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22 mars 2021 1 22 /03 /mars /2021 06:12

 

 

Le site Ballast s’entretient avec Aurore Koechlin sur le féminisme et le renversement de classe à l’occasion de la sortie de son livre La Révolution féministe :

 

— Les féminismes latino-américains sont-ils aujourd’hui les plus à même de faire la jonction avec le mouvement ouvrier ?

 

— Historiquement, le mouvement féministe en tant que tel est né au sein des révoltes sociales. Mais sa particularité a toujours été d’être transclasse. Il a ainsi pu être réduit par des fractions du mouvement ouvrier, parfois par ses dirigeants staliniens, à un mouvement bourgeois ou petit-bourgeois. Cela a entraîné une crise durable entre mouvement féministe et mouvement ouvrier depuis les années 1970, avec l’émergence d’un mouvement féministe autonome du mouvement ouvrier – au moins partiellement. Les féministes du courant « lutte de classes » faisaient, dès cette époque, le lien entre les deux mouvements. Aujourd’hui, une partie de l’extrême gauche continue de nier la centralité politique du féminisme et ne se souvient de sa force que lorsqu’il parvient à mobiliser massivement des milliers, voire des millions de personnes. Cette fraction de l’extrême gauche conteste surtout sa centralité à un niveau stratégique : elle peut reconnaître qu’il existe des formes d’oppression spécifiques qui pèsent sur les femmes et les minorités de genre, mais elle ne pense pas que l’oppression de genre est consubstantielle au capitalisme et nie qu’elle est aussi une forme d’exploitation, c’est-à-dire d’appropriation de la force de travail. On pourrait faire exactement les mêmes remarques sur la centralité politique de l’antiracisme. »

 

 

 

Revue de presse (346)

 

Le site Reporterre revient sur la victoire de Lactalis face à une expérimentation du gouvernement : « Le géant laitier a remporté une bataille juridique décisive : le 11 mars, le Conseil d’État a, à la demande du groupe, annulé un décret gouvernemental qui imposait l’étiquetage de l’origine géographique du lait. Cela concerne aussi l’utilisation du lait « en tant qu’ingrédient » dans les produits transformés. La décision de la plus haute juridiction administrative française s’appuie sur la législation européenne, qui stipule que les États de l’Union ne peuvent prendre de mesures pouvant « donner lieu à une discrimination à l’encontre des denrées alimentaires provenant d’autres États membres ». Les fabricants peuvent continuer à indiquer l’origine de leurs produits s’ils le souhaitent mais n’y sont plus contraints. L’État français, lui, est condamné à verser six mille euros au groupe Lactalis pour le dédommager de ses frais d’avocats. »

 

 

Le site Révolution permanente revient sur les conséquences humaines des mesures “ techniques ” prises par le gouvernement à propos de l’assurance chômage : « L’Unédic a procédé à de nouvelles simulations appliquant les futurs effets de la réforme de l’assurance-chômage.

 

Celles et ceux qui seront les plus durement touchés par ces nouvelles réformes sont ceux qui travaillent en deux temps, c’est-à-dire ceux qui alternent entre des contrats de travail précaires et des périodes de chômage, aussi appelés « permittents ». L’étude de l’Unédic différencie trois catégories de « permittents ». D’une part les allocataires dont le rythme de travail est compris entre 25 et 49% du temps, qui verront leur allocation baisser à 640 euros, soit une baisse de 250 euros. 220 000 personnes devraient être concernées, soit 10% des demandeurs d’emploi. La deuxième catégorie concerne les allocataires dont le rythme de travail est entre 50 et 74% du temps, qui auront une baisse de 204 euros sur leurs allocations. 285 000 personnes devraient être concernées, soit 13% des chômeurs. Enfin, la dernière catégorie concerne les allocataires dont le rythme de travail est compris entre 75 et 99% du temps, qui auront une baisse de 61 euros sur leurs allocations. 335 000 personnes sont concernées, soit 15% des chômeurs.

 

Au total, 840 000 personnes sont concernées, soit 38% des chômeurs indemnisés. Mais ce chiffre devrait augmenter, dans la mesure où il se base sur le nombre de chômeurs actuels, sans prendre en compte la hausse du chômage à venir. Par ailleurs, la réforme prévoit également de modifier les critères d’accession à l’assurance chômage, puisqu’il faudra désormais avoir travaillé et cotisé six mois sur les 28 derniers mois plutôt que quatre mois sur 24. Enfin, la réforme prévoit la dégressivité des allocations à partir du septième mois de chômage pour les salaires supérieurs à 4500 euros. »

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