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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 06:02

Banksters.jpgTrès bon numéro que celui de ce pluvieux mois d’avril 2014.


Serge Halimi revient sur la “ leçon de Nicosie ” : « Tout devenait impossible. Augmenter les impôts décourageait les « entrepreneurs ». Se protéger du dumping commercial des pays à bas salaires contrevenait aux accords de libre-échange. Imposer une taxe (minuscule) sur les transactions financières exigeait que la plupart des Etats s’y rallient. Baisser la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) requérait l’aval de Bruxelles…

Samedi 16 mars 2013, tout a changé. Des institutions aussi orthodoxes que la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI), l’Eurogroupe et le gouvernement allemand de Mme Angela Merkel ont tordu le bras (tremblant) des autorités chypriotes afin que celles-ci exécutent une mesure qui, décidée par Hugo Chávez, aurait été jugée liberticide, dictatoriale, tyrannique, et aurait valu au chef d’Etat vénézuélien des kilomètres d’éditoriaux indignés : la ponction automatique des dépôts bancaires. Initialement échelonné entre 6,75 % et 9,90 %, le taux de la confiscation correspondait à près de mille fois le montant de cette taxe Tobin dont on parle depuis quinze ans. Preuve était donc faite : en Europe, quand on veut, on peut ! »

 

 

Martine Bulard forge le concept de “ Social-défaitisme à la française ” : « Il serait exagéré de prétendre que le président de la République François Hollande a été élu, il y a près d’un an, dans l’enthousiasme et l’attente de ruptures. Et pourtant, il a réussi à décevoir son électorat. De l’abandon de la réforme fiscale à l’absence de politique industrielle, de la révision du code du travail à celle des retraites, la bombe de l’austérité fait des dégâts. »

 

 

Naturellement, le Diplo revient longuement sur la mort de que Chávez en ce demandant d’abord ce qu’il a “ rappelé à la gauche ” (Renaud Lambert) : « Décédé le 5 mars dernier, le président vénézuélien aura amorcé le mouvement qui a transformé l’Amérique latine. En remettant les classes populaires au centre du jeu, il a placé les gauches de marché face à leurs contradictions. »

 

 

Steve Rendall explique pourquoi, pour les médias il fut “ un homme à abattre ” : « Pourquoi les médias occidentaux ont-ils donné une vision systématiquement négative de la révolution bolivarienne, présentant Chávez comme un « dictateur » alors qu’il a toujours été élu à la régulière ? »

 

 

Gregory Wilpert se demande quel est “ l’avenir du mouvement bolivarien ” : « Les Vénézuéliens éliront leur prochain président le 14 avril. Le nouveau paysage politique peine à se dessiner, entre une opposition disparate et le vide que la figure de Chávez laisse au sein de sa faction. »

 

 

Un portrait touchant d’Ignacio Ramonet sur “ l’itinéraire d’un révolutionnaire ” : « Né de parents modestes, d’origine métisse, sans perspective d’ascension sociale en dehors de l’armée, Hugo Chávez a aussi séduit les Vénézuéliens parce qu’il leur ressemblait. »

 

 

Avec Obama, on n’a pas fini de parler des drones (Grégoire Chamayou) : « L’usage des drones, qui bouleverse les règles de la guerre, ne suscite pas de rejet massif dans l’opinion en Occident. La figure du kamikaze apparaît, elle, comme le sommet de la barbarie. Attentats-suicides contre attentats fantômes, deux tactiques opposées qui historiquement se répondent. »

 

 

Laurent Geslin et Sébastien Gobert nous emmènent aux marges de Schengen : « Avec l’intégration des pays de l’Est à l’Union européenne et le gommage progressif des barrières frontalières, les identités nationales devaient être atténuées. Or, dans certains pays, les populations restent prisonnières de stratégies politiques qui instrumentalisent les questions identitaires.

 

 

Angelo Mastrandrea brosse un portrait sans concessions de Naples : « Naples, la ville aux deux visages : capitale culturelle au passé communiste et ouvrier, elle est aussi la ville de la Camorra, des petits boulots et de la contrefaçon. La crise économique a fait de la précarité et de la débrouille le lot d’un nombre croissant de ses habitants. Un avant-goût de ce qui pourrait survenir dans le reste de l’Europe ? »

 

 

Gros temps sur le théâtre, selon Thomas Ostermeier : « Pas de théâtre sans investissement public dans la durée et sans ancrage dans la société. Pour le directeur de la Schaubühne de Berlin, le théâtre en Europe pâtit non seulement de l’austérité, mais aussi de sa propre tendance à se laisser gagner par l’idéologie dominante. »

 

 

Les dirigeants des nouveaux centres commerciaux sont-ils les “ Karl Marx de l’immobilier commercial  ” ? (Julien Brygo): « Hideusement fonctionnels, leurs ancêtres ont ravagé le paysage des périphéries urbaines. Les nouveaux centres commerciaux, eux, se veulent des « lieux de vie », écologiques et accueillants. L’Atoll, près d’Angers, est l’un des plus grands d’Europe.

C’est une cité pavillonnaire comme il en existe des milliers en France. Caravanes et camping-cars méticuleusement garés dans des parkings collectifs, maisons clones aux haies parfaitement taillées et ceintes de barrières en plastique, pancartes « chien méchant » : nous sommes à la Mancharderie, au cœur de la commune de Beaucouzé, en bordure d’Angers. »

 

 

Hubert Védrine répond à Régis Debray : “ L’OTAN, terrain d’influence pour la France ” : « il réaffirme sa conviction que la position de la France au sein du commandement intégré de l’OTAN ne l’empêche nullement de développer une réflexion stratégique autonome à la fois ambitieuse et claire. »

 

 

Une recherche sans brevets est-elle possible (Germán Velásquez) ?: « Face à la cupidité des laboratoires pharmaceutiques, un projet de traité international vise à découpler le coût de la recherche et le prix des médicaments. Certains mécanismes permettent d’ores et déjà d’orienter la recherche vers les maladies endémiques au Sud. »

 

 

Les Keynians attendant toujours un port  (Tristan Coloma) : « Les nouveaux dirigeants du Kenya héritent d’épineux dossiers, dont celui du port en eau profonde à Lamu, débouché continental d’un large projet de corridor de transport qui a pour but de transformer l’économie africaine en l’ouvrant sur l’Asie. »

 

 

Un article très intéressant d’Agnès Stienne sur coût de la viande bon marché qui finit par coûter plus cher que la viande chère : « Le scandale déclenché par la viande de cheval récemment retrouvée en lieu et place de bœuf dans les plats cuisinés de certaines grandes marques a révélé les failles du complexe agro-alimentaire international. Confronté à une forte augmentation de la demande liée à la consommation croissante des pays émergents, le système de production de viande imite de plus en plus le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement mondial de l’industrie manufacturière. A chaque scandale alimentaire, le même scénario se répète. Les politiques grognent, les industriels beuglent, la grande distribution bêle, et tous reprennent de concert : transparence ! traçabilité ! étiquetage ! Des mesures annoncées haut et fort, et tant de fois répétées… pour mieux persévérer. Si l’on veut comprendre pourquoi, il faut élargir la focale et passer de l’étiquette des lasagnes fourrées au « bœuf » à la carte du monde, où s’entrecroisent les fils d’un système agricole en pleine recomposition. »

