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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 15:41

http://www.mpffn.fr/LL20050318b.jpgRécemment, nous avons accompagné en famille une de nos filles pour une compétition de natation à la piscine olympique couverte Léo Lagrange de Toulouse.

 

Toux ceux qui sont concernés par les activités natatoires connaissent ce que je vais évoquer. Dans une ambiance d’autant plus chaude et humide qu’ils viennent du dehors où il fait froid et qu’ils restent en habits civils, les parents s’entassent sur des gradins inconfortables pour chercher de l’œil, parmi trois cents autres, le seul marmot qui compte pour eux et qu’ils sont venus encourager. Pendant que les champions en herbe s’entraînent et vaquent autour du grand bain, le bruit est assourdissant. Chacun règle son téléobjectif, tout le monde se hèle à qui mieux-mieux. Les officiels, tous bénévoles, prennent place et vérifient que leur chronomètre fonctionne. C’est la fête.

 

Les parents flippent et stressent encore plus que leurs enfants qui les rassurent, à cinquante mètres, d’un petit signe de la main sans fanfaronnade. On est tous  content d’être là.

 

Mais pour les organisateurs du club du TOAC, le vrai bonheur n’est pas dans la piscine : il est dans les boîtes de nuit. Alors, pendant l’heure et demi, assez longuette, que vont durer les préparatifs, ils vont nous balancer en pleines feuilles une musique assourdissante, exactement celle, entièrement conçue par ordinateur – donc une non-musique – où dominent des basses sans nuances, celle dont les clients des boîtes de nuit jouissent de leur plein gré. Une musique qui abrutit et qui incite à la consommation d’alcool et autres substances propices à l’évasion. Le comble sera atteint lorsqu’il nous infligeront une œuvre (des gens touchent des droits d’auteur pour ça) où se mélangeaient, se répondaient et s’additionnaient dans un fracas assourdissant “ Twist and Shout ” dans la version des Beatles et une singerie démentielle se prétendant de la musique.

 

Au bout d’une demi-heure, le trac, la chaleur et l’hygrométrie aidant, nous étions plus d’un à souffrir de migraine.

 

La question est : pourquoi ce mélange des genres ? Je suis persuadé que les organisateurs avaient pensé nous faire plaisir. Mais le plaisir réside-t-il dans un bombardement de décibels visant sûrement à combler un vide ? Les jeunes compétiteurs se concentrent-ils mieux au son d’une bouillie ininterrompue qui leur fait vibrer le palpitant ? Pourquoi certains sont-ils gênés par un silence – tout relatif en la circonstance – qui, parmi d’autres qualités, est gratuit ? Depuis des décennies, les dirigeants des hypermarchés pensent que les individus consomment davantage quand ils sont ouatés par ce que les Anglo-Saxons avaient qualifié de muzak, ce mot-valise inventé outre-Atlantique dans les années vingt à partir de music et Kodak. Je ne sais si la musique d’ascenseur, pour insipide qu’elle soit, peut susciter des réflexes pavloviens dans la mesure où, sa base étant constituée de morceaux classiques ou de variétés connus (Ah ! “ Le Printemps ” de Vivaldi…), elle fait appel à du familier qui rassure. Je suis en revanche persuadé que des boum-boum qui ne renvoient strictement à rien, qui ne connotent rien sont néfastes à la concentration des sportifs. Même des djeunes branchés.

 

La musique boum-boum relève du fric. La natation de nos enfants relève de l'amateurisme, de ceux qui aiment. Je me perds en conjectures…

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commentaires

B
Une musique entièrement conçue par ordinateur ? Cela me fait penser à ce que décrit Orwell dans "1984" : la fabrication entièrement automatique (les ordinateurs n'existant pas à l'époque où le<br /> livre a été écrit) de romans destinés aux "Proles". Peut-être que le but recherché est le même.<br /> <br /> Mais on n'a pas le droit de dire que la musique tac-poum n'est pas de la musique. Sinon, on se fait taxer de "racisme anti-jeunes" et on ressort l'impérissable maxime de Ted Nugent ("Si c'est trop<br /> fort", etc).
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