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17 avril 2017 1 17 /04 /avril /2017 05:19

 

Pour Jean-Emmanuel Ducoin, dans son blog, “ les sondages restent l’une des armes des puissants ; pour une fois, utilisons cette force jadis à leur disposition pour la retourner contre eux !

 

Dorénavant, plus personne ne nie que ce vent porteur modifie en profondeur le sens d’une campagne en pleine ligne droite, ce que nous observons autour de nous quotidiennement. Même Les Echos s’inquiètent du « risque Mélenchon » et des conséquences de son élection « sur les marchés ». C’est bon signe, la peur change de camp. Ce projet en question, qui « fait société » en incluant une révolution citoyenne, n’est pas qu’une affaire technique. Nous parlons là d’une visée, de critères d’évaluations, d’une mise en commun, d’une démocratie d’implication, bref, d’une méthode pour y parvenir autour d’une nouvelle République. Ne l’oublions pas : la bataille d’idées se gagne dans la capacité à mobiliser les familles politiques en leur noyau, et pas sur leur marge. ”

 

 

Les chasseurs d'Alaska, comme l'ont relevé les médias du monde entier, peuvent remercier Donald Trump. Le nouveau président vient de révoquer les lois prévues par son prédécesseur pour protéger la vie sauvage. Désormais, ils ont le droit de tirer sur les ours en pleine hibernation et d'utiliser des avions ou des hélicoptères pour repérer leur cible.

 

 

Pour Bernard Cassen, dans Mémoire des Luttes, Donald Trump s’inscrit dans une grande tradition étasunienne de pragmatisme qu’avait fort bien décrite Ulysses Grant, président des États-Unis de 1869 à 1877 : « Pendant des siècles, l’Angleterre s’est appuyée sur la protection, l’a pratiquée jusqu’à ses plus extrêmes limites, et en a obtenu des résultats satisfaisants. Après deux siècles, elle a jugé commode d’adopter le libre-échange, car elle pense que la protection n’a plus rien à lui offrir. Eh, Messieurs, la connaissance que j’ai de notre pays me conduit à penser que dans moins de deux cents ans lorsque l’Amérique aura tiré tout ce qu’elle a à offrir, elle adoptera aussi le libre-échange ».

 

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont imposé directement ou indirectement le dogme libre-échangiste à la partie du monde qu’ils contrôlaient. Les traités européens sont un pur produit de cette logique. Mais les temps ont changé et, pour Washington, la ligne officielle est désormais le protectionnisme. Jusqu’au prochain revirement, quand les circonstances l’exigeront… Paralysée par ses certitudes quasi-religieuses, l’UE assiste passivement à ce va et vient, comme les vaches regardent passer les trains… ”

 

 

Le président américain Donald Trump voue une vraie grande passion au le golf, et elle coûte très cher aux contribuables étasuniens. Selon 20 Minutes, le montant dépensé depuis le début de son mandat est estimé à 20 millions de dollars. Il a notamment passé plusieurs week-ends à Mar-A-Lago (Floride). Au total, il s’est adonné à sa passion durant neuf des dix derniers week-ends.

 

Depuis le début de son investiture, Donald Trump a joué 18 % du temps au golf, ce qui est bien plus que Barack Obama. Vanity Fair indique que s’il continue à ce rythme, le train de vie des Trump pourrait représenter un coup d’un milliard de dollars d’argent public durant son mandat.

 

Avant d’arriver au pouvoir, Donald Trump avait pourtant longtemps critiqué son prédécesseur sur son temps passé à manier le club. « Le président Obama n’est pas occupé à parler de la Syrie au Congrès… Non, Monsieur joue au golf… », avait-il tweeté en 2013. Il lui reprochait même de passer ses vacances d’hiver dans l’État d’Hawaii, son île natale.

 

 

Revue de Presse (202)

L’Obs nous indique que le directeur du Budget du président Donald Trump a lancé un appel inhabituel au grand public : quelles administrations souhaitez-vous réformer, voire éliminer ?

 

Dans un formulaire sur le site de la Maison-Blanche, un menu déroulant propose la liste des 20 grands départements et agences du gouvernement fédéral, de la CIA au ministère de l'Agriculture, ainsi que plus d'une centaine de directions à l'intérieur de ces départements, par exemple l'administration de l'inspection des grains, précédés de la question suivante : « Quelle agence voudriez-vous réformer? »

 

Le formulaire se poursuit sous la forme d'un appel aux suggestions pour réorganiser l'Etat fédéral. Mick Mulvaney, le directeur du Budget dont l'agence figure elle-même dans la liste, en appelle à tous ceux qui ont « déjà eu à faire avec l'Etat fédéral, que vous ayez eu des expériences bonnes ou mauvaises sur la façon dont l'Etat vous a aidés ou pas ».

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16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 05:48

Pascal Maillard vient de publier dans Mediapart un article sur la politique universitaire de Macron. Rien à attendre du banquier si ce n'est une privatisation accrue de l'enseignement supérieur et la défonctionnarisation totale des universitaires.

 

Je crains que la résistance ne s'organise pas : dans mon université d'origine, lors d'élections professionnelles récentes, les maîtres de conférences ont émis des votes modérés tandis que les professeurs votaient à gauche. Les jeunes enseignants ne savent plus à quels saints se vouer, ils ont peine à penser des revendications collectives et ils craignent – à juste titre, il faut le dire – pour leur carrière s'ils bougent un cil.

 

 

Emmanuel Macron, affiche un positionnement « ni droite, ni gauche ». Or son programme pour l’Enseignement supérieur et la Recherche ne comporte aucune ambiguïté : il prolongera et aggravera les politiques néolibérales de ces dix dernières années, en faisant sauter les derniers verrous des cadres nationaux de l’ESR et en mettant en œuvre une politique radicale de « défonctionnarisation ». 

