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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 06:12

 

 

Á la rentrée, moins de 600 lycéens n’ont pas trouvé d’affectation après le long et aléatoire parcours du combattant de cette nouvelle procédure. Un détail me direz-vous. Merci pour eux. Un sondage révèle par ailleurs que 79% des bacheliers sont contents de ce que les algorithmes leur ont réservé.

 

Á propos d’algorithme, je vous propose ce qu’en disait Gérard Berry, chercheur en informatique. C’est terrifiant : « Un algorithme, c’est tout simplement une façon de décrire dans ses moindres détails comment procéder pour faire quelque chose. Il se trouve que beaucoup d’actions mécaniques, toutes probablement, se prêtent bien à une telle décortication. Le but est d’évacuer la pensée du calcul, afin de le rendre exécutable par une machine numérique (ordinateur…). On ne travaille donc qu’avec un reflet numérique du système réel avec qui l’algorithme interagit. » La vie de nos enfants est donc déterminée par le reflet d’un système de décortication, sans pensée. Il faut espérer qu’un jour ce système devienne fou. Peut-être l’est-il déjà…

 

Cela dit, si 79% des bacheliers sont contents, il en est plus de 20%, un sur cinq, ce qui est considérable, qui sont mécontents, frustrés, qui ont la mort (comme on dit du côté de Lyon) ou le seum et qui vont perdre au moins un an dans une filière dont ils n’ont que faire. Dans ce même sondage, les trois-quarts des jeunes disent avoir trouvé très éprouvants ce parcours qui, d’un point de vue rationnel, est totalement inutile. Plus de 100 000 de ces ados ont passé l’été dans les affres. Plus de 30 000 ont quitté, d’eux-mêmes, le parcours, complètement écœurés.

 

Avec cette nouvelle procédure – dont l’un des objectifs est de réduire encore un peu plus la proportion d’enfants modestes dans l’enseignement supérieur – la sélection commence avant les résultats du bac qui cesse d’être un rite de passage, un marqueur essentiel pour être réduit à un peau de chagrin, une corvée formelle dont il faut se débarrasser.

 

Finis donc les copies anonymées, les vrais exercices de fin d’année, les vraies évaluations. Vive l’algorithme et son opacité, ses mystères qui échappent aux enseignants eux-mêmes.

 

Encore un peu moins de démocratie, d’esprit républicain, dans le monde d’après des banques qui gouvernent nos vies.

 

Parcourssup : quand le banquier éborgneur fait la guerre aux lycéens

En ce 28 novembre 2020, les cognes du banquier éborgneur ont frappé très fort. Ci-dessous la photo d'un photographe syrien, réfugié dans notre beau pays, avant l'action des esthéticiennes de la police, et après.

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