... et iel (sic) s'appelle Jean-Michel !
Depuis au moins les années trente, rien ne vaut l’extrême droite pour faire dans le crapoteux politico-sexuel (notez qu’en écrivant « politico-sexuel », je fais comme l’extrême droite qui adore accoupler deux termes qui n’ont rien à voir, ce qui empêche toute discussion et permet de masquer le vide de la pensée).
Une dénommée Natacha Rey, proche de la lettre confidentielle Faits et Documents et du blog Profession Gendarme (Soral et le chanteur Lalanne ne sont pas très loin), affirme, après « une enquête de trois mois », que Bribri d’amour est une transgenre prénommé Jean-Michel. On se souvient que Michelle Obama avait également été accusée par des médias d’extrême droite étasuniens de la mouvance QaNon d’être une transgenre.
J’ai vécu de 1964 à 1976 à Amiens ou dans les environs et je peux dire que, vu l’exposition de la famille Trogneux dans la ville, si Bribri d’amour avait été un homme, cela se serait su, ne serait-ce que dans la très importante clientèle du grand pâtissier-chocolatier dont mes parents faisaient partie.
La journaliste part d’une photo de famille et pose la question : « Quelqu’un peut-il nommer chaque personne sur cette photo ? » Quelqu’un, peut-être, mais elle : non. En tout cas, avec certitude. Elle laisse entendre que Brigitte pourrait être la fillette assise sur les genoux de sa mère, soit le jeune garçon à gauche de la photo.
Pour étayer sa thèse, Natacha Rey fait appel à un site bien connu des internautes, bien utile assurément, mais bien parsemé d’erreurs et d’approximations, comme j’ai pu le constater en m’y rendant pour ma propre gouverne : un de mes grands-pères, pourtant sous-officier puis employé du Trésor, donc figurant dans de très nombreux documents administratifs, est décédé « après le 25 mai 1947 » (sic). En fait, en 1951.
Rey s’appuie sur des contradictions – évidentes – trouvées dans deux documents distincts. Le premier nous donne la descendance de Jean Trogneux (1909-1994) :
Annie Trogneux 1932
Jean-Claude Trogneux 1933-2018
Maryvonne Trogneux 1937-1960
Monique Trogneux 1941
XX
Brigitte Trogneux 1953.
Le second concerne un dénommé Jean-Michel Trogneux « né vers 1944 », dont le père est Jean Trogneux. Assurément, l’expression « né vers », pour un enfant de la bourgeoisie amiénoise est très fâcheuse.
Sur Geneanet, Jean-Michel est surnommé “ Le disparu d’Amiens ”, alors que, par ailleurs, une fiche complète lui est consacrée :
Ce Jean-Michel a cinq frères et sœurs : Annie, Jean-Claude, Maryvonne, Monique et Bribri d’amour. Est-il le XX du document précédent ? Sur sa fiche, il nous est donné comme “ Ancien dirigeant mandataire de la SAS Les Spécialités Picardes”, une entreprise de confiserie ayant pignon sur rue et qui dégage encore aujourd’hui de réels bénéfices. Après Jean-Michel, elle a été dirigée par Jean-Alexandre puis Jean-Baptiste Trogneux. Il ne semble pas que Natacha Rey ait rencontré des responsables récents de cette entreprise.
Sur une première fiche, Bribri d’amour compte cinq frères et sœurs.
Sur une reprise de cette fiche, elle n’en compte plus que quatre, exit Jean-Michel.
Peut-on en déduire pour autant que Jean-Michel est Bribri, et vice-versa ? Jean-Michel, sors de ce corps !
Bribri d’amour a déclaré avoir l’intention de porter plainte.
Y'a pas, ce couple d'enfer suscite les émois. Comme quand Élisabeth Moreno, nouvelle ministre chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes, a appelé le banquier éborgneur “ Madame le Président ”. Ou, plus récemment, quand Darmanin s'est légèrement laissé emporté dans un excès incontrôlé de flagornerie : “ Emmanuel Macron est attaqué dans sa vie, sa femme, ses enfants, son mari ”.
PS : on ne répètera jamais assez que, lorsque Bribri d'amour se lance dans une liaison avec le futur banquier éborgneur, elle est dans l'illégalité la plus totale : “ le fait, par un majeur, d'exercer une atteinte sexuelle sur un mineur de quinze ans est puni de sept ans d'emprisonnement et de 100 000 euros d'amende ” (article 227-24-1).
Pauvre Gabrielle Russier...