La dernière photo de Sean Connery publiée. Très peu de temps avant sa mort. La très grande majorité des Facebookiens qui l'ont vue avant moi se sont déclarés ulcérés, choqués par cette photo. La photo de trop, ont-ils écrit en général.
Ne connaissant pas le contexte qui a suscité cette photo, j'avoue que je ne sais pas trop que penser de la publication de ce document. On sait que Sir Sean a souffert d'Alzheimer pendant les dernières années de sa vie. Ici, il offre le visage, l'expression de quelqu'un d'heureux, de détendu, plutôt conscient de ce qui se passe à ce moment-là autour de lui. On n'a pas l'impression que cette photo lui ait été volée.
Je ne connais pas l'identité du couple qui l'entoure mais Sir Sean apprécie cette compagnie. Des Facebookiens disent qu'ils auraient préféré garder de l'acteur le souvenir de son incarnation de James Bond ou du Guillaume de Baskerville du Nom de la rose. Peut-être, mais la vie d'un être humain, connu ou non, c'est sa vie dans sa totalité, son intégralité.
J'ai publié récemment le très beau reportage conservé par l'INA sur les funérailles de Victor Hugo comprenant la photo bien connue de l'écrivain sur son lit de mort. Cette photo nous dit quelque chose. Tout comme celle de Che Guevara avec son corps criblé de balles, étendu sur l'évier d'une buanderie, en compagnie de ses assassins stipendiés par la CIA.
Le XXIe siècle est celui de la censure. Laissons les censeurs censurer. Ne nous censurons pas nous-mêmes sinon notre expression sera bientôt réduite à une peau de chagrin qui, comme celle de Balzac, rétrécira chaque fois que nous l'utiliserons. Nous n'aurons plus alors que nos larmes pour chagriner.