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4 juillet 2020 6 04 /07 /juillet /2020 05:18

 

 

Serge Halimi décrypte (comme disent dans un réflexe pavlovien les médias neuneux) le mot « systémique : « Les multinationales américaines ont très souvent recours à la philanthropie pour cacher les méfaits qui les ont enrichies. Depuis mai dernier, elles versent donc des centaines de millions de dollars à diverses associations afro-américaines, dont Black Lives Matter. De telles libéralités envers une structure militante qui combat le « racisme systémique » font un peu penser au paiement d’une police d’assurance. Apple, Amazon, Walmart, Nike, Adidas, Facebook, Twitter, qui savent mieux que personne ce que « systémique » signifie, doivent redouter que la mise en cause d’iniquités structurelles aux États-Unis cible bientôt d’autres infamies que les violences policières — et situées plus près de leur conseil d’administration. Dans cette hypothèse, les protestataires ne se satisferont pas très longtemps de gestes « symboliques » consistant à s’agenouiller devant des Afro-Américains, à déboulonner des statues, à rebaptiser des noms de rue, à se repentir de son « privilège blanc ». Or c’est bien à ce répertoire, inoffensif pour eux, que les patrons de multinationales souhaitent cantonner le mouvement populaire ayant réveillé la société américaine après la diffusion des images de la mort d’un homme noir étouffé sous le genou d’un policier blanc.

 

 

Laurent Bonelli décrit la violence des forces de l’ordre social : «  Tout le monde déteste la police. » Courant dans les manifestations françaises, ce slogan exprime une exaspération qui n’est plus cantonnée aux groupes les plus militants. Trop souvent requises pour réprimer des mouvements sociaux, avec une brutalité remarquée, les forces de l’ordre ont vu leur mission se confondre avec celle d’une garde prétorienne du pouvoir. Leur popularité n’y a pas résisté. »

 

 

Pour Philippe Descamps, l’aviation civile traverse la tempête du siècle : « Le transport aérien représente le principal vecteur de la diffusion mondiale du Covid-19 et le secteur d’activité le plus affecté par la pandémie. Porté par la croissance débridée du tourisme, il se retrouve au carrefour des crises sanitaire, économique, sociale et environnementale. En Occitanie, on redoute l’effondrement d’une industrie qui structure le développement régional, tout en espérant sa transformation. »

 

 

Félix Tréguer nous présente les deux visages de la censure : « En France, le Conseil constitutionnel a invalidé le 18 juin 2020 l’essentiel de la loi Avia, un texte qui organisait la censure extrajudiciaire d’Internet sous l’égide du gouvernement et des grandes plates-formes numériques. Cette décision n’est cependant pas de nature à remettre en cause la relation multiséculaire entre l’État et le capitalisme informationnel. »

 

 

Maelle Mariette nous emmène « En Bolivie, sur la route avec l’élite de Santa Cruz.

Du « Wall Street Journal » aux franges les plus écervelées de la gauche internationale, la quasi-totalité des commentateurs ont défendu l’idée que le président bolivien Evo Morales avait fraudé lors du scrutin présidentiel de novembre 2019. Leur erreur a contribué à priver le chef d’État sortant de sa victoire au premier tour, au profit d’une élite réactionnaire, établie à Santa Cruz. Cette dernière rêve de prendre les rênes du pays, mais ses espoirs devraient être douchés lors du nouveau scrutin, prévu le 6 septembre. »

 

 

André Singer suit les traces de « La cavalcade autoritaire de Jair Bolsonaro : « Ancien parachutiste, le président brésilien Jair Bolsonaro sait que l’une des meilleures stratégies de défense consiste à attaquer. Accablé par les institutions du pays pour sa gestion calamiteuse de la pandémie de Covid-19, il profite de l’épisode pour accuser le Congrès, la justice et les gouverneurs d’opposition de dérive dictatoriale, alors que les appels à la destitution se multiplient. »

 

 

Pour Richard Keiser, les Etats-Unis sont « Un pays miné par les homicides policiers. Aux États-Unis, le maintien de l’ordre relève des autorités locales. Comment dès lors expliquer qu’une ville réputée progressiste comme Minneapolis soit le théâtre d’exactions policières racistes à répétition ? Dotés d’un lourd passif en matière de violences contre les habitants noirs, ses services de police y jouissent d’une impunité presque totale. Du moins jusqu’à la mort de George Floyd. »

Pierre Rimbert déconstruit le mythe Taubira : « Si chacun connaît la militante anticolonialiste engagée contre les discriminations de genre et de couleur de peau, souvent cible d’attaques racistes, la ministre qui a défendu la loi du « mariage pour tous », peu se souviennent que Mme Christiane Taubira, députée de Guyane, vota la confiance au premier ministre de droite Édouard Balladur en 1993 et se présenta l’année suivante aux élections européennes sur la liste de l’homme d’affaires Bernard Tapie. Candidate à la présidence de la République en 2002, partisane de Mme Ségolène Royal en 2007, ministre de M. François Hollande en 2012, y compris quand M. Manuel Valls était premier ministre (elle démissionna en janvier 2016), elle participe depuis aux recompositions incessantes du centre gauche français, où, désormais, le rose et le vert convergent pour ripoliner l’ordre économique aux couleurs du temps. » J’en profite lâchement pour signaler un article que j’avais publié en 2013 sur cette éminence de notre République : http://bernard-gensane.over-blog.com/2013/11/sainte-taubira.html

