Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 décembre 2017 6 23 /12 /décembre /2017 06:12

 

Ci-dessous un article de Régis Ravat concernant une décision de justice historique. Gageons que les universitaires vendus au globish, au dollar et à la recherche zunienne respecteront scrupuleusement cette décision.

Enfin une bonne nouvelle pour la langue française !

 

L'emploi d'une marque avec des termes anglais 

est interdit aux établissements publics et

personnes privées chargées d'un service public

 

 

Une décision de justice qui fera date, du moins si le jugement est confirmé en appel, au cas où l'Université Paris Sciences Lettres1 déciderait de faire appel.

 

C'est une application de la loi Toubon, particulièrement spectaculaire et aux conséquences significatives.

 

Motif de la décision du 7 septembre 2017 :

 

Annulation pour méconnaissance de l'article 14 de la loi du 4 août 1994. Injonction de mettre le logo de l'université de recherche PSL Research University en conformité avec les dispositions de la loi du 4 août 1994 au plus tard à la rentrée universitaire 2018­-2019.

 

En voici le dispositif :

 

Article 1er : La décision implicite de rejet opposée par l'université de recherche Paris Sciences et Lettres à la demande de l'association Francophonie Avenir tendant au retrait de la mention anglaise du logotype de l'université est annulée.

 

Article 2 : Il est enjoint à l'université de recherche Paris Sciences et Lettres de procéder au retrait de la mention " Research University " de son logotype sur l'ensemble des supports sur lesquels il figure, d'ici le 15 septembre 2018.

 

Article 3 : L'université de recherche Paris Sciences et Lettres versera à l'association Francophonie Avenir la somme de 50 euros au titre de l'article L. 761­1 du code de justice administrative.

 

Article 4 : Les conclusions de l'université de recherche Paris Sciences et Lettres au titre de l'article L. 761­1 du code de justice administrative sont rejetées.

 

Article 5 : Le présent jugement sera notifié à l'association Francophonie Avenir et à l'université de recherche Paris Sciences et Lettres

 

1 - L'Université Paris Sciences et Lettres est constituée des Etablissements suivants : l'École normale supérieure, de l'Institut Curie, de l'École des Arts décoratifs, de l'École des mines, de l'Université Dauphine, de l'Observatoire de Paris, de l'ESPCI, du Collège de France. Pour en savoir plus sur l'usage du logo PSL Research University Paris.

 

2 - Voici le texte de l'article 14 de la loi du 4 août 1994 : I. L’emploi d’une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d’une expression ou d’un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu’il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions règlementaires relatives à l’enrichissement de la langue française.

 

Cette interdiction s’applique aux personnes morales de droit privé chargées d’une mission de service public, dans l’exécution de celle-ci.

 

 

Commentaire :

 

   PSL n'a pas fait appel, le jugement est donc confirmé et vaut jurisprudence. Régis Ravat

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 16:01
Qui est ce type accorte ?
Partager cet article
Repost0
21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 06:33

Autres questions idiotes : fallait-il que Blanche-neige fût blanche ? La peur peut-elle être bleue ? Une colère peut-elle être noire ?

 

Figurez-vous que le 18 décembre 2017, pour la première fois depuis quatre ans, il a vraiment neigé à Lyon et que, comme la neige avait posé son grand manteau, la ville était toute blanche. Je vous passe l’impéritie normale, désormais habituelle, des pouvoirs publics, incapables de réagir à cette neige prévue 36 heures avant “ l'événement neigeux ” (comme on dit à Météo France), ce qui laissa sur le carreau (blanc ?) des automobilistes, mais aussi des piétons qui ne purent se déplacer pendant une matinée. Fichtre ! 5 centimètres, 10 centimètres à tout casser, c'était l'Alaska.

 

Le politiquement correct étant de droite quand il n’est pas d’extrême droite, la question n’est pas de savoir si cinq centimètres de neige peuvent désorganiser la vie dans la deuxième agglomération de France mais si la neige est bel et bien blanche.

 

Est-il raciste de dire que la neige est blanche ?

 

La grande université de Londres (University College), dans l'hôpital de laquelle mourut mon cher Orwell qui aurait certainement été horrifié par ce qui suit, a répondu à la question en se couchant devant quelques excités qui, au fond d’eux-mêmes, j’en suis sûr, regrettent de ne pas être blancs. Alors que la neige était en passe de tomber sur Londres, les autorités universitaires firent savoir par écrit aux étudiants que l’établissement demeurerait ouvert quoi qu’il advienne : « Vous rêvez d’un campus blanc ? Nous ne pouvons pas garantir la neige mais nous allons essayer ».

 

Est-il raciste de dire que la neige est blanche ?

 

Ce qui était à peine un jokons provoqua fureur, tourment et indignation. Un étudiant écrivit : « Vous savez qui rêvait de campus blancs ? Hitler, tout simplement ». Une analyse particulièrement crétine puisque dans l'entre-deux guerres en Allemagne – Hitler ou pas – la population estudiantine était blanche à 99,9%. Un autre étudiant exigea la rétractation immédiate de ces propos, des excuses, affirmant que les autorités ne pouvaient pas avoir conscience des souffrances endurées par les peuples de couleur.

 

L’Université de Londres obtempéra en s’excusant platement, regrettant le choix « malheureux » des mots utilisés. Elle expliqua avoir fait allusion à la chanson ayant connu le plus grand succès au XXe siècle – “ Noël blanc ” (White Christmas) – écrite, ô horreur, par un juif blanc d’origine russe dont la famille avait été victime de pogromes, et créée par un protestant blanc anglo-saxon. La chanson serait reprise par des centaines de chanteurs de par le monde, d'Ella Fitzgerald à Gérard Lenormand en passant par Ringo Starr et Dalida. Je doute que ces talents aient affirmé avec White Christmas un sentiment de supériorité sur un peuple qui a beaucoup souffert. 