 

 

Comment rester en vie à Karachi ? (Ashraf Khan) : « Si, depuis cinq ans, le Pakistan n’a connu aucune secousse politique ni coup d’Etat, la campagne pour les élections législatives du 11 mai prochain se déroule dans un climat de grande tension. A Karachi, les assassinats font désormais partie du quotidien. »

 

 

Le privé s’invite aux Nations Unies (Chloé Maurel) : « Difficultés budgétaires aidant, la coopération des Nations unies avec le secteur privé s’intensifie dans un manque total de transparence. Au-delà des possibles dérives, c’est la paupérisation des agences onusiennes qui est en cause. »

 

 

On fait désormais des simulations numériques des conflits sociaux  (Pablo Jensen) : « A l’ère d’Internet, la population n’est plus une masse, mais un subtil réseau d’interactions. Marketing et sociologie cherchaient des tendances ; désormais, c’est dans l’intimité des connexions et des gestes individuels que l’on fouille. »

 

 

Qu’en est-il de la “ sagesse ” des membres du Conseil constitutionnel (Anne-Cécile Robert) ? : « Autrefois réservée aux débats doctrinaux et aux dissertations des étudiants en droit, la jurisprudence du Conseil constitutionnel a progressivement migré vers le sommaire des journaux télévisés. L’examen attentif de ses décisions suprêmement hétéroclites incite à la réserve le citoyen soucieux de sa souveraineté… constitutionnelle. »

 

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 18:20

http://images.telerama.fr/medias/2010/07/media_58105/edwy-plenel-je-n-ai-jamais-vu-un-tel-deferlement-de-violence,M39855.jpgCahuzac possédait un compte en Suisse, et peut-être même un autre à Singapour (sait-il où se trouve cette riante mégalopole ?).

 

Mais ce qui est vraiment grave pour moi – et les lecteurs de ce blog n’en seront pas surpris – c’est qu’il vient de commettre un anglicisme de la pire espèce, de celle dont on est abreuvé dans les séries de télé étasuniennes de série B pour les gosses. Il s’est dit « dévasté par le remords ».

 

Non, Monsieur l’ex-ministre, plus qu’un crime, ceci est une faute. En français, on est anéanti, on reçoit un coup terrible, on est terrassé, foudroyé. Elle en a des ressources, la langue de ceux qui n’utilisent pas au quotidien l'idiome de la finance internationale.

 

Ce qui est grave, et Orwell l’a expliqué magistralement dans les années 1940, c’est que lorsque l’on s’exprime dans la langue de l’autre, on pense dans la langue de l’autre, donc on pense mal. Et l’on ment. Cahuzac ment lorsqu’il dit qu’il est « dévasté ».

 

À part cela, Mediapart a posé à chaud les bonnes questions : pourquoi la classe politique (ne parlons même pas du poujadiste à la voix de fausset Aphatie à qui il reste maintenant d’entrer dans les ordres ou dans la Légion étrangère) n’a-t-elle pas pris au sérieux ses infos ? Par delà le jugement auquel il devra faire face, ils faudra comprendre, par ailleurs, pour quels intérêts Cahuzac mentait, lui qui fut soutenu au premier chef par Éric Woerth.

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 09:08

http://cdn-premiere.ladmedia.fr/var/premiere/storage/images/public/photos-people/photos-carla-bruni-vs-valerie-trierweiler-le-match-des-premieres-dames-3355190/valerie-trierweiler-version-ete-2010/60252794-1-fre-FR/Valerie-Trierweiler-version-ete-2010_portrait_w858.jpgValérie Trierweiler, la compagne du président de la République, c'est un peu comme l'Angleterre des années 1960 selon Dean Acheson : elle n'a pas " trouvé un rôle à jouer " parce qu'elle ne sait pas rester à sa place. Pire, elle ne sait même pas quelle est sa place, et ne le saura sûrement jamais.

 

Selon Rue 89, Valou 1ère vient d'écrire pour Paris Match un article enthousiaste sur le livre 50 nuances de Grey, publié en 2011 mais qu'elle vient de découvrir, et qui, selon l'ensemble de la critique, peut être classé dans la catégorie " porno léger ".

 

Apprenant cela, le président de la République serait tombé, les quatre fers en l'air, plus que la gauche et lui-même dans les sondages et aurait déclaré : « Elle a vraiment écrit ça ? Non mais allô quoi ! Elle se prend pour Marcela Iacub ? »

 

Je reprends quelques passages de l'article censuré à la demande du conseiller Claude Sérillon (qui aurait mieux fait de rester chez Drucker, à son âge) :

 

« 50 nuances de Grey est avant tout un livre de recettes. Non pas celles que l’on tente de manière aventureuse dans sa cuisine, mais celles permettant de vivre enfin pleinement.

 

On se laisse envahir par le récit des nuances des jeux amoureux de Christian et Anastasia en écoutant “Le Duo des Fleurs” de l’opéra Lakmé de Delibes.

 

On se surprend à les mettre soi-même en pratique. On se découvre alors, la cinquantaine passée, plus aventureuse et plus amoureuse, qu’autrefois. C’est cela 50 nuances de Grey, une invitation à une sexualité nouvelle, faite de liberté, d’égalité, d’imagination et de dépassement de soi. De légèreté. »

 

 

 

Comment ne pas interpréter la phrase suivante comme une allusion directe à la vie amoureuse de François et Valou :

« Anastasia, parce que Christian “chasse l’aube pour elle”, à mesure qu’elle se donne à lui, se sent de moins en moins étrangère dans ces lieux de pouvoir qui la renvoient au statut prestigieux de son amant, devenu le chef de l’état psychique de la jeune femme. » ?

 

 

Il est sûr que la vision des choses de LA Trierweiler a beaucoup changé depuis qu'elle a accompagné son mari en Inde (où elle a posé les problèmes protocolaires que l'on sait) après avoir reçu en cadeau une superbe édition du Kamasutra :

 

 

« Nous découvrons alors que sommes toutes des Traviata, littéralement des “femmes dévoyées” et ce roman braconne sur des terres défendues, nous conduit là où nous ne conduisent que nos fantasmes et nos répulsions et il nous y conduit avec un tel entrain, une telle joie ! »

 

Le problème, c'est que, en tant que citoyen français, on n'en strictement rien à cirer. Comme des 50 nuances de François, d'ailleurs.

 

 

Le pire avec cette histoire, c'est qu'elle aurait pu, et même dû, être vraie.

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 05:44

Aline Dupuy, Th. Crouzet, F. Vivas. Journal d’une lycéenne sous l’Occupation. Toulouse, 1943-1945. Toulouse : Le Pas d’oiseau, 2013.