 

 

Pour Jamal Bukhari et Ariane Lavrilleux, l’armée éguptienne est vorace : « Depuis l’arrivée au pouvoir, en 2013, du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, l’armée égyptienne est engagée dans une expansion économique qui semble sans limites. Menant une diversification à tout-va, elle supervise des milliers de chantiers et accapare les contrats publics au détriment des entreprises étatiques et privées. Cette omniprésence ne profite guère au pays. »

 

 

Boubacar Boris Diop espère un réveil pour l’Afrique après la pandémie : « La pandémie de Covid-19, piteusement gérée par les Occidentaux, a révélé les limites de leur hégémonie. Désormais, l’Europe et les États-Unis ont perdu leur autorité morale. Mais un ordre international plus juste reste à imaginer. Pour l’Afrique, ces événements réveillent le sentiment d’un destin commun et une certaine combativité. Les obstacles restent nombreux. »

 

 

Jordan Pouille et Lei Yang nous font visiter un village chinois en Italie : « Prato, haut lieu européen de la diaspora chinoise, n’a déploré que très peu de décès liés au coronavirus. Artisans de ce succès sanitaire, les Chinois de cette ville italienne, engagés dans l’industrie locale du prêt-à-porter, jouissent d’une reconnaissance tardive, après plus de vingt ans de désamour. »

Camille Bortolini se demande si la guerre des terres rares aura lieu : « Alors qu’elle semblait avoir le monopole des terres rares, indispensables à la fabrication des produits de haute technologie, la Chine en a importé en 2018 et 2019 plus qu’elle n’en a exporté. Mais peut-on vraiment parler de retournement alors que ses clients restent très dépendants de sa production ? Du reste, Pékin n’a pas renoncé à menacer les États-Unis de stopper les livraisons. »

 

 

Akram Belkaïd nous fait découvrir la face honteuse du métal bleu : « Indispensable pour la fabrication des batteries électriques, le cobalt fait partie des matières premières les plus convoitées. Sa rareté alimente les inquiétudes quant à d’éventuelles pénuries. En République démocratique du Congo (RDC), principal producteur mondial, des enfants travaillent dans les mines pour fournir les grandes entreprises des secteurs de l’automobile, de l’informatique et de la téléphonie. »

 

 

Il fut un temps (HélèneRichard) où les Soviétiques étaient quête de bons plans : « Les Soviétiques en quête de bons plans

À la faveur de la pandémie de Covid-19, l’idée de planifier le développement économique est revenue dans le débat public. Assimilée au « totalitarisme stalinien », l’expérience soviétique, qui s’installa sous la forme de plans quinquennaux à partir de 1929, demeure néanmoins un repoussoir. L’urgence climatique invite à l’alléger de quelques clichés. »

 

 

 

Qui en douterait, le livre est  une sacrée valeur (Thierry Discepolo) : « La multiplicité des titres et des maisons d’édition inciterait à croire que « le livre n’est pas un produit comme les autres ». Pourtant, là comme ailleurs, la concentration du capital s’exerce avec vigueur et n’a pas pour seules conséquences d’aimables prises de bénéfice. »

Renaud Lambert (“ Pompiers en blouse blanche ”) s’interroge sur le rôle politique des médecins pendant la pandémie : « Transformer un pays en prison à ciel ouvert sans soulever d’émeute constitue à coup sûr un tour de force. Réussir cette prouesse alors qu’on vient d’essuyer un puissant mouvement social relève de l’exploit. De nombreux dirigeants y sont pourtant parvenus à l’occasion de la pandémie de Covid-19. Dans certains pays, le pouvoir opta pour la force ; en France, il s’effaça derrière une poignée d’experts en blouse blanche, alors qu’il avait ignoré les revendications des soignants à l’automne 2019. Depuis quelques mois, pas une déclaration politique qui ne s’accompagne d’un « suivant l’avis des scientifiques » ou d’un « sur décision collégiale des médecins ». Les savants ont « pris le pouvoir », s’alarme Éric Zemmour. Mais ne se sont-ils pas plutôt évertués à le servir ?

 

 

Á lire un gros dossier sur « Tourisme année zéro » : Affaiblis par la crise de l’euro, meurtris par le Covid-19, les pays du sud de l’Europe redoutent désormais un effondrement du tourisme. La paralysie de la circulation mondiale révèle la vulnérabilité de cette activité et oblige à repenser son développement, fondé sur un échange marchand inégal. Derrière un discours volontariste se cache souvent une impuissance à changer en profondeur un modèle destructeur, alors même que l’État le conforte (« À la recherche du voyage “écoresponsable” »). Relocaliser les loisirs s’avère moins urgent que d’imaginer autrement le temps libre en s’ouvrant à la mondialité (« Le bout du monde en bas de chez soi »). Tandis que les perspectives climatiques hypothèquent un retour à la croissance d’hier dans l’aéronautique (« Aviation civile, la tempête du siècle »), la critique de la « massification » mérite d’être débarrassée de ses préjugés sociaux (« Des loisirs à la chaîne »). »

 