 

Le programme pour l’Enseignement supérieur et la Recherche d’Emmanuel Macron porte le titre suivant : « Donner aux universités une autonomie réelle ». Le concept d’autonomie doit ici s’apprécier à l’aune de ce que le candidat préconise pour les établissements primaires et secondaires : une autonomie administrative forte, mâtinée de contractualisation, possible prélude à une privatisation de l’enseignement. L’autonomie des universités sera quant à elle élevée au carré, avec des modèles de gouvernance à la carte et un recrutement des présidents par des comités composés de membres extérieurs et internationaux. Exit le rôle des CA et les élections démocratiques. Il en ira de même avec le recrutement des enseignants-chercheurs, effectué en dehors de tout cadre national. Le candidat d’« En Marche » entend bien supprimer le Conseil national des universités (CNU), une proposition qui mettra le feu à l’université et qui suscite déjà une polémique et des réactions indignées, aussi bien des organisations syndicales que de certains présidents d’université.

 

Concernant le financement des universités, même si Emmanuel Macron entend « sanctuariser » le budget de l’ESR, il ne prévoit d’allouer des moyens supplémentaires à certaines universités que sur la base d’une contractualisation. Seules en bénéficieront les grandes universités de recherche, accentuant ainsi la dérive vers une Université française à deux vitesses : les grands pôles d'excellence et les petites et moyennes universités, transformées en collèges universitaires de premier cycle. Nous ne sommes donc pas étonné que Macron valorise les financements par appels à projets, au détriment des crédits pérennes. Un choix politique en totale continuité avec les réformes de Pécresse-Sarkozy  et Fioraso-Hollande, et bien sûr en totale cohérence avec les orientations européennes en matière de financement de la recherche. La libéralisation des offres de formation est également conçue comme un levier fort de l’autonomie des établissements. Sans que le programme ne l’explicite, nous comprenons que les cadres nationaux qui font la spécificité du service public de l’ESR seront considérablement affaiblis. Chose singulière pour un ancien Ministre de l’Economie, son programme n’est pas du tout chiffré.

 

Emmanuel Macron ou l'université entreprise

Fidèle à la ligne libérale et managériale des réformes de ces dernières années, le programme d’Emmanuel Macron décline l’excellence et l’innovation à tous les niveaux : « l’excellence en matière de formation, d’insertion professionnelle et de mobilité sociale, … l’excellence en matière de recherche fondamentale et d’innovation ». Cette rhétorique creuse de l’excellence et de l’innovation est aussi une caractéristique majeure des politiques destructrices de ces dernières années. Aucune « révolution » en ce domaine, sinon celle du néolibéralisme. Les modèles de l’ESR sont pour Macron « les pôles d’innovation comparable à la « Silicon Valley » ou la « Route 128 » aux Etats-Unis ». Il va même jusqu’à souhaiter « l’encouragement des chercheurs à l’entreprenariat ».L’université Macron est fortement orientée par une stratégie de professionnalisation et de soumission au marché de l’emploi et au secteur privé. Mettre encore davantage la recherche au service des entreprises du CAC 40, tel est l’objectif de Macron.

 

A noter que les propositions concernant la réussite étudiante sont indigentes : renforcement de l’offre de logements et plages horaires élargies pour l’ouverture des bibliothèques. Il est vrai que les étudiants bénéficieront de la possibilité d’évaluer les cours des enseignants-chercheurs et se verront attribuer des bourses au mérite, point commun avec les programmes de Le Pen et de Fillon. D'une manière plus générale, on observe des ressemblances frappantes entre les propositions pour l'ESR de Macron, Fillon et même Hamon. Une aggravation des politiques antérieures pour les deux premiers, une forte continuité pour le troisième. Alors que Mélenchon propose une rupture profonde avec les politiques néolibérales.

 

Le candidat du mouvement « En marche ! » poursuivra ainsi, en les aggravant, les logiques délétères des lois LRU et Fioraso. Mais son programme pour l’ESR ne relève pas seulement d’une conception néolibérale et entrepreneuriale de la recherche et de l’enseignement supérieur. L’université Macron est post-démocratique. Elle est « en marche » vers la « défonctionnarisation ».

 

Pascal Maillard

 

PS : Pour prolonger utilement cette analyse critique du programme de Macron sur l’ESR, on peut se reporter à l’étude très solide du Groupe Jean-Pierre Vernant. Je précise par ailleurs que mon billet constitue la reprise d’un article paru dans la revue Le Snesup qui a consacré un dossier à l’étude comparative des programmes pour l’ESR de 8 candidats à l’élection présidentielle. Le dossier peut être téléchargé en deux parties grâce à ce lien.

 

Source.

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15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 05:35

 

Le JDD a récemment publié un entretien entre David Revault d’Allonnes et le linguiste Damon Mayaffr sur le discours de Macron, les mots qu’il utilise, en concluant à la « vacuité idéologique » de l’ancien associé de la banque Rothschild.

 

Parmi ces mots, le verbe « porter » mis à toutes les sauces. Je ferai observer très modestement qu’en novembre 2016 je dénonçais déjà la dérive idéologique qui se cachait derrière un abus qui n'est pas spécifiquement macronien.

 

 

 

Comment définir le discours du candidat Macron?

 

C'est un discours assez enivrant, très dynamique dans sa forme, sans que l'on puisse faire apparaître de manière évidente un contenu ou des thèmes marqués. Sur le plan lexical, c'est vérifié par la statistique. Les mots caractéristiques sont très nets : il est question de "transformation", d'"innovation", de "réforme", voire carrément de "révolution". On retrouve aussi le mot "défi". Ces substantifs correspondent à un constat sur la société, mais surtout à un mouvement puisqu'il s'agit d'"innover" et de "réformer". Mais sans que l'on sache encore exactement en quoi consiste ce mouvement…

 

Est-ce à dire qu'il promet des lendemains qui chantent, mais sans préciser lesquels ?

 

Le mot de Macron le plus caractéristique, en statistique, c'est : "projet". Même si ce "projet" reste à définir! Pareil pour les verbes qu'il utilise. Il y a "construire", "porter" : "je porterai un projet", "nous porterons une innovation"… Il y a aussi "réussir" ou "transformer". Macron est dans la projection d'une innovation future et de réformes à venir plus que dans l'exposé programmatique d'un contenu. C'est pour cela qu'il y a ce ressenti sur le fait qu'"il n'a pas de programme". Quand bien même le programme a été présenté, il y a toujours ce soupçon. On se demande toujours ce qu'il veut faire…

 

Le macronisme lexical est donc d'abord une promesse d'avenir ?

