Dans Le Grand Soir, Guillaume Suing s’en prend violemment à la candidature Jadot, selon lui, « le vote anti-écologiste par excellence » : Voter pour Jadot, c’est refuser clairement qu’un programme écologique, celui de l’Union Populaire défendu par Jean-Luc Mélenchon, passe le cap du second tour et soit donc potentiellement appliqué. C’est voler objectivement au secours du « fascisme en marche », version Le Pen et du candidat « En Marche » vers le fascisme Macron, dans leur duo concerté et planifié de longue date pour la présidentielle. C’est, enfin, pour Jadot, démontrer par l’acte concret, celui du vote, que les discours sur le climat, l’agriculture saine et la biodiversité sont pour eux de creuses utopies, tout juste utiles à rhabiller une nouvelle social-démocratie sur les cendres socialiste, jamais à changer le cours des choses dans le réel. Un peu comme le discours « social » pour le Parti Socialiste des années Mitterrand aux années Hollande.
Le bulletin de vote Jadot n’est bien souvent qu’un acte irrationnel de haine « anti-Mélenchon » dicté par un patient travail de propagande politico-médiatique, voire un acte irresponsable et coupé des aspirations populaires, dicté par l’esprit de chapelle pour la tristement célèbre « lutte des places » à quelques mois des élections législatives, à la faveur d’une coupable sous-estimation de la menace fasciste et de la prolongation ultra-libérale du règne Macron, dont seul le peuple paiera le prix.
Dans le blog du réveil communiste, Gilles Questiaux » s’interroge sur « La gauche, les ouvriers, l’extrême droite, et les droits de l’homme » :
Les militants de gauche se disputent en ce moment sur la question de savoir quel candidat il faut soutenir et s’accusent mutuellement de trahison. Mais pendant ce temps-là, les ouvriers sont de plus en plus à droite.
La gauche toutes tendances confondues malgré quelques nuances est favorable aux migrants, indulgente avec les délinquants, et propose d’attribuer des revenus à vie à ceux qui ne travaillent pas.
Or, sauf erreur, on dirait que la classe ouvrière est opposée à l’immigration, excédée par la délinquance et contre l’assistanat. C’est en tout cas ce que semble montrer la prégnance du vote d’extrême droite dans la classe ouvrière.
Si c’est bien le cas on voit que le divorce est profond.
Sur l’insécurité, on ne reviendra pas sur le sujet sauf pour rappeler qu’au bout du compte c’est la classe ouvrière qui en paye le prix.
Sur l’assistanat, s’il n’est pas carrément rejeté, il est perçu souvent dans les classes populaires comme une entreprise de dévalorisation du travail, qui est au cœur de la fierté ouvrière.
Incidemment, la classe ouvrière n’aime pas qu’on remette en cause les normes morales en cours. La gauche à ce sujet est dans le chamboule-tout permanent et dans un irrespect de principe des traditions qui est une sorte de tradition en soi, la culture « Charlie ».
Le rejet de l’immigration dans la classe ouvrière est imputable sans doute en partie à la prégnance des idéologies racistes profondément diffusées dans les sociétés occidentales dans les générations précédentes pour justifier la colonisation et diviser la classe ouvrière, enseignées à l’école et propagées par les médias. L’inertie idéologique joue un rôle.
On peut faire l’hypothèse principale que le rejet de l’immigration provient du fait qu’elle a été imposée à la classe ouvrière par la bourgeoisie, dans son besoin insatiable de main-d’œuvre exploitable. Fondamentalement le fait migratoire tourne le dos à la démocratie et continue l’œuvre de division de la classe ouvrière par d’autres moyens.
Il advient que face au rejet dont ils font l’objet ces ouvriers immigrés, ou plutôt leurs enfants, sous l'influence de la petite bourgeoisie de gauche radicale ne s’assimilent pas, ou pour mieux dire : s'assimilent en prétendant refuser cette assimilation en bon gaulois frondeurs qu’ils sont devenus sans s’en apercevoir. Mais ils sont alors condamnés à s’ethniciser superficiellement et à revendiquer une considération sociale qui ne sera utile que pour une nouvelle bourgeoisie cooptée dans leurs rangs par la discrimination positive.
Et il est significatif que la gauche n’a jamais eu tant d’influence sur la classe ouvrière que lorsqu’elle ne professait aucun respect particulier pour les droits de l’homme, au-delà de ce qui était nécessaire pour construire un front antifasciste.