme un suicide.

 

C’est aussi la seule explication que je puisse trouver pour expliquer pourquoi ils risquent de créer des conditions aussi évidentes d’annulation de procès. Les morts ne peuvent pas faire appel.

 

Je vous rappelle que Julian est un prévenu qui a purgé sa peine d’une durée sans précédent pour avoir violé sa liberté sous caution (50 semaines). Son statut est censé être actuellement celui d’un innocent accusé. Ces accusations n’ont aucun fondement, si ce n’est la publication des révélations de Chelsea Manning sur les crimes de guerre. »

 

Revue de Presse (312)

 

Le site Passamontagna explique comment Eiffage fait son beurre avec les Centres de Rétention : 481 nouvelles places en centre de rétention dans les prochaines années en France hexagonale : l’État s’emploie à enfermer, torturer et expulser de plus en plus d’étrangers.

 

Ainsi, entre la réouverture des centres de Hendaye et de Geispolsheim, l’extension des centres de Nîmes et de Coquelles, le lancement de la construction des centres de l’Olivet, de Bordeaux et du second centres de Lyon, les appels à projets fleurissent sur les plateformes d’annonces de marchés publics, et les promoteurs immobiliers constructeurs de taules partent à la cueillette. 

 

Une poignée d’entreprises se partagent le marché (Thémis – FM [filiale Bouygues], Gepsa [filiale d’Engie], Sodexo, Spie Batignolles, Eiffage). Ciblons plus particulièrement Eiffage.

 

Eiffage gère 100 000 chantiers en France et à l’international ; parmi l’un d’eux, on compte la gestion de la “ réalisation ” du nouveau centre de Lyon à Colombier-Saugnieu (69), dont les travaux vont s’étendre de mai 2020 à septembre 2021. Eiffage sera assisté par l’entreprise ICAMO.

 

Eiffage, c’est des millions d’euros amassés sur le dos des sans-papiers qui subissent la violence de l’enfermement dans les centres de rétention. PDG d'Eiffage depuis 2016, Benoît de Ruffray aurait perçu un salaire global de 1 515 416 € en 2016 quand son groupe présente un chiffre d’affaire pour l’année 2018 de 16.6 milliards d’euros. Faire trimer des ouvriers pour faire construire des lieux d’enfermement, ça paie. L’entreprise reçoit de l’argent de l’État qui, lui, s’endette durablement (c’est le principe des fameux partenariats public-privés).

 

Les populations pauvres, racisées, sans papiers, construisent ces lieux et risquent d’y être enfermées.

 

 

Enfin, au procès des époux maudits, François « J’aime ma femme » Fillon vole au secours de Penelope, avec des sabots de deux tonnes :« Ce que je demande à Penelope, c’est d’être attentive à ce que les dossiers avancent. C’est très important. Cela ne nécessite pas une grande intelligence… »

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commentaires

A
"Une poignée d’entreprises se partagent le marché (Thémis – FM [filiale Bouygues], Gepsa [filiale d’Engie], Sodexo, Spie Batignolles, Eiffage). Ciblons plus particulièrement Eiffage." Ce ne serait pas les mêmes qui auraient contribué à mettre au pouvoir le Président que nous avons ?
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A
Lieux d'enfermement. On pense nécessairement a un documentaire comme " prison valley ". https://youtu.be/GA_O32KAUXk<br /> Il s'agit, pour la finance, d'une industrie comme une autre et dont l'activité suit la courbe des dysfonctionnements sociaux.<br /> On y investit ici comme on investit dans l'or gris ( selon le vocabulaire des investisseurs ) des maisons de retraites.<br /> On pense également à la fameuse fable des abeilles de Mandeville à la morale si conforme au libéralisme selon laquelle " le vice, qui conduit à la recherche de richesses et de puissance, produit involontairement de la vertu parce qu'en libérant les appétits, il apporte une opulence supposée ruisseler du haut en bas de la société. "<br /> Et ainsi selon la morale de cette fable sans les malfaiteurs point de policiers ni de juges et par conséquent des activités professionnelles en moins. <br /> Bon, je ne vais pas être très original mais concernant l'immigration, la finance gagne sur tous les tableaux. Par les accords commerciaux et les guerres dont elle bénéficie et qui jettent les populations sur les routes, par les murs qui se construisent, par l'explosion de l'industrie de contrôle et de surveillance des frontières et par ces centres de rétention.<br /> Sans compter l'utilisation politique qui permet de détourner l'intérêt des populations.
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