Le Monde Diplomatique (242)
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29 juin 2020 1 29 /06 /juin /2020 05:07

 

Dans Res Publica, Philippe Hervé historicise la pandémie du Covid : « La « grippe de Hong Kong » en 1968-69, avec ses 30 000 morts en France, était contemporaine de l’année du plus fort taux de croissance du PIB dans notre pays. Le dispositif économique était à l’époque souple et pouvait encaisser les chocs. Aujourd’hui c’est le contraire. La globalisation n’est pas un dispositif évolutif, souple et adaptable. C’est un système extrêmement rigidifié, ne servant que les intérêts des groupes multinationaux et palliant la baisse de leurs taux de profit. Production de matières premières, transformations de celles-ci et enfin consommation finale se sont retrouvées dans des aires géographiques différentes, espaçant et masquant ainsi la réalité des rapports de production. Cette nouvelle organisation de la production et de la consommation exige des flux tendus et des parcours de longues distances permettant une rotation du capital variable et une circulation fluide des masses monétaires. Cet ultime capitalisme est la résultante des années 1960 et 1970 en Europe, et particulièrement en France et en Italie où la lutte des classes n’était plus tenable pour les bourgeoisies nationales. Le deal du siècle avec le Parti communiste chinois, représenté par Deng Xiaopin, à la fin des années 1970 fut une divine surprise qui semblait résoudre une fois pour toute l’extorsion massive du profit en s’évitant l’affrontement de classe direct et au quotidien dans l’usine de la Région parisienne, de Milan ou de Chicago.

 

 

Pour le site Communistes, La loi pluriannuelle pour la recherche : un passage en force pour assujettir la recherche publique aux stratégies des entreprises.La LPPR prévoit toute une série de dispositifs amenant les personnels des laboratoires du public à travailler avec et pour le privé. De telles dispositions permettraient aux entreprises de limiter la part de leurs investissements et la prise de risque inhérente à la recherche tout en conservant la main sur les innovations qui ressortiront des travaux de recherche. Cette loi est un outil pour relancer les grands groupes français dans la guerre commerciale acharnée qui se joue entre les capitalistes sur l’ensemble de la planète. En abaissant leur coût de recherche et développement, elle leur donne un sérieux avantage compétitif sur le marché mondial. C’est un des outils du plan de relance de Macron.

 

 

Dans Le Grand Soir, Bruno Guigue réfléchi à l’homme-marchandise selon Marx : « Ce que Marx a mis au jour dans le Capital, c’est ce qu’on pourrait appeler la consubstantialité du capitalisme et de l’esclavage ; derrière la diversité de ses formes, il a perçu la profonde unité de la servitude moderne ; il a vu, dans l’esclavage direct des Noirs, la vérité de l’esclavage indirect des prolétaires européens ; loin d’ériger l’opposition du travail libre et du travail servile en symbole de la modernité, il y a décelé la manifestation de son hypocrisie, car l’hétérogénéité apparente des statuts ne l’a pas aveuglé sur les mécanismes mis en œuvre sous l’empire de la valeur d’échange ; il a vu en somme, dans l’intensification des rapports marchands, la véritable origine d’une emprise de l’homme sur l’homme qui ne connut ni les frontières ni la différence des temps ; ce faisant, il a bâti une théorie de l’esclavage dont la connaissance nous est précieuse, à l’heure où la mondialisation libérale enfante les formes contemporaines de la servitude ; et il a défait, du coup, les faux prestiges du postulat aujourd’hui dominant selon lequel la liberté ne fait qu’un avec le marché, anéantissant par anticipation la folle prétention du libéralisme contemporain à incarner l’ultima ratio de l’histoire. »

 

 

Enfin, Russia Today se demande si l’universalisme français n’est pas menacé par le racialisme anglo-saxon : « il y a une philosophie – avec un vocabulaire venant tout droit des États-Unis – qui souhaite imposer un modèle de société où les rapports humains seraient essentiellement fondés sur des origines raciales, mais aussi, selon les tendances, sur la différenciation religieuse, sexuelle ou culturelle. Ces combattants de la lutte intersectionnelle procèdent ici au comptage du nombre de “ racisés ” (non-blancs) dans une assemblée, une œuvre ou dans la classe politique, et soutiennent des stages ou des rencontres excluant les “ Blancs ”.

 

Revue de presse (328)
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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 05:29

 

Selon le site Révolution, « Macron n’a rien dit sur la réforme des retraites et la réforme de l’assurance chômage, ce qui signifie qu’elles ne seront pas abrogées. Il n’ose pas encore le dire ouvertement, car il redoute un embrasement social. Dans l’immédiat, le chef de l’Etat voulait parer au plus urgent : apporter un soutien sans faille aux policiers – ou, plus exactement, aux éléments les plus réactionnaires de la police, qui exigeaient de Macron une claire condamnation des manifestations contre le racisme et les violences policières. C’est chose faite : aux centaines de milliers de jeunes et de travailleurs qui se sont mobilisés à travers le pays, ces 15 derniers jours, Macron a répondu en fustigeant le « communautarisme » et le «séparatisme », tout en bafouillant des choses sur les statues, l’Afrique, la méditerranée et la « réécriture haineuse ou fausse du passé ». Rien sur les violences policières. Rien sur le racisme dans la police et la gendarmerie.