 

 

Est-il raciste de dire que la neige est blanche ?

 

Quand des excités de couleur – appartenant à la frange privilégiée des damnés de la terre – se trompent de combat et quand des représentants des pouvoirs publics répondent à leur niveau, nous sommes dans une problématique de droite car l’ordre établi est conforté. On discute de fariboles pour ne pas évoquer, par exemple, la fin d’une université réellement démocratique, outre-Manche comme presque partout ailleurs dans le monde. En outre, gageons que, très bientôt, le doux mot de “ Christmas ” (dont la plupart des Britanniques ont oublié qu'il signifie tout bêtement “ la messe du Christ ”) sera interdit dans les publications officielles de l'Université de Londres.

 

 

PS : un footballeur de l’équipe de France s’est récemment grimé en Noir. Il s’est fait, comme disent les Britanniques ou les Zuniens, une “ black face ”. Réaction scandalisée des médias et des réseaux sociaux, alors qu'il s'agissait d'un acte d'admiration anti-raciste. Louis de Funès serait lynché s’il tentait de nouveau ceci :

 

Est-il raciste de dire que la neige est blanche ?

 

Plus politiquement correct que moi, tu meurs ! Je vous offre donc une version de “ White Christmas ” par un chanteur blanc … mais aveugle :

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2017 4 14 /12 /décembre /2017 06:44

 

 

Quand on est colonisé dans sa tête par les Yankees, quand on baigne dans l’idéologie du capitalisme financier et qu’on en est un de ses agents les plus prestigieux, on ne s’exprime pas en français, on jaspine le jars globish. Donc pas de comité scientifique consultatif pour l’Université de Lyon mais un Scientific Advisory Board, international, cela va de soi.

 

Cet effacement du français par le globish n’est pas qu’une question de vocabulaire. Il implique des pratiques très nouvelles. Ce SAB comporte 15 personnalités, dont huit extérieures. Ces dernières grassement payées. Préside le SAB Sybille Reichert, de l’Université Erlangen-Nürnberg. Diplômée de Yale (forcément !), elle a exercé à l’Université de Zurich puis a été élue présidente de l’Université de Nuremberg. Entre temps, elle avait monté sa propre société de consultants (Reichert Consulting for Higher Education). Elle est devenue une pro de la consultation en Europe et promeut, entre deux avions, l’idéal d’une université globalisée, rentable, avec des contrats précaires pour les personnels et des étudiants endettés.

 

Le président de l’Université de Lyon, le professeur d’économie Khaled Bouabdallah, a décidé de lui allouer 10 000 euros pour 40 heures de présence par an (250 euros de l’heure). Les autres conseillers toucheront entre 2 500 et 4 000 euros. Les huit personnalités internes ne toucheront rien.

 

De mon temps, pas si éloigné que cela, ce type de Board n’existait pas. Les universitaires, qui ne se prenaient pas pour des super cadres du privé, ne couraient pas après les jetons de présence. Des prestations hors des universités de rattachement étaient toujours effectuées gratuitement.

 

Le but ultime de cette magouille institutionnelle est, dans la logique des politiques menées par Pécresse et Fioraso, de dépouiller les personnels universitaires (enseignants, étudiants, administratifs) de toute représentation et de tout pouvoir démocratique pour les confier à des « personnalités » extérieures, toutes plus éminentes les unes que les autres.

 

PS : l'université de Poitiers vient de lancer son flamboyant “ Career Center ” (orthographe zunienne). Comment dit-on “ Ben couillon ” en texan ?

 

Pas de comité scientifique consultatif pour l’Université de Lyon
Partager cet article
Repost0
11 décembre 2017 1 11 /12 /décembre /2017 06:40

 

 

Une revue consacrée à Johnny Halliday.

 

Arnaud Sagnard, dans L’Obs, confesse avoir « négligé Johnny par mépris de classe avant de devenir fan » : « Un soir, je ne me souviens plus de la date exacte, sans doute à cause de "Poème sur la 7e" entendu à la radio, hallucinant monologue écrit par Philippe Labro sur la 7e symphonie de Beethoven, je me suis mis en tête d’écouter l’énigme Johnny. En l’occurrence en téléchargeant toute sa discographie. Cela m’a pris quelques semaines et à chaque album, j’ai conservé dans ma bibliothèque à ma grande surprise un, deux ou trois morceaux, indubitablement bons, prenants, imparables.

Je me souviens avoir subi une claque au Stade de France, celle-ci étant renforcée parce ce que j’avais toujours refusé de voir : aucun artiste ne transmettait autant de joie. Tout le monde ressortait hagard, heureux, les yeux rougis, "libre dans sa tête". »

 

 

Baptiste Legrand, encore dans L’Obs, rappelle que Johnny fut le roi des fraudeurs, l’empereur des exilés fiscaux :

1975 : Johnny Hallyday n'a que 32 ans et déjà des démêlés avec le fisc, qui lui réclame des millions en arriérés d'impôts.

1977 : Il est condamné pour fraude : 10 mois de prison avec sursis et 20.000 francs d'amende.

1995 : Johnny Hallyday doit au trésor public une trentaine de millions de francs.

2000 : Le chanteur bénéficie de 2,8 millions de francs de dégrèvement et de 3,7 millions d'annulations de pénalités. Au terme de la négociation fiscale, et après une remise de l’ordre de 6,5 millions, il a payé 20 millions de francs d'impôts (3 millions d'euros).

 

 

Toujours dans L’Obs, Sylvain Courage voit en Johnny une icône du macronisme : « De droite, il se gardait bien de se montrer hostile à la gauche. Il dénonça les gauchistes "aux cheveux longs et aux idées courtes" mais fréquenta Mitterrand avant de se boboïser grâce aux pygmalions Michel Berger, Jean-Jacques Goldman et Jean-Luc Godard.

