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10 mars 2021 3 10 /03 /mars /2021 05:54

Á sa naissance (1626), Christine de Suède était poilue comme un babouin de sorte que, enfant, on la prenait pour un garçon. Elle fut d’ailleurs élevé comme un garçon et le roi de Suède Gustave II Adolphe, qui avait décidé qu’elle lui succèderait, lui donnera le titre de “ roi de Suède ” (et non “ reine ”).

 

Sa mère ne s’occupe quasiment pas d’elle, sauf pour l’élever comme un garçon, si bien qu’elle chutera à plusieurs reprises et aura une épaule estropiée. Ce qui n’apparaît pas dans le film La reine Chistine, interprétée par Greta Garbo.

 

C’est une femme très intelligente qui correspond avec Pascal, Spinoza, Descartes, qu’elle invite à Stockholm où il mourra.

 

Lorsqu’elle monte sur le trône, Christine doit accepter la tutelle du chancelier Axel Oxenstierna qu’elle écartera d’une pichenette.

 

Cela dit, elle est favorable à la loi salique et, trouvant stupide que des femmes puissent exercer le pouvoir, elle s’applique cette règle à elle-même et abdique au bout  de 12 ans de règne. Elle se plonge dans la littérature et la philosophie, ainsi que dans la peinture. Son peintre préféré est Gérard Dou dont Salvador Dali admirera la finesse des détails. Christine traverse l’Europe à cheval, en s’habillant en homme et en fumant la pipe. On lui prête alors de nombreuses conquêtes, tant masculines que féminines. Elle admire Ninon de Lenclos, musicienne, grande amoureuse (hum, hum !) et athée, et  côtoie la Grande Mademoiselle, cousine de Louis XIV et femme la plus riche de France.

 

Après avoir tenté en vain de reconquérir le trône suédois et ayant même essayé de s’assoir sur le trône polonais, elle s’installe en Italie pour le reste de ses jours. Le pape la prend sous sa coupe. Elle réside dans un palais dans le quartier du Trastevere qu’elle transforme  en musée. Elle est l’amie du Bernin et de Scarlatti. Bien que convertie catholique elle soutient les protestants de France victimes de dragonnades. Elle vit une passion torride avec le cardinal Azzolino qui sera son exécuteur testamentaire.

 

Elle repose dans la crypte de la basilique Saint-Pierre de Rome.

 

 

 

Femmes au pouvoir (6)
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7 mars 2021 7 07 /03 /mars /2021 06:19
Des statues
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3 mars 2021 3 03 /03 /mars /2021 06:17

Je reprends ici un article de Nice-Matin (oui, je sais...).

 

Les propriétés du Saint-Siège sont grandement le fruit d'investissements réalisés depuis un siècle.

Le Vatican n'a pas fait voeu de pauvreté...

 

Adresses prestigieuses à Paris, Londres et Genève, flopée d'appartements à Rome : le Vatican lève enfin le voile auprès de l'AFP sur le détail de son patrimoine immobilier valant des milliards d'euros, bas de laine source d'indépendance mais aussi de scandales.

"Quand on dit que la majeure partie de l'immobilier à Rome apartient à l’Église et au Vatican, c'est tout simplement faux!"s'insurge Mgr Nunzio Galantino, président depuis plus de deux ans de l'Administration du patrimoine du siège apostolique (Apsa), dans un entretien à l'AFP.

Las des fantasmes "sensationnalistes" suscités par le trésor caché des souverains pontifes, cet Italien enjoué fait partie du cercle de confiance du pape François, choisi pour centraliser et mieux contrôler les biens immobiliers et les fonds financiers du Vatican.

Les propriétés du Saint-Siège sont grandement le fruit d'investissements réalisés depuis un siècle.

L'année 1870 marquait la fin des Etats pontificaux, rattachés au Royaume d'Italie. Six décennies plus tard, en 1929, l’État de la Cité du Vatican (44 hectares) était créé par les accords de Latran.

Le Saint-Siège sera dédommagé pour la confiscation de ses territoires et biens ecclésiastiques, comme le gigantesque palais du Quirinal (résidence de trente papes qui loge aujourd'hui le président de la République italienne).

Le pape de l'époque, Pie XI, décide d'investir en Italie et à l'étranger dans l'immobilier "pour assurer la liberté et l'indépendance de l’Église", explique Mgr Galantino.