 

Absolument. Il y a une cohérence rhétorique et linguistique. Ce "projet" qui est "en marche" donne une impression de mouvement face à l'immobilisme des grands partis et à l'impuissance de ceux qui ont gouverné. Macron a réussi à créer cette dynamique, et ses mots sont les agents lexicaux de cette réussite.


 

Les mots de Macron

Quels sont ses autres registres ?

 

Macron cultive "l'espoir", qui est un de ses mots favoris, et mieux encore le "rêve". C'est aussi un langage entrepreneurial, un vocabulaire de l'entreprise. C'est enfin un discours très pédagogique, voire didactique. Parmi les mots qu'il utilise le plus, on trouve "parce que" ou "cela veut dire". C'est là où il peut cliver : si on est militant ou convaincu, on trouvera cela charismatique. Si on l'est moins, on trouve cela scolaire, ou laborieux…

 

Le revers de la médaille n'est-il pas ce sentiment de vide programmatique, voire d'absence de contenu politique ?

 

Quand on écoute un meeting de Macron, on entend tous ces mots, mais au bout du compte il reste une impression de vacuité idéologique. Le seul point sur lequel il évoque du contenu, c'est la question de l'Europe. C'est d'ailleurs l'un des rares candidats qui embrasse la question européenne quand les autres l'évitent, la contournent ou la dénoncent.

 

Cela veut-il dire que son discours a moins de contenu politique que celui de ses concurrents ?

 

En tout cas, on constate l'absence des mots les plus chargés idéologiquement. Fillon parle de l'"ordre" et de la "famille" ; Hamon évoque le "sexisme", le "féminisme", les "discriminations" ; Mélenchon emploie les mots "humanité", "ouvrier" ou ressuscite la "vertu" ; et Le Pen, elle, utilise le mot "peuple" toutes les deux phrases, et bien sûr "islamiste" ou "mondialisme". Autant de substantifs qui ont une identité historico-politique et qui permettent d'identifier un candidat à une tradition politique. Je crois que Macron s'applique à ne pas utiliser précisément ces mots-là.

 

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14 avril 2017 5 14 /04 /avril /2017 05:37

 

 

Á plusieurs reprises, j’ai écrit, dans ce blog ou ailleurs, à quel point la pensée et les publications de Bernard Friot étaient indispensables à la compréhension des mécanismes socio-économiques de notre société. Sa réflexion sur les « réformes » des retraites en particulier est indispensable à qui veut démonter le discours de la classe dominante en la matière. Voir, par exemple, iciiciet ici

 

Je suis navré d’avoir à écrire cette note suite aux attaques de Friot contre Le Grand Soir. Je collabore à ce site éminemment politique depuis une petite dizaine d’années, comme auteur, puis comme administrateur. J’y ai publié plus de 600 articles et j’en ai mis en ligne 2 ou 3 000. C’est dire si je connais bien la maison.

 

Le Grand Soir est un site de la gauche de gauche, comme disait Bourdieu. Globalement, on peut dire qu’il est proche de Mélenchon, mais il n’a pas d’ennemis à gauche, étant posé que le parti socialiste – soutien, au même titre que les partis de droite, de la finance internationale et d’une Europe construite contre les peuples – n’est pas un parti de gauche. Deux des administrateurs du Grand Soir étant de fins observateurs de l’Amérique Latine, le site soutient tous les mouvements progressistes du continent. Le Grand Soir défend par ailleurs la cause palestinienne, il est hostile à l’Otan et à l’impérialisme étasunien.

 

A ce jour, le site a publié plus de 20 000 articles sous la plume de près de 2 000 contributeurs. La politique éditoriale des administrateurs est simple : seule la forme fait l’objet de corrections. Si le fond exprime des idées en contradiction avec la charte du Grand Soir (en termes politiques ou éthiques), les articles sont refusés. Ce qui arrive rarement. Sinon, ils sont acceptés, sans jamais être tronqués.

 

Pour des raisons que je ne connais pas et qui ne m’intéressent nullement, Friot est en bisbille avec une collaboratrice très dévouée du site qui nous propose régulièrement des articles traduits de l’anglais. Outre que ses traductions sont précises et élégantes, cette personne, que j’appellerai « D. » ne choisit que des articles qui vont dans le sens de nos luttes.

 

Á propos de cette « D. » et du Grand Soir, Friot a écrit récemment ceci:

 

« Les traductions sont commandées (ou fournies spontanément par D., je n'en sais rien) par des médias alternatifs francophones, en particulier Le Grand Soir et AlterInfo, pour ce que j'ai pu voir dans cette première recension exploratoire, qui diffusent la même vision complotiste du monde (souvent dans une version "de gauche" dans Le Grand Soir, dans une version plus à droite dans AlterInfo, dont le responsable, Zeynel Cekici, a été condamné en 2009 à quatre mois de prison avec sursis pour négationnisme) ».

 

Sociologue habituellement rigoureux, Friot procède ici par amalgame et effet de halo ou, plus prosaïquement effet de tache d’huile. Pour faire simple : je t’ai vu avec A, qui fréquente régulièrement B qu’on repère régulièrement dans les manifs nazies. Tu es donc contaminé par le nazisme.

 

Le Grand Soir n’a strictement rien à voir avec AlterInfo et avec son responsable condamné à quatre mois de prison pour négationnisme.

 

Friot postule dans la foulée que « ces médias, qui font office d’agence de presse alternative, servent de bases de données pour tout ce que la fachosphère compte de sites et des blogs, et là on quitte la vitrine «présentable » pour les lieux les plus puants ».