Jean-Philippe Smet vénérait la réussite individuelle, défendait l’ordre et n’éprouvait aucune honte de s’être enrichi. Johnny n’était pas un rentier. Premier de cordée exemplaire, il flambait. Marié six fois, il a porté haut le nouveau modèle de la famille française recomposée. Photographié aux côtés de tous les présidents, il a symbolisé la continuité de nos institutions.

Libéral en amour, libéral en affaires : Hallyday représente donc parfaitement l’idéal macroniste.

 

 

Revue de Presse (224)

L’Humanité reprend un article d’Elsa Triolet publié dans Les Lettres Françaises en 1964 :

 

«Il ne laissait pas le temps à la salle d'applaudir, il excitait ses musiciens comme un cocher ses chevaux: «Plus fort! Plus fort!...? Encore plus fort!...». C'est le galop à mort, le délire de la vitesse, de la musique, de la danse... Il semblait connaître chaque spectateur dans la salle, s'amuser avec elle, follement et, soudain, confier son désespoir à tout ce monde, comme mortellement blessé, souffrant à la mesure de sa taille, de sa force et non pas à celle des mauviettes qu'il avait devant lui: «Pas cette chanson...» ou « Serre la main d'un fou... » du récital précédent, cette main que personne ne veut serrer. Un tigre souffre, lui aussi, et un adolescent donc!

« Un métier à se demander s'il y a pour lui une coupure entre la vie quotidienne et la scène, tant il est chez lui dans la lumière des projecteurs, le public comme des convives qu'il veut combler, l'exhibition comme un amusement délirant, pour l'acquérir, ce métier, il faut qu'il ne l'abandonne jamais, qu'il s'exerce sans arrêt, que ce qu'il fait en scène, il le continue dans la rue, et en mangeant, et en dormant... Une image que cela, car à ce rythme, et aussi jeune animal joueur que l'on soit, il y aurait de quoi mourir cent fois d'une rupture du cœur ! »

 

Je terminerai par Théophraste R., du Grand Soir, qui réinscrit Johnny dans le roman national : « Il avait choisi Los Angeles pour échapper à l’impôt sur sa fortune acquise en France où il fut soigné parce que l’effort de tous avait créé une école publique gratuite, capable de préparer chaque citoyen à des études supérieures qui savaient diplômer des médecins, oncologues, chirurgiens… Ah, la France, où un communiste partageux avait inventé la Sécurité sociale pour tous, où un autre ministre de même couleur avait créé l’EDF qui ne laissa pas un coin de France dans le noir (ni maisons, ni rues, ni hôpitaux) !

Parce que je passe trop souvent, en tournant honteusement la tête, devant des loqueteux accroupis dans la rue, j’avais renoncé à débourser 200 euros pour aller le voir en concert. J’en veux à son entourage d’optimiseurs fiscaux de m’avoir ainsi privé de l’artiste. »

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2017 7 10 /12 /décembre /2017 06:21

 

 

Dans son éditorial de décembre 2017, Serge Halimi nous met en garde contre nos propensions aux guerres de religion : « La France vient de vivre un moment de folie médiatique et politique. Tous les ingrédients sont en place pour qu’elle en connaisse d’autres du même type : démesure des commentaires suscités par une caricature de presse ; rôle idéal de Twitter quand il s’agit de réagir avant de réfléchir et d’allumer un incendie ; carburant parfait de thèmes liés à la religion pour que le feu se propage ; démagogie d’un homme politique discrédité, ancien premier ministre de surcroît, qui escompte qu’une forêt calcinée favorisera sa résurrection. Avec, pour couronner le tout, une règle désormais éprouvée : tous les sujets, même celui du harcèlement sexuel dont sont victimes des femmes américaines, débouchent plus ou moins vite sur la question des musulmans en République. »

 

 

Charles Mathieu se demande si les coopératives peuvent venir au secours de l’emploi : « Pour éviter la fermeture de leur entreprise, des salariés choisissent de la reprendre sous un statut coopératif et de s’impliquer dans la direction. Un parcours non dépourvu d’embûches, comme le montre le récit de deux luttes emblématiques, à Carcassonne et à Gémenos. » D’autant que, selon Margot Hemmerich et Clémentine Méténier, « Pour reprendre leur entreprise en coopérative, les salariés doivent repenser toute l’organisation du travail en quelques mois. L’urgence conduit alors les syndicats à sortir de leur réserve vis-à-vis d’un mode de gestion dans lequel ils cherchent encore leur place. »

 

 

Pour Laurent Bonnefoy, l’Arabie saoudite s’enlise au Yémen : « Du Qatar au Liban, l’Arabie saoudite enchaîne les fiascos lorsqu’elle se mêle de politique régionale au Proche-Orient, où elle est accusée d’avoir armé idéologiquement, voire militairement, certains djihadistes. Le discrédit est à son comble avec la guerre sans issue, et sans merci pour les civils, que le royaume conduit au Yémen. »

 

 

Ibrahim Warde a repé une “ Singulière amitié entre Ryad et Washington ” : « Très virulent à l’égard de l’Arabie saoudite durant la campagne électorale de 2016, le président américain entend désormais faire profiter son pays de la richesse du royaume. Une démarche intéressée qui ne tient pas compte des difficultés structurelles d’un pays engagé dans d’incertaines réformes économiques et sociétales. »

 

 

Selon Pierre Rimbert, les journalistes confient désormais la vérité à des sous-traitants : « Pour rétablir le crédit du journalisme, il fallait un électrochoc. Lancer un mouvement pour soustraire la presse aux griffes des oligarques ? Décupler les budgets consacrés à l’international et aux enquêtes sociales ? Thomas Legrand, éditorialiste politique à France Inter, a son idée. Le 25 septembre dernier, il lance sur les ondes un appel. « Affluence aux manifestations : il faut que la presse se donne les moyens de publier les vrais chiffres. » « Oui, nous avons pris la déplorable habitude de donner le chiffre des organisateurs et celui de la police. (…) Pourtant il ne s’agit pas d’opinion, mais d’un fait ! » Thomas Legrand exhorte alors ses confrères à « décider, collectivement (télés, radios, Agence France-Presse et le plus de journaux possible), de mutualiser [leurs] moyens pour fournir un troisième chiffre. Pas une vérité de plus, mais la réalité ».

