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16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 06:01

Comme l’écrivait dans ce blog AF30 (un pseudo ?), les macronistes et leur cohorte de libéraux et de journalistes ont perdu la bataille des idées. Alors ils se vautrent dans le mensonge et la violence physique. On va laisser de côté ici la violence physique, chère au banquier éborgneur, et parler de langue, de langage et de discours.

 

Posséder le choix des mots, c’est tenir le monde dans sa main. C’est imposer une vision de la réalité, voire créer une nouvelle réalité ou une encore réalité virtuelle. Lorsque je dis « C’est un Black », je ne dis pas du tout la même chose que lorsque je dis « C’est un Noir ». Je crée un monde avec, non seulement une représentation différente de ce qu’est une personne de couleur, mais encore je situe cette personne dans le monde, et donc les rapports qu’elle entretient avec le monde. Lorsque j’utilise l’acronyme SDF – devenu populaire et passe-partout dans les années 1990 – je dis autre chose que ce que signifiait autrefois clochard, même si, dans les deux cas, nous sommes en présence d’individus vivant dans une très grande pauvreté. « SDF » (sans domicile fixe) renvoie uniquement à un problème de logement alors que « clochard », « la cloche », sous-tendent la marginalité, l’inadaptation, voulues ou pas. Plus ou moins consciemment, je peux penser qu’un sans domicile fixe finira bien un jour par trouver un toit. Réadapter un individu, le ramener vers le centre du système est autrement plus difficile. D’autant que l’alcoolisme, cause ou conséquence de l’inadaptation, ne se règle pas par un claquement de doigts et que, même contre ma volonté, je peux m’autoriser à penser que la personne est responsable de son mal-être, qu’elle boit pour oublier, que sa souffrance psychique – que l’alcool vise à atténuer – n’a rien à voir avec l’environnement social.

 

Le boy de Rothschild ayant donc perdu depuis longtemps la bataille des idées, a mis en œuvre une stratégie qui consiste à décaler ad libitum les rapports institutionnels. En particulier dans le domaine des relations entre les syndicats et le patronat ou l’État-patron. Notez, par exemple, que l’on tend – y compris chez de nombreux syndicalistes – à ne plus parler de « négociation » (la « négo » de la belle époque) mais de « concertation ». En d’autres termes, on commence par se concerter – toujours sur les bases ou à l’initiative du plus fort – et on débouche sur le résultat logique d’une « concertation ». Selon Le Petit Robert, la négociation est une série de démarches entreprise pour parvenir à un accord. Étymologiquement, négocier c’est cesser d’être dans l’otium, c’est donc d’être actif. On parviendra à un accord dans une démarche dynamique, à l’aide de concessions mutuelles, pour effacer des divergences. La « négo » implique un jeu dialectique complexe. La concertation est beaucoup plus douce. Il s’agit de consulter les parties intéressées, d’élaborer en commun, en vue d’une application concrète, des décisions prises par toutes les parties. La dynamique, les rapports de force, sont évacuées.

 

Pour mettre en œuvre ces pratiques nouvelles, il faut des mots nouveaux, des concepts « modernes ». C’est le cas du « Pacte » que le boy de Rothschild a décidé d’imposer aux personnels de l’Éducation nationale.

 

( à suivre)

Les mots de la Macronie (1)
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