 

Ces élucubrations ne concernent pas Le Grand Soir qui a publié des centaines d’articles contre la fachosphère, Soral, la famille Le Pen (l’un des administrateurs du Grand Soir est l'auteur de Marine Le Pen amène le pire, préfacé par Paul Ariès). Le site fut l’un des premiers en France à expliquer que Robert Ménard était d’extrême droite. Ce, bien avant son élection à la mairie de Béziers.

 

Le 8 mars, un administrateur du Grand Soir a envoyé à Friot un courriel privé pour lui expliquer respectueusement mais fermement, qu’il se méprenait. Du haut de sa grandeur, Friot n’a pas répondu. Il n’hésite pas à « dialoguer » longuement avec le désormais très douteux Étienne Chouard mais n’a pas la courtoisie de  consacrer dix minutes de son temps précieux d’intellectuel supérieur à étudier honnêtement le site pour ce qu’il est.

 

Donc, pour ce qui concerne ce blog et pour ce qu'il en a à faire, adieu Friot !

Bernard Friot, l’amalgameur
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10 avril 2017 1 10 /04 /avril /2017 05:28

 

Dans les colonnes du journal suisse Le Temps, Gabriel Galice, Daniele Ganser et Hans von Sponeck estiment que « Ce n’est pas la Russie qui menace l’Europe, mais les Etats-Unis et ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) qui déstabilisent le monde. Après l’illégale guerre d’Irak, l’extension du nombre de pays membres de l’OTAN et l’expansion tous azimuts de son aire d’action, le renversement du régime de Kadhafi en Libye, puis ce que nous considérons comme un coup d’Etat en Ukraine organisé et soutenu par les Etats-Unis, auront été les lignes rouges déclenchant les ripostes russe et chinoise qui avaient déjà constitué l’Organisation de Coopération de Shanghai après le premier élargissement de l’OTAN. » Et les pays neutres, demandent les auteurs ? « La Suède rétablit la conscription. L’Etat-major suédois manœuvrait naguère de concert avec l’OTAN et les Etats-Unis, ce à l’insu du gouvernement d’Olof Palme qui préconisait la détente avec Moscou… et qui en mourut assassiné. »

 

 

Pour Politis, l’évasion fiscale constitue un casse permanent : « Un an après les révélations d’un consortium de médias, les banques et les multinationales font toujours échapper des centaines de milliards d’euros des États où elles sont imposables.

 

Le dernier rapport d’Oxfam laisse pantois. L’ONG britannique révélait lundi dernier que les vingt plus importantes banques européennes généraient 26 % de leurs profits dans des paradis fiscaux. Grâce à des montages financiers et des sociétés écrans, elles déplacent une partie de leur chiffre d’affaires dans les îles Caïmans, aux Bahamas, au Luxembourg, etc., où l’imposition est très faible, voire nulle. En 2015, les sommes échappant au fisc des pays où ces banques sont réellement actives totalisaient 25 milliards d’euros. Leurs filiales des paradis fiscaux sont deux fois plus rentables qu’ailleurs, et avec des effectifs salariés réduits. Oxfam décerne le pompon à la Barclays : au Luxembourg, son bureau affiche 13 millions d’euros de bénéfices avec un seul employé. Certaines filiales des vingt banques européennes sont même dépourvues d’employés et cumulaient cependant 628 millions d’euros de profits en 2015. La BNP Paribas occupe le premier rang du palmarès : aux îles Caïmans, sa coquille vide génère 134 millions de bénéfices. La Société générale n’est pas en reste, qui dégage 22 % de ses profits dans les paradis fiscaux, où ne sont employés que 4 % de ses effectifs. En Irlande, ses bénéfices y sont quatre fois supérieurs au chiffre d’affaires déclaré !

 

 

Dans Res Publica, Bernard Tepper nous recommande chaudement d’acheter, ou de racheter dans sa nouvelle édition, le Dictionnaire amoureux de la laïcité d’Henri Pena-Ruiz : « Rappelons, comme cela se voit à la lecture du Dictionnaire (à l’entrée Karl Marx par exemple), qu’Henri Pena-Ruiz est l’intellectuel contemporain qui lie le combat laïque et le combat social, contrairement à la gauche de la gauche décomposée et à d’autres intellectuels pour qui le combat laïque est indépendant des autres combats. Nous savons pourtant que les avancées laïques n’ont eu lieu que lors des avancées sociales et politiques et que, symétriquement, les reculs laïques ont eu lieu lors des périodes régressives du capitalisme, comme lors de l’actuelle période néolibérale. »

 

 

Le site Mirador, spécialisé dans l’étude des multinationales, brosse un portrait complet de Bayer, ex IG Farben. J’en extrais ceci : « [Dans les années trente], IG Farben constitue une aubaine pour la quête autarcique allemande. Sous l’occupation, un bloc économique couvrant une zone allant de Bordeaux à Santa Sofia (Italie) est mis en place et IG Farben tentera d’en occuper le leadership avec succès. La firme contrôle progressivement la moitié de l’industrie des colorants français, prenant ainsi sa revanche sur le diktat de Versailles. En 1942 le cartel tente la création d’une Union européenne du Caoutchouc avec des industriels français et italiens. Ce cartel servira à rationaliser les besoins de production et renforcer les positions allemandes. La firme met au point le Zyklon B, initialement un pesticide, qui sera utilisé dans les chambres à gaz. Les prisonniers des camps de concentration participeront également à l’effort de guerre : le cartel emploie 83 000 travailleurs forcés en 1944.

 

Pour le site de Leverkusen la guerre s’arrête le 14 avril 1945, avec l’arrivée des troupes américaines avant que l’armée britannique n’occupe la zone. »

 

Revue de Presse (201)
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6 avril 2017 4 06 /04 /avril /2017 05:35

Question de Serge Halimi : « Et cette fois encore, le piège du vote utile ? »

 

Le premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril, opposera onze candidats aux opinions très diverses. Ce pluralisme a été en partie éclipsé par les affaires judiciaires et par la place que les médias ont consacrée au bal incessant des sondages. Néanmoins, la perception de la nature profondément antidémocratique des institutions françaises et européennes gagne les esprits. Mais la traduction en termes électoraux de cette conscience nouvelle risque d’être dévoyée par le piège d’un « vote utile » qui choisirait comme opposant à l’extrême droite un adorateur de la mondialisation.

