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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 06:39

Le poète Attila József naquit en 1905 à Budapest et mort en 1937 au bord du lac Balaton. Son enfance se déroula dans des conditions d’extrême pauvreté : son père, ouvrier, abandonna la famille quand l’enfant avait trois ans. Il parvint néanmoins à suivre un cursus secondaire et universitaire. Membre du parti communiste, il en fut exclu pour « crime d’idéalisme ». Il devint schizophrène et se jeta sous un train à l’âge de 32 ans. Quelques années plus tôt, il s’était étendu sur des rails mais avait vainement attendu un convoi bloqué par un autre suicide. « Quelqu’un est mort pour moi », avait-il alors écrit.

 

L’UNESCO décréta 2005 comme l’année mondiale d’Attila József. Il ne voulait qu’un seul lecteur :

 

Je ne veux qu'un lecteur pour mes poèmes :

Celui qui me connaît – celui qui m'aime –

Et, comme moi dans le vide voguant,

Voit l'avenir inscrit dans le présent.

Car lui seul a pu, toute patience,

Donner une forme humaine au silence.

 

 

L’optimisme n’était pas son fort :

 

Seul peut devenir un homme, celui

qui est orphelin de cœur et de corps,

qui sait que la vie déposée en lui

est un simple supplément à la mort.

 

(Impatienta doloris)

 

http://szeretetkuldo.zsozirisz.hu/hangosvers/images/jozsef_attila1.jpg

 

 

 

Plus connu que le poète hongrois, Judas Iscariote qui vendit son maître pour trente sesterces. Son nom venait peut-être d’Issachar, signifiant « homme du salaire ». La Bible n’étant qu’une belle histoire écrite sur les bases du téléphone arabe, il existe trois versions de la mort de Judas. Selon le Nouveau Testament, il se pendit après avoir rendu les trente sesterces à ses commanditaires (Matt. 25/7). Mais dans les Actes des Apôtres, il serait tombé dans son champ acquis avec le salaire du crime et ses entrailles se seraient répandues. Enfin, dans l’apocryphe Évangile de Judas, Jésus lui aurait demandé de le débarrasser de son enveloppe charnelle.

 

(Pudor)

 

http://www.nostra-aetate.org/ratzinger/judas.jpg  

 

 

En 1857, le chef Maori Kahika s’allonge par mégarde sur le lit où vient de se reposer sa femme, alors en période de règles. Lorsqu’il apprend que la couche est impure, le chef tombe en prostration et meurt deux jours plus tard. Ce phénomène de thanatomanie a été observé à de nombreuses reprises en Nouvelle-Zélande ou en Polynésie. Je cite l’Universalis :

 

« Décrite par Marcel Mauss dans son étude intitulée Définition de la suggestion collective de l'idée de mort, la thanatomanie est un comportement par lequel, dans une société primitive (notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande), un individu qui a péché ou croit avoir péché et qui est enchanté ou se croit enchanté se laisse mourir, souvent très vite, parfois à une heure qu'il a prévue.

Selon Mauss, pour qui ce comportement est caractérisé par une action directe du social sur le psychique, c'est le désaccord entre l'individu et la société qui enlève à celui-ci sa raison de vivre, lui fait nier ses propres instincts de conservation et de vie, au point qu'il meurt sans maladie apparente. L'appui psychologique de la société religieuse dont il fait partie lui ayant été enlevé, il ne croit plus possible de continuer à vivre, le processus suicidaire et ses motivations demeurant toutefois inconscients. Dans ces conditions un individu blessé, même légèrement, par une lance qu'il croit enchantée, n'a plus aucune chance de se rétablir. Il en est de même s'il se casse une jambe, mais il se rétablira rapidement à partir du jour où il aura fait la paix avec les règles qu'il a violées. On peut rattacher à cette thanatomanie l'amok malais qui fait que, pour venger la mort de l'un de leurs proches, des individus « courent l'amok » et tuent le plus grand nombre possible de gens jusqu'à ce qu'ils soient eux-mêmes exécutés. »

 

(Pudor)

 

 

http://p3.storage.canalblog.com/32/25/818611/69807817.jpg
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