Je suis tombé ce 26 octobre sur une manifestation CGT, rue Garibaldi à Lyon, au pied de la tour qui abrite le siège de la SNCF (je persiste à dire « la SNCF » contre la dénomination « SNCF » imposée par des technocrates de droite). Une manifestation malheureusement bien maigrelette.
Comme je demandai au militant qui m’avait, après un exposé clair de la situation, affirmé que la SNCF n’existait plus, ce qui existait donc désormais, il me répondit : « des produits pour des consommateurs ».
En effet, la SNCF, ce n’est plus que cela : des tarifs segmentés à l’infini en fonction de paramètres et d’algorithmes mystérieux, des concurrences entre les trains (TGV, Ouigo, TER), des recrutements de non-statutaires, la fin de la notion de service public, des licenciements et un accueil du public indigent.
Je citerai simplement ici le cas le cas de la réorganisation de la vente – des billets – pas des produits cosmétiques, des boissons ou des fringues prétentieuses – dans les Alpes du Sud.
La Société avait décidé que l’accueil et la vente ne seraient possibles dans les gares que de 9 heures à 17 h 30. Contrairement à la volonté de la région qui souhaitait plus d’amplitude. « SNCF » avait reculé. Mais des guichets furent fermés dans certaines gares, comme Chorges ou Sisteron les week-ends et jours fériés. « SNCF » fit preuve d’une maléfique perversité : il fut demandé aux cheminots de rester cachés derrière le rideau sans utiliser la machine de vente alors que les agents étaient présents du premier au dernier train. Les cheminots ne furent plus autorisés à vendre et à renseigner les voyageurs en dehors d’horaires bien précis.
L’objectif ultime et proche – dans la mesure où les clients ne réagissent pas en masse et ne se sentent pas solidaires des cheminots en lutte – étant que la vente des billets et des abonnements ne se fasse que sur internet.
Je vais re-re-re-regarder La bataille du Rail…