 

 

L’assurance-maladie universelle en questions (Martine Bulard) : « Parmi les plus performants du monde, le système français de santé n’arrive pourtant plus à compenser les inégalités. La Sécurité sociale a vu son rôle marginalisé au profit des complémentaires, dont les coûts de gestion et de publicité explosent. Et si on en revenait au « tout-Sécu » ? »

 

 

Jean Marcou estime que le président Erdoğan signe la fin du « modèle turc » : « Entre deux polémiques avec les dirigeants européens, le président turc Recep Tayyip Erdoğan, qui cherche à renforcer son pouvoir sur le plan intérieur, se rapproche de l’Arabie saoudite et de la Russie. Ce recentrage témoigne de la situation délicate de la Turquie dans son environnement régional. Le temps où elle apparaissait comme l’un des grands bénéficiaires des « printemps arabes » semble révolu. »

 

 

Il évoque aussi « La quête obsessionnelle d’un pouvoir fort » : « Élaborée à la suite du coup d’État militaire de 1980, la Constitution de 1982 a toujours été contestée en Turquie, l’armée s’y étant octroyé le rôle de véritable régulateur du système. Mais cette remise en question, qu’illustrent les nombreuses révisions ou les projets de nouvelle Constitution, a changé de nature depuis la montée en puissance du parti islamo-conservateur de M. Recep Tayyip Erdoğan, le Parti de la justice et du développement (AKP). »

 

 

Heureusement, peut-être, La Constitution des Etats-Unis joue contre Donald Trump : (Anne Deysine) « Immigration, droits des femmes : depuis sa prise de fonctions, M. Donald Trump affronte une résistance tous azimuts, même si sa base électorale lui demeure fidèle. Certains contestataires ont choisi d’utiliser les possibilités offertes par la Constitution américaine, conçue par les Pères fondateurs dans l’objectif d’empêcher que le président puisse bouleverser l’ordre social existant. »

 

 

Assistons-nous à « La fin des partis politiques » ? (Allan Popelard ) : « Conçues par les proches du général de Gaulle pour mettre à bas le régime des partis, que celui-ci jugeait responsable d’avoir conduit la France à l’abîme en 1940, les institutions de la Ve République ont produit la « scène de contradiction sur un théâtre d’impuissance » qu’il avait dénoncée. Mais, loin de résulter du jeu des appareils, la décomposition du champ politique semble aujourd’hui plutôt due à un affaiblissement des partis sous l’effet du présidentialisme. »

 

« Nous ne sommes pas un protectorat américain », affirment les Mexicains (Andrés Manuel López Obrador) : « Les propos injurieux de M. Donald Trump à l’égard du Mexique ont accéléré la campagne présidentielle dans ce pays. Le scrutin n’aura lieu qu’en juillet 2018, mais un candidat se détache déjà : M. Andrés Manuel López Obrador, qui incarne les espoirs de la gauche. »

 

 

James M. Cypher estime que « Le piège de la dépendance se referme sur le Mexique » : « Les États-Unis n’ont pas déclaré la guerre au Mexique ; ils souhaitent simplement renégocier l’accord commercial qui les lie à leur voisin. Le projet a néanmoins plongé Mexico dans l’effroi. Depuis le début des années 1980, le pays a fait le choix d’arrimer son économie à celle des États-Unis. Un virage à 180 degrés au nord du Rio Bravo pouvait-il manquer de créer des remous au sud ? »

 

 

Dans les démocraties occidentales, les dirigeants font de plus en plus face à « Ce monstre anonyme, l’homme de la rue » (Angela Nagle) : « Alors que le populisme de droite qu’incarne M. Donald Trump a pris le pouvoir aux États-Unis, une vague de mépris des classes populaires, qui auraient mal voté, monte chez les démocrates. Des militants démoralisés par leur débâcle à l’élection présidentielle de 2016 pansent leurs plaies en se berçant de l’illusion de leur supériorité. Sans toujours le savoir, ils ravivent ainsi une vieille idée. »

 

 

Les Français d’origine chinoise s’affirment en tant que communauté (Zhang Zhulin ) : « Longtemps restés discrets, les Chinois de France ont fait irruption dans le paysage en organisant une puissante manifestation en septembre 2016 : ils réclamaient plus de protection à la suite de l’agression mortelle d’un des leurs. Une unité qui n’allait pas de soi. À la différence de ses aînés, la deuxième génération veut combattre les préjugés dont elle est victime. »

 

 

Jordan Pouille évoque les oubliés chinois de la Grande Guerre : « Le 17 février 1917, près de Malte, un sous-marin allemand torpillait le paquebot français « Athos », faisant 754 morts, majoritairement des Chinois. Ces hommes devaient rejoindre un contingent de 140 000 travailleurs de leur pays. Une main-d’œuvre à l’histoire largement méconnue. »

 

 

Maxime Audinet explique pourquoi la voix de Moscou trouble le concert de l’information internationale : « Accusée d’être un instrument dans les mains du Kremlin, RT a repris les codes, et les défauts, des chaînes d’information en continu, nombreuses à se faire concurrence dans une arène désormais mondiale. La forte progression de son audience aux États-Unis ou en Europe tient à une ligne éditoriale ouvertement critique à l’égard des politiques occidentales, qu’elle décline en fonction des régions. »

 

 

Benoît Bréville explique pourquoi la gauche est embarrassée par l’immigration : « La stratégie conservatrice visant à opposer les plus démunis entre eux est parvenue à faire de l’immigration une question décisive pour nombre de Français. Aubaine pour la droite, cette situation impose à la gauche d’évoluer sur un terrain miné… et la divise. »

 

 

Le Monde Diplomatique (105)

Selon Philippe Leymarie, la canonnière est demeurée une passion française : « Le président Hollande aura envoyé les troupes sur de nombreux terrains difficiles. Est-ce vraiment leur vocation de se substituer si souvent aux diplomates ? Celui qui lui succédera devra mesurer le coût de ces ingérences, tant en matière de dépenses militaires que pour l’image de la France. »

