Réponse à Bernard Gensane<br />
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- Je crois que, depuis 1789 (et le tour résolument anticlérical, voire antireligieux, donné à la Révolution, dès le début, par la vente des Biens du Clergé), l'Eglise catholique n'a pas cessé<br />
d'être vent debout contre tout ce qui était avancée de société.<br />
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- Cette hostilité au progressisme (sans remonter à Giordano Bruno) a d'ailleurs commencé bien avant, ne serait-ce que par l'hostilité instinctive, viscérale de l'Eglise à la franc-maçonnerie<br />
(toujours aussi vivace en 2013) qu'elle rend responsable (et à juste raison, ce me semble) à toutes les avancées en matière sociétale, ne serait-ce que par la fin de la mise à l'écart des<br />
protestants.<br />
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- Il n'y a rien qui m'horripile plus que les revendications qui, sous couvert d'une raison (ici la protection de l'enfant) vise en fait une tout autre cible (ici, en fait, l'homosexualité). En<br />
fait, lorsqu'on écoute cette manif de droite, on s'aperçoit que l'unique motivation des réactionnaires est la conservation. "On veut que le mariage reste l'union d'un homme et d'une femme parce que<br />
"ça" c'est toujours fait comme ça...". Ce qui, au point de vue argumentaire, est plutôt faiblard...
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Je ne te savais pas aussi puriste !<br />
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P
Ph. Arnaud
13/01/2013 16:34
Erratum<br />
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- On aura compris que je voulais dire, dans mon précédent message, que l'opposition manifestée, aujourd'hui, par les catholiques, au mariage pour tous (et, quoi qu'ils en disent, aux homosexuels et<br />
à l'homosexualité) participe du même esprit que l'opposition de jadis à l'usage de la main gauche (y compris à des fins religieuses).<br />
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- Les opposants d'aujourd'hui au mariage pour tous sont les mêmes (et certains l'avouent ingénument) que les opposants d'il y a 30 ans à la loi Savary sur l'enseignement privé (dit abusivement<br />
"libre"). Et, bien qu'ils prétendent le contraire, cette manif est uniquement une manif de droite. On n'y trouve d'ailleurs aucun élu de gauche en tant que tel.<br />
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- Ce qui reste dans la cornue catholique après 50 ans de distillation du Concile Vatican II, ne sont que les résidus et autres sous-produits de la droite. Tout ce qui en était l'essence, l'extrait<br />
(l'ouverture, le progressisme, l'oecuménisme, la tolérance, l'insertion des laïcs dans la liturgie), tout cela s'en est allé. Il ne demeure que les résidus...
Les cathos, depuis 1789 (et même avant) se sont opposés à la plupart des avancées sociétales : non seulement le vote des femmes, mais aussi toute l'émancipation de ces mêmes femmes. Ils se sont<br />
opposés au divorce, à la contraception, à l'avortement, à la mise sur un pied d'égalité des enfants dits "naturels" (les autres seraient-ils synthétiques ?) avec les enfants dits "légitimes". Ils<br />
se sont opposés à la loi de Séparation, à la dépénalisation de l'homosexualité, etc., etc.<br />
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A un degré supérieur, l'opposition aux homosexuels reproduit les mêmes poncifs que l'opposition aux gauchers : la gauche, ce n'était pas "bien", ce n'était pas "normal" ! On devait se servir de sa<br />
"bonne" main (ne surtout pas faire son signe de croix de la main gauche !), quelqu'un de maladroit était dit "gauche". Ce qui était à gauche était réputé (au sens étymologique) "sinistre". Jésus<br />
était censé être assis à la "droite" du Père, etc. Bref, l'opposition aux gauchers était aussi irrationnelle, aussi superstitieuse que l'opposition de jadis aux gauchers...