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21 juin 2021 1 21 /06 /juin /2021 05:19

 

Un article récent du journal Le Progrès revient sur le licenciement abusif de trois ouvriers de Renault Trucks, qui leur a été annoncé en mai dernier.

La direction justifie ces licenciements avec des images de caméras de surveillance, sur lesquelles on voit l’un des salariés en train de donner des coups de pieds dans un distributeur à boissons, après que celui-ci a bloqué les pièces. Il revient avec un deuxième collègue avec qui il secoue la machine, faisant tomber deux canettes de celle-ci. Ce qu’explique Michel Piot, délégué syndical CGT dans l’entreprise, au journal Le Progrès, c’est que si cet acte s’est reproduit deux fois, avec un des salariés présent aux deux moments, c’est simplement parce que « ce distributeur fonctionne mal ». C’est donc suite à la plainte de l’entreprise pour qui gère les distributeurs pour « vol de canette » que ces trois salariés ont reçu leur lettre de licenciement.

 

Cet acharnement de la direction à leur encontre témoigne, selon Michel Piot, d’un « serrage de vis pour instaurer un climat de peur » et montre à quel point le patronat est toujours à l’affût pour réprimer les travailleurs. A ce propos, Michel Piot met l’accent sur le règlement « répressif et infantilisant  » instauré au sein de l’entreprise, sur lequel la direction s’appuie pour faire régner la terreur : « Des sanctions ont été prises à l’encontre d’un ouvrier portant une casquette Yamaha et non Renault Trucks. Plus grave, un ouvrier de l’usine moteur a failli être licencié. Son chef l’accusait de l’avoir insulté, sans témoin. Si une centaine de gars n’avaient pas débrayé, il y passait… ».

 

 

 

Le New York Times célèbre les 50 ans des «Pentagon Papers» tout en ignorant la persécution de Julian Assange.

 

La manière dont le Times lui-même a choisi de commémorer cet anniversaire constitue une étude de cas du profond glissement vers la droite des médias et de l’ensemble de l’establishment politique au cours des cinq décennies écoulées.

 

Ce changement ne s’exprime nulle part de manière aussi flagrante que dans le profond silence du journal sur le cas du rédacteur en chef de WikiLeaks Julian Assange, dont la persécution par les gouvernements américain et britannique pose la question des droits démocratiques fondamentaux à la liberté d’expression et à la liberté de la presse de manière encore plus aiguë que les événements d’il y a 50 ans.

 

Le premier volet du reportage du Times sur les documents a été publié le 13 juin 1971. L’impact public des révélations a été immensément amplifié par l’action quasi dictatoriale de l’administration Nixon, qui a obtenu une injonction du tribunal imposant une restriction préalable à toute nouvelle publication de la série du Times.

 

Alors même que le Times était contraint d’arrêter sa publication, le Washington Post a commencé à publier les documents, avant d’être frappé par une injonction similaire. Avant que l’affaire ne soit réglée, les documents avaient été publiés dans 19 journaux américains différents. En à peine deux semaines, les injonctions ont été annulées par une décision de 6-3 de la Cour suprême des États-Unis.

 

Cinquante ans plus tard, les propriétaires et les rédacteurs du Times ont totalement renié tout engagement envers ce « droit présumé », tant en paroles qu’en actes. Le journal a été un partenaire indispensable du gouvernement américain dans la promotion et la fabrication de mensonges utilisés pour justifier les guerres impérialistes, depuis les « armes de destruction massive » qui ont ouvert la voie à une guerre qui a coûté la vie à un million d’Irakiens, jusqu’à l’actuelle campagne de propagande du « laboratoire de Wuhan ».

 

S’exprimant au nom du Times, l’ancien rédacteur en chef Bill Keller a défendu en 2013 le rôle du journal en tant qu’instrument de propagande d’État et partenaire direct du gouvernement dans la rétention d’informations au public: « Nous sommes tout à fait d’accord pour dire que la transparence n’est pas un bien absolu », écrivait-il. « La liberté de la presse inclut la liberté de ne pas publier, et c’est une liberté que nous exerçons avec une certaine régularité. »

 

Pour faire bonne mesure, le Times a marqué le 50e anniversaire en ouvrant ses pages éditoriales à Gabriel Schoenfeld, ancien rédacteur en chef du magazine néoconservateur Commentary et conseiller politique républicain. L’article était intitulé « La fuite des documents du Pentagone était une agression contre la démocratie ». L’article dénonce Daniel Ellsberg comme un « voyou » coupable d’avoir « illégalement exploité son accès privilégié à des informations secrètes ».

 

Contrairement au Times, Daniel Ellsberg, est resté fidèle aux principes qui ont guidé sa dénonciation des crimes étasuniens au Vietnam il y a un demi-siècle. À l’âge de 90 ans, il a rendu publics de nouveaux documents détaillant les plans de l’armée des EU pour lancer une guerre nucléaire contre la Chine pendant la crise du détroit de Taïwan en 1958. Ellsberg a délibérément mis au défi le gouvernement de le poursuivre une nouvelle fois en vertu de la loi sur l’espionnage.

 

Revue de Presse (359)
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commentaires

A
"explications savoureuseS "
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A
Revue de Presse : La mauvaise foi des petits macroniens, qui font feu de tout bois, pour tenter d'expliquer la dégringolade du "couple" est affligeante et ce n'est qu'un début. Les médias à la botte vont essayer aux infos d'en remettre à chaque heure, tous les jours, une couche. Les explications commencent à fuser - entre autres... savoureuse celles-là : déplacement de M. Dupond-Moretti qui a fait perdre des voix à LREM, inculture politique des Français qui sont (c'est bien connu) "des veaux" ! Non, non et qu'on se le mette dans le crâne : M. et Mme Macron sont des victimes. Leur comportement, leur couple atypique et... prétentieux n'y sont pour rien !
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