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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 08:46

Kadhim Jihad Hassan est né en Irak en 1955. Il réside en France depuis 1976. Il est professeur à l'INALCO.

 Il a publié plusieurs essais et recueils de poèmes, en arabe et en français, notamment : Chants de la folie de l'Etre et autres poèmes (2001), qu’il a traduit de l’arabe lui-même en collaboration avec Serge Sautreau ; Le Roman arabe (1834-2004) : bilan critique (2006) et Le Labyrinthe et le géomètre, essais sur la littérature arabe classique et moderne, suivi de Sept figures proches, 2008.  Parmi ses traductions en arabe figurent La Divine Comédie de Dante, Un captif amoureux de Jean Genêt, les œuvres complètes d'Arthur Rimbaud, des poèmes de Rainer Maria Rilke et des écrits de Gilles Deleuze et de Jacques Derrida et Roland Barthes.

 

 

 

 

LES EXILÉS

 

 

Les exilés :

Ils viennent de tous les angles de l'exil

Avec pour seul bagage le rien

Ils sont le rien absolu rêvant,

Promise par quel hasard ?

Sa plénitude.

 

Entassés dans les soutes des trains
Des bateaux de fortune
Des avions à tarifs réduits
Ils sondent le monde de leur passage perpétuel
Ils tournent mille fois autour du même point
Un café récemment découvert s’habitue à leur présence
Jusqu’au moment où les veines mêmes des banquettes se fatiguent d’eux.

 

Un garçon de café les balaie sans raison
Ou bien c’est un gardien qui les chasse au matin
Parfois on voit l’un d’eux au milieu des anges
Musicien d’un orchestre ou chanteur ambulant
Poète à l’ouvrage auteur
En encyclopédie
Et il attire à lui, cadavre, des fourmis affamées.

 

Haine
De ses concitoyens d’exil
Traître
Disent-ils, et en effet il en est un :
Ne devrait-il pas séjourner dans l’isoloir du silence, à jamais ?

 

Dans l’isoloir
De l’échec le plus amer, à jamais ?
Dans sa lancinance à l’instant renouvelée, à jamais ?

 

De leurs bouches s’envolent des rumeurs
Autour desquelles se tisse leur destin noueux
Et la tendresse que chacun d’eux porte pour l’autre
Il ne la prononce que par-devers soi.

 

Théâtres encombrés de combats planétaires
Abel et son frère en un même être
Avec le coeur bifide comme le front de Janus.

 

Qui les a éloignés de la première source ?
Qui ne les voit trébucher dans le moindre geste ?
Hors d’eux-mêmes, qui donc chaque fois les expulse ?

 

1991-1992. Traduction de l'auteur, en collaboration avec Serge Sautereau.

 

 

Ainsi s'achève ce long parcours de souffrance et de bonheur. Comme me l'a écrit un lecteur, la poésie est exil.

 

 

 

 

Poésie et exil (47)
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commentaires

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