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13 février 2021 6 13 /02 /février /2021 06:06
En 1973, à l'Olympia, Gilbert Bécaud mettait en scène son trouble, dans une "chanson étrange", selon ses dires, sous les applaudissements nourris des spectateurs. Cette chanson, que je ne connaissais pas, m'a fait penser à la fin du film Garde à vue avec Serrault et Ventura.
 
Dans un restaurant espagnol, au mois de janvier
Je dînais en solitaire comme un voyageur
Et, devant moi, un homme et une femme parlaient
De choses qui les intéressaient
Vraisemblablement
Avec eux, était attablée une petite fille entre neuf et dix ans
Une petite fille, oui, entre neuf et dix ans
Elle s'est levée lentement, je l'ai regardée
Elle était habillée bien curieusement
Elle était belle avec ses cheveux blonds très pâles
Elle venait d'un pays du Nord
Vraisemblablement
Devant moi, elle s'est arrêtée, la petite fille entre neuf et dix ans
La petite fille, oui, entre neuf et dix ans
Elle m'a regardé attentivement
Alors j'ai souri, gêné, étrangement
Elle, elle ne souriait pas, elle me regardait
Elle me regardait de ses yeux très noirs, très grands
Qui ne m'ont pas quitté pendant de longues secondes
Elle me fascinait
Elle me fascinait comme une femme
Comme une femme
Alors, j'ai fini par baisser les yeux
Elle s'est éloignée
Elle avait compris qu'elle m'avait troublé
Ce sont des choses difficiles à dire
Ce sont des choses difficiles... à chanter
Que s'est-il passé?
Un moment d'amour
Vraisemblablement

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commentaires

A
Votre amie Bernard Gensane n'est hélas pas seule à avoir "subi une tentative de viol" et il est plus que temps que les petites victimes puissent parler. Fin des années 1970, en sortant de l'école, ma fille et une camarade ont été poursuivies par un "malade" en voiture et n'ont dû leur salut qu'à leur connaissance des petites ruelles de la ville. Nous sommes allés porter plainte au commissariat mais la plainte n'a pas eu l'air de beaucoup émouvoir ces messieurs. <br /> <br /> Vos "commentaires/réponses" démontrent et contiennent à eux seuls non seulement la perversité de l'être humain mais aussi les modes et déviations d'une époque (années 1970 avec par exemple un René Schérer ou un Guy Hocquenghem et l'apologie de la pédophilie. Et n'évoquons pas les "années folles"). Aujourd'hui un Matzneff (personnage affreux dont le Tout Paris qui se voulait "in" savait qui il était et je fais partie des gens qui s'indignaient alors) est mis, enfin et non sans raison, au pilori. <br /> <br /> Pédophilie, inceste sont des déviations horribles et marquent à jamais un être et n'est-ce pas à nous, parents, d'être attentifs, vigilants, d'avertir encore et encore quitte à passer pour des vieux barbons. Quant aux "petites nanas" qui se collent" au prof, elles aussi sont à reprendre mais... qui n'a pas été, un jour ou l'autre, attiré(e) par un prof... surtout quand il est beau (belle) (Jean Marais ou Brigitte Bardot). Moi j'aimais bien Belmondo !
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G
Une de mes amies, aujourd'hui bientôt sexa, a subi une tentative de viol à l'âge de huit ans. Elle s'est dite "horrifiée" par cette chanson. Je lui ai répondu ceci :<br /> <br /> Tu vais évoqué pour moi cette horrible mésaventure il y a une vingtaine d'années. Je savais qu'en publiant cette chanson tu réagirais vivement. Raison pour laquelle j'ai hésité pendant une quinzaine de jours. J'ai finalement décidé de la poster parce que je me suis dit que tu n'étais pas dans cette chanson.<br /> <br /> Je passe sur le fait qu'il s'agit d'une œuvre de fiction, écrite à deux. Quelle est la part de Bécaud, la part de Delanoë, la part d'imaginé dans cette chanson, je n'en sais rien.<br /> <br /> Il s'agit d'autre chose, d'un échange entre un quadra et une jeune enfant, celle-ci n'éprouvant rien pour lui (dans la chanson en tout cas). Á aucun moment, la petite n'est ou ne se sent menacée.<br /> <br /> Ce type de situation existe dans l'autre sens. Je me souviens de trois ou quatre nanas qui aimaient se coller à moi, ou à mon père quand il avait la quarantaine, qu'il était un très bel homme qui faisait tourner bien des têtes, Jean Marais en mieux.<br /> <br /> Ce que j'ai voulu dire en publiant cette chanson et les applaudissements nourris qui terminent la séquence, c'est qu'aujourd'hui, en ces temps normatifs et de dictature des esprits, on ne pourrait plus “ entendre ” cela, ni le “ voir ”. Quant à applaudir ce tour de force de pudeur et d'interprétation...
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A
Sans doute ce sentiment existe. La preuve ‘’elle me fascinait comme une femme ‘’.<br /> Il n’empêche non seulement s’est incompréhensible mais c’est dégueulasse ( ‘’une enfant de 9 à 10 ans ‘’) même si nous savons que nous ne sommes pas maître de nos sentiments. <br /> ‘’ Elle s'est éloignée / Elle avait compris qu'elle m'avait troublé ‘’. Selon lui !<br /> Comment peut-on ne pas voir dans une fille de 9 ans ou un garçon du même âge d’abord et uniquement un enfant ?<br /> Écrire cela peut donner l’image d’un père la-morale comme s’il n’y avait pas un monde possible entre ces mondes qui se trouvent aux 2 extrémités.<br /> Et puisqu’on parle de film et qu’on évoque une scène de restaurant avec un enfant je préfère celle-ci tirée de ‘’la passante du sans-souci ‘’ : https://youtu.be/4_r8wFGQVck. <br /> Je sais que ce choix est facile car c’est évidemment beau d’autant que nous savons que la présence de Romy Schneider n’est pas neutre. On y voit en transparence son drame personnel et familial, une culpabilité pourtant injustifiée pour ce qui la concerne, celle de la fréquentation de sa mère avec l’entourage d’ Hitler. Ça a déjà été signalé par d’autres que moi.
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