En décembre 2008, j'avais publié ces quelques lignes sur mon ancien blog (censuré) :
Je ne regarde jamais les émissions du style “ Chez FOG ”, où l’on cultive un détestable mélange des genres (politique, show biz), et dont il ne reste rien si ce n’est la persona du présentateur et le discours dominant, le faux consensus, l’ embrassons-nous Folleville.
Je suis tombé hier, par hasard, sur ce programme où Giesbert recevait Mélenchon, Allègre, Sara Forestier et Marc
Jolivet. Allègre, par ailleurs l’obligé de Giesbert puisqu’écrivant régulièrement pour Le Point, était
présent pour justifier son ralliement à Sarkozy, par « pragmatisme ». Il ne faisait pas le poids, si je puis dire, face à Mélenchon, homme de convictions et qui n’est pas le commensal de
milliardaires multiples et variés. Qu’à 71 ans, on se vautre encore et toujours pour aller à la soupe est en soi fascinant.
Tous ces gens devisaient gentiment, coupés toutes les trois minutes par des “ sujets ” imposés par Giesbert (interviews sans intérêt, reportages éclairs qui empêchent l’attention du téléspectateur de se fixer) lorsque, brutalement, le ton monta quand Jolivet glissa, mine de rien, que fumer un pétard n’était pas bien grave.
Sara Forestier décida de dire son fait à ce barbon (je m’autorise ce qualificatif car je suis plus âgé que lui) en lui balançant qu’on ne traitait pas de la drogue, de la dépendance à la légère, que des jeunes de sa génération avaient ruiné leur existence en commençant par un joint.
Jolivet répondit à cette parole sincère avec une condescendance légèrement teintée de mépris, l’appelant – pour installer une distance entre elle et lui – « Mademoiselle », ce qui ne se fait jamais dans ce milieu.
Giesbert ne prit pas parti, normal pour quelqu’un qui avoue « faire tout à moitié » et qui a flirté avec l’Algérie Française, le communisme, le gauchisme, le socialisme avant d’épouser le capitalisme pur et dur. Mélenchon traita l’intervention de la jeune actrice avec respect, suggérant qu’il y avait peut-être chez elle une fêlure qui expliquait cette authenticité.
La jeune actrice tint bon, ne se démonta pas face à un type, pour finir, très léger, quoique bedonnant. Elle fut intelligente, acérée, sans peur.
Elle me rappela sa mère. Comme sur la photo ci-dessus...