Ma famille ne compte aucun soutien politique de Dominique Strauss-Kahn. Nous, avec les banquiers socialistes libéraux, on a du
mal.
Lorsque l’affaire a éclaté, nous avons tous pensé, sans nous concerter, qu’il y avait peut-être une entourloupe, que Do pouvait avoir été piégé. Les très nombreux (hum…) lecteurs de mon blog (surtout mes lectrices préférées dans leurs sixties) peuvent témoigner que je me suis montré d’une très grande prudence face à cette affaire. Mes écrits l’attestent (en attestent comme on dit dans les médias branchés).
Deux ou trois choses m’avaient fait tiquer dans les quarante-huit heures postérieures à l’événement :
- Le fait que Sarkozy ne se soit pas exprimé contre DSK et, surtout, qu’il n’ait pas envoyé ses aboyeurs préférés piétiner un adversaire à terre ;
- Le fait qu’on ne nous ait pas montré la victime, prétendument pour la protéger. La protéger de quoi si elle avait été parfaitement innocente ? Cette personne était mal connue de la communauté guinéenne, son frère n'était pas son frère, il n'était pas possible de savoir sur quelle base exacte elle avait pu immigrer aux États-Unis.
- La dureté de l’adjoint du procureur, inutile s’il avait eu de vrais biscuits.
- Le refus, à l’évidence biaisé, de la présidente du grand jury de remettre DSK en liberté sous caution. Comment se serait-il enfui, le pauvre, et qu’aurait-il gagné à le faire ?
Et puis, un vieux tic, chez moi, m'a repris : ma très grand méfiance vis-à-vis du système juridique étatsunien. Un système capable de juger un O.J. Simpson innocent ET coupable d’assassinats particulièrement barbares, je crois que les bactéries en parleront entre elles quand elles seront les derniers organismes survivants de notre planète. Une justice capable d’exécuter de pauvres types (innocents ou coupables) après les avoir laissé mariner dans le couloir de la mort pendant quinze ans mérite notre circonspection. Une justice où les procureurs n’ont pas besoin de vraies preuves pour poursuivre. Enfin, une justice où les moteurs principaux sont la politique et l’argent doit bien sûr nous inciter à une certaine méfiance.
Dans cette affaire, le procureur était Cyrus Vance Junior. Étonnant comme les familles patriciennes d’outre-Atlantique, après avoir flanqué une bonne raclée aux colons anglais, ont réintroduit la symbolique de la monarchie : Paul Getty III, John Rockefeller II, Richard Nixon XVIII (mauvais exemple). Cyrus (pas de sa faute si son père lui avait donné son propre prénom, celui d’un empereur perse) s’est donc dit qu’il avait accroché un gros gibier à son tableau de chasse. Ce fils d’une grande famille protestante a pensé qu’en se montrant intraitable vis-à-vis de DSK il plairait à des électeurs qui trouvent normal que ceux à qui dieu a offert l’argent et le pouvoir doivent s’en montrer dignes.
Cyrus est allé un peu vite en besogne. Tout comme certains personnages politiques français de haut niveau. Je passe sur Marine Le Pen pour rappeler les propos ignobles de Bernard Debré :
« DSK est un homme peu recommandable. […] C'est humilier la France que d'avoir un homme qui soit comme lui, qui se vautre dans le sexe et ça se sait depuis fort longtemps. […]Il est totalement déconsidéré, déjà il se vautrait dans le bling-bling, on l'avait vu dans les journaux, maintenant il se vautre dans le sexe, c'est inacceptable. […]Bien sûr il y a la présomption d’innocence, mais bon quand même, vous croyez que la police serait venue le chercher dans l’avion d’Air France, un homme comme lui ? Je trouve cela misérable et humiliant pour notre pays, a-t-il estimé, ajoutant que la course à la présidentielle pour 2012 est terminée. Ça va coûter cher à la classe politique française, il aura causé un tort énorme à la classe politique. »
Debré vient de reconnaître, sans s’excuser réellement, être allé trop vite et avoir été berné, « comme les gens qui travaillent au Sofitel » (link). Mais le grand mal est fait.
Le 18 mai, j’écrivais ceci à propos de Debré :
« Bernard Debré est un grand médecin, un grand chirurgien. Les rectums d’innombrables éminences n’ont plus de secret pour lui.
C’est également un homme politique que l’on peut classer à la droite de l’UMP.
S’attaquer, comme il l’a fait, à un homme qui est au fond du trou – et qui n’en ressortira peut-être jamais – prouve une chose : il y a des types qui sont encore plus kleiner Mannque le kleiner Mann qui gouverne la France depuis quatre ans.
Deux questions :
- Pourquoi Debré, qui « connaissait » les frasques de « l’obsédé sexuel, de l’escroc intellectuel, de la fausse valeur », ne les a-t-il pas dénoncées du temps de la splendeur du directeur du FMI ?
