Evariste, dans Res Publica, est peu optimiste après la primaire socialiste : « elle a désigné Hamon et, immédiatement, ont fleuri les carambouilles et les carabistouilles en tous genres. Oubliés son aval au Traité budgétaire de l’UE, son refus de voter la censure du gouvernement, son européisme béat, son communautarisme débridé, etc. Quant à la potion magique du revenu universel qui passe pour une mesure de gauche, oublié le fait qu’en un mois il a changé trois fois de position sur cette mesure dont il a fini par avouer qu’il ne s’agissait en réalité que de faire du RSA une allocation universelle, toujours en dessous du seuil de pauvreté, étendue aux jeunes de 18 à 25 ans et distribuée à tous les ayants droit et non seulement à ceux qui la demandent.
Et Hamon ne dit rien sur les conditions de financement d’un tel revenu réellement universel, qui ne pourra que se réduire à une forme d’application de la proposition d’origine de Milton Friedman, l’impôt négatif, qui visait à tuer à terme l’extension des conquis sociaux de type Sécurité sociale. »
Toujours dans Res Publica, Bernard Teper observe que « la sphère de constitution des libertés est la grande absente de la campagne présidentielle. Alors que les dépenses publiques couvrent plus de la majorité des richesses produites pour un résultat de plus en plus éloigné des besoins sociaux, il est incroyable d’avoir aussi peu de débat dans cette campagne présidentielle. Il a fallu que François Fillon prenne comme modèle le système de santé le plus cher, le plus privatisé, et le moins efficient des pays développés (celui des États-Unis) pour que la campagne parle de cela. Depuis que Penelope Fillon fait la une des journaux, le débat sur la Sécu s’est estompé. Les candidats néolibéraux ont bien sûr fait des propositions qui vont dans le sens de la privatisation des profits et de la socialisation des pertes concernant ces trois piliers de la République sociale. Benoît Hamon a obscurci sa casquette de frondeur avec une proposition de revenu universel susceptible d’accélérer le recul de la Sécurité sociale – comme la CSG de Rocard fut un cheval de Troie dans le financement de la Sécu.
Seul Jean-Luc Mélenchon a fait un discours sur la Sécurité sociale intégrale mais sans entrer dans le détail des retraites, de la santé et de l’assurance-maladie, de la branche famille, de celle des accidents du travail et des maladies professionnelles, ce qui aurait intéressé au plus haut point les couches populaires ouvrières et employées ainsi que les couches moyennes intermédiaires. Le même a fait des propositions sur l’enseignement professionnel mais sans entrer dans le détail nécessaire de l’enseignement général. »
De qui François Fillon est-il le prête-nom, demandent François Denord et Paul Lagneau-Ymonet dans Le Monde Diploimatique ?
« La droite française présente à l’élection présidentielle un candidat incarnant ses valeurs les plus traditionnelles. Pour l’emporter, M. François Fillon devra non seulement réfuter les soupçons d’emplois fictifs visant son épouse, mais aussi et surtout élargir sa base sociale. La radiographie de son équipe – ses soutiens, ses alliés, ses conseillers – révèle à quel point son assise est étroite. […] Fillon, comme Macron, marquent l’aboutissement du processus de néolibéralisation qui affecte la structure du pouvoir depuis quarante ans. Il se traduit par un moindre contrôle politique sur l’ordre économique et par un retour en force des puissances financières, commerciales et industrielles privées. »
Enfin dans Le Grand Soir, Théophraste R. (Chef du département « Épuration des forces de l’ordre et séparation du MEDEF et de l’État ») encourage François Hollande à livrer au public le visage du présumé violeur de Théo et le nom du commissariat où il est protégé par les siens : « Non pas pour une exécrable vengeance populaire, mais pour que ses émules aient peur au lieu d’être assurés d’être acquittés sans procès (ou condamnés avec sursis 2 ou 3 ans plus tard), assurés de conserver l’estime de leur famille, de leurs voisins !
Vas-y François, après avoir réconforté sa proie innocente, dénonce le prédateur en bande organisé. Fais-toi aussi photographier devant lui, l’œil noir, l’index levé.
François, si la Police et la Justice t’échappent, place-les sous le contrôle du peuple.
Entre dans l’Histoire autrement que par la loi El Khomri, le CICE, ta soumission à Merkel et à Gattaz, ton choix de faire d’un obscur banquier de chez Rothschild le secrétaire général adjoint de la présidence de la République, puis un ministre de l’Économie. »