 

 

La culture occupe une place plus que modeste dans la campagne pour la présidentielle (Evelyne Pieiller) : « Figure obligée des programmes électoraux, les projets relatifs à la culture reflètent les dispositions idéologiques des partis. Certains y voient un terreau identitaire, d’autres un bagage éducatif qu’il s’agirait de distribuer à chacun. Son rôle moteur dans la transformation sociale semble toutefois oublié. »

 

 

Un article inattendu de Nicolas Escach sur les déserts danois : « La spécialisation des économies nationales entraîne un déclin de nombreux territoires périphériques. Au Danemark comme chez ses voisins. Mais les menaces pesant sur la cohésion sociale ont conduit à une riposte contre la concentration du pouvoir dans les grands centres urbains et à une relance de la démocratie locale favorisant les coopérations novatrices. »

 

 

En Afrique, les entreprises françaises sont défiées dans leur pré carré (Olivier Piot ) : « Après des décennies d’expansionnisme tranquille, soutenu par le gouvernement français, les entreprises hexagonales doivent affronter la concurrence chinoise, indienne ou turque sur le continent noir. Si elles se risquent désormais hors de l’ancien pré carré colonial, en ont-elles pour autant terminé avec la connivence qui les liait aux régimes autoritaires « amis de la France » ? »

 

 

Sylvie Aprile analyse les origines du présidentialisme : « Fondé sur l’élection directe du chef de l’État, le régime présidentiel français découle d’une révision constitutionnelle adoptée par référendum le 28 octobre 1962. De tradition bonapartiste, le général de Gaulle choisit de revenir à un mode de désignation qui, dès sa naissance en 1848, avait posé le problème du respect de la souveraineté populaire par le pouvoir exécutif. »

 

 

« Le style n'est que l'ordre et le mouvement qu'on met dans ses pensées », disait Buffon. Dans l’édition, le style devient une affaire mystérieuse (Sophie Divry) : « Trouver son style » constitue pour l’écrivain à la fois une injonction, un objectif et une morale. Le mot de Buffon datant de 1753 a fait florès : « Le style est l’homme même. » Un écrivain qui veut jouer dans la cour des grands cherche à mettre au point un style bien à lui, pour être à la fois identifié et distingué. Le summum du chic est d’être reconnaissable en quelques lignes. L’écrivain qui n’y parvient pas contracte un complexe : serait-il médiocre, dilettante ou schizophrène ? »

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 05:26

Une équipe de La France insoumise, dirigée par Bernard Cassen, vient de proposer un livret sur la francophonie : « Passer à la francophonie politique ».

 

Je propose ici la première partie du livret qui établit l’état des lieux.

 

 

Cette oligarchie qui parle le dollar

 

Dans son ouvrage Combats pour le français, Claude Hagège, professeur au Collège de France, cite l’écrivain britannique T. B. Macaulay qui, en 1835, assignait à la colonisation de l’Inde la mission de former « une classe d’individus indiens de sang et de couleur, mais anglais par leurs goûts, leurs opinions, leurs valeurs et leur intellect ».

 

 

Un peu moins de deux siècles plus tard, l’entreprise de colonisation des esprits des « élites » est devenue planétaire. Elle sert cependant moins les intérêts politiques du Royaume-Uni que ceux des États-Unis en tant que promoteurs et premiers bénéficiaires de la mondialisation néolibérale. Mais elle a toujours comme principal vecteur la diffusion de l’anglais, ou plus exactement de l’angloaméricain. Claude Hagège montre bien la « solidarité naturelle » qui, depuis l’économiste écossais Adam Smith (1723-1790) et son collègue britannique David Ricardo (1772-1823), «unit l’idéologie libre-échangiste et la langue anglaise ». Ces « assises libérales communes » sont confortées par les actions volontaristes de la nébuleuse des décideurs politiques et économiques anglo-saxons qui, eux, ont parfaitement compris les avantages – en premier lieu le formatage des esprits sur leur « modèle » – et la rente financière qu’ils retirent de l’imposition d’une langue unique mondiale, la leur, qui joue le même rôle que celui du billet vert comme monnaie de réserve dans le système financier international.

 

 

En France, les situations quotidiennes où le libéralisme impose l’anglais sont nombreuses : industrie du divertissement, publicités, documents de travail dans les grandes entreprises, ou encore pratique de naming de produits, etc.

 

 

Une langue est plus qu’un simple code pour l’échange d’informations : elle constitue le creuset même de l’identité de chacun. Nombreuses sont même les personnes qui en maîtrisent plusieurs. On ne voit pas et on ne pense pas le monde, pas plus que l’on ne crée ou n’invente de manière identique à travers le prisme du norvégien et à travers celui du quechua ou du chinois. Ce qui est vrai des individus l’est aussi des communautés et des nations. Pour le grand historien Fernand Braudel, « la France, c’est la langue française ». Tout comme, pour Umberto Eco,

« l’Italie c’est avant tout une langue ». Pourtant, en France, les « élites » ont tôt fait de qualifier de « nationalisme » l’attachement des peuples à leur langue, alors que c’est parfois tout ce qui leur reste pour « faire société » et s’inscrire dans une histoire partagée.

 

 

Passer à la francophonie politique

Un exemple affligeant entre mille de la démission de ces « élites » est le choix d’un slogan en anglais (Made for sharing), projeté sur la Tour Eiffel, pour le dossier de candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024 et cela dans la patrie de Pierre de Coubertin, initiateur des Jeux olympiques modernes dont le français est la langue officielle ! Pire encore, en choisissant de basculer leur documentation interne à l’anglais des entreprises s’affranchissent de la loi Toubon, qui stipule pourtant que « le français est la langue du travail et des échanges ». C’est même le cas dans des entreprises dans le conseil d’administration desquelles des représentants de l’État siègent. C’est une souffrance au travail supplémentaire pour des francophones d’être contraints de travailler dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas aussi bien que leur langue maternelle. L’indignité va jusqu’à mener des réunions en anglais en France, dans des firmes françaises, très souvent entre des salariés qui sont tous francophones ou français.