 

737 biens à Paris

Au cœur de Paris - boulevard Saint-Michel, quartiers de l'Odéon ou des Champs-Élysées -, les services de l'évêque gèrent de longue date 737 biens immobiliers (près de 56.000 m2) estimées à 595,5 millions d'euros.

A Londres - notamment à Saint James square, Kensington et New Bond Street - 27 autres biens immobiliers (4.600 m2) sont estimées à 108,5 millions d'euros.

Et en Suisse - à Genève et à Lausanne en particulier - 140 biens (plus de 16.000m2) sont évalués à plus de 91 millions d'euros.

A Rome, ce sont des immeubles entiers qui ont été construits notamment sur deux axes convergeant directement à la place Saint-Pierre, dont la célèbre Via della Conciliazione.

L'Apsa loue ainsi 2.400 appartements et 600 commerces ou bureaux italiens, qui ont rapporté 99 millions d'euros en 2019.

Sur 1,6 million de mètres carrés, 15% sont sur le marché libre de la location et 30% soumis à des loyers subventionnés consentis notamment à des employés et retraités. Les 55% restants sont occupés par des institutions vaticanes ou sont prêtés gratuitement à des écoles ou des universités.

L'objectif est d'améliorer "la performance des actifs immobiliers", assure le chef de l'Apsa, convenant que certains appartements sont vides et délabrés après des décennies d'occupation.

Mais loin des logiques mercantiles, le Saint-Siège a préféré récemment allouer un immeuble aux bonnes œuvres du pape, malgré sa vue directe sur la Place Saint-Pierre. Et sur l'une des plus chics collines romaines, un somptueux bâtiment a été dédié à la formation du clergé.

 

Propriétés en milliards d'euros

Dans ce contexte, Mgr Galantino se dit incapable de chiffrer le patrimoine italien, et à fortiori sa totalité. Un chiffre totalement obsolète figure dans les comptes financiers, reconnait un expert du Vatican.

En mettant un euro symbolique sur l'invendable Basilique Saint-Pierre, ou encore sur ses palais administratifs ou ceux prêtés gratuitement à des universités, le Saint-Siège pourrait être assis sur un patrimoine locatif valant plusieurs milliards d'euros.

Car des centaines d'autres appartements sont gérés par un ministère chapeautant les activités missionnaires, patrimoine supplémentaire évalué à "3-4 milliards" par le journal économique Il Sole 24 Ore, qui conclut à une possible valeur totale de 6 milliards d'euros pour les propriétés sur le marché locatif.

Et l'Apsa est encore en train de faire l'inventaire de ses biens italiens.

"Au début du 19ème siècle, beaucoup de congrégations religieuses n'étaient pas reconnues par l’État italien, il était normal à l'époque d'attribuer directement leurs biens au Saint-Siège. A partir des années 80, on a redonné des biens à des congrégations, mais avec quelques erreurs", explique le prélat, à la recherche de 70 à 80 titres de propriété.

"Le virus a ralenti les recherches auprès des archives", mais il espère boucler l'inventaire "à la fin du printemps 2021".

 

 

Prédateurs à l'affût

Le pape François vient en outre de centraliser entre les mains de l'Apsa les propriétés londoniennes acquises par la puissante Secrétairerie d’État (administration centrale) via des circuits opaques et des intermédiaires italiens très gourmands.

Il s'agit surtout d'un immeuble de luxe situé au 60 Sloane avenue, dans le chic quartier londonien de Chelsea, acheté en deux temps à partir de 2014. Cette transaction devrait faire l'objet d'un procès cette année de la justice vaticane.

Un autre ensemble londonien de 5 appartements de luxe est géré par le fonds d'investissement Centurion Global Fund, basé à Malte, qui a financé avec l'argent de l’Église "Rocketman", biopic sur le chanteur gay Elton John, provoquant l'embarras du Vatican et des procédures en justice.

Le pape a indiqué qu'il faut "se retirer le plus rapidement possible" de ces investissements ou au moins "éliminer tout risque d'atteinte à la réputation" de l’Église.