 

Ce faisant, Macron a délivré une précieuse leçon à ceux qui pouvaient avoir de sincères illusions sur la « neutralité » de l’Etat bourgeois. En effet, la police est bien un pilier de « l’ordre », de l’ordre capitaliste (couvert d’un voile « républicain »). Les policiers, ce sont « des hommes en arme qui protègent la propriété bourgeoise » disait Marx. Et le racisme – dans la police, dans les médias, dans la bouche des politiciens réactionnaires – est aussi l’un des principaux piliers de l’ordre établi. Sous couvert de laïcité, de sécurité ou de lutte contre le terrorisme, la bourgeoisie française alimente sans cesse le racisme. C’est son arme de diversion massive : elle livre les immigrés à la vindicte populaire dans le but de protéger les véritables responsables de la misère et du chômage (c’est-à-dire : elle-même). »

 

 

Éric Fassin a adressé une longue lettre ouverte au banquier éborgneur, reprise dans plusieurs sites, dont Regard.fr : « Monsieur le Président, vous avez peur de votre police. C’est que vous en avez besoin pour imposer votre politique. Tout le monde l’a bien compris lorsqu’à la veille des mobilisations contre la réforme des retraites, les forces de l’ordre ont obtenu d’être épargnées : elles conservent leur “ régime spécial ” pour mieux réprimer dans la rue l’opposition à un projet prétendument universel. Votre peur est incarnée par le ministre de l’Intérieur qui recule à chaque fois que les syndicats de policiers élèvent le ton. Le contraste avec la campagne médiatique lancée par le ministre de l’Éducation contre les professeurs « décrocheurs » est frappante : Christophe Castaner est le ministre des policiers ; à l’évidence, Jean-Michel Blanquer n’est pas celui des enseignants.

 

Or les idées d’extrême droite sont aujourd’hui majoritaires parmi les forces de l’ordre. Pour se faire entendre, des policiers n’hésitent pas à participer à des manifestations illégales. Si celles-ci se multiplient, c’est qu’elles ne sont jamais sanctionnées. Ils se sentent en position de force – quitte à endosser la posture de victimes. La ministre de la Justice elle-même s’abstient de condamner des consignes syndicales contraires à la loi : « Non, c’est pas légal ; mais la question n’est pas celle-là ! », a-t-elle osé déclarer. Autrement dit, la police est au-dessus des lois. Vous avez peur de la jeunesse, et vous la réprimez ; vous avez peur de la police, et vous capitulez. Votre régime de la peur fait peur pour la démocratie.

 

 

Danny Sjursen disserte longuement dans Le Grand Soir (longue vie à ses infatigables administrateurs bénévoles !) sur les guerres menées actuellement par les Etats-Unis : « Comme c’est étrange. Les États-Unis se battent en Somalie par intermittence depuis le début des années 1990. Près de 30 ans plus tard, alors que le secrétaire général de l’ONU, soutenu par des dizaines de pays, a raisonnablement appelé à un cessez-le-feu mondial afin que l’humanité puisse se recentrer sur "le vrai combat de nos vies", en mettant Covid-19 sous contrôle, les Etats-Unis y sont toujours en guerre. Alors que les navires de la marine étasunienne se transforment en zones de pandémie et que l’homme de la Maison Blanche a dénoncé à plusieurs reprises les “guerres sans fin ridicules ” de ce pays, la guerre du Pentagone en Somalie contre un groupe terroriste insurgé du nom d’al-Shabaab s’intensifie en fait. » 

 

 

Revue de presse (327)
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17 juin 2020 3 17 /06 /juin /2020 05:36

Vous connaissez bien sûr « le florilège des coulisses du tournage » de la dernière série de Canal +. Y a-t-il beaucoup de mots français plus jolis que « florilège », ce vocable apparu vers 1700 et qui signifie « choix de fleurs » ? Et comme vous aimez cette expression « les coulisses du tournage » qui nous emmène clandestinement là où nous ne devrions pas être, dans l’intimité du travail des acteurs et des techniciens, avec leurs réussites, leurs joies, leurs ratés !

 

Mais soyons modernes. Contrebalançons-nous de cette poésie, de cette précision, du génie de notre langue. Et disons « le best of du making of » de la dernière série de Canal +.

 

Il fut un temps où, dans ce contexte, on utilisait l’expression « le film du film », avec cette subtile mise en abyme d’un réalisateur qui filme un autre réalisateur. C’était moins joli mais on voyait clairement ce à quoi on avait affaire : un petit film documentaire sur le tournage d’un plus grand film.

 

Le plus triste c’est que les anglophones n’utilisent pas spontanément cette expression que nous leur avons singée. On trouvera « making of » dans, par exemple, « the making of beer » (le brassage de la bière) ou «the makings of a revolution » (les caractéristiques d’une révolution), ou encore « the makings of new songs » (les ébauches de nouvelles chansons).

 

Les mots chéris des médias et des politiques (20)
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15 juin 2020 1 15 /06 /juin /2020 05:29

 

 

 

 Dans Le Grand Soir, Tristan Cork explique qu’en 2015 les contribuables de Bristol payaient encore des dettes aux propriétaires d’esclaves de la ville. Depuis 1833, ils ont versé308 milliards de livres, en «compensation » aux propriétaires d’esclaves, a admis le Trésor. Les 20 millions de livres sterling que le gouvernement a dépensés en 1833 pour rembourser les riches propriétaires d’esclaves étaient si importants qu’il a fallu 182 ans au contribuable pour les rembourser.