 

http://lepasdoiseau.fr/wp-content/uploads/couv-Aline2.jpgCeci est un livre à trois voix, mais aussi à trois étages. Les auteurs sont partis du Journal d’Aline Dupuy, élève-institutrice à Toulouse pendant la guerre. Ils ont ensuite fait réagir Aline à ce qu’elle avait écrit. « L’histoire des Français sous l’Occupation ne peut pas se suffire de l’événementiel. Elle se doit d’être aussi transhistorique et sensitive. C’est son rythme », expose Frédéric Vivas. Les auteurs ont enfin replacé un témoignage de première main dans des perspectives synchronique et diachronique : une réflexion de Frédéric Vivas sur l’écrit intime (« ce texte n’est pas un écrit sur l’écrit mais à partir d’un écrit »), une analyse historique de “ Toulouse la rouge ” par Thierry Crouzet. Le journal intime est donc devenu extime en étant étayé par les sciences humaines, sociales et historiques. Nous avons affaire à un ouvrage très rigoureux, les notes infrapaginales sont innombrables et érudites. Mais cet ouvrage, comme le journal qui en est le socle, n’est « ni la glorification du héros, ni la commisération de la victime, ni la stigmatisation du salaud. »

 

Aline et ses amis normaliennes (Vichy avait remplacé cette qualification par celle, beaucoup plus hiérarchisante, d’« Elève-Maître ») sont issues de milieu fortement politisés. L’éducation, la culture sont pour ces jeunes femmes les principaux vecteurs de transformation sociale. L’ascension sociale se réalise par les diplômes et le ralliement aux idées républicaines. Ceci n’est pas rien, car que l’école soit républicaine signifia concrètement que, dans chaque commune de Haute-Garonne disposant d’un enseignant sorti de l’École normale, il y eut un centre de Résistance, ou encore qu’en quatre ans 84 professeurs et étudiants de la Faculté des Lettres de Toulouse furent pourchassés, emprisonnés ou déportés par la police de Vichy ou par la Gestapo.

 

La principale enseignante d’Aline n’est autre que Madame Badiou, l’épouse du maire de Toulouse à la Libération, et la mère du philosophe Alain Badiou. Une femme de gauche, de culture, une grande pédagogue qui sait rendre abordable et réutilisable le canon littéraire. En ces temps de guerre, il valait mieux travailler. Surtout par les grands froids sans charbon : « Les profs de gym redoutaient de nous faire monter à la corde, car on se pelait les doigts. Un manteau était un bien vital. » Les jeunes ont faim mais savent s’offrir des petits bonheurs : « Achat d’une photo de Bernard Blier, 1, 50 franc. Qu’il était beau ! ».

 

Avant même d’être ignoblement répressif, le régime de Pétain (Toulouse est en zone non occupée) est le pourvoyeur d’une idéologie qui du passé veut faire table rase : « Au triptyque Liberté, Égalité, Fraternité, doit succéder un homme nouveau, avec pour devise Instinct, Tradition, Sélection. » Cela lui est d’autant plus facile que, selon la phrase dramatique de l’historien Jean-Pierre Rioux, le peuple est « débandé, haché par l’effroi, toutes tripes dehors ». Sans parler des grandes consciences qui, comme Claudel, lui tire dans le dos : l’écrivain se félicite de « la fin de cet immonde régime parlementaire », un cancer issu de « l’immonde tyrannie des bistrots, des francs-maçons, des métèques, des pions et des instituteurs. »

 

Résister, au niveau qui est celui d’une jeune normalienne, n’est pas un mot, c’est un comportement de tous les jours. Une succession de petits gestes banals mais résolus. Comme celui du prisonnier de Midnight Express qui, soudainement, se met à tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre lors de la promenade. Chaque semaine, on demande aux élèves de saluer le drapeau, de chanter “ Maréchal, nous voilà ! ”. Aline et ses condisciples ne chantent pas, elles font semblant, ou alors elles chantent faux. Les sons qui constituent le mot “ Maréchal ” ne sortent pas de leur bouche, de leur souffle. Le vieil autocrate est nié. Madame Badiou va utiliser Montaigne (peut-être d’origine marrane du côté maternel, d’ailleurs) comme une arme contre les égarements fanatiques du régime. Montaigne, c’est la tolérance, dit Aline, l’ouverture aux autres, la raison. Il se met à la place des autres pour voir comment ils pensent. En étudiant Montaigne, on ne devient pas un béni-oui-oui. Fort bien vu.

 

Autre acte de résistance, petit mais tellement symbolique : Aline achète le manuel d’histoire Mallet-Isaac, qu’elle revendra ensuite à sa “ fille pédagogique ”. Un véritable acte d’insoumission. Mallet avait été tué pendant la Première Guerre mondiale (il s’était engagé volontaire à l’âge de 50 ans). Le ministre de l’Éducation Abel Bonnard avait prévenu dans Gringoire: «  Il n’est pas admissible, que l'histoire de France soit enseignée aux jeunes Français par un Isaac. »

 

En 1944, le camp d’en face plie mais ne rompt pas. La Milice, ce rassemblement de voyous dévoyés, recrute plus que jamais, malgré les défaites allemandes et l’imminence de la Libération. Dans sa lettre pastorale, Monseigneur Choquet, l’archevêque de Tarbes – un fervent de Vichy – remet en cause l’autorité et la légitimité du général De Gaulle.

 

Heureusement, quelques grands prélats (bien rares) font honneur à leur église. Le cardinal de Toulouse, Mrg Saliège, est l’une des deux ou trois éminences à dénoncer les déportations de Juifs, à condamner le STO et les exactions nazies – après avoir soutenu l’aide aux réfugiés espagnols. Il sera fait compagnon de la Libération sans avoir été officiellement résistant. Et Juste parmi les nations. En 1945, grâce à Raymond Badiou et quelques autres résistants authentiquement de gauche, Toulouse redeviendra ce qu’elle avait été depuis longtemps : la “ République rouge du Midi ”. Au point que – les vents ont bien tourné – le nonce apostolique, Mgr Roncalli (futur Jean XXIII) inaugurera la Semaine sociale de Toulouse le 30 juillet 1945. Normal, après tout, pour une ville qui aura su, à ce point, conjuguer son histoire rebelle et sa tradition d’hospitalité.

 

Cet ouvrage a également le très grand mérite de nous rappeler que la Résistance fut aussi une affaire de femmes. Souvenons-nous, par exemple, du roman et du film éponyme L’armée des ombres qui ne comporte qu’un seul personnage féminin, uniquement parce qu’il est nécessaire à l’économie du récit. Le témoignage d’Aline Dupuy confirme qu’il y eut, à Toulouse comme ailleurs en France, une résistance au féminin. À commencer par Madame Badiou. Mais peu de femmes furent chef de réseau. Il n’y eut quasiment pas de femmes dans les bureaux de Londres, à part comme secrétaires. Le plafond de verre, là aussi. Il faudra des années aux femmes, malgré le droit de vote en 1945, pour qu’elles puissent se libérer des schémas vichystes, pour pouvoir tout bêtement sortir sans chapeau sans être traitée de dévergondée (euphémisme pour prostituée), pour pouvoir avorter (un acte passible de la peine de mort sous Pétain), pour que leur corps et leur esprit n’appartiennent plus à la nation, mais à elles-mêmes.

 

 

 

 

 

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 08:01

http://www.philonet.fr/images/Etat.GIFDans La vie est à nous ! – Le sarkophage n° 35, un éditorial sans concessions (“ De quoi le parti socialiste est-il le nom ? ”) de Paul Ariès  qui explique qu’il faut plus que jamais faire taire les illusions entretenues par le parti socialiste et s’efforcer de voir plus loin :

 

« Nous n’avons rien à attendre de ce gouvernement. Allons- nous baiser la main qui s’apprête à report de l’âge de la retraite comme le fit déjà Sarkozy ?Allons nous nous aplatir en baissant le ton alors que ce gouvernement multiplie les mauvais coups contre les gens de peu et cpublieux qui grognent et les cadeaux au Medef, aux puissants et aux riches ? Ce gouvernement et cette majorité resteront aussi dans l’histoire comme ceux qui ont refusé cette semaine de faire bénéficier de la loi d’amnistie sociale les faucheurs d’OGM, les déboulonneurs antipub, les militants du RESF, les enseignants désobéisseurs, bref tous nos partenaires des Forums nationaux de la désobéissance !

