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29 janvier 2024 1 29 /01 /janvier /2024 06:01

Rosa Llorens, dans Le Grand Soir, a rédigé un compte rendu du livre d’Emmanuel Todd La Défaite de l’Occident, une “ bombe ”, selon elle : « On retrouve un grand classique toddien : le rôle du protestantisme dans le décollage économique de l’Europe du Nord-Ouest, puis des Etats-Unis, mais aussi une thèse désormais admise : l’alphabétisation de masse réalisée par le protestantisme, qui a d’abord favorisé la démocratie, a débouché sur une nouvelle inégalité, celle des éduqués supérieurs, et les autres. Les éduqués supérieurs forment aujourd’hui une caste à part, qui ignore le peuple : aussi le travail des politiciens est-il désormais de tromper le peuple, pour lui faire accepter des politiques contraires à ses intérêts ; le régime des pays occidentaux ne peut plus être appelé une démocratie, nous sommes en oligarchie, et la guerre  en cours n’est pas celle des démocraties contre les régimes autoritaires, mais celle de l’oligarchie libérale contre la démocratie autoritaire.

 

Le chapitre sur la Grande-Bretagne a pour sous-titre : « Croule Britannia » (toujours l’humour anglais de Todd). Inutile de redonner les chiffres de la désindustrialisation ; il est plus intéressant de remarquer que plus la GB est affaiblie, plus elle est violemment belliciste, comme si les gesticulations guerrières devaient cacher son état réel, et plus elle se lance dans une politique d’{affirmative action} : les minorités ethniques sont surreprésentées dans les public schools les plus prestigieuses, comme au gouvernement : dans le gouvernement Liz Truss on trouvait des ministres originaires du Ghana, la Sierra Leone, l’Inde ; le gouvernement actuel est présidé par un anglo-indien, de nombreux Anglo-Pakistanais ont été ou sont ministres. Cela veut-il dire que la GB a renoncé au racisme induit par le protestantisme ? La thèse de Todd est moins naïve : le sentiment raciste a été reporté de la couleur sur la classe ; depuis le XIXe siècle, au moins, les Anglais de la bonne société considèrent les ouvriers comme une race à part. Aujourd’hui, ils se sentent bien plus proches des « coloured people » riches et bien éduqués que des Anglais du peuple. »

 

 

Le Monde nous emmène à Vaulx-en-Velin, dans un quartier en rénovation : « La scène se déroule vendredi 19 janvier, au rez-de-chaussée de l’espace municipal Benoît-Frachon, à Vaulx-en-Velin (Rhône). Vingt-trois élèves d’une classe de cours préparatoire (CP) de l’école Jean-Vilar ont traversé l’avenue Maurice-Thorez pour rejoindre, avec leurs deux instituteurs, les locaux du Grand Projet de ville.

 

Le quartier est devenu un lieu très prisé. Dans une salle de réunion, les enfants sont placés en cercle autour d’un plan de leur quartier posé à plat sur une table. Ils repèrent leurs immeubles, l’école, les chemins empruntés pour se rendre à la nouvelle médiathèque Léonard-de-Vinci. Les petits doigts parcourent ce quartier emblématique de la région. « Ah oui ! Là, c’est chez moi », lance un garçon, avant de montrer la promenade Lénine, qui mène de son domicile à l’école.

Au fil de la séance, les professeurs posent des éléments colorés sur le plan. Les figures géométriques représentent des nouveaux immeubles, un marché couvert, un grand parc végétalisé, une piscine neuve et une ligne de tramway qui va traverser tout le quartier, avec un arrêt prévu tout près de l’école. Autant d’éléments qui permettent de visualiser la transformation du quartier, programmée jusqu’en 2030. »

 

Revue de Presse 494

Selon le World Socialist Website, “Le chef de l’armée britannique lance un appel à la conscription et à la « mobilisation de l’ensemble de la nation » pour la guerre. Le général Sir Patrick Sanders, a déclaré que le gouvernement devait se préparer dès maintenant à « mobiliser la nation » pour la guerre. Il a ajouté qu’une « armée citoyenne » serait nécessaire pour renforcer l’armée britannique en temps de guerre. 