 

 

Les instances européennes cherchent à casser les jugements contre les délinquants linguistiques condamnés en France au titre de la loi Toubon et qui allèguent au niveau européen la « concurrence libre et non faussée ». Mais outre-Atlantique la solidarité anglophone est un puissant ciment politique. Ainsi, ce n’est certainement pas un hasard si le réseau d’espionnage de la National Security Agency (NSA), employant plusieurs dizaines de milliers d’agents et doté de puissants moyens de communication dématérialisé comme Internet ou par satellites, a pour seuls partenaires à part entière des pays anglo-saxons – l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni – pour lesquels les États-Unis sont une seconde patrie. Nous aussi faisons de la francophonie un grand espace géopolitique !

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3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 05:35

200ème revue de presse. Maxime, on sabre le champagne !

 

Dans Le Monde, Olivier Roy revient sur le profil des terroristes islamistes :

 

« Il est constant sur ces vingt années : pour la plupart de seconde génération, redevenus religieux après un passé profane voire, pour moitié d’entre eux, délinquant, ils sont membres d’un petit groupe de copains et de frangins, avec quelques convertis en arrière-plan (les frères Clain). Chaque groupe avait un lien direct avec le djihad global (Al-Qaida puis Daech).

 

Depuis le Bataclan, les attentats commis en Europe répondent à un modèle assez différent et leurs auteurs sont plus disparates. Ces attentats (Magnanville, Saint-Etienne-du-Rouvray, Nice, le marché de Noël de Berlin et, dernièrement, Londres) portent le signe d’un grand amateurisme. Il s’agit d’individus plutôt instables, peu structurés, voire marginaux, au point que la police a du mal à remonter la filière qui les lierait à Daech, même s’ils se revendiquent de l’Etat islamique et que l’organisation s’attribue le crime. Pas besoin de faire de grandes analyses géostratégiques ou sociétales pour expliquer les cibles : Daech fait feu de tout bois et frappe l’Allemagne alors que celle-ci n’est pas engagée dans la coalition contre l’Etat islamique. »

 

 

Son équipe le jure, main sur le cœur : Trump se rend dans ses établissements parce qu'il s'y sent bien, parce qu'il y est accueilli chaleureusement et avec bienveillance, parce qu'il aime particulièrement les steaks bien faits, avec le ketchup bien fait, servis dans les restaurants de ses hôtels. Point barre. Pourquoi lui interdire d'aller chez lui ? Interrogé par le New York Times, Robert Weissman, président de l'ONG Public Citizen, estime : « Il est normal pour un président de sortir et de se rendre dans des petites entreprises à travers le pays qui peut servir de petit coup de pouce promotionnel. Mais Donald Trump passe beaucoup de son temps de repos à faire de la publicité pour son business en marchant. C'est un écart majeur par rapport aux normes traditionnelles. »

 

Cette promo gratuite fonctionne-t-elle ? Lors d'une conférence de presse pour promouvoir un tournoi de golf, le fils de Donald Trump, Eric, qui gère les 16 terrains de golf de la Trump Organization, avait annoncé, tout fier : « Les planètes sont toutes alignées. Notre marque n'a jamais été aussi 'brûlante'. »

 

Au Huffington Post, Richard Painter, ancien avocat en éthique de la Maison-Blanche sous l'administration du président George W. Bush, juge, sévère : « Il ne devrait pas utiliser sa position officielle pour promouvoir ses affaires. Cela ne fait pas de lui un bon homme d'affaires. Cela fait de lui un mauvais président. »

 

 

Selon François Lenglet (sur RTL), que l’on citera exceptionnellement, et qui cite une étude du prix Nobel d’économie britannique Angus Deaton, la mortalité chez les Étasuniens blancs d’âge moyen, qui était en déclin depuis 1978, a recommencé à augmenter depuis quinze ans en raison des abus d’alcool, de drogue et des suicides, surtout chez les populations défavorisées. En 1999, la mortalité des Blancs non hispaniques était inférieure de 30% à celle des Noirs. Aujourd’hui, elle lui est supérieure de 30%. Les causes en sont l’alcool, l’usage massif d’antidépresseurs, le chômage, la désintégration des familles, le suicide.

 

La classe moyenne blanche aux Etats-Unis, qui a pour partie voté Trump, vit une véritable descente aux enfers.

 

 

Sur son blog, Jean-Emmanuel Ducoing pose un question que Fillon, Macron et Hamon posent assez rarement : « Où sont les usines ? En huit ans, plus de 600 usines ont disparu du paysage national, sachant que cette statistique morbide est un résultat net entre ouvertures et fermetures. Pas d’industries sans services publics et pas de services publics sans industries: certains n’y verront qu’un slogan arraché à des cerveaux archaïques ; d’autres, comme nous l’avons lu récemment sous la plume d’un chroniqueur d’un quotidien du soir, une forme de « populisme industriel »… De l’insulte à la connerie, le libéralisme conduit à tout. Et même au déni de réalité.

Revue de Presse (200)

PS : Le Maxime interpellé est, bien sûr, Maxime Vivas. Il anime l'originale et enrichissante émission “Excusez-moi de vous interrompre” sur les ondes de Radio Mon Païs. J'y assure la revue de presse.

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30 mars 2017 4 30 /03 /mars /2017 08:00

J’ai reçu récemment un communiqué de l’AFRAV (Association Francophonie Avenir) à propos d’une décision aussi stupéfiante que scandaleuse prise par le Tribunal de Grande Instance de Metz.

 

On pouvait penser jusqu’à présent que notre magistrature n’était pas colonisée dans sa tête, on se trompait.