Cessez de nous duper avec l’illusion qu’il serait moins pire que les autres, qu’il faudrait bien choisir entre la peste et le choléra ! Ce n’est pas en baissant le ton qu’on gagnera mais en le haussant ! Personne à la gauche du PS n’est dupe même si certains vou- draient défendre leurs strapontins, leurs logiques d’appareil !

Il y a presque un siècle que cette gauche-là nous déçoit et nous trahit : socialistes votant les crédits de guerre en 14-18, socialistes approuvant l’occupation de la Ruhr, socialistes appelant avec Blum à une pause sociale en 1936, socialistes abandonnant les républicains espagnols aux bons soins de Franco, socialistes applaudissant aux Accords de Munich, socialistes prenant le décret de dissolution du PCF en 1939, socialistes accordant en 1940 les pleins pouvoirs à Pétain, socialistes faisant tirer sur les malgaches en 1947 puis réprimant les mineurs grévistes, socialistes organisant les guerres coloniales en Indochine et en Algérie, socialistes approuvant la torture, socialistes imposant la rigueur en 1983, socialistes supprimant des dizaines de milliers d’emplois dans la sidérurgie et ailleurs au nom de la modernisation de l’industrie, socialistes privatisant plus que les gouvernements de droite, socialistes réhabilitant le monde de l’entreprise et les champions du CAC-40, socialistes organisant la casse du service public, socialistes organisant la dérégulation des marchés, socialistes approuvant Maastricht, la guerre du Golfe, les Traités de Lisbonne et de Barcelone, socialistes applaudissant au Pacte de stabilité, socialistes abandonnant en toute bonne conscience les milieux populaires mais faisant les yeux doux au Medef.

Non seulement mieux vaudrait perdre quelques élus ou villes que notre âme mais nos idées sont suffisamment belles pour gagner sans eux, aujourd’hui ou demain. N’insultons pas l’avenir en liant notre sort à cette gauche-là, au moment où le vent de l’éco-socialisme commence à souffler. »

 

Le même Paul Ariès s'entretient avec Jean-Luc Mélenchon qui assure qu’il n’est pas « un productiviste qui se cache ». le débat entre les deux personnalités est très intéressant. J’ai bien aimé de Mélenchon l’analyse suivante : « Le mode de vie de la majorité des habitants de cette planète est tributaire du système capitaliste. Ce système a mis ses pas dans une structure sociale plus ancienne encore, le productivisme. La nuisance intrinsèque du productivisme n’est pas apparue tout de suite. C’est pourquoi le mythe du développement infini des forces productives a eu la vie si longue. L’esclavagisme, le colonialisme et le néo-impérialisme sont les modalités violentes d’expansion de ce système. »

 

Dans la foulée de Paul Ariès, l’économiste suisse Michel Ducommun se demande si la social-démocratie est encore de gauche. Il donne l’exemple du dernier numéro d’Alternatives économiques est à 95% Figaro compatible. [Je n’ai pas lu cette revue, mais chaque fois que j’entends son directeur dialoguer à la radio avec un représentant de l’économie libérale, j’ai du mal à savoir qui est qui].

 

L’économiste Michel Cabannes analyse la place de l’État social dans la trajectoire néolibérale : « La crise permet de passer à une nouvelle étape ; alors que le maintien du système implique un reflux du laisser faire, la crise sert de levier pour un nouveau recul de l’État social … avec le soutien du gouvernement. »

 

Pour Pierre Zarka, la Sécurité sociale est amputée de son principe. Il explique que « considérer un acquis comme “ naturel ” sans s’interroger sur la philosophie qui le sous-tend ne permet ni d’en tirer toutes les conclusions, ni d’en assurer la pérennisation. »

 

Pour Thomas Bourgenot et Khaled Gaigi, dans la publicité, le changement c’est maintenant, à ceci près que le gouvernement a remis cette publicité à la place que les afficheurs souhaitaient. Un Français reçoit en moyenne 700 messages commerciaux par jour. Aurélie Filipetti envisage « bien évidemment » le retour de la publicité à la télévision (d’où elle n’a d’ailleurs jamais disparu.

 

Les syndicalistes Marie-José Kotlicki et Jean-François Bolzinger demandent comment « définanciariser le travail ». Ils observent que les salariés sont toujours attachés à leur travail mais se désengagent de l’entreprise et que « le choix de la baisse constante du prix du travail ignore l’élévation continue des qualifications et nie leur reconnaissance, ainsi que leur paiement au juste prix. »

 

Valérie Pascal explique pourquoi la marche des 40 000 zapatistes du 21 décembre n’a connu strictement aucun écho dans nos médias.

 

Le philosophe Aurélien Berlan estime que « nous sommes toujours plus dépendants de l’exploitation d’ouvriers qui, à l’échelle du monde, n’ont jamais été aussi nombreux. Comme, chez nous, l’industrie au sens classique a perdu de son importance, c’est un pan essentiel du monde industriel qui devient invisible, celui de la classe ouvrière. »

 

Malgré la crise, les ventes de Rolls-Royce ont augmenté en 2012. Ce paradoxe n’intimide pas du tout le sophiste Laurent Paillard.

 

Le philosophe Anselm Jappe se demande si l’anticapitalisme est toujours de gauche. En effet, pour ne parler que des indignés, de nombreux contestataires ne tiennent plus compte dans leurs analyses de la propriété privée des moyens de production. Et il ne faut pas sousestimer le faite qu’en France, et plus encore en Grèce, des groupes d’extrême droite s’affirment anticapitalistes.

 

Le biologiste Jacques Testart se demande si l’on peut « réguler démocratiquement l’innovation » : « On ne peut refuser une plante transgénique acceptée par l’Europe qu’en démontrant un fait scientifique nouveau. » Bon courage !

 

À lire un article très original d’Olivier Canal sur Hong-Kong, l’île aux mirages qui « appartient à ces villes-monde, vitrines du productivisme échevelé où le système marchand déploie une activité inouïe pour participer à la fascination du peuple. »

 

Le chemin sera ardu pour que l’écologie puisse être populaire, selon Florent Bussy : « Les besoins humains sont largement mis de côté au profit de fétiches supposés faire disparaître les inégalités, la misère et la menace écologique. »

 

Jean-Louis Prat nous invite à relire Castoriadis, et donc Marx : « Le capitaliste qui achète une tonne de charbon sait, en fonction de l’état donné de la technique, combien de calories il peut en extraire ; mais lorsqu’il achète une heure de travail, il ne sait pas quel est le rendement qu’il pourra en extraire. »

 

Enfin, Isaac Joshua se penche sur la question de l’extinction de l’État. Est-ce qu’être antiproductiviste « passe nécessairement par une extinction de l’État qui s’autonomise par rapport au corps social qu’il est censé représenter et qu’il finit parfois par dominer ? ».