 

 

Dany-Robert Dufour explique comment des fripons peuvent devenir honnêtes (“ Les prospérités du vice ”) : « Depuis le sociologue allemand Max Weber et son livre « L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme », on se représente le capitalisme comme ascétique, rigoriste, autoritaire, puritain et patriarcal. Et, depuis près d’un siècle, on se trompe. Comme le montre la lecture et la redécouverte de Bernard Mandeville, médecin et philosophe du XVIIIe siècle, et de sa « Fable des abeilles ».

 


 

Le Monde Diplomatique (113)

 

Pour Philip S. Golub, l’État chinois a su exploiter la mondialisation : « Au Forum de Davos en janvier comme lors de sa rencontre avec M. Donald Trump en novembre, le président chinois Xi Jinping a peaufiné son discours sur les vertus du libre-échange, quand son homologue a semblé défendre « l’Amérique d’abord » et le protectionnisme. Pékin s’est emparé de la mondialisation pour retrouver sa place dans le monde sans s’y dissoudre grâce à l’État développeur. »

 

 

Akram Belkaïd et Dominique Vidal ont observé le djihadisme « sous la loupe des experts » : « Chaque fois qu’on cherche à interpréter les motivations des djihadistes, le même affrontement semble monopoliser la scène : radicalisation religieuse liée à l’islam ou bien radicalisation politique qui prend l’islam pour prétexte ? Mais rares sont les spécialistes qui imaginent encore qu’une cause unique pourrait rendre compte de la démarche des milliers de jeunes Français embrigadés. »

 

 

Pour Anne Vigna, la crise « galvanise les droites » au Brésil : « « Qu’ils s’en aillent tous ! » Quinze ans après celui des Argentins confrontés au chaos économique, le cri parcourt un Brésil balayé par les scandales de corruption. Alors qu’aucune formation traditionnelle n’échappe au discrédit, une droite radicale parfois liée aux militaires émerge, qui promet de nettoyer les écuries d’Augias. »

 

 

Qu’en est-il de l’ingérence russe (Aaron Maté) : Une intervention de Moscou a-t-elle pu altérer l’issue de la dernière élection présidentielle américaine ? L’hypothèse, qui obsède la presse, est traitée avec autant de passion qu’une guerre ; des commissions parlementaires enquêtent. Et, du Brexit au référendum catalan, chaque scrutin majeur comporte dorénavant sa déclinaison d’un piratage ou d’une subversion russe. Les preuves, elles, se font attendre. »

 

 

Pour Cécile Andrzejewski, la pénibilité au travail chez les femmes est quasi invisible : « Pour faire passer le recul de l’âge de la retraite, le précédent gouvernement français avait promis la création d’un compte personnel de pénibilité, ouvrant le droit à un départ plus précoce. Non seulement les critères ont été réduits par l’actuelle équipe, mais la plupart avaient été définis en fonction du travail masculin. Les facteurs de risques encourus par les femmes demeurent occultés, comme les gestes répétitifs ou les tâches liées au nettoyage et aux services à la personne. »

 

 

Pour Jean-Philippe Martin, les microentreprises sont des « machines à fabriquer des pauvres » : « Quand, en 2008, est créé le statut d’autoentrepreneur, les reportages enthousiastes fleurissent un peu partout. Neuf ans plus tard, les forçats du vélo font grève pour être payés correctement, les chauffeurs Uber sont en procès avec la plate-forme, les « indépendants » se mobilisent. En moyenne, les microentrepreneurs gagnent… 410 euros par mois, moins que le revenu de solidarité active (RSA). »

 

 

Pour Laurent Gbagbo (mon ancien collègue à l’Université de Côte d’Ivoire que j’ai rarement vu car il était en prison ou en exil sous Houphouët-Boigny), les accusations de la CPI de La Haye ne tiennent plus : « Le procès de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo devait sceller le triomphe du droit international sur la violence politique. Mais, révélant les carences d’une instruction à charge, les audiences mettent en lumière les responsabilités françaises dans le conflit et la puissance du réseau du président Alassane Ouattara. »

 

 

Pour Jean-Arnault Dérens, on assiste à « l’essor d’une gauche souverainiste au Kosovo » : « Se proclamant de gauche tout en cultivant un nationalisme albanais exacerbé, jugé hostile par les Serbes, le mouvement Vetëvendosje a réussi une percée aux législatives de juin dernier et dirige les deux plus grandes villes du Kosovo depuis les municipales de la mi-novembre. »

 

 

Alhadji Boba Nouhou estime qu’Israël progresse en Afrique : « Longtemps, la cause palestinienne constitua une divergence indépassable entre Israël et l’Afrique. Mais Tel-Aviv a su se rendre utile à de nombreux régimes, notamment pour les questions sécuritaires. Des liens discrets, mais concrets, avec certains États-clés lui laissent espérer nouer des relations économiques et politiques toujours plus étroites. »

 

 

Raul Guillen a écouté ce que « les abeilles murmurent à l’oreille des humains » : « Les abeilles ne disparaissent pas sur tout le globe, et leur extinction ne menacerait pas nécessairement toute l’agriculture. Tordre le cou à ces croyances alarmistes doit permettre en revanche de mieux comprendre ce que révèlent les pertes sans précédent que subissent les apiculteurs dans certaines régions du monde, et les lourds dangers que portent les mutations profondes des systèmes agricoles. »

 

 

