Rosa Llorens, dans Le Grand Soir, a rédigé un compte rendu du livre d’Emmanuel Todd La Défaite de l’Occident, une “ bombe ”, selon elle : « On retrouve un grand classique toddien : le rôle du protestantisme dans le décollage économique de l’Europe du Nord-Ouest, puis des Etats-Unis, mais aussi une thèse désormais admise : l’alphabétisation de masse réalisée par le protestantisme, qui a d’abord favorisé la démocratie, a débouché sur une nouvelle inégalité, celle des éduqués supérieurs, et les autres. Les éduqués supérieurs forment aujourd’hui une caste à part, qui ignore le peuple : aussi le travail des politiciens est-il désormais de tromper le peuple, pour lui faire accepter des politiques contraires à ses intérêts ; le régime des pays occidentaux ne peut plus être appelé une démocratie, nous sommes en oligarchie, et la guerre en cours n’est pas celle des démocraties contre les régimes autoritaires, mais celle de l’oligarchie libérale contre la démocratie autoritaire.
Le chapitre sur la Grande-Bretagne a pour sous-titre : « Croule Britannia » (toujours l’humour anglais de Todd). Inutile de redonner les chiffres de la désindustrialisation ; il est plus intéressant de remarquer que plus la GB est affaiblie, plus elle est violemment belliciste, comme si les gesticulations guerrières devaient cacher son état réel, et plus elle se lance dans une politique d’{affirmative action} : les minorités ethniques sont surreprésentées dans les public schools les plus prestigieuses, comme au gouvernement : dans le gouvernement Liz Truss on trouvait des ministres originaires du Ghana, la Sierra Leone, l’Inde ; le gouvernement actuel est présidé par un anglo-indien, de nombreux Anglo-Pakistanais ont été ou sont ministres. Cela veut-il dire que la GB a renoncé au racisme induit par le protestantisme ? La thèse de Todd est moins naïve : le sentiment raciste a été reporté de la couleur sur la classe ; depuis le XIXe siècle, au moins, les Anglais de la bonne société considèrent les ouvriers comme une race à part. Aujourd’hui, ils se sentent bien plus proches des « coloured people » riches et bien éduqués que des Anglais du peuple. »
Le Monde nous emmène à Vaulx-en-Velin, dans un quartier en rénovation : « La scène se déroule vendredi 19 janvier, au rez-de-chaussée de l’espace municipal Benoît-Frachon, à Vaulx-en-Velin (Rhône). Vingt-trois élèves d’une classe de cours préparatoire (CP) de l’école Jean-Vilar ont traversé l’avenue Maurice-Thorez pour rejoindre, avec leurs deux instituteurs, les locaux du Grand Projet de ville.
Le quartier est devenu un lieu très prisé. Dans une salle de réunion, les enfants sont placés en cercle autour d’un plan de leur quartier posé à plat sur une table. Ils repèrent leurs immeubles, l’école, les chemins empruntés pour se rendre à la nouvelle médiathèque Léonard-de-Vinci. Les petits doigts parcourent ce quartier emblématique de la région. « Ah oui ! Là, c’est chez moi », lance un garçon, avant de montrer la promenade Lénine, qui mène de son domicile à l’école.
Au fil de la séance, les professeurs posent des éléments colorés sur le plan. Les figures géométriques représentent des nouveaux immeubles, un marché couvert, un grand parc végétalisé, une piscine neuve et une ligne de tramway qui va traverser tout le quartier, avec un arrêt prévu tout près de l’école. Autant d’éléments qui permettent de visualiser la transformation du quartier, programmée jusqu’en 2030. »
Selon le World Socialist Website, “Le chef de l’armée britannique lance un appel à la conscription et à la « mobilisation de l’ensemble de la nation » pour la guerre. Le général Sir Patrick Sanders, a déclaré que le gouvernement devait se préparer dès maintenant à « mobiliser la nation » pour la guerre. Il a ajouté qu’une « armée citoyenne » serait nécessaire pour renforcer l’armée britannique en temps de guerre.
Ce sentiment anti-guerre massif entre en collision non seulement avec les conservateurs, mais aussi avec un Parti travailliste montrant un engagement total en faveur de la guerre et de la répression politique intérieure. Le leader travailliste Sir Keir Starmer a ouvertement soutenu le génocide israélien à Gaza, qualifiant les manifestations de défense du peuple palestinien de « marches de la haine » et l’opposition au gouvernement fasciste d’Israël d’« antisémitisme » à éradiquer. Starmer a écrit sur Twitter/X que « le Parti travailliste agira toujours dans l’intérêt national pour protéger la sécurité de la Grande-Bretagne à l’intérieur et à l’extérieur du pays ». Il a inclus une vidéo de son discours à la Chambre soutenant les frappes aériennes britanniques au Yémen, où il dit : « Soyons clairs, nous soutenons cette action ciblée pour renforcer la sécurité maritime en mer Rouge… nous devons rester unis et forts ».