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 07:20

http://t1.ftcdn.net/jpg/00/04/00/08/400_F_4000847_uxSRTY8o1UBTDEIBQt1WhKayc8qM82Bs.jpgRécemment, dans Rue 89, un jeune magistrat nous ouvrait son cœur et nous livrait les petits secrets de son compte en banque et de sa feuille de paye.

Je dois dire que je ne m’étais jamais posé la question de savoir combien gagnaient les juges. À la sortie de l’École nationale de la magistrature, un petit juge gagne 2600 euros net. Il perçoit 5 000 euros en milieu de carrière et 7 000 en fin de carrière. Les étudiants intègrent l’ENM sur concours (très sélectif), après un mastère (4 ans). Les études proprement dites durent environ 2 ans. Nous sommes donc à Bac + 6 ou 7.

La curiosité n’étant pas ma faiblesse, je me suis demandé combien gagnait un commissaire de police. Il touche 3 000 euros en début de carrière, et de 6 à 7 000 en fin de parcours. Les augmentations de salaires sont assez rapides les premières années, puis ralentissent.

Il n’y a pas de limite d’âge pour présenter le concours pour les sportifs de haut niveau (m’étonnerait pas que ce soit une idée de Jospin qui a un cousin flic !). Les candidats doivent être titulaires d’un mastère II (Bac + 5), sauf s’ils sont sportifs ou pères et mères de trois enfants.

Bien sûr, je ne peux m’empêcher de comparer tout cela au sort des maîtres de conférences (par pudeur, je vous épargnerai le salaire des professeurs des universités en classe exceptionnelle). Un MCF a passé le Bac, puis une licence, puis un mastère II, puis un doctorat. Nous sommes à Bac + 9 (Bac + 8 pour les plus rapides). Le jeune MCF débute à 2100 euros brut (un peu moins en net). Il est, je crois, le meilleur rapport qualité/prix de toute la fonction publique. Il faudra à cet universitaire une dizaine d’années pour « rattraper » le salaire du commissaire de police débutant, aux alentours de 3 000 euros (à condition qu'il bénéficie de la hors-classe.

Le MCF qui parvient au sommet de la carrière (hors échelle indiciaire) touche 4559 euros brut, 3551 euros net.

En 1985, un jeune MCF gagnait 2,4 fois le smic. En 2009, 1,6 fois. En euros constants, ce même MCF gagnait 2 300 euros en 1985. Il était à moins de 2 100 en 2009. Il faut près de six ans au MCF d’aujourd’hui pour « rattraper » le salaire de son aîné de 1986. Quand je pense à ceux de mes anciens collègues qui me bassinent avec des raisonnements du genre « c’est moins dur pour nous que pour les gens qui poussent des wagonnets dans les mines du Lesotho », je me dis que la classe politique dans son ensemble aurait tort de se gêner : elle peut continuer à sous-payer les universitaires parce qu’elle les méprise et parce qu’ils sont incapables, intellectuellement, de considérer leur rôle et leur valeur avec la dignité qui convient.

Il est une autre catégorie de fonctionnaires que la classe politique méprise, vous savez, ceux qui, parfois, sont assassinés d’une balle de fusil dans le dos. Ce sont les inspecteurs du travail. Ils débutent à 1 830 euros brut et culminent à 3 800 euros. Ils touchent environ 600 euros de primes mensuelles. Dans une société qui n’aurait pas peur des patrons voyous, les inspecteurs du travail seraient beaucoup mieux traités.

Mais je sens, pour finir, que vous voulez en savoir un peu plus sur les professeurs des universités en classe exceptionnelle. Nous nous situons au sommet de la technicité de la Fonction publique. Il s’agit d’universitaires qui ont dirigé et fait soutenir des thèses et des habilitations à diriger des recherches, qui ont été membres de jurys comme celui de l’agrégation, qui ont publié de nombreux ouvrages de très haut niveau, qui ont dirigé des équipes pédagogiques de 10 à 1 000 personnes, des équipes de recherche de 10 à 100 personnes. La crème de la crème d’entre eux commence actuellement à 4 545 euros et termine à 5154 euros (brut). Je vois que les commissaires de police esquissent un sourire.

 

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 08:05

http://www.francetvinfo.fr/image/74vqe42e0-c198/570/320/1690437.jpgDepuis la Guerre des Gaules – et peut-être même avant, on sait bien que les guerres sont racontées par ceux qui les gagnent.

 

Pas que les guerres, d’ailleurs. C’est la mission des appareils idéologiques d’imposer le discours, la langue pour tous. Comment parler du Hezbollah ? Barak Obama, l’élu d’un des systèmes électoraux les moins représentatifs qui soit (un citoyen de son pays sur deux ne vote pas, la proportion étant d’autant plus forte que les citoyens sont pauvres tandis que deux partis presque superposables verrouillent le débat) a évoqué, lors de son voyage au Proche-Orient « une organisation terroriste et tous les États épris de justice devraient la considérer comme telle ». Il a même fait le reproche à l’Union européenne de ne pas avoir inscrit le mouvement sur la liste noire des organisations terroristes.

 

Capitaine Martin (Le Grand Soir) rappelle que lors des élections de 2009 – parfaitement normales – le Hezbollah a conquis 57 sièges sur 128. Le chef du gouvernement libanais a alors été amené à intégrer deux personnalités du Hezbollah. Le mouvement a adapté sa doctrine contre le sionisme. Avec au moins autant de sincérité que Bush nous parlant des armes de destruction massive ou Obama nous expliquant qu’il ne peut pas fermer le bagne de Guantanamo, ce qui fait saigner son cour. La Palestine occupée ne doit plus, quant à elle, « adopter une vision théocratique des institutions ; elle a l’obligation de reconnaître les droits fondamentaux des Palestiniens afin que le gouvernement puisse réunir des musulmans, des chrétiens et des juifs à travers une constitution multiconfessionnelle commune qui garantirait la paix civile. Comme cela fonctionne au Liban. » La réponse du Hezbollah fut cinglante : « Obama veut que les Arabes acceptent un État strictement juif et s’engagent dans une phase de normalisation totale du conflit, alors qu’il ne s’est même pas intéressé aux droits fondamentaux et légitimes des Palestiniens, comme le retour des réfugiés, le statut de la ville de Jérusalem, l’arrêt de la colonisation, la judaïsation totale des lieux sacrés islamiques et chrétiens ». Obama est apparu comme un simple fonctionnaire de l’entité sioniste et non comme un dirigeant d’un État indépendant comme peuvent l’être les Etats-Unis.

 

J’évoquais les outils idéologiques qui façonnent les mentalités étatsuniennes et qui, pour ce qui nous concernent ici, justifient toutes les guerres. Dans un récent article de Counterpunch (link), David Swanson explique comment, désormais, on enseigne la guerre aux écoliers étatsuniens, sous couvert de payer « le prix de la liberté ». Une exposition vient d’être organisée en ce sens. Dominique Muselet a traduit cet article pour Le Grand Soir. J’en extrais ceci :

 

« Peu importe que nos libertés semblent se réduire chaque fois que nous sommes en guerre. Peu importe que des quantités d’autres pays bénéficient de plus de liberté que nous sans avoir fait la guerre. En ce qui nous concerne, la guerre est le prix de la liberté.


