Dans son excellente émission “ Affaires sensibles ” – à laquelle j’ai eu l’honneur et le plaisir de participer, voilà c’est dit – Patrice Drouelle est revenue sur l’affaire des disparues de l’A6. 14 femmes âgées de 13 à 25 ans furent sauvagement assassinées (tuées à coup de couteau ou étranglées avec du fil de fer) entre 1984 et 2005. Des crimes abominables qui créèrent une psychose collective dans la région.
La Justice se montra particulièrement lente, incapable – par exemple en détruisant des pièces à conviction sous scellés. 14 années seront nécessaires pour que l’assassin, un ouvrier agricole de Mont-de-Marsan, père de deux enfants, avoue qu’il avait tué, de 123 coups de couteau, Christelle Blétry le 28 décembre 1996, après que la mère de la pauvre fille eut remué ciel et terre pour que l’horreur ne reste pas impunie.
Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, ne diligenta aucune procédure à base d’ADN, ne créa aucune cellule réservée à l’affaire car cela aurait coûté trop cher.
Il n’en ira pas de même lorsque Sarkozy, une fois élu président de la République, lancera des recherches énormes, avec l'argent du contribuable, pour retrouver les voleurs du scooter de son fils. L’ADN, cette fois-ci, parlera (un relevé d'empreintes et deux prélèvements d'ADN). Les trois auteurs présumés étaient âgés de 17 et 18 ans.
Le scooter fut retrouvé 10 jours après la déclaration de vol. Il avait été garé, sans antivol, devant le domicile de la première épouse de Nicolas Sarkozy. Le scooter (50cc, tout de même) n’était pas assuré contre le vol. L'un des voleurs fut condamné par le tribunal correctionnel de Bobigny à trois mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende pour « vol en réunion ».
Frédéric Brodziak, de la Fédération française des motards en colère, trouva cela cocasse : « Cette histoire est assez marrante, mais elle n'est pas représentative du quotidien des motards. Lorsque nous nous rendons au commissariat, le discours est radicalement opposé. A chaque fois, on nous répète que nous n'avons aucune chance de retrouver notre deux-roues. Parfois, nous connaissons le voleur, mais le policier nous confie qu'il est impossible d'aller dans telle cité pour retrouver notre bien. »