Les scandales immobiliers ne sont pas une nouveauté, mais le Vatican veut sévir contre les prédateurs. Fin janvier, la justice vaticane a condamné à près de 9 ans de prison un ex-président de la "banque du pape" pour s'être enrichi en vendant frauduleusement une vingtaine de biens immobiliers du Saint-Siège entre 2001 et 2008.

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20 février 2021 6 20 /02 /février /2021 06:12

 

 

Une dure de dure : Isabelle la Catholique.

 

Née en 1451, elle aura été, de manière autoproclamée, reine de Castille et de León, reine d’Aragon, de Majorque et de Valence, de Sardaigne, de Sicile et de Naples.

 

Quand son demi-frère Henri IV de Castille hérite du trône, elle n’a que trois ans. Elle passe son enfance auprès d’une mère totalement dépressive dans un palais délabré. Elle étudie Aristote, Thomas d’Aquin et la broderie. Et, surtout, la religion.

 

Elle devient reine de Castille, avec son époux Ferdinand, qui est roi d’Aragon. Ils offrent un exemple, certainement unique, de double monarchie, chaque souverain étant autonome, mais avec en vue l’unité prochaine de l’Espagne. Le couple est très uni (même si Ferdinand la trompe à cojones rabattues) et s’entend sur un projet de Reconquista. Isabelle mène ses troupes, 50 000 hommes, devant Grenade pour expulser les musulmans (l’occupation musulmane date du VIIIe siècle). Le siège dure six mois. Le royaume de grenade est annexé. Le pape accorde aux époux le titre de “ Rois très catholiques ”.

 

Les époux veulent que toutes leurs possessions deviennent catholiques. Inspirés par Torquemada, ils organisent l’Inquisition espagnole (elle avait été créée en France au XIIIe siècle) et proclament de nombreux auto da fé. Les Juifs sont chassés, tout comme les musulmans fraîchement convertis (morisques) car soupçonnés d’hypocrisie. Raison pour laquelle le procès en béatification d’Isabelle n’a jamais abouti. Les protestants sont également persécutés, tout comme les crypto-juifs (marranes signifie porcs). Cette Inquisition deviendra mondiale, avec des centaines de milliers de procès et ne s’achèvera qu’au XIXe siècle après les guerres napoléoniennes.

 

Isabelle va ensuite financer l’expédition de Christophe Colomb qui débouchera par la colonisation des Bahamas, puis de l’Amérique latine.

 

Isabelle meurt en 1504 d’un cancer de l’utérus. Son petit-fils Charles Quint lui fait construire une somptueuse sépulture à Grenade.

 

 

Ci-dessous, Torquemada plaide devant les souverains pour l'expulsion des Juifs d'Espagne.

Femmes au pouvoir (5)
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13 février 2021 6 13 /02 /février /2021 06:06
En 1973, à l'Olympia, Gilbert Bécaud mettait en scène son trouble, dans une "chanson étrange", selon ses dires, sous les applaudissements nourris des spectateurs. Cette chanson, que je ne connaissais pas, m'a fait penser à la fin du film Garde à vue avec Serrault et Ventura.
 
Dans un restaurant espagnol, au mois de janvier
Je dînais en solitaire comme un voyageur
Et, devant moi, un homme et une femme parlaient
De choses qui les intéressaient
Vraisemblablement
Avec eux, était attablée une petite fille entre neuf et dix ans
Une petite fille, oui, entre neuf et dix ans
Elle s'est levée lentement, je l'ai regardée
Elle était habillée bien curieusement
Elle était belle avec ses cheveux blonds très pâles
Elle venait d'un pays du Nord
Vraisemblablement
Devant moi, elle s'est arrêtée, la petite fille entre neuf et dix ans
La petite fille, oui, entre neuf et dix ans
Elle m'a regardé attentivement
Alors j'ai souri, gêné, étrangement
Elle, elle ne souriait pas, elle me regardait
Elle me regardait de ses yeux très noirs, très grands
Qui ne m'ont pas quitté pendant de longues secondes
Elle me fascinait
Elle me fascinait comme une femme
Comme une femme
Alors, j'ai fini par baisser les yeux
Elle s'est éloignée
Elle avait compris qu'elle m'avait troublé
Ce sont des choses difficiles à dire
Ce sont des choses difficiles... à chanter
Que s'est-il passé?
Un moment d'amour
Vraisemblablement

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5 février 2021 5 05 /02 /février /2021 06:11

 

Un chêne de plus de 6 mètres de circonférence, 30 mètres de haut, 25 mètres d'envergure... Cet arbre avait été labellisé « arbre remarquable » en 2019.