En art, quel est “ le prix de l’inestimable ” (Franz Schutheis) : « Un petit tableau attribué à Léonard de Vinci vendu 385 millions d’euros en novembre dernier ; « Les Femmes d’Alger », de Pablo Picasso, adjugé en 2015 pour 160 millions d’euros : les placements spéculatifs ont investi le domaine de l’art. Loin des projecteurs, des dizaines de milliers d’œuvres « ordinaires » se vendent chaque année. Ce marché obéit à des règles bien particulières. »

 

 

Frédéric Lordon se demande s’il est possible d’avoir “ plus d’une idée ” : Ce sont parfois les explosifs les plus puissants qui passent le plus aisément les portiques. De tous les ouvrages consacrés à la critique de l’Union européenne, et il n’en manque pas d’éruptifs, le plus dévastateur pourrait bien être l’un des plus discrets. L’un des plus décalés aussi. Travail méticuleux d’historien, publié aux très révolutionnaires éditions du CNRS, Les « Collabos » de l’Europe nouvelle, de Bernard Bruneteau, a de quoi faire du dégât. Mais, si l’on autorise l’oxymore, de quoi faire du dégât subtilement. Que l’idée d’Europe puisse ainsi se trouver accolée au mot « collabos », c’est une conjonction dont la double propriété de nous sembler parfaitement aberrante et d’être pourtant avérée par l’histoire doit donner à penser. Pour mettre en question non pas tant l’idée elle-même que les aveuglements où peuvent conduire certaines manières de la poursuivre. »

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 06:27

Rappelons que tout citoyen peut écrire au CSA à l'adresse http://www.csa.fr/Services-en-ligne/Vos-remarques-au-CSA

 

Toulouse, le 4 décembre 2017
Maxime Vivas

à 


CSA 
Tour Mirabeau
39-43 quai André Citroën. 75739 Paris cedex 15

 

Mesdames et messieurs les membres du Conseil,

 

J’ai plusieurs remarques à faire et une demande au sujet de « L’émission politique » du jeudi 30 novembre 2017 avec Jean-Luc Mélenchon.

 

Y ont été présentées comme des Françaises lambdas, deux contradictrices de l’invité, en vérité politiquement marquées.

 

L’une, Laurence Debray, a été présentée comme historienne et écrivaine « d’origine vénézuélienne » dans les documents Internet de présentation de «  L’émission politique », puis comme Vénézuélienne par Léa Salamé en cours d’émission, se prétendant elle-même Vénézuélienne avant de convenir qu’elle « a vécu au Venezuela ».

 

Une simple recherche préalable par Léa Salamé sur Internet lui aurait suffi pour découvrir qu’elle est Française (née à Paris, électrice d’Emmanuel Macron, fille de Régis Debray) que l’« historienne » est seulement titulaire d’une maîtrise d’Histoire, que son seul livre « historique » est une hagiographie du roi d’Espagne, Juan Carlos, qu’elle a travaillé comme Trader au New York Stock Exchange puis pour le Crédit Lyonnais, qu’elle écrit pour l’hebdomadaire royaliste « Point de vue Images du Monde », que Libération avait signalé en septembre qu’elle « déteste Chávez et Mélenchon »


Rien de cela ne saurait s’opposer à sa présence dans l’émission pour y affronter Jean-Luc Mélenchon et parler du Venezuela. Mais le celer à l’invité et aux téléspectateurs constitue une tromperie.

 

L’autre, Pauline Laigneau, présentée comme simple chef d’entreprise, se déclare non politisée alors qu’une simple recherche préalable par Léa Salamé sur Internet lui aurait suffi pour découvrir qu’en août 2015 elle participait à l’université d’été du Medef, une organisation qui l’a, selon ses dires, « agréablement surprise ». Le 2 janvier 2016, dans l’hebdomadaire Le Point, elle exprimait ainsi son avis sur les droits sociaux : « L’heure n’est plus à la demi-mesure ; le temps des réformes à la marge est passé. Il faut faire table rase et reconstruire. Jeter aux orties code du travail, 35 heures, un bon nombre d’impôts et toute cette sédimentation administrative que personne ne comprend et qui empêche notre pays d’aller de l’avant ». Enfin, elle est membre du club privé « Wine business club Paris-Shangri-la » qui réunit tous les mois des leaders comme Pierre Gattaz, Christine Lagarde, Charles Beigbeder, Jean-Marie Messier, Guillaume Pépy, Stéphane Richard, Matthieu Pigasse, Arnaud Montebourg, Jacques Attali, Luc Ferry, Michel-Edouard Leclerc et bien d’autres.

Rien de cela ne saurait s’opposer à sa présence dans l’émission pour y affronter Jean-Luc Mélenchon qui défend le Code du travail. Mais le celer à l’invité et aux téléspectateurs constitue une deuxième tromperie.

 

Enfin, dans son JT de 20 H, samedi 25 novembre 2017, un extrait d’un discours de Jean-Luc Mélenchon a été diffusé, affecté d’une troncature (qui en changeait le sens) immédiatement suivi d’applaudissements accolés.

 

Lundi 27 novembre, soit deux jours après, des excuses pour cette « erreur » ont été présentées en quelques secondes dans le JT de 20 heures. Jeudi 30, lors de l’émission que j’incrimine, Léa Salamé a refusé toute explication supplémentaire, n’a pas permis que l’auteur de la coupure, le présentateur Jean-Baptiste Marteau, présent sur le plateau, s’en explique et l’a laissé affirmer que des applaudissements n’avaient pas été mis à la suite du dernier mot du reportage tronqué.

 

J’aimerais que vous m’indiquiez, après avoir interrogé la chaîne, s’il a une nouvelle fois menti et qu’elles sont les raisons de ce délai de deux jours entre le trucage et son aveu. Est-ce que, finalement, c’est l’émoi dans les réseaux sociaux avec risque de débordement dans d’autres médias qui ont convaincu France 2 de rectifier et de passer le passage entier ?

