Royaume Uni : la tentation fasciste

Le pays a connu fin juillet des émeutes très violentes visant des populations issues de l’immigration.

Trois enfants ont été assassinés à Southport dans un centre de loisirs. L’extrême droite a fait courir le bruit que l’assassin était un demandeur d’asile musulman et elle a encouragé la population à attaquer des mosquées, des magasins et des foyers de migrants. L’assassin était en fait un mineur de 17 ans, né au Pays de Galles, issu d’une famille rouandaise. Des attaques ont été perpétrées pendant deux jours. Le député du parti Reform UK Nigel Farage a qualifié les émeutiers de « citoyens britanniques inquiets », de « patriotes » tandis que les musulmans étaient qualifiés de « violeurs » qu’il fallait neutraliser pour « sauver les enfants » blancs.

De jeunes travailleurs, de jeunes chômeurs ont suivi le mouvement et se sont livrés à des pillages. L’extrême droite a mobilisé 30 000 personnes à Trafalgar Square.

Comme dans d’autres pays d’Europe, les dirigeants encouragent la xénophobie pour que les salariés oublient les tensions sociales et cessent de défendre leurs droits. Le Royaume-Uni suit la dérive allemande (progrès de l’AfD), de la France (montée inexorable du Lepénisme) tandis que la Finlande, la Hongrie et l’Italie sont dirigés par des gouvernements à tendance fasciste.

Les travaillistes britanniques ont beau dénoncer la « violence et la brutalité » de l’extrême droite, ils consacrent des sommes très importantes à la guerre en Ukraine. Sans parler de leur soutien indéfectible de la politique israélienne à Gaza.

Les réseaux sociaux jouent la carte de cette dérive. X (ex Twitter) n’a plus de politique de modération depuis qu’il a été repris par Elon Musk. Celui-ci a même prédit une « guerre civile inévitable » au Royaume-Uni. Tommy Robinson, fondateur du mouvement English Defense League, connaît ses amis : « On serait absolument foutus sans X » (son compte est suivi par un million de personnes). Cette League a été créée en 2009 dans une ville de la banlieue nord de Londres en recrutant d’abord des militants parmi les supporters de football. Elle a compté jusqu’à 25 000 adhérents. Un exemple de ses actions militantes : le dépôt de têtes de porc autour des mosquées.

Comments

[AF30]

Moi, ce qui me frappe en voyant les quelques images de ces manifestations à la télé ce sont la tenue des policiers chargés du maintien de l'ordre et leur stratégie. Alors qu'ils avaient en face d'eux des gens extrêmement violents leur protection vestimentaire étaient relativement légères contrairement aux CRS de Macron et de Darmanin. Quant à leur stratégie elle consistait à contenir une foule pourtant provocatrice et haineuse et aussi parfois à s'autoriser quelques incursions au sein d'un groupe agressif. Je ne reviendrai pas en comparaison sur la stratégie française des nasses et autres provocations et des très nombreux manifestants frappés, blessés et parfois mutilés
Les anglais sont parfois des sacrés emmerdeurs mais il faut leur reconnaître une fidélité à certains principes qui relèvent de la démocratie comme le droit de manifester.
J'ai cherché dans les info le nombre de manifestants blessés, je n'en est pas trouvé par contre 53 policiers l'ont été.
" Environ 400 arrestations ont eu lieu depuis le début des heurts et une centaine de personnes ont été inculpées. Des poursuites pour terrorisme sont même envisagées. Un jeune homme de 18 ans a été condamné mardi à Manchester à deux mois de prison pour avoir brisé la vitre d’une voiture de police dans la ville de Bolton dimanche. Il serait selon l’agence de presse britannique PA le premier à être incarcéré depuis le début des violences "
Maintenant le régime macronien relevant d'un concept singulier fait d'un peu de sourire du chef et beaucoup de répression physique et sociale il est difficile de le comparer à un système démocratique.