- Comment se fait-il que l’urologue connaissait avant tout le monde le prénom de la victime présumée du Sofitel de New York ? »
Un mot, puisque Debré nous y invite, sur ces « gens qui travaillent au Sofitel », dont le grand urologue est un fin connaisseur. On se souvient du beau film de Ken Loach Bread and Roses, relatant la lutte de techniciennes de surface privées de leurs droits en Californie. Parmi ces femmes de ménage, on ne trouvait aucune WASP (White Anglo-Saxon Protestant). La dernière fois que Strauss-Kahn et sa femme s’étaient rendus devant le juge, ils avaient été accueillis par une manif de femmes de ménages, métis ou noires à 99%. Étant donné que ces prolétaires manifestent très rarement aux États-Unis (et ailleurs), on espère que ces femmes, toutes noires ou métis, n’étaient pas là en service plus ou moins commandé.
Le 8 juin, je publiai dans ce blog une hypothèse qui tournait sur Internet depuis une bonne semaine :
« Voici donc une possible vérité sur ce qui s'est passé au Sofitel et la manière dont DSK a été piégé.
DSK fréquente parfois l'hôtel Sofitel de New-York (5 ou 6 fois durant l'année écoulée) alors qu'il a un appartement à quelques rues.
DSK ne prend pas une simple chambre à l'hôtel Sofitel mais une suite.
Pourquoi ? Tout simplement pour ce dont vous vous doutez.
Les gens qui ont piégé DSK le savaient parfaitement et voici ce qui s' est passé.
DSK aurait "commandé" ce jour-là une call girl, avec un scénario bien précis . La call girl devait venir dans la chambre et jouer à la soubrette.. un fantasme assez commun chez les hommes de pouvoir qui ont dans leur entourage des femmes très admiratives et rarement opposées à un petit tralala...
Le piège a fonctionné à ce moment-là. À la place de la call girl, une vraie femme de chambre a été envoyée. DSK ne le savait pas, il a joué le jeu prévu, sauf qu'il avait en face de lui une vraie femme de chambre qui ne jouait pas la comédie quand elle s'est opposée à lui..
Des enquêteurs privés travaillant pour la défense essaient pour l'instant de savoir :
- qui a reçu la "commande" de DSK ?
- qui a envoyé une vraie femme de ménage (qui dit d'ailleurs elle-même qu'il n' était pas prévu qu'elle aille faire le ménage dans la suite 2806) ?
Le piège est diabolique car DSK, dans sa situation le jour du problème, ne peut pas faire appel aux services de sécurité du FMI et les services officiels français ne pourront pas non plus agir.
Qui a commandité le piège de DSK ?
Plusieurs pistes qui peuvent se croiser:
- une femme jalouse
- un mari jaloux
- un adversaire politique
- un pays voulant faire pression ou avoir un autre interlocuteur que DSK pour + de souplesse
L'affaire ayant visiblement été minutieusement organisée, il se peut que ceux qui ont "tué" DSK ne soient jamais connus.
On pourrait bien évidemment penser à un ou une jalouse ou au cabinet noir de Sarkozy mais selon les premières investigations concernant ceux ou celles qui ont remplacé la call girl prévue par une simple femme de chambre ne connaissant pas DSK, la piste est simplement financière.
Cherchez la femme ou cherchez l'argent seront toujours les 2 mamelles d'une énigme ;-)
Que représentait DSK au FMI dernièrement ? Quel point de vue défendait-il ?
La Grèce est en faillite. le Portugal et l' Irlande suivent. l' Espagne est au bord du gouffre.
On imagine sans peine les énormes enjeux financiers non seulement pour ces pays, pour leurs habitants, pour la zone euro mais aussi pour les spéculateurs.
Or nombreux et puissants sont les spéculateurs qui ont parié sur l' effondrement de la Grèce et concrètement sur un défaut de paiement de l'ordre de 20 à 30%.
Le seul obstacle à la réalisation de leurs pronostics est le FMI qui peut "politiquement" (car économiquement l'affaire est déjà faite), décider de sauver la Grèce en renflouant le pays ou en payant pour lui.
DSK était partisan de cette solution et notamment de rééchelonner la dette grecque puisque la Grèce ne peut pas faire face au plan de remboursement prévu il y a un an.
Il fallait donc faire sauter DSK pour empocher non seulement les milliards du pari financier mais aussi des pans entiers d'un pays.
Attendez quelques mois que la Grèce saute et vous verrez certains financiers, certaines banques et certains pays où tout ceci est lié prendre une importance énorme en quelques jours, pour aller jusqu'à dicter la conduite de la BCE ou de la FED.
Sarkozy ne pipe pas un mot non plus à propos de l' affaire DSK car il a été averti de ce qui se tramait et comme d' habitude quand le danger est là, a peur des conséquences sur lui.
Vous verrez donc au G20, un Sarkozy tiède qui ne réclamera pas beaucoup de sauver la Grèce et conclura finalement qu' il faut bien payer un jour .. et que ça serve de leçon.
Dans l'immédiat, le FMI a tiré ses dernières cartouches pour la Grèce et avant la fin de l'année, ce pays sera en faillite.
Nul ne sait cependant si le peuple acceptera cet état de fait quand il en aura compris les conséquences ou s’il se révoltera, gênant ainsi les puissances financières qui l'ont pris d' assaut.
L'affaire DSK est historique dans le sens où elle marque le premier acte de guerre entre des intérêts privés et des groupes de nations. La finance mondiale a pris le pas, le pouvoir, sur les puissances politiques.....
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