 

En conclusion, France 2 s’est livré en peu de temps à plusieurs tromperies délibérées qui pourraient donner à penser que cette chaîne publique adopte une attitude militante et traite Jean-Luc Mélenchon comme un ennemi.

 

Tromperie sur Laurence Debray et Pauline Laigneau, tromperie par coupure d’un discours, tromperie par l’ajout d’applaudissements qui n’existaient pas à ce moment-là, tromperie en affirmant en direct qu’ils y étaient.

 

Passons sur le guet-apens désormais classique, qui consiste, vers la fin de l’émission, à demander à Jean-Luc Mélenchon de s’expliquer sur le Venezuela. Sur ce point (j’étais à Caracas en septembre), je peux affirmer que Laurence Debray affabule. L’énormité de ce qu’elle a avancé aurait dû interpeler Léa Salamé. Quand on a une invitée dont on sait qu’elle va témoigner à charge, le professionnalisme veut qu’on se documente un peu sur le sujet qu’elle va traiter. Non seulement ce ne fut pas le cas, mais dans l’échange entre Laurence Debray et Jean-Luc Mélenchon, Léa Salamé a montré sans bonhomie quel camp était le sien.

 

Bref, j’aimerais savoir si France 2, ses journalistes, sont dispensés de respecter la Charte des journalistes (dite charte de Munich) qui stipule les dix devoirs incombant aux journalistes, dont celui-ci : « Publier seulement les informations dont l’origine est connue, ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents ».

 

Enfin, le 3 février 2004, David Pujadas avait annoncé par erreur au JT de France 2 qu’Alain Juppé se retirait de la vie politique. Il été suspendu pour deux semaines et le directeur de l’information a dû démissionner.

 

Que comptez-vous faire en décembre 2017 avec l’animatrice de l’émission et son collaborateur truqueur de discours ?

 

Maxime Vivas
Journaliste, cyberjournaliste, écrivain, ancien référent littéraire d’Attac.

Traquenard de Salamé à l'Émission Politique : Maxime Vivas alerte le CSA

 

 

PS : Salamé devrait se méfier : quand on voit comment Maxime est capable de terrasser une courge ...

Traquenard de Salamé à l'Émission Politique : Maxime Vivas alerte le CSA
Partager cet article
Repost0
4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 06:39

 

 

Je n’ai jamais cité Paris-Match, mais quand cet hebdomadaire publie des choses intéressantes, pourquoi s’en priver ? Ainsi cet entretien avec Me Christelle Mazza, spécialiste de la souffrance au travail à propos des personnels hospitaliers :

 

 

Depuis quand les médecins éprouvent-ils une souffrance morale à l’hôpital ?

 

Depuis environ huit ans. La loi HPST de 2009 (hôpital, patients, santé et territoire), mise en place par Roselyne Bachelot, a modifié le mode de gouvernance et de financement de l’hôpital.

 

De quelle façon ?

 

Il y a d’un côté les équipes de soins, de l’autre la direction administrative. Cette dernière met en place les politiques managériales dictées par le ministère. Les deux pôles s’affrontent en permanence.

 

Avant cette loi, qui s’occupait de la direction de l’hôpital ?

 

Les médecins avaient plus de pouvoir. Mais Nicolas Sarkozy a voulu “un seul patron à l’hôpital” en nommant un directeur.

 

Ces directeurs ne sont-ils pas formés au management ?

 

Ce sont de purs administratifs, comme ceux des grandes écoles formant les cadres de l’administration. Ils ont une connaissance du droit de la santé et de l’univers médical mais sont avant tout des chefs d’entreprise.

 

Cette loi de 2009 est passée quasiment inaperçue...

 

Non, les hospitaliers se sont insurgés contre cette intrusion des technocrates. Ils se sont opposés aux équipes de direction qui s’immiscent dans leur art médical, qui raisonnent en nombre de lits, en tarification à l’acte. Si un directeur estime que le service de certains praticiens est moins rentable que d’autres, il leur donne moins de budget et ferme ce service.

 

 

Dans Le Grand Soir, Vincent Moret rapporte que notre banquier président a récemment rencontré des étudiants de l’Université Yale. L’un deux lui demandant son avis sur l’obésité, le banquier s’est exclamé qu’il n’était pas là pour trier le gras dans la viande des hamburgers, que c’était le rôle de Trump. Ce dernier quitta aussitôt la pièce, accompagné de quolibets jupitériens : « Du coup, il s’en va... Reste là ! Du coup, il est parti changer l’huile des friteuses du McDo. Hu, hu ! ».

 

Puis, il aurait rencontré des étudiants moscovites. L’un d’entre eux l’interrogea sur le refroidissement entre Paris et Moscou. Il s’est exclamé qu’il n’était pas là pour réchauffer la Sibérie, que c’était le job de Poutine. Ce dernier quitta aussitôt la pièce, accompagné de quolibets jupitériens : « Du coup, il s’en va... Reste là ! Du coup, il est parti construire un igloo et recoudre sa chapka. Hu, hu ! ».

 

Il ne faut peut-être pas toujours croire ce qui est écrit dans Le Grand Soir.

 

 

En Allemagne, entre chômage et mendicité, il faut choisir. Un habitant de la ville de Dortmund, nous dit L’Obs, se tenant régulièrement dans la rue pour mendier a vu le montant de ses allocations réduit de 300 euros. Le motif ? La mendicité est considérée comme "une collecte de dons privée" et donc comme un vrai travail, aux yeux de l'administration allemande.

 

"Ils veulent aussi que j'ai un carnet pour donner des quittances aux gens et que je déclare cette activité", explique le chômeur dans le reportage.

 

Revue de Presse (223)

 

Marianne explique que le gouvernement a préparé un kit clé en mains pour permettre aux entreprises de dégraisser tranquillement : les partenaires sociaux ont reçu cette semaine les six lettres-type de licenciement préparées par le cabinet de Muriel Pénicaud.