 

L’information a été révélée par le Trésor dans le cadre d’une demande de liberté d’information – mais lorsque les fonctionnaires ont décidé de tweeter la révélation, la façon dont ils l’ont fait a déclenché une réaction si furieuse qu’ils ont rapidement supprimé le tweet.

 

Le Trésor a confirmé que lorsque le gouvernement britannique a aboli l’esclavage et interdit aux gens de posséder des esclaves en Grande-Bretagne ou dans les colonies britanniques partout dans le monde, ces propriétaires d’esclaves ont tous reçu une compensation.

 

 

 

Toujours dans Le Grand Soir, Dominique Muselet analyse le sentiment de culpabilité qui nous taraude depuis le début de la pandémie : D’après les psychologues, c’est d’abord le confinement lui-même qui engendre des sentiments de culpabilité... Le confinement peut causer un fort sentiment d’isolement, de rejet et de culpabilité. Pour d’autres personnes, la première image qui leur vient à l’esprit lorsqu’ils sont à l’isolement, c’est la prison. Ce qui signifie symboliquement qu’ils sont dangereux pour l’autre et qu’ils ont fait quelque chose de mal. D’où le sentiment de culpabilité alors que nous sommes victimes. 

Il y a aussi la peur de contaminer ses proches : des soignants en grande détresse qui ont peur de transmettre le virus à leurs patients et à leurs proches.

 

Les enfants aussi peuvent ressentir des émotions fortes, comme la peur, la culpabilité, la honte, après l’annonce de la fermeture de leur école. Comment en parler avec eux ? Comment les rassurer ? Et comment vivre ce confinement de manière enrichissante ?

 

 

Dans son blog du Monde Diplomatique, Frédéric Lordon ironise sur les clusters : Il faut être capable de le reconnaître : il y a des clusters en France. Des clusters de violence institutionnelle, de racisme, de mensonge et de déni. Nous ne sommes pas complètement démunis : nous pouvons les localiser avec une grande certitude : la préfecture de police, la Place Beauvau, l’Élysée – on a repéré également des super spreaders : CNews, LCI, France Télévision, BFM, Radio France (notamment à l’étage de France Info). Nous devons aussi admettre que nous n’avons pas été assez vigilants pendant trop longtemps : nous n’avons pas appliqué convenablement les gestes barricades, pas assez porté nos masques. Et voilà où nous en sommes. Mais nous pouvons nous ressaisir. Nous le devons même : nous sommes en guerre.

 

 

Res Publica nous remet en mémoire un extrait du formidable livre de Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, paru en 1952 : « Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de rechercher en quoi ma race est supérieure ou inférieure à une autre race. Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur de souhaiter la cristallisation chez le Blanc d’une culpabilité envers le passé de ma race. Je n’ai pas le droit, moi homme de couleur, de me préoccuper des moyens qui me permettraient de piétiner la fierté de l’ancien maître. Je n’ai pas le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués. Il n’y a pas de mission nègre ; il n’y a pas de fardeau blanc. Je me découvre, moi homme, dans un monde où les mots se frangent de silence. Dans un monde où l’autre, interminablement, se durcit. Non, je n’ai pas le droit de venir et de crier ma haine au Blanc. Je n’ai pas le devoir de murmurer ma reconnaissance au Blanc. Il y a ma vie prise au lasso de l’existence. Il y a ma liberté qui me renvoie à moi-même. Non, je n’ai pas le droit d’être un Noir. […] Qu’il me soit permis de découvrir et de vouloir l’homme, où qu’il se trouve. Le nègre n’est pas. Pas plus que le Blanc. Tous deux ont à s’écarter des voix inhumaines qui furent celles de leurs ancêtres respectifs afin que naisse une authentique communication. »

 

Revue de presse (326)
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11 juin 2020 4 11 /06 /juin /2020 05:06

 

Absolument : la cigarette qui vous empêche d'avoir mal à la gorge ! Quand j'étais jeune ado et que je fumais en douce, il m'arrivait de me procurer des Pall Mall. Ça déglinguait bien plus que les Gauloises.

La pub nous prend pour des cons, la pub nous rend cons (15)

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8 juin 2020 1 08 /06 /juin /2020 05:26

A propos de l’enseignement privé, Philippe Dufau nous remémore dans Res Publica le Serment de Vincennes du 19 juin 1960 : La Guerre scolaire public/privé  (tout comme la lutte des classes) est toujours d’actualité mais ce sont les Églises qui la conduisent, notamment catholique, et les républicains qui font profil bas.

 

L’anniversaire du Serment de Vincennes est l’occasion de faire un bilan, bilan dans lequel nous constaterons que c’est la République laïque et son socle, l’enseignement public qui y a laissé des plumes, enseignement public qui, contre vents et marées, est maintenu à flots par ses soutiers que sont les enseignants.

