On aura beau triturer les statistiques dans tous les sens – et le ministre Darmanin se croit expert en la matière, le pauvre chou s’insurgeant « contre le fait qu’il y aurait une recrudescence des homicides en France », les tentatives d'agression à l'arme blanche recrudescent, comme disait Cavanna. Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, les homicides ont augmenté tous les ans depuis 2017, sauf en 2020. Et parmi ces tentatives d’assassinat, réussies ou non, on compte actuellement 120 attaques au couteau par jour.
L’actualité a retenu les horreurs inspirées par le terrorisme islamiste comme les égorgements du professeur Samuel Paty ou du père Hamel. Parfois – et c’est scandaleux – le terrorisme a été évacué, comme dans le cas d’Alban Gervaise, médecin militaire tué devant une école catholique, prétendument poignardé par un malade mental qui reconnaîtra lui-même, par la suite, avoir agi « au nom de Dieu ». Sans entrer dans les détails, j’ajouterai que, comme le père Hamel, Alban Gervaise fut égorgé comme un mouton.
Mais le fait est qu’aujourd’hui le recours au couteau de cuisine se banalise et existe en dehors de tout contexte, de toute motivation terroriste. Et ce, désormais, partout en France, jusque dans des villages isolés de 400 habitants. Sans être forcément prémédité, le recours à l’arme blanche est devenu un réflexe, en dehors de toute… réflexion quant au résultat pour la victime comme pour l’agresseur. La mort de l’autre est impensée.
L’Europe, la France, sont ouvertes à tous les vents. Pénètrent, avec une grande facilité, des hommes jeunes, sans femme (épouse ou mère), libérés de la lourdeur des structures claniques des pays d’origine (Tchétchénie, Afghanistan par exemple). Qu’ils agissent au nom d’Allah ou parce qu’ils ne peuvent maîtriser leurs pulsions sexuelles (ou les deux), qu’ils présentent dans les tribunaux une piètre défense prétextant une méconnaissance des lois françaises (ou allemandes, ou islandaises), le résultat est là, de manière structurelle : on n’en a pas fini avec ce problème qu’aucune autre immigration – je pense à la polonaise ou à l’espagnole que j’ai bien connues enfant – n'avait engendré.
Je me suis amusé – si je puis dire – à relever au hasard, par sérendipité comme on écrit maintenant, des crimes au couteau sur quelques sites de grands quotidiens nationaux et régionaux pendant à peine deux semaines.
– Le 12 juillet, un homme de 66 ans est égorgé à Trappes. L’acte a été qualifié de « purement gratuit ».
– Le 13 juillet, un homme est agressé à la hache à Villeneuve-Saint-Georges. Il guérit de ses blessures.
– Le même jour, un ado est poignardé dans le dos alors qu’il marchait tranquillement à Toulouse (quartier de Bellefontaine).
– Le même jour, à Marseille, un couple est agressé à coups de couteau en pleine rue à Marseille.
– le 16 juillet à Angers, trois personnes, dont un ado de 16 ans sont tuées à l’arme blanche.
– Le 15 juillet, à Loriol dans la Drôme, un homme meurt après avoir reçu plusieurs coups de couteau devant sa femme.
– Le même jour, à Metz, un homme de 22 ans est poignardé à mort en présence d’amis.
– Le 16 juillet, à Issy-les-Moulineaux, un homme de 55 ans tente de raisonner une bande de jeunes qui faisaient beaucoup de bruit en bas de son immeuble. Il est poignardé et tué par balles.
– Le même jour, une femme de 60 ans est poignardée chez elle à Gradignan.
– Le 17 juillet à Amiens, un Tunisien est poignardé à mort en plein centre-ville.
– Le 19 juillet, à Rouen, un homme de 21 ans poignarde deux hommes et agresse deux femmes.
– Le 20 juillet, deux jeunes hommes sont attaqués à la machette en pleine rue à Brest, sans aucun motif. Ils ont des plaies de 30 centimètres.
– Le 21 juillet, à Cesson-Sévigné, un homme de 71 ans est retrouvé sur un rond-point après avoir survécu à sept coups de couteau donnés par deux mineurs. En cause, son homosexualité présumée.
– Le même jour, un homme de 22 ans est poignardé dans un quartier chic de Marseille et meurt en pleine rue.