 

Ce sentiment anti-guerre massif entre en collision non seulement avec les conservateurs, mais aussi avec un Parti travailliste montrant un engagement total en faveur de la guerre et de la répression politique intérieure. Le leader travailliste Sir Keir Starmer a ouvertement soutenu le génocide israélien à Gaza, qualifiant les manifestations de défense du peuple palestinien de « marches de la haine » et l’opposition au gouvernement fasciste d’Israël d’« antisémitisme » à éradiquer. Starmer a écrit sur Twitter/X que « le Parti travailliste agira toujours dans l’intérêt national pour protéger la sécurité de la Grande-Bretagne à l’intérieur et à l’extérieur du pays ». Il a inclus une vidéo de son discours à la Chambre soutenant les frappes aériennes britanniques au Yémen, où il dit : « Soyons clairs, nous soutenons cette action ciblée pour renforcer la sécurité maritime en mer Rouge… nous devons rester unis et forts ». 

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commentaires

A
En lisant le commentaire sur le livre de Todd j'ai pensé au couple Hemad Fayed dit « Dodi Al-Fayed » - Diana Spencer. Quoi de plus grande manifestation de cette alliance entre les classes les plus privilégiées que ce couple. <br /> Un jour faisant remarquer à un proche qu'il y avait dans la haute société une forme de consanguinité ( Monique Pinçon-Charlot, Michel Pinçon ) celui-ci m'a répondu que c'était naturel puisqu'ils et elles fréquentent le même monde et il a ajouté comme dans toutes les couches sociales et même souvent dans un même milieu professionnel. Ce n'est pas faux et je suis encore sans réponse qui puisse contredire cette logique. Mieux : incapable d'imaginer une alternative. <br /> Peut-être cela serait-il relativement possible pour ce qui concerne les classes sociales si l'écart de fortune était moins grand. Il restera quand même le capital culturel qui lui aussi produit aussi une forme de ségrégation. <br /> J'aime bien écouter Todd : c'est toujours instructif car il y a dans ses démonstrations un moment où j'apprends quelque chose contrairement aux bavards des télés qui enfilent les lieux communs comme des perles. Je l'aime bien jusqu'à ce qui me semble être parfois de la mauvaise foi car il aime comme il déteste et je me demande si les conclusions auxquelles il aboutit ne sont pas plutôt parfois des prémisses sur lesquelles il construit sa thèse. <br /> <br /> Il faut espérer que ce qui se passe à Gaza et qui est finalement que l'aboutissement extrême d'une logique commencée en 1945 restera dans les mémoires malgré les contre-vérités et le cynisme qui sont assénés.<br /> Nous oublions souvent les logiques ou bien on tente de nous faire croire qu'il n'y a pas de logique et qu'un fait n'existe que par lui-même, sans avant et sans après.<br /> Ainsi la Shoah est le crime ultime qui se trouvait en puissance dans le traitement qu'ont subi les juifs aux cours des siècles d'un bout à l'autre de l'Europe. Des progroms qui sont les parties les plus visibles aux lois spéciales et à la pratique moins connue du bouc émissaire. De la condamnation à mort sans preuve du juif du village pour un crime dont on ne connaissait pas le coupable mais qui lui devait l'être puisqu'il était juif. C'était une ambiance général qui a couru pendant des siècles qui faisait qu'on trouvait naturel que la République de Venise décide en 1516 de créer le fameux ghetto et impose aux juifs d'y loger et d'y être enfermé à la tombée du jour jusqu'au lever du soleil. <br /> Aussi se souvenant de cette histoire il est possible d'affirmer que ceux qui s'avancent sur la scène médiatique et condamnent le sort qui est fait aujourd'hui aux Gazouis sont ceux qui honorent le plus justement la mémoire de ces siècles de malheurs et de crimes et la mémoire de la Shoah contrairement à ceux qui au nom de ces crimes y trouvent la justification de leur propre crime.
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