L’exposition s’ouvre sur ces mots : “ Les Étasuniens sont allés à la guerre pour conquérir leur indépendance, agrandir leur territoire, définir leurs libertés et défendre leurs intérêts dans le monde. ” Ils sont vraiment idiots ces Canadiens qui ont obtenu leur indépendance sans faire la guerre, n’est-ce pas ? Imaginez tous les gens qu’ils auraient pu tuer ! L’exposition est étonnamment assez honnête en ce qui concerne l’impérialisme, en tout cas des premières guerres. Il est bien spécifié, même si cet aveu est accompagné des justifications d’usage, que l’un des objectifs de la guerre de 1812 était de conquérir le Canada.

Par contre, en ce qui concerne la seconde partie de l’exposition : “ ... définir leurs libertés et défendre leurs intérêts dans le monde ”, le texte de présentation est proprement scandaleux. L’exposition, du moins pour ce que j’ai pu en voir sur Internet, n’explique absolument pas en quoi une guerre peut aider à “ définir nos libertés ”.

L’exposition est un tissu de mensonges et de falsifications. La guerre civile étasunienne est présentée comme “ le conflit le plus meurtrier des États-Unis. ” Vraiment ? Parce que les Philippins ne saignent pas ? Ni les Vietnamiens ? Ni les Irakiens ? Voilà ce que nous enseignons à nos enfants ! La guerre espano-étasunienne est présentée comme une tentative de “ libérer Cuba ” et tutti quanti. Mais c’est par omission que l’exposition pêche le plus. Elle passe sous silence les faux prétextes utilisés pour déclarer les guerres, elle ignore ou minimise hypocritement les morts et les destructions.

L’exposition fournit aux enseignants un manuel qui est supposé recouvrir les 12 dernières années de guerre (qui ont causé la mort de 1,4 million personnes rien qu’en Irak) mais qui en fait ne parle que des événements du 11 septembre. Il commence ainsi :

“ Le 11 septembre a été une épouvantable tragédie. Les attaques dévastatrices perpétrées par des terroristes d’al Qaida sur le territoire étasunien ont fait 3 000 morts et déclenché une guerre contre le terrorisme menée par les États-Unis. Les événements de cette journée auront des conséquences sur les décisions sur la politique intérieure et étrangère pendant encore de nombreuses années. ”

En parlant avec des enseignants qui ne sont pas des sociopathes, on s’aperçoit que ce genre “ d’enseignement ” dispensé par nos musées a un impact épouvantable sur les étudiants. Il faut lire Teaching About the Wars (enseigner les guerres, ndt) qui vient de sortir. Le livre est écrit par des enseignants qui essaient de fournir à leurs étudiants une analyse des guerres plus complète et plus honnête que ce qu’on trouve d’ordinaire dans les livres de classe dont beaucoup sont encore pires que l’exposition dont je viens de parler. Ces professeurs/auteurs affirment que lorsqu’un enseignant prétend ne pas avoir d’opinion, il enseigne aux enfants la paresse morale. Prétendre être indifférent à ce qui se passe dans le monde apprend aux enfants à ne pas se soucier de ce qui se passe dans le monde. Selon eux, les enseignants doivent avoir un point de vue mais en fournir d’autres à leurs élèves pour leur enseigner l’analyse critique, le doute, et le respect des opinions des autres.

D’après eux, on ne devrait pas inciter les étudiants à rejeter en bloc toutes les déclarations officielles ni à penser que la vérité est inatteignable. Il faut au contraire former leur esprit critique pour qu’ils puissent évaluer le degré de vérité de ces déclarations et se faire leur propre opinion. Jessica Klonsky écrit :

“ Parmi les cours sur les médias que j’ai donnés, un de celui qui a eu le plus d’effet comprenait un exercice de comparaison entre deux points de vue médiatiques. J’ai d’abord montré les premières 20 minutes de Salle de contrôle , un documentaire en Arabique de Al Jazeera, la chaîne de TV internationale du Qatar. Et beaucoup de mes étudiants ont réalisé pour la première fois qu’il n’y avait pas que les soldats qui mouraient pendant les guerres. ”

Les soldats étasuniens représentent 0,3 pour cents des morts de la guerre en Irak de 2003-2011. Ces élèves n’avaient jamais entendu parler des 99,7 autres pour cent.

Un bon enseignement peut-il concurrencer le Musée de l’air et de l’espace sponsorisé par Lockheed Martin, les jeux vidéos, Argo, Zero Dark 30, les mensonges sophistiqués des recruteurs, le Projet de Commémoration du Vietnam, l’instrumentalisation du drapeau par les réseaux de télévision, les assurances fascistes d’allégeance quotidiennes et le manque de perspective d’une vie meilleure sur d’autres bases. Parfois oui. Et de toutes façons plus il se répand, mieux c’est.

Un des chapitres de Teaching About the Wars décrit un programme pour établir des contacts entre des élèves étasuniens et des élèves d’Asie occidentale par le biais de vidéos discussions. Cela devrait faire partie de l’éducation de tous les jeunes. Je vous garantis que les “ pilotes ” de drones que notre gouvernement utilise pour établir à distance des liens en temps réel beaucoup plus destructeurs avec des pays étrangers n’ont jamais parlé à de petits étrangers quand ils étaient jeunes.

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 07:28

http://i46.servimg.com/u/f46/11/16/57/47/slm-0210.jpgRomain Blachier, élu socialiste de Lyon, signale que,lors du dernier numéro de l’émission “ Échappées belles ”, sur France 5, un historien a cité un passage du Roi blanc des Patagons, l’un des récits de l’écrivain Saint-Loup, un des thuriféraires de la Waffen SS française.

Les responsables de l’émission (Sacha Bollet, Sophie Jovillard et Jérôme Pitorin) sont jeunes, ce qui est très bien, mais ils manquent quelque peu de rigueur.

Chiré, un site d’extrême droite de « diffusion de la pensée français » décrit Le Roi blanc des Patagons en ces termes :

« Cette extraordinaire aventure d'un avoué de province partant, au XIXe siècle, seul et sans argent, à la conquête de trois cent mille Indiens particulièrement hostiles aux Blancs, défie à la fois l'imagination et la raison.

 

La richesse de l'événement est si considérable par elle-même que l'auteur n'a pas voulu diminuer sa valeur documentaire en l'interprétant. Il a travaillé sur documents et s'est appuyé sur ses connaissances acquises en trois années de voyage à travers l'Amérique australe. Toutes les attitudes, les discours et les écrits d'Antoine de Tounens, sont strictement authentiques.

 

L'heure est venue de faire connaître la vie exemplaire de ce cadet de Gascogne qui a donné sa vie pour des rêves. »

L’ouvrage montré au cours de l’émission, sans la moindre pincée de sel, fait partie du cycle “ Les Patries charnelles ”, qui comprend également La République du Mont-Blanc,  Plus de pardon pour les Bretons, Nouveaux Cathares pour Monségur, La nuit commence au Cap Horn (1965), Le sang d’Israël (1970). Dans ces ouvrages, Saint-Loup plaide pour le concept  de séparation des races.