 

Outre le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif ou encore la réduction des délais de contestation aux prud’hommes, l’exécutif a annoncé travailler à l’élaboration d’un formulaire Cerfa, autrement dit un modèle-type, censé "sécuriser l'employeur, en clarifiant les exigences de forme nécessaires à l'énoncé des motifs du licenciement." "Un kit clé en mains" en somme que dénoncent les partenaires sociaux.

 

"Grosso modo, tout est pré-rédigé et il n'y a plus qu'à mettre le nom de la personne dont on souhaite se séparer", dénonce en effet Fabrice Angéi de la CGT, qui a eu en main les six lettres types de licenciement. Selon la CGT, cette disposition, prévue dans le cadre des ordonnances Travail – ratifiées à une large majorité, ce 28 novembre à l’Assemblée – "n'a pour finalité que d'empêcher un salarié injustement remercié de se défendre et faire valoir ses droits en justice".

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 06:42

 

 

Selon l’Observatoire des multinationales, il y a les vêtements « fabriqué au Bangladesh » ou au Pakistan qui suscitent maintes interrogations sur la manière dont ces vêtements ont été confectionnés. Et il y a le « fabriqué en Europe », bien plus rassurant... En apparence seulement. Dans les ateliers textiles d’Europe de l’Est, des ouvrières peuvent pourtant travailler pour 89 euros par mois, comme en Ukraine, alors qu’il faudrait un salaire cinq fois plus élevé pour y vivre dignement.

 

C’est ce que révèle un rapport publié le 9 novembre par l’alliance d’ONG Clean Clothes Campaign. Ce rapport documente les conditions de travail et de salaire des travailleurs de l’industrie textile en Europe orientale.

 

« Pour les marques de mode, les pays d’Europe de l’Est et du Sud-Est, sont un paradis des bas salaires. Mais nombre des 1,7 million de travailleurs textiles de la région vivent dans la pauvreté et font face à des conditions de travail extrêmes », pointe le rapport. Les ONG ont interrogé plus de cent travailleurs textiles en Ukraine, Hongrie, Serbie. Ceux-ci confectionnent des vêtements pour des marques comme Benetton, Esprit, Geox et Vero Moda. « Bien trop souvent, les salaires mensuels des travailleurs atteignent tout juste le salaire minimum, soit entre 89 euros en Ukraine, le salaire minium, et 374 euros en Slovaquie. »

 

 

 

 

Revue de presse (222)

 

Selon l’AFP, les salariés français sont parmi les plus exposés à la dégradation des conditions de travail, « engendrant ainsi une vulnérabilité face aux risques liés au travail supérieure à la médiane européenne ».

 

 

La vulnérabilité est calculée par le CEET sur la base d’un indicateur agrégeant des facteurs liés à l’environnement de travail, « qu’il soit physique ou social » et des facteurs liés « au contenu et à l’organisation du travail (forte intensité du travail, faible complexité, horaires atypiques).

 

 

Selon Révolution Permanente, La France s’est montrée complice de la répression contre des ouvriers égyptiens.

 

En Égypte, 26 ouvriers de la société Al-Tersana, sous-traitant égyptien du groupe français de construction navale Naval Group [comme son nom ne l’indique pas] attendent le 15 novembre le verdict encore une fois reporté de leur jugement par le tribunal militaire d’Alexandrie. Ils encourent de trois mois à deux ans de prison pour avoir protesté en 2016 contre les conditions de travail auxquelles sont soumis les ouvriers du chantier d’assemblage égyptien de trois des quatre corvettes Gowind achetées par l’Égypte à la France en 2014. Sur ce chantier supervisé par les experts français de Naval Group, les conditions de travail n’ont guère évolué depuis, voire elles se sont aggravées.

 

L’affaire a commencé en mai 2016 quand les ouvriers égyptiens du chantier de la société Al-Tersana, sous-traitant égyptien du groupe français de construction navale Naval Group ont réclamé une augmentation de leurs salaires compris entre 800 (39 euros) et 2000 (97 euros) livres, une couverture médicale, des primes de risque et le versement d’une prime pour le mois de ramadan. La réponse du directeur de l’époque, le général Abdel Hamid Esmat, a été : « Vous n’obtiendrez que 75 livres [3,75 euros] comme prime de ramadan, au même titre que les soldats. Vous ne pouvez pas forcer la main de l’armée  ». 2000 salariés civils, ingénieurs, techniciens et ouvriers, ont tous été suspendus.

 

 

 

Chez nous, le ministère du Travail a engagé des poursuites disciplinaires contre trois syndicalistes, deux de la CGT pour avoir aidé des travailleurs sans papiers, et une de Sud pour avoir parlé au micro de l’Humanité.fr.

 

Les deux militants CGT du ministère ont participé à une action de solidarité en juillet, envahissant les locaux de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi d’Île-de-France, avec un collectif de sans papiers. Parmi les 150 personnes participant à l’action, une quarantaine de syndicalistes étaient présents en solidarité.

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 06:26

 

 

Les « damné.e.s » de la Terre s’en mêlent et, on le verra, s’emmêlent : L’Humanité.e soutient l’écriture inclusive. Récemment encore, par la plume de Daniel Roucous. Les Français, que dis-je, les centaines de millions de francophones de par le monde, ont du pain sur la planche pour assimiler, appliquer et imposer cette réforme qui durera moins longtemps que la mini-jupe car on ne prescrit pas des règles grammaticales par la terreur (pardon : par la bien-pensance et le politiquement correct qui sont toujours de droite) sauf dans le monde de 1984 d’Orwell.

