Que d’idéologie dans cette pub !

Et bien quoi, Bernard, les personnes d’un certain âge ont le droit de s’embrasser, non ?

Sûrement et je suis bien placé pour le savoir…

Notons – il eût été dommage de s’en passer – l’utilisation obligée du gallo-ricain : « Love unlimited » et – on se demande bien pourquoi – l’absence d’accent (à l’anglaise) sur le mot « desir », qui ne s’écrit pas comme ça en anglais. Mais un cœur sur le i. Ça fait oublier les bombes en Ukraine et au Liban. Hé. Oui, l’amour est « sans limites ». Pour les gens mariés ou qui vivent maritalement ? Pour un coup de 5 à 7 ? En tout cas, pour les hommes qui portent deux anneaux à l’oreille et les femmes qui nouent leur écharpe comme les djeuns’.

Comment nommer les vieux ?

« Vieux » ? Non. Banal, sans âge. « Vieillards » ? Vous n’y pensez pas. Trop décatis pour cette photo.

« Croulants », terme utilisé pendant mon adolescence, pas forcément de manière péjorative, est absolument exclu et mériterait le retour de la guillotine en place publique. « Amorti » : également utilisé pendant mon adolescence, mais de manière péjorative. « Obsolète », non plus : ça fait savant pour une pub et ça rime avec arbalète ou mobylette, ce qui est ridicule.

« Anciens » ? Á la rigueur, mais cela fait trop penser aux récits populaires de l’entre-deux-guerres.

« Troisième âge » ? Oui, mais vous excluez les quatrième et cinquième âges, segments toujours et de plus en plus porteurs dans la pub.

« Seniors » est désormais usé faute d’avoir trop servi pour souvent ne rien dire.

Alors, pour « les adultes consentants » (écrit tout petit en bas de l’affiche), on invente le concept de « grands ». Par opposition aux « petits », j’imagine. En gros, tu es petit en dessous de 70 ans. Je ne vous cache pas que ça m’arrange. Au niveau de l’inconscient, « grands » peut renvoyer à grands-parents, ce qui ne gâche rien. Oui, mais, attention ! La pub doit rassembler : les pépètes sont en jeu. Et comment dit-on rassembler au XXIè siècle ? Un seul mot, un seul concept, le mot grâce auquel « on d’vient marteau parce qu’on l’a dans la peau » : « inclusif ». Donc : « grand.e.s »

Dans la pub, on est woke, du moins tant que les Ricains le seront.

PS qui n'a rien à voir :

Place de la République, Lille

Je regarde un reportage consacré au lycée Averroès de Lille (premier lycée musulman en France à avoir intégré l’enseignement privé sous contrat) qui vient de perdre ses subventions. Il est accusé d’avoir dispensé des enseignements “contraires aux valeurs de la République”. Apparemment, la bibliothèque donne accès à des ouvrages qui prônent la peine de mort pour apostasie.

Ce qui me frappe dans ce reportage, c'est que neuf mères d'élèves sur dix sont voilées. Dans les années 50 et 60, dans le village du Lot-et-Garonne de mes grands-parents, il y avait un certain nombre de femmes d'origine algérienne. Aucune n'était voilée.

Un vrai sémioticien aurait beaucoup à dire sur l'apparence générale de ces femmes.

Comments

[AF30]

Bon, le sujet c'est l'affiche, la pub et le franglais mais comme tout tourne autour de l'âge des personnes représentées il me semble que le mot qui convient en toute objectivité pour qualifier ces personnes c'est : vieux.
Je suis objectivement vieux. Ce n'est ni une gloire ni une infamie. C'est une indifférence. Reste que physiquement c'est un handicap : le corps est plus présent que dans la jeunesse. Il se rappelle plus souvent à nous, surtout concernant toute la machinerie interne. C'est ridicule à vouloir paraître jeune, ces vieux regardant le ciel en souriant. Comme disait un personnage dans une série télévisée : " quand tu dis que tu fais jeune c'est que t'ais vieux. Un jeune ne le dis pas "

lycée Averroès de Lille
Le plus pénible pour ceux qui n'ont pas de religion est de devoir supporter certains de ceux qui en ont, de la religion. Les premiers ne se manifestent jamais et d'ailleurs ils ne le souhaitent pas. Les seconds pour une raison ou une autre sont en permanence dans nos boîtes à images. Les uns seraient les meilleurs représentants de l'amour universel, d'autres cultivent le prosélytisme forcené excluant de l'humanité ceux qui n' en sont pas. Quant aux troisièmes étant paraît-il membres d'un peuple élu oubliant au passage qu'il fut un temps où eux-mêmes pratiquaient le prosélytisme donc que la communauté a été fortement augmentée par l'apport de nombreux convertis, ceux-là s'attribuent des qualités et un droit exorbitants au regard des autres. Même s'ils nous la jouent à l'envers en prétendant que cette distinction relèverait plutôt pour l'essentiel d'une exigence.
Mais le plus intéressant et j'y reviens à nouveau sont les sujets d'info choisis par les journalistes.
L'autre jour assis sur un banc séparé d'un autre par des plantations mais tous les deux positionnés dos à dos. Deux vieux étant assis sur le second discutaient. Il ne me voyaient pas mais je les entendais. Ils commentaient l'attaque au couteau de la Gare de Lyon dont il a été question ici il y a quelques jours. L'un des deux disait ne pas comprendre la police qui ne tirait une balle dans la tête de ce genre d'individu. Il faut dire que je les connais et que leur discours c'est celui que tient le FN lorsqu'ils sont entre eux sans risque d'être entendu.
Il se trouve que ce fait divers a été traité par La-bas- si j'y suis. Et que disent-ils ? Que le forcené a été maîtrisé avant l'arrivée de la police par un vigile de la SNCF qui ayant vu un homme à terre et saignant, le marteau et le couteau dans les mains de l'agresseur s'est précipité sur lui et l'a immobilisé. Outre qu'il a été courageux, cet homme est noir et se prénomme Abderamane. Donc la totalité du récit de cette agression contredit celui de ceux qui prennent soin d'en sélectionner qu'une partie.
Comme Pascal Praud remarquait que l'attaque au couteau était un signe distinctif des arabes et des noirs, le chroniqueur de LBSJS rappelait que 2 jours avant soit le 1er octobre, à Lyon, 3 jeunes gens d'origine maghrébine ont été agressés au couteau par des jeunes d'extrême-droite fichés par la police. Je ne pense pas que le second fait divers ait eu la même publicité que le premier.
Évidemment il ne s'agit pas de diminuer la gravité d'un fait en comparant l'un et l'autre mais de regretter que l'info donne une image de la réalité aussi simpliste.
Et pour terminer sur ce que l'ont dit, ce que l'on ne dit pas ou ce que l’on dit moins j'ai appris que 10 femmes ont été assassinées depuis le début de L' année par leur compagnon.
https://www.ouest-france.fr/faits-divers/feminicide/feminicides-elles-sappelaient-magali-lucie-martine-qui-sont-ses-femmes-tuees-en-janvier-60f5c356-c0ed-11ee-a1e9-608ff5db04c2

[Daniel Lauton]

Je supporte mal le pluriel, le troupeau.
Brassens : "le pluriel ne vaut rien et sitôt qu'on... est plus de quatre on est une bande de cons".
Bien des amis même les jeunes du Fablab m'appellent L"ancêtre, ça me convient.