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8 juillet 2021 4 08 /07 /juillet /2021 05:09

 

 

Pour la première fois de ma vie, j’ai assisté à une rixe, brève mais très violente, au pied de la Cité administrative de Lyon, au petit matin.

 

Á 10 mètres de moi, quatre jeunes hommes de type somalien ou éthiopien, discutaient de manière véhémente dans leur langue. Les quatre étaient armés d’un couteau. Soudain, six autres individus, arrivant de nulle part, également armés d’un couteau, se jetèrent sur eux. Les échanges furent brefs, quelques coups de couteaux parvinrent à destination, un peu de sang fut répandu, l’un des jeunes hommes s’écroula par terre et fut frappé violemment à la tête à coups de pied par l'un des ses adversaires. J’ai encore dans l’oreille le bruit sourd du choc d’une chaussure contre une figure. Heureusement, je ne les intéressais nullement, pas plus que deux ou trois Lyonnais qui attendaient leur autobus.

 

La rixe cessa aussi rapidement qu’elle avait commencé. Les deux camps se séparèrent. Quelques secondes plus tard, un individu arriva rapidement à scooter sur le trottoir en me frôlant et balança ce qui me sembla être de l’eau de Javel à la figure d’un de ses antagonistes qui hurla. Il disparut aux commandes de son engin, vraisemblablement “ emprunté ”, à moins que le RSA ait été fortement augmenté récemment.

 

Je n’ai naturellement rien compris aux enjeux de cette rixe qui a duré au maximum dix secondes, même si les combattants s’invectivaient en français, ce qui signifiait qu’ils n’étaient pas de la même origine.

 

Les pouvoirs publics, certains média bien-pensants et, naturellement, l’Union européenne, nous apitoient régulièrement sur le sort de « mineurs », perdus en Europe et qu’il convient de protéger. Pour 90%, il ne s’agit pas de mineurs. Je peux assurer qu’au métro Guillotière, l’âge moyen de la faune qui se livre à des trafics en tous genres est largement de 35 ans. Nous avons affaire à des centaines de milliers d’hommes, généralement seuls, qui tentent leur chance en Europe sans la trouver et qui tombent très vite dans la violence, l’illégalité, la marginalité. Un conseiller de l’ancienne municipalité me disait il y a quelques années que le nombre d’individus d’origine extra-communautaire en situation illégale dans le Grand Lyon devait avoisiner les 100 000. 10 000 d’entre eux avaient sombré dans la délinquance.

 

Je viens d’en croiser une dizaine.

 

Rue Garibaldi, Lyon, 6h30 du matin
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commentaires

A
Allons-y, je vais enfoncer des portes ouvertes.<br /> L'Europe que nous avons connue, celle des années d'après-guerre n'étaient glorieuses que parce que nous étions dans le reflux qui a suivi la vague des horreurs de la guerre et de ses conséquences. L'Europe était physiquement un îlot bien défini géographiquement, protégée des violences plus ou moins grandes qui existaient en dehors d'elle. Et auxquelles d'ailleurs elle participait souvent, en passant.<br /> Forcément, pour nous, la comparaison entre ce temps là et maintenant est désolante.<br /> Elle est d'autant plus désolante que comme disait un politique russe : la petite lumière que nous distinguons aujourd'hui au fond de ce tunnel n'est pas le jour mais un train qui vient.<br /> Nous nous demandons donc si nous retrouverons les conditions sociales de ce passé ou si notre avenir n'est pas inéluctablement dans le présent d'un pays comme le Mexique.<br /> Disant cela je pense plus précisément au film Sicario ( https://youtu.be/b840JwYY7jg ) - il intéressant au passage que Sicario est repris du mot sicaire du temps des romains - On y voit une violence extrême et pourtant banale et surtout endémique et dans ces conditions on reste désarmé intellectuellement devant ce constat car même dans l'hypothèse où des mesures seraient prises pour modifier les structures légales et économiques qui en sont les causes les effets ne seraient pas immédiats. Le temps jouerait contre cette politique compte tenu des mentalités et des forces économiques dominantes.<br /> Il semble finalement que nous sommes dans un mouvement plus fort que les volontés qui s'y opposent et on pense à cette remarque selon laquelle nous constatons toujours et à posteriori que toutes les causes qui ont provoqué les drames dans l'histoire étaient pourtant bien visibles.<br /> Et si nous savons l'effet dévastateur de la mondialisation - non la seule cause mais la plus déterminante - il faut continuer à croire que les états ont des marges qui leur permettent d'atténuer les effets à condition qu'ils le veuillent.
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