Justin. Un gamin de 13 ans. Fou de foot depuis l’âge de trois ans. Il joue dans l’équipe de son village. Il y brille. Des instances régionales le
repèrent.
Avec deux mille autres gosses, il est sollicité pour participer à une grande sélection qui lui permettrait de jouer à un très bon niveau. Il accepte, pas très chaud car, en cas de réussite, il devra quitter le collège où il est le meilleur de sa classe.
Un parcours du combattant. Des épreuves physiques et techniques. Il finit par faire partie du dernier peloton pour la dernière épreuve : une course d’endurance.
Là comme partout, il excelle. Il arrivera dans les cinq premiers sans problème. Après deux kilomètres, il double un des copains de son village. Le gamin respire comme une locomotive à vapeur en se pressant la main sur le cœur. Il a mal, il est blême, au bord de la syncope. Justin s’arrête, l’aide à s’asseoir, à reprendre son souffle. Les autres concurrents passent. Justin fait de grands signes pour alerter les responsables. L’un d’entre eux vient vers lui à petits pas. Justin explique la situation et propose au responsable de marcher avec son copain jusqu’à la ligne d’arrivée.
Justin est éliminé.
Le lendemain, il me dit :
— Si c’est cela, l’esprit de compétition de haut niveau, je préfère rester dans mon village et continuer de jouer avec mes potes.
Petit rappel : pour le basket professionnel, on peut relire ceci : Florilège (33)