 

Si l’on y va à fond, il va falloir réécrire toute la littérature française, ou alors nos chères têtes (qui a dit « blondes » ?) n’y comprendront plus rien. Par exemple, on aménagera le début de la “ Ballade du Roi des Gueux ” de Jean Richepin :

 

Venez à moi, claquepatin.e.s,

Loqueteu.x.ses, joueu.r.ses de musettes

 

ou “ Je ne suis pas de ce.ux.lles qui robent la louange ” de Joachim Du Bellay :

 

Je ne suis pas de ce.ux.lles qui robent la louange,

Fraudant indignement les humain.e.s de valeur

 

 

Selon Daniel Roucous, il n’existe pas de genre neutre dans la langue française et le masculin l’emporte sur le féminin. Ânerie de première, comme l’a rappelé récemment Irma-Afnani : « Quand j’écris « ils » pour désigner un groupe d’hommes et de femmes, ce n’est pas du masculin, c’est du neutre. Si cela nous surprend, c’est que ça n’est pas du tout enseigné ainsi et qu’il se trouve qu’en français, le neutre se confond presque totalement avec le masculin. Quand la pluie vient, je dis « il pleut », j’utilise le pronom impersonnel « il ». Je ne peux pas dire « elle pleut », sauf à prendre des libertés poétiques avec la langue. Et je doute fort qu’on m’oppose que ce « il » serait la conséquence d’une victoire du masculin sur le féminin. C’est une manifestation du neutre français. D'ailleurs, ce pronom « il » nous vient d'un mot latin qui se décline aussi bien au masculin (ille), au féminin (illa) et au neutre (illud) et qui était un pronom démonstratif : ce, cela. De même, quand j’écris « on parle », c’est du neutre. Certes, étymologiquement le pronom on vient du mot latin homo, « homme », mais ça n’est pas l’homme opposé à la femme, c’est l’humain, celui qui vit sur terre, celui qu’on allongera sous la terre. Parce que le mot latin homo provient lui-même d’une racine indo-européenne qui renvoie à la terre, à l’humus. Et de ce point de vue, hommes et femmes sont égaux, sont également des mortels. »

 

 

 

L’emmêlement de pinceaux de L’Humanité.e et l’écriture inclusive

 

Daniel Roucous se lance dans une démonstration parsemée d’aberrations. Pour lui, l’écriture inclusive repose sur trois principes. Je le cite :

 

« – accorder grammaticalement les grades/fonctions/métiers/titres en fonction du genre. Par exemple un auteur une autrice, un maire, une maire, un artisan, une artisanne...

 

– au pluriel, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin mais inclut les deux sexes grâce à l’utilisation du point médian. Par exemple "les électeur-rice-s", "les citoyen-ne-s", les salarié-e-s, 

 

– éviter d’employer les mots "homme" et "femme" pour le genre neutre. Par exemple les droits humains au lieu des "droits de l’homme". » Et il nous aide en nous renvoyant à ce qu’il appelle un « site dédié » (horrible anglicisme).

 

Dans son texte, qui ne propose pas que des mauvaises choses (mais si on dit « une maire », il faut dire une « bougre » et une « âne »), il part en vrille et s'embrouille les pinceaux (on plaint les élèves). Il propose "les électeur-rice-s", (élecrices, donc) alors que le mot électrice (avec un t) existe. Pour le féminin d’« auteur » il nous propose « autrice » (sur « factrice » ou « actrice », ce qui est logique) puis, l’ayant oublié en cours de route, « auteure ». Comme je l’ai déjà écrit à maintes reprises, il est alors en pleine lutte des classes (du côté des puissants) car il n'écrirait jamais une « ouvrière-fraiseure », une « contrôleure » ou une « coiffeure », des métiers de la classe ouvrière. Pour le féminin d’artisan, il propose « artisanne » alors que le mot « artisane » (un seul n) existe. Enfin, il recommande les « droits humains » au lieu des « droits de l’homme ». Cela fait bien 30 ans qu’on utilise cette expression dans les instances internationales, à l’exemple des anglophones (« human rights ») et aussi des germanophones qui distinguent “ Mensch ” de “ Mann ” (« Menschenrechte »), sans parler des hispanophones (« derechos humanos ») ou des italianophones (« diritti umani »). Et là, on n’a pas intérêt à aller chercher la définition du mot « humain » dans Le Robert car on y trouvera : « De l’homme, propre à l’homme ».

 

Plaignons les écoli.er.ères et leurs instituteures lorsqu’i.elles essayeront d’appliquer ces règles à 100 000 lieues du génie (dans le sens de propriétés, caractères distinctifs) de la langue et de son histoire.

 

PS : j'ai eu un mal fou à publier ce texte dans le blog car Overblog possède une correcteur automatique qui refuse les inepties de L'Humanité.e.

 

PPS : au lieu de s'exciter bêtement sur l'écriture inclusive, les camarades de L'Humanité.e ferait mieux de combattre le vocabulaire que nous impose le capitalisme financier. Franck Lepage faisait remarquer, il y a quelque temps, qu'on ne disait plus “ capitalisme ” mais “ développement ”. Qui avait donc tout intérêt à être “ durable ”. Par ailleurs, on (les politiques et les médias à leur botte) utilise beaucoup, ces temps-ci, le concept d'absentéisme. Ce dont on parle en fait, ce sont des absences. Comme beaucoup de petites saloperies, ce glissement sémantique nous est venu d'outre-Manche. Au début du XIXe siècle, les nobles anglais qui possédaient d'immenses propriétés agricoles en Irlande ne mettaient jamais les pieds dans ce pays de sauvages et faisaient confiance à leurs régisseurs pour gérer leurs biens. Absents (absentees), ils pratiquaient donc la politique de l'absenteeism. L'absentéisme (le mot date de 1945), c'est l'absence non justifiée ou fréquente d'un salarié (par extension d'un élève) de son lieu de travail. Pas un arrêt de maladie de 48 heures pour cause de 40° de fièvre.

Partager cet article
Repost0