 

L’AFRAV avait saisi le TGI à propos de la dénomination anglaise (en fait globish) de l’aéroport de Metz : « Lorraine Airport » (l’appellation originale « Aéroport de Metz-Nancy-Lorraine » est d’un plouc !). Les responsables de cet aéroport n’ont pas pu aller jusqu’au bout de leur logique de colonisés car le mot « Lorraine » vient de l’allemand « Lotharingen » qui vient lui-même du latin Lotharius. Le TGI a condamné l’AFRAV à verser à l’établissement public Aéroport-Metz-Nancy-Lorraine (EPMNL) 1 500 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile.

 

L’aéroport viole la loi Toubon, sûrement votée sous le règne de Lothaire II.

 

Ce qui est vraiment retors dans cette histoire, c’est que le magistrat s’est arrangé pour ne pas juger l’affaire, déclarant que l’AFRAV ne pouvait pas ester en justice, alors qu'elle a pourtant gagné un procès en 2015 devant le Tribunal administratif de Nîmes. Le maire de Nîmes avait refusé de mettre en conformité les panneaux signalétiques de la commune avec la loi du 4 août 1994 (Loi Toubon) relative à l’utilisation de la langue française.

 

Non seulement l’AFRAV n’a pas pu ester en justice mais il semble bien que le juge ait voulu lui faire rendre gorge en la condamnant à 1 500 euros d’amende.

 

L’article 700 de la loi sur les frais et dépens stipule : « Le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à ces condamnations. » Dans son ordonnance, le juge écrit que : « Aucune considération d'équité ne justifie par ailleurs qu'elle [L'Afrav] soit déchargée de l'indemnité que l'article 700 du code de procédure civile met à la charge de la partie qui succombe et qui sera fixée à la somme de 1500 euros ».

 

L’AFRAV compte une soixantaine d’adhérents et son budget annuel ne dépense pas 2 000 euros. Elle ne bénéficie d’aucune subvention publique. Á titre de comparaison, le changement de signalétique de l’aéroport (pardon : de l’airoport) a coûté 90 000 euros).

Á Metz, la Justice française parle anglais
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28 mars 2017 2 28 /03 /mars /2017 05:26

 

Quand j’étais jeune (qui a dit « et beau » ?), on disait « De Gaulle ». Quand on était un de ses chauds partisans, on disait « le général De Gaulle ». C’est ainsi que lui-même se nommait parfois à la troisième personne. Sur sa tombe, que partagent sa femme Yvonne et sa fille Anne, le chef de la France libre a fait inscrire « CHARLES DE GAULLE ».

 

Les gens de ma génération, qui n’ont pas connu la guerre, n’éprouvaient aucune révérence ou fascination particulière pour cet homme. Je me souviens d’une chanson qu’on entonnait dans les cours d’école à la fin des années cinquante en se tapant sur les cuisses (sur l'aire de "Et voilà l'général qui passe") :

 

Et voilà l’général De Gaulle

Tout poilu

Tout tordu

La médaille au trou du cul

 

Hé oui !

 

Quand on était, comme moi, issu d’une famille de gauche, on lui était évidemment reconnaissant d’avoir – après quelques palinodies – mis un terme à la guerre d’Algérie et accordé l’indépendance à ce pays qui l’avait payée bien cher. On l’admirait pour savoir tenir tête aux États-Unis et à l’URSS. On sentait bien qu’il avait raison de refuser au Royaume-Uni l’entrée dans un Marché commun qu’il souhaitait pulvériser de l’intérieur pour en faire une zone de libre échange à sa main. Mais De Gaulle, c’était aussi la France catholique (De Gaulle, président de la République, assistait à des messes es qualité), le choix, sans précédent au XXe siècle, d’un Premier ministre fondé de pouvoir de la banque Rothschild qui saurait – avec toute la brutalité que l’on rencontre parfois chez les esprits les plus fins – faire rendre gorge aux travailleurs, les mineurs de charbon en particulier.

 

Bref, c'était De Gaulle.

 

Aujourd’hui, les mânes du général sont régulièrement convoquées par des gens authentiquement de gauche. Cela signifie tout simplement que le curseur politique s’est durablement déporté vers la droite. Car ce que les jeunes de gauche apprécient  aujourd’hui en De Gaulle, c’est qu’il a sorti la France de l’Otan, qu’il ne s’est pas focalisé sur « l’Europe, l’Europe ! » de Robert Schuman et Jean Monnet, de droite comme lui mais autrement, et qu’il a su opposer aux capitalistes et banquiers de son cher Pompidou un État fort et régulateur.

 

Voilà où nous en sommes : les gens de gauche aujourd’hui en sont malheureusement réduits, pour sauver les meubles, pour contenir les digues que veulent faire sauter les Fillonistes et les Solfériniens, à faire appel à un général catholique légitimiste, nourri par la pensée de Barrès, et à inscrire une partie de son discours dans le marbre.

 

Et ce De Gaulle, ils le nomment, ils l’écrivent « Charles de Gaulle ». Nous les vieux n’utilisions jamais son prénom, sauf pour le moquer : « Le Grand Charles », «Charlot ». Et puis il y a cette erreur sur ce que les djeuns d’aujourd’hui pensent être une particule de noblesse. Les De Gaulle n’ont aucun titre de noblesse. « De Gaulle» vient du flamand « De Walle », qui signifie, vraisemblablement, l’étranger, celui qui n’appartient pas au peuple germanique, tout comme «Wealas », mot du Vieil-Anglais qui a donné « Wales », le Pays de Galles. Mais « Gaulle » n’est pas de la même famille que le mot « Gaule » qui servait à désigner les Celtes qui avaient colonisé ce qui est aujourd’hui le nord de l’Italie. Chez les nobles (en République, il n’y a pas de nobles mais c’est un autre débat), la particule ne prend pas de majuscule : « Philippe Leclerc de Hautecloque », « Dominique François Marie Galouzeau de Villepin », « Philippe Marie Jean Joseph Le Jolis de Villiers de Saintignon ». Lorsque l’on veut faire court, on omet la particule : « Villepin », «Villiers » (mais on a toujours dit « Giscard » et non « Estaing »). Mais certainement pas « Gaulle ».

 

Passionnant que tout cela !

 

 

Nommer De Gaulle
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