Il avait résisté au poids des siècles et à tous les champignons. Là, les pompiers n'ont pu le sauver, il n'est désormais plus qu'un amas de branches cassées et de tronc brûlé...

La mairie de Poitiers a porté plainte. 

Pour les botanistes, ce chêne était une référence car il produisait toujours des glands. 

Une légende pas vraiment authentifiée attribue la plantation de cet arbre à Jean de La Fontaine (“ Le Chêne et le Roseau ”) à l’occasion d’une visite à ses cousins Irland, propriétaires des terres environnantes. Dans la fable, c'est le vent du nord qui fait mourir l'arbre :

L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.

D'autres arbres historiques ont disparu pour des motifs criminels ces dernières années. Un chêne de 800 ans a été incendié en 2016 dans le Morbihan, ainsi qu'une Aubépine tricentenaire brûlée à Limoges en 2017, ou encore un platane en juin 2020 en Alsace.

En France, on s'en prenait aux enfants. On assassine maintenant des arbres.

 

PS : J'ai vécu pendant 10 ans à trois kilomètres de cet arbre.

Ensauvagement : détruire par le feu le chêne de Jean de la Fontaine
Ensauvagement : détruire par le feu le chêne de Jean de la Fontaine
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4 février 2021 4 04 /02 /février /2021 06:18

 

Un des mots les plus utilisés par les médias neuneux et les politiques médiocres est “ compliqué ”. Il s’agit là d’une de ces nombreuses simplifications qui appauvrit la langue française dans son sémantisme, et donc la pensée qui va avec. Ce type de phénomène est toujours, pour partie, idéologique. Ces assassins de notre langue utilisent “ compliqué ” en lieu et place, selon les contextes, de : complexe, alambiqué, recherché, ardu, nébuleux, difficile (je vous passe difficultueux), délicat, épineux, emberlificoté, byzantin, ardu, subtil, raffiné. Parmi deux ou trois dizaines d’autres termes.

 

En fait, le plus souvent, on nous balance “ compliqué ” pour signifier “ difficile ”. Mais en utilisant ce terme de manière floue, on opacifie la réalité et on on l’atténue lorsqu’elle est hostile. Dire « ce sera compliqué pour Jacques de se sortir de cette situation », c’est beaucoup plus doux et moins dramatique que « ce sera ardu ou épineux ».

 

Et pourtant, l’adjectif compliqué n’est pas inintéressant en soi. Mais les neuneux et les médiocres nous en ont fait oublier toutes les subtilités. Á noter, pour commencer qu’il est toujours postposé. On ne dit pas « une compliquée situation » mais « une situation compliquée ». Le mot a plusieurs sens, le premier renvoyant à des éléments qui entretiennent entre eux des rapports multiples, variés et difficiles à appréhender. Il peut qualifier des mots concrets (« un plan de masse compliqué ») ou abstraits (« une représentation compliquée »). « Compliqué » peut avoir une connotation morale (« ce type a une tournure d’esprit vraiment compliquée »). Il peut être positif : « ce tour de magie est compliqué » ou ambigu (« elle est compliquée, ton histoire ! », « cette colonne baroque est d’un compliqué ! »).

 

J’en viens à ce qui a motivé ce billet. Une couverture récente du magazine La Croix nous informe que l’Islam (Islam avec une majuscule, on se demande pourquoi) « c’est compliqué », et que l’équipe de l’hebdomadaire catholique va nous expliquer le « pourquoi » de cette complication. Nous sommes ici dans une affirmation péremptoire, dans l’absolu et dans la simplification. L’islam est-il plus ou moins compliqué que le catholicisme ou le pentecôtisme ? Que représente l’« islam » de cette couverture ? Une religion, une population, une politique, une présence au monde ? Peut-être une menace. Mais la grande complexité de ce titre choc est atténuée par l’utilisation de l’adjectif « compliqué » qui ne veut pas dire grand-chose, donc qui veut tout dire mais sans le dire tout en le laissant entendre. Écrirait-on que le luthérianisme avