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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 06:48

Rien n’est écrit, même dans les petits papiers de Yaveh. Mais je ne serais pas surpris si les municipalités d’Auch et de Toulouse passaient la main à la droite lors de la prochaine échéance.

 

Commençons par Auch. À sa tête, un maire socialiste (le Gers a une très longue tradition de gauche), gestionnaire, technocrate. Il a décidé de réaménager complètement la Place de l’Hôtel de Ville. Y avait-il urgence ? Nullement. Les voitures y circulaient assez bien, autour d’une vieille fontaine pleine de charme. Dans le projet du Maire, la vieille fontaine est remplacée par une fontaine aussi neuve que prétentieuse, le macadam par un dallage en marbre, glissant (nous sommes dans une ville de retraités, salut les cols du fémur !) et salissant. Mais, surtout, les cafetiers vont pouvoir (peuvent déjà, alors que les travaux ne sont pas terminés) augmenter considérablement la surface de leur terrasse. Au détriment de la circulation. N’oublions pas que nous sommes dans la patrie de Daguin, ce restaurateur, vigoureux militant, qui avait menacé en 2007 Nicolas Sarkozy de faire voter la profession pour Le Pen si elle n’obtenait pas rapidement une TVA à 5,5%. Cette mesure radicale allait faire baisser les prix et permettrait aux employeurs de recruter à tour de bras. On sait ce qu'il advint de cette promesse.

 

Pendant ce temps-là, les quatre cinquièmes des chaussées d’Auch sont défoncées. Quand on les pratique à vélo comme c’est mon cas, on est très sensible aux creux et aux bosses, aux craquelures et aux remblaiements sauvages. Hé oui ! Certains riverains sont contraints de remblayer par eux-mêmes devant chez eux, sinon l’eau s’infiltre dans leur cave.

 

3167.jpgBref, ce maire technocrate a décidé de faire plaisir au petit commerce. Rue Bazillac, un restaurateur a obtenu – contre espèces sonnantes et trébuchantes, j’espère – le droit d'installer une terrasse qui occupe une bonne partie de la chaussée. La rue n'est pas spécialement touristique. Cette sorte de pont de Remagen du pauvre la rend hideuse. La circulation des voitures, sans être effrénée, est néanmoins régulière. Se restaurer en cet endroit, en pleine chaleur, parmi les pots d'échappement, implique que l'on soit un adepte de la cuisine marocaine plutôt déterminé.

 

Bon courage, les Auscitains.

 

Lorsque la gauche toulousaine a fait campagne pour déloger l’équipe fatiguée de droite, elle a promis la gratuité des transports en commun, à court ou moyen terme. On sait bien qu’un tel objectif n’est pas simple à atteindre. Le fait est que rien n’a bougé depuis. Lorsqu’on prend le bus à Toulouse, on côtoie des étudiants épuisés par les petits boulots mal rétribués qu’ils sont obligés d'accomplir pour pouvoir fréquenter la fac. Ils payent leur billet. On côtoie également des épouses de sous-prolétaires, encombrées de deux ou trois enfants, qui payent également leur billet. Enfin, des retraités à trois ou quatre mille euros par mois pour qui, legs de l’ancienne municipalité, le transport est gratuit.

 

La municipalité de gauche a décidé de poursuivre le grand projet, lancé par la droite, de plusieurs lignes de tramway. Une est déjà achevée, qui remplit parfaitement son office. Une autre est en cours de réalisation. Et c’est là que plusieurs bâts blessent. Le projet d’une ligne menant vers la commune de Saint-Orens (vers l’Est) et passant devant le Stadium (fréquenté par des dizaines de milliers de personnes chaque semaine) a été, pour le moment, du moins, abandonné. Le superbe projet d’une ligne allant jusqu’à l’aéroport de Blagnac a été également remisé. Par crainte des chauffeurs de taxi. Quoi qu’en pense mon cher et fidèle lecteur jmichel, s’il est un groupe de pression efficace en France, ce n’est pas celui des conducteurs « privilégiés » – dit-il – de la SNCF, mais bien celui des chauffeurs de taxi. Il y a trois ans, une journée de grève (à 90%, quand ils agissent, ils n’y vont pas main morte), avait fait plier Sarkozy qui leur avait accordé plus que ce qu’ils réclamaient.

 

En revanche, la municipalité a décidé de faire passer le tramway Avenue de Muret, entre la Place de la Croix-de-Pierre et la Place du Fer-à-Cheval. Alors là, on se perd en conjectures. Dans cette portion d’environ un kilomètre, la circulation des voitures est (était) fluide, un peu lente aux heures de pointe, évidemment. Deux lignes de bus (un bus toutes les sept ou huit minutes) desservaient cette avenue menant vers le centre ville. Pour ce kilomètre maudit, les travaux vont nécessiter des investissements considérables et l’on sait aujourd’hui que cette portion ne sera jamais rentable. À l’heure actuelle, l’avenue a été mise en sens unique. Les bus n’y passent plus. Je n’insiste pas sur les conditions insensées de circulation pour les voitures (quarante-cinq minutes pour faire un kilomètre aux heures de pointe). Les travaux vont durer environ deux ans.

 

Il va être difficile de garder notre calme citoyen et de faire preuve d’équanimité.

 

Photo : BG (dr).

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commentaires

M
<br /> A Nantes, c'était aussi gratos il y a quelques années pour les personnes âgées. Ayrault a changé le système et le critère de gratuité a été la feuille d'impôt, vieux ou pas vieux. Ouh la la ça a<br /> râlé, mais il a tenu bon.<br /> <br /> <br />
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