16 février 2022
3
16
/02
/février
/2022
06:01
Un témoignage de Marie-Jean-Sauret, professeur émérite de psychopathologie clinique, sur la dégradation des conditions de travail des universitaires :
“ Lorsque je suis rentré dans l’Université à la fin des années 70, il y avait plus de personnels enseignants qu’administratifs. Pourtant, des appariteurs accueillaient les étudiants dans les amphithéâtres, surveillaient, ramassaient et ordonnaient les copies, le secrétariat rentrait les notes, organisait les sessions d’examens, etc. Lorsque je suis parti, plus de 40 après, il y avait plus d’agents administratifs que d’enseignants, et néanmoins les enseignants passaient la moitié de leur temps en tâches administratives ! ”
Je ne peux qu'opiner. Lorsqu'à la fin des années 80 je suis rentré de Côte d'Ivoire, où j'avais enseigné une dizaine d'années à l'Université Nationale, j'ai été frappé de constater que les conditions d'enseignement en France, pour les universitaires, étaient plus mauvaise que dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Les principaux responsables de cette catastrophe sont les enseignants eux-mêmes qui ont accepté toutes les reculades, en suivant le panache blanc de présidents d'université, souvent “socialistes”, qui ont imposé leur volonté stakhanoviste à une masse d'enseignants qui ont cru – ou fait semblant de croire – qu'à leur petit niveau ils s'en sortiraient par des comportements individualistes et des solutions individuelles.