De son vrai nom Marc Augier, Saint-Loup est né en 1908 à Bordeaux et est mort à Paris en 1990. Ce grand sportif venait de la gauche : il fut l’un des responsables des Auberges de la jeunesse et fit partie du cabinet de Léo Lagrange en 1936. Journaliste à La Dépêche du Midi, il vire à l’extrême droite, au national-socialisme après avoir lu Alphonse de Châteaubriand qui, lui-même, horrifié par la boucherie de la Première Guerre mondiale, venait du pacifisme. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le plus proche collaborateur de Châteaubriand fut le fils de sa maîtresse, l’historien André Castelot.

Le nazisme est, pour Châteaubriand et Augier, le seul moyen d’un retour nécessaire vers le paganisme, contre le judéo-christianisme décadent (« L'heure est venue de dire qu’Apollon et Pallas Athénée sont les images de l'homme et de la femme nordique, affirmation bien impossible au temps de la conspiration juive. »). Durant l’Occupation, Augier dirige le mouvement Jeunes pour l’Europe nouvelle, et est l’un des responsables de La Gerbe.

Augier est membre du Parti Populaire de Doriot, puis de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme (LVF). Il est blessé dans les combats, rapatrié en France. En juin 1943, il dirige le journal de la LVF, Le Combattant européen. Il retourne en Allemagne en 1944 auprès de la Waffen SS française sur le front de l’Est, en tant que journaliste accrédité.

Il est condamné à mort par contumace le 15 novembre 1948.

À partir de 1945, il publie sous le pseudonyme de M.-A. de Saint-Loup et réside en Argentine. Grâcié en 1953, il revient en France. Il est à deux doigts d’obtenir le Goncourt pour La nuit commence au Cap Horn, lorsque son identité est révélée par Le Figaro Littéraire. Il publie plusieurs livres consacrés à la LVF et à la Waffen SS française. Tous ses textes sont imprégnés de la notion du dépassement de soi, y compris ceux qu’il consacre aux véhicules motorisés (voir ses biographies de Louis Renault et Marius Berliet, condamnés à la Libération pour collaboration économique).

 

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 06:18

Par Philippe Arnaud

 

http://www.metrofrance.com/_internal/gxml!0/4dntvuhh2yeo4npyb3igdet73odaolf$gsr9exlxtj8dxt0cogkjpiabe32owy7/784862-01-02.jpeg

 

Mon blog est en passe de devenir celui de Philippe Arnaud. Je ne peux pas dire que je prépare l'avenir de mon dauphin : nous avons le même âge.

 

Je m'arrête sur deux sujets du journal de 20 h de France 2 de ce vendredi 15 mars, qui montrent la présence de l'idéologie dans tous les domaines de la vie quotidienne, en l'occurrence, ici, l'automobile.

 

1. Au bout d'environ 9 minutes de journal, après un sujet sur les braquages de bijouterie et les conséquences des chutes de neige en Normandie, Laurant Delahousse annonce "qu'un député UMP de la Lozère vient de lancer une proposition de loi visant à rendre obligatoires les pneus neige en période hivernale. Une proposition que d'autres pays ont mis en place mais qui suscite, bien sûr, des questions sur son financement".

 

[Suit un reportage sur les qualités du pneu neige, puis quelques interviews d'habitants de Montpellier qui, compte tenu du climat de leur région, ne voient pas la nécessité d'engager une telle dépense. Laquelle est estimée de 350 à 450 euros par an, pour un véhicule moyen].

 

En quoi cette proposition est-elle idéologique ?

 

- Elle est idéologique en ce qu'elle ne s'adresse qu'à la partie aisée de la population (celle dont l'UMP représente le plus les intérêts). Le salaire médian, en France, est en effet de 1675 euros nets, et une dépense de 350 ou 450 euros, cela représente de 21 à 27 % du salaire de la moitié des Français (au mieux !) et tout cela pour un pays majoritairement de plaines, de collines moyennes et où une grande partie de la population vit dans un climat océanique ou méditerranéen, donc où la probabilité de semaines entières de verglas ou de neige est faible.

 

- Elle est aussi idéologique dans un autre sens : en ce que les libéraux (c'est-à-dire les libéraux en matière économique) ont le fétichisme de la technologie : pour eux, les inconvénients liés à la technologie ne peuvent être surmontés que par encore plus de technologie dans le domaine considéré. Par exemple, les dommages causés par l'industrie nucléaire ne peuvent être résolus que par davantage de recherche en recherche nucléaire et les nuisances liées à l'automobile annulées par des progrès... de la technologie automobile !

 

[On l'aura compris, derrière cet état d'esprit se cache la volonté de ne surtout pas remettre en cause un mode de production, de rapports sociaux et de consommation. Pour le sujet qui nous occupe, l'idée est de ne surtout pas toucher au sacro-saint moyen de transport individualiste qu'est la voiture].

 

2. Le sujet qui suit concerne aussi l'automobile : la nouvelle génération de radars qui est en passe d'être mise en place sur toutes les routes de France. Ce sont des radars embarqués, à propos desquels, comme le dit Laurent Delahousse, "chacun s'interroge sur les raisons de tout cela : il y a la sécurité, la prévention, bien sûr, et puis il y a les recettes, l'argent qu'ils peuvent rapporter à l'État"

 

[Puis Laurent Delahousse questionne un confrère journaliste sur le sujet, qui expose que les amendes ont rapporté 641 millions d'euros en 2012. Sur ces 641 millions d'euros, 31 %, ont servi à la gestion des radars et au traitement des infractions, 25 % ont été alloués aux collectivités territoriales pour qu'elles améliorent leurs infrastructures et leurs transports en commun, 28 % ont été réservés à l'État pour les mêmes buts, et, enfin, 16 % (soit un peu plus de 100 millions d'euros) sont revenus aux collectivités locales et à l'État, notamment pour se désendetter].

 

Remarque 1. Ce poncif, cette litanie, reprise par Auto-Plus (et, très souvent, aussi, par des représentants de la droite) des radars "racketteurs", des "radars tiroirs-caisses" des "radars qui font les poches des automobilistes", lesquels sont les "vaches à lait du fisc", est une inusable thématique populiste, poujadiste (et, idéologiquement ultralibérale) de l'État-vampire, qui ne fait que "rançonner" les "pauvres" automobilistes "victimes" de sa "rapacité".

 

Remarque 2. La dette publique au sens de Maastricht, a été évaluée, à la fin du 3e trimestre de 2012, à 1818 milliards d'euros. En supposant donc que toute la somme non affectée des amendes pour excès de vitesse [16 %, soit 102 millions] soit entièrement reversée à l'État qui ne l'utiliserait qu'à se désendetter, il lui faudrait, à ce rythme-là, 17 824 ans pour éponger la dette...

 

Remarque 3. Comme d'habitude (Roland Barthes l'avait déjà relevé dans ses Mythologies, il y a plus de 50 ans), l'idéologie de droite (ou populiste, ou ultralibérale) est experte pour scinder les réalités. Elle va par exemple vanter les mérites de la délocalisation en disant qu'en faisant fabriquer des produits par des ouvriers chinois, bien moins payés, les multinationales permettent aux salariés français de se payer des produits qu'ils n'auraient pas pu se payer s'ils avaient été fabriqués par des salariés français... en omettant de préciser que ces salariés, mis au chômage par la délocalisation, n'ont justement plus d'argent pour se payer ces produits !