 

Nous, délégués des pétitionnaires des communes de France, représentant 10.813.697 Français et Françaises de toutes origines et toutes opinions ayant signé la pétition solennelle contre la loi scolaire de division du 31 décembre 1959 (dite loi Debré) faisons le serment solennel :

 

— de manifester en toutes circonstances et en tous lieux notre irréductible opposition à cette loi contraire à l’évolution historique de la Nation,

— de lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation,

— et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’École de la Nation, espoir de notre jeunesse. »

 

Revue de presse (325)

 

 

Le Monde nous explique que, durant une décennie, des sociétés comme Capgemini ont accompagné les réductions de lits et les plans d’économies. Le coronavirus leur a donné un nouveau terrain d’exercice.

 

« Nous vivons et travaillons dans une période sans précédent », constate Capgemini sur la page d’accueil de son site. Et le groupe français, leader du consulting dans l’Hexagone avec 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, s’est adapté. 

 

La société fait partie des groupes qui ont été sélectionnés pour le développement de la fameuse application de « tracking » StopCovid, qui permet de référencer les malades et leurs contacts.

 

Capgemini a aussi mis sur pied durant la crise, toujours pour l’AP-HP, un centre d’appels pour « accélérer le processus de mobilisation des professionnels de santé d’Ile-de-France ». La société réalise aussi de l’analyse de données pour l’Institut Pasteur ou encore une prestation de services auprès de la centrale d’achats hospitaliers RESAH pour « sécuriser les approvisionnements » en masques et autres matériels médicaux cruciaux.

 

 

Selon le site Communistes, pour accroître leurs profits, les multinationales cherchent à intensifier l’exploitation des salariés par l’allongement du temps de travail, la baisse ou le gel des salaires, l’augmentation des cadences, la précarisation des contrats, la remise en cause des conventions collectives... 

 

« Sachons nous réinventer, moi le premier », disait Emmanuel Macron le 13 avril. Se réinventer, oui, pour mieux servir les exigences du capital. Avec son gouvernement il met les bouchées doubles pour assurer la reprise et développer les profits des multinationales.

 

Ainsi, la ministre du Travail déclare : « On va être dans une situation difficile économiquement. Donc il y a un risque sur l’emploi, mais il y a des alternatives. Je pense qu’il faut se serrer les coudes […] on peut aussi négocier des accords de performance collective » a affirmé Muriel Pénicaud sur LCI dimanche 31 mai.

 

Le Medef a sorti son plan de relance : « un catalogue de mesures dans lequel le gouvernement pourra puiser ». Il propose un " dispositif complémentaire " au chômage partiel afin d'éviter les licenciements et de conserver les compétences. " Il s'agit d'une alternative qui permettrait de garder l'ensemble des effectifs mais d'adapter l'activité, donc de faire un temps partiel obligatoire en compensant financièrement les salariés en question."

 

L'organisation patronale souhaite aussi renforcer les fonds propres des entreprises en encourageant l'annulation de l'ensemble de ces charges fiscales reportées.

 

Le Medef intègre également à son plan une revendication déjà connue : la baisse des impôts de production. De Bézieux s'est montré ferme sur le sujet : " Nous demandons la mise en œuvre du pacte productif déjà lancé par le gouvernement, avec la suppression dès 2021 de la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés) et une réduction du taux de CET (contribution économique territoriale), pour un coût total de 5,5 milliards d'euros."

 

 

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6 juin 2020 6 06 /06 /juin /2020 05:28

Pour intégrer la Fonction publique, pour bénéficier de promotions internes, une seule solution : les concours ou les inspections.

 

Les concours ne sont pas la panacée, ils ne frôlent pas la perfection mais, pour l’instant, on n’a rien trouvé de mieux. On sait depuis les études d’éminents sociologues dans les années soixante que les concours ne corrigent que très marginalement les inégalités sociales et que l’égalité des chances est un vœu pieux. On sait également que les doubles corrections, à l’écrit, donnent parfois lieu à des empoignades féroces entre membres d’un même binôme tant les appréciations peuvent diverger. On sait que, lors des épreuves orales, des candidats issus de milieux favorisés, socialement ou intellectuellement s’expriment plus facilement que d’autres et peuvent installer une connivence avec les membres des jurys.

 

Pendant longtemps, l’Éducation nationale a été le seul ministère à refuser des concours internes, comme le Capes et l'agrégation. Ce sont les socialistes qui, à la fin du siècle dernier, ont fini par imposer ces procédures. Aujourd’hui, l’agrégation interne comporte deux épreuves à l’écrit et deux ou trois épreuves à l’oral. Ainsi, en lettres modernes, il y a deux dissertations à l’écrit et un commentaire de texte à l’oral. L’existence de cette épreuve est particulièrement pertinente dans la mesure où, durant toute sa vie professionnelle, l’enseignant sera amené à donner ce type d’épreuve à ses élèves. Il n’est point utile d’insister sur l’utilité fondamentale des épreuves orales dans les concours internes de langues vivantes.

 

J’ai eu le grand bonheur de participer, il y a une vingtaine d’années au jury de l’agrégation interne d’anglais. Grand bonheur car j’avais affaire à des candidats dont le profil et la personnalité me plaisaient particulièrement. Des collègues (le mot est important) majoritairement âgés de 35 à 45 ans, donc ayant déjà un vécu en tant qu’enseignant et en tant qu’être humain et souhaitant, alors qu’ils entraient dans l’âge mûr, se perfectionner, se remettre en question, échapper à une certaine routine … et progresser plus vite dans les échelles de la Fonction publique.