 

Remarque 3 bis. Cette même scission artificielle se manifeste ici aussi. Car les populistes, poujadistes et autres ultralibéraux se gardent bien de préciser le coût des accidents de la circulation. Un mort sur la route, en France, cela coûte 1,2 millions d'euros à la collectivité nationale. Et le coût global des accidents, en 2005, s'élevait à 12 milliards d'euros, soit près de 19 fois le montant des amendes... de 2012 ! [Ce qui était un pourcentage bien plus élevé pour celles de 2005]. Et le coût total de l'insécurité routière était, en 2008, de 24 milliards. Je mets évidemment de côté les douleurs morales, inestimables.

 

Remarque 4. La baisse du nombre de tués (depuis 1972, date de son pic) est directement et immédiatement liée aux limitations de vitesse. Cela a été vérifié, notamment chaque fois qu'il y a eu un renforcement des contrôles, notamment en 2003. [J'avais, à cet égard, établi un argumentaire – qui montre les aspects idéologiques des oppositions aux limitations de vitesse – argumentaire que je tiens à la disposition des intéressés].

 

Remarque 5. Un mort sur la route (ou un paralysé, handicapé, paraplégique, tétraplégique), c'est une perte nette pour la collectivité nationale. La victime prive la collectivité de son intelligence, de son travail, de ses enfants, d'autant plus que l'âge moyen des tués est peu élevé. [Près de 50 % ont moins de 34 ans]. Alors qu'une amende, ce n'est pas une perte ! C'est seulement un transfert à l'intérieur de la collectivité nationale, et il faut noter à cet égard la scie idéologique des opposants aux limitations de vitesse qui considèrent le budget de l'État comme un trou sans fond ou l'impôt comme une indemnité de guerre versée à un pays ennemi dont les habitants s'appellent fonctionnaires.

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 10:00

RP2Mohamed BELAALI, dans Le Grand Soir, décrit le combat ouvrier contre les licenciements et répression bourgeoise :

Les licenciements massifs d’ouvriers et d’ouvrières se poursuivent et se ressemblent. En quelques années seulement, des centaines de milliers de travailleurs ont perdu leur emploi et se trouvent dans des situations personnelles et familiales dramatiques. Aucun secteur de l’activité économique n’est épargné. De l’automobile au pétrole en passant par le BTP, l’industrie lourde, l’industrie agroalimentaire, le textile, les télécommunications, les transports aériens etc., les entreprises ferment ou suppriment des emplois privant ainsi des hommes et des femmes de leur unique source de revenu, le travail.

La liste des entreprises, petites et grandes, qui procèdent aux licenciements collectifs ne cesse de s’allonger. Et l’avenir reste sombre pour les salariés qui possèdent encore un emploi. La politique d’austérité menée par Sarkozy et poursuivie par Hollande ne peut qu’aboutir à ce désastre économique et social. D’autres travailleurs seront sacrifiés sur l’autel du profit. Aucune autre classe sociale ne subit autant que la classe ouvrière les conséquences de la crise du capitalisme et les politiques d’austérité qui l’accompagnent menées par les gouvernements successifs. Et pourtant, c’est bel et bien cette classe qui est à la base de toutes les richesses produites dans la société. Cette oppression qui s’exerce sur la classe ouvrière reflète et résume à elle seule les tares de la société capitaliste.

 

 

Selon Esther Vivas (Le Grand Écart) : On a occupé des places, des banques, des logements, des auditoriums universitaires, des hôpitaux et même des supermarchés. On a désobéi aux lois et aux pratiques injustes. Nous avons revendiqué dans la rue, dans les institutions, dans les banques, pour plus de démocratie… Une marée indignée a remise en question et en difficulté l’actuel système économique, financier et politique. Mais il est nécessaire de porter cette indignation plus loin. Et l’une des questions à résoudre, parmi de nombreuses autres, c’est d’occuper quelque chose d’aussi élémentaire que le système agricole et alimentaire.

Convergences révolutionnaires explique pourquoi le gouvernement actuel est, lui aussi, au service des patrons :

Si rien n’est fait, le déficit des caisses de retraite sera de 20 milliards en 2017, nous disent les « experts » appointés par le gouvernement. 20 milliards ! Soit le montant du crédit d’impôts aux entreprises voté en décembre dernier par l’Assemblée nationale... Une goutte d’eau dans l’océan des subventions, des niches fiscales et des commandes d’Etat qui enrichissent toujours plus les grands groupes. Sans même parler des multiples exonérations de charges patronales qui à elles seules expliquent l’intégralité du « trou de la sécu  ».

Pourtant, même dans la crise, le patronat est loin d’être à l’article de la mort. En témoignent les profits des entreprises du CAC 40, publiés cette semaine. Les « réserves de cash » des multinationales atteignent des records historiques : Total, à lui seul, est assis sur un tas d’or de 18 milliards d’euros, immédiatement disponible.

Mais, toute honte bue, le gouvernement n’hésite pas à faire les poches aux salariés et aux retraités pour combler les trous creusés par sa politique d’aide aux plus fortunés.

Les ministres et autres ténors socialistes, reprennent les vieux disques rayés... de Sarkozy, qui avait déjà commis une énième réforme contre les retraites en 2010. L’espérance de vie augmente, ma bonne dame, il faut donc travailler plus. Et cotiser plus. Et gagner moins, à la retraite comme dans la vie active.

Mais que pèse l’augmentation de l’espérance de vie, de quelques mois toutes les décennies, par rapport à l’explosion du chômage qui atteint 10,6 % de la population active et réduit d’autant le nombre des cotisants qui alimentent les caisses de retraite ? A qui la faute, sinon aux patrons qui licencient massivement et vident des usines entières comme celle de PSA à Aulnay-sous-Bois ou de Goodyear à Amiens-Nord ?

Le chômage fait aussi pression sur ceux qui ont un emploi, en les poussant à accepter des salaires de plus en plus bas. Un chantage patronal qui prend aujourd’hui le nom d’« accord compétitivité-emploi » et que les socialistes souhaitent inscrire dans la loi. Un nouveau manque à gagner pour les caisses de retraite, puisque les cotisations sont proportionnelles aux salaires.

 

Le Grand Soir rappelle que Capriles, l’un des chefs de la droite vénézuéliennes, a récemment tenu des propos infamants à l’égard de la famille du président décédé. Sûrement pour élever le niveau du débat ou pour donner des idées aux médias et aux socialistes français. Ainsi, il a soutenu que Chávez ne serait pas mort le mardi précédent, mais déjà en décembre. Ses proches auraient fait tout un « cirque » autour de son cadavre dans le but de permettre au gouvernement de gagner du temps. En plus, il a demandé à Maduro (l’actuel vice-président) s’il avait « appris à pleurer dans des cours de théâtre à Cuba ». En effet, lors de ses apparitions officielles ces derniers jours, le président en exercice n’a souvent pas pu retenir ses larmes. Capriles a appelé le « peuple chaviste » qui occupe la rue à rentrer à la maison : « Chávez n’est plus là, et personne ne pourra vous le rendre. Pour moi, qui suis croyant, c’était la décision de Dieu. »

 

Quant à Angie, l’ancienne femme d’un autre dieu, David Bowie, elle s’est confiée au journal anglais le Sun. Elle affirme que le chanteur a eu des relations sexuelles avec Mick Jagger, des Rolling Stones. Mais que faisaient la police et Paul McCartney ?

 

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