 

C’était sans compter sans le banquier éborgneur et son gang. Le ministre Blanquer, qui a fait presque toutes ses études dans le privé mais qui a brillamment réussi l'agrégation de droit, l’un des concours les plus difficiles et prestigieux de la République français, vient d’annoncer que les épreuves orales de l’agrégation interne étaient supprimées. Elle avaient été, dans un premier temps, reprogrammée à partir du 16 juin. Naturellement pour des raisons matérielles et sanitaires. Les épreuves écrites de l’agrégation interne se sont déroulées en janvier. Les épreuves orales devaient se tenir en avril. Pendant trois mois, les candidats ont donc été dans les affres, ne sachant pas quand et si les épreuves orales auraient lieu.

 

Ces épreuves auraient pu se tenir car elles impliquaient un faible nombre de candidats et d’examinateurs. Mais dans les faits, Blanquer veut la peau de l’agrégation interne pour de médiocres histoires de sous. Il est assez onéreux pour l’État de donner de meilleurs salaires à des certifiés qui sont promus agrégés à l’âge de 40 ans. 

 

Les membres de l’exécutif viennent de prouver durant l’épisode du Coronavirus qu’ils étaient les dirigeants les plus inaptes et ineptes depuis Attila. De fait, ils veulent tout brûler. Détruire la Fonction publique. Ils ont provisoirement raté leur coup avec l’hôpital mais ils reviendront à la charge. Quitte à prendre pour argent comptant un article payant (très cher) du Lancet, hostile à un médicament français efficace et bon marché et dont ce même Lancet a a reconnu qu’il (l’article) ne valait pas tripette.

 

Nous sommes en présence d’une mafia capable de tout.

 

 

Fin de l’agrégation interne ?
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4 juin 2020 4 04 /06 /juin /2020 05:23

 

Décidément, je n’aime pas beaucoup cette expression désormais malheureusement courante. Je ne sais qui l’a utilisée le premier dans notre pays : une officiel, un média, des médecins. Ce que je sais, en revanche, c'est qu'elle fut empruntée à … l'anglais.

 

Les deux mots me gênent. Á distanciation j’aurais préféré distance. Le mot distanciation est apparu récemment dans la langue française, en 1959 exactement, pour traduire le verfremdung forgé par Brecht qui signifiait par là qu’un auteur et des spectateurs devaient prendre des distances par rapport aux personnages (Verfremdungseffekt, inventé par le théâtre grec antique et ses chœurs). Dans la foulée, le concept de distanciation a exprimé le recul pris ou devant être pris par rapport à quelque chose ou à quelqu’un. En linguistique, la distanciation est la distance prise par un locuteur par rapport à sa propre énonciation.

 

L’adjectif social a diverses acceptions qui tournent autour des relations entre les êtres. La connotation de ce terme est globalement positive, renvoyant aux valeurs de solidarité ou sociabilité. On parlera de contrat social, de mouvements sociaux, de réseaux sociaux bien sûr, ou d’inégalités sociales … qu’il faut combattre.

 

Donc « distanciation » ne va pas, et « sociale » est beaucoup trop vague. Il aurait beaucoup mieux valu utiliser, vu le contexte, l’expression « distance sanitaire». En utilisant le mot distanciation, les pouvoirs publics français ont préféré le processus à l’état de fait. En occultant le côté sanitaire de la situation qui caractérisait pourtant parfaitement le problème et en lui préférant le terme social comme si la pandémie consignait les rapports sociaux, les pouvoirs publics ont imposé une expression peu précise et fausse.

 

Je suis allé voir chez nos voisins ce qu’il en était. Les Britanniques ne m’ont pas surpris. Après avoir nié, non seulement la gravité de la situation mais l’existence même de la pandémie, il a fallu que le chef de l’exécutif soit à deux doigts de mourir pour qu’outre-Manche soit imposée l’expression « social distanciation » (là aussi, préférence du processus à l’état de fait). Les Allemands ont utilisé le terme «Absonderung », un terme authentiquement allemand signifiant isolement. Et puis, comme c’est souvent le cas lorsqu’il s’agit d’avoir recours à des mots abstraits, ils ont utilisé des termes un peu bâtards, découlant du français comme «Distanzierung », « Distanzierkeit » ou encore «Distanzlösigkeit » («Lösigkeit » signifiant relâchement). Signalons que pour exprimer la distance, il existe le mot typiquement allemand « Entfernung ».

 

Les Espagnols ont utilisé l’expression « distancia fisica » et les portugais l’expression « distanciamento social » (ou «publico »). Pour leur part, les Néerlandais ont choisi « publike distantiëring ».

 

 

PS : en publiant ce billet le 7 mai 2020 sous la rubrique “ extensions de sens abusives ”, l'Académie Française s'est montrée beaucoup plus rigoureuse que moi :

 

L’expression distanciation sociale est une transcription de l’anglais social distancing ; elle est assez peu heureuse, et ce, d’autant moins que ce syntagme existait déjà avec un tout autre sens. On le trouve en effet dans Loisir et culture, un ouvrage, paru en 1966, des sociologues Joffre Dumazedier et Aline Ripert ; on y lit : « Vivons-nous la fin de la “distanciation” sociale du siècle dernier ? Les phénomènes de totale ségrégation culturelle tels que Zola pouvait encore les observer dans les mines ou les cafés sont en voie de disparition. » Distanciation, que les auteurs prennent soin de mettre entre guillemets, désigne le refus de se mêler à d’autres classes sociales. On suppose pourtant que ce n’est pas le sens que l’on veut donner aujourd’hui à ce nom. Distanciation a aussi connu une heure de gloire grâce au théâtre brechtien, mais même s’il s’agit, comme on le lit dans notre Dictionnaire, pour le spectateur, de donner « priorité au message social ou politique que l’auteur a voulu délivrer », il est difficile de croire que ce soit le sens de la « distanciation sociale» dont on nous parle aujourd’hui. Peut-être aurait-on pu parler de « respect des distances de sécurité », de « distance physique » ou de « mise en place de distances de sécurité », comme cela se fait dans d’autres domaines ?

 

 

 

 

De la “ distanciation sociale ”
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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 05:00

 

Le site Regards.fr interroge Mathilde Panot (LFI) sur les mensonges et les fiascos de la gestion du Covid. 

 

Avant d’entrer dans le vif, pourquoi avez-vous considéré nécessaire de mener cette enquête et comment a-t-elle eu lieu concrètement ?

 

Mathilde Panot. « Au début du confinement, on a été convoqué pour voter l’état d’urgence sanitaire qui concentre encore plus les pouvoirs autour du Président et du gouvernement que ce que ne permet la Vème République, avec un contrôle des parlementaires quasiment inexistant. En avril, il est apparu de façon très claire que tout ceci n’est qu’une mascarade démocratique. Je me rappelle la première séance – où l’on a auditionné le Premier ministre. On a eu deux minutes de parole au bout de 2h30 d’audition. Puis, Richard Ferrand, qui préside la mission d’information, a décidé de réduire le temps de parole à une minute pour auditionner les ministres. Ils ont confiné la démocratie, concentré tous les pouvoirs autour d’eux pour tout décider seuls dans un moment où une mobilisation populaire était possible et le besoin de démocratie fort, notamment dans l’entreprise. La seule histoire qui a été racontée pour l’heure, c’est la version gouvernementale. »

 

 

L’Humanité explique comment le banquier éborgneur a tenté de récupérer “ les jours heureux ” : « Le président de la République avait tenté de récupérer la référence historique en la vidant de son sens. 

 

« Nous retrouverons les jours heureux. » Lors de son discours du 13 avril sur la crise sanitaire, le président de la République prononçait cette phrase remarquée. La référence historique a de quoi faire grincer des dents. Depuis le début de la crise sanitaire, Emmanuel Macron a endossé à plusieurs reprises le costume de chef d’un État en guerre, s’affichant dans les pas du général De Gaulle en se rendant à Montcornet le 17 mai dernier.

 

Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, dont le parti fut l’un des piliers du CNR, a rendu un hommage à ce programme élaboré par la Résistance française. « Ils sont gaullistes, militaires et hommes blessés de voir la nation abaissée, vendue aux ambitions d’idéologues lointains, rappelait-il au sujet de ces résistants. Ils sont hommes de foi, chrétiens, musulmans, juifs, qui ne pouvaient supporter le traitement infligé à des êtres humains. Ils sont communistes, antifascistes résolus, qui avaient refusé le putsch de Franco ou la capitulation de Munich, déterminés à défendre la classe ouvrière et le bonheur commun. » Fabien Roussel a également insisté sur « l’ambition portée par les membres du Conseil national de la Résistance ». Ce programme avait permis de mettre en œuvre des avancées majeures : le droit de vote des femmes, la création de la Sécurité sociale et du système de retraite par répartition, les nationalisations des houillères, de Renault, des banques de dépôts, de la Banque de France, de l’électricité et du rail. « Un tel programme, mis en place au sortir d’une déflagration aussi traumatisante, fait écho à notre propre défi, à l’heure où notre pays, mis brutalement à l’arrêt par la pandémie, affronte une crise d’une ampleur inédite », a rappelé Fabien Roussel.

 

 

Communistes Hebdo explique pourquoi la pandémie accroît les concurrences et les tensions au sein de l’impérialisme : « En Europe, les conséquences de la pandémie ne sont pas moindres qu’ailleurs, elles accentuent les tendances anciennes. Les solutions mises en œuvre consistent à alimenter la formation d’une dette à caractère spéculatif tandis que se préparent de grandes opérations de restructurations et de concentration du capital. C’est le cas par exemple dans des secteurs aussi importants que l’industrie mécanique, la chimie et la pharmacie. Chaque pays entend défendre ses champions monopolistes et ses intérêts propres en se mettant de fait à la remorque des États-Unis. Pour les pays dominés par l’impérialisme et qui sont les plus pauvres et les plus exploités, l’épidémie ajoute une difficulté majeure : celle d’un accroissement sans précédent depuis des décennies des problèmes alimentaires et sanitaires. Ils sont une proie encore plus facile pour tomber sous la domination des puissances impérialistes qui les pillent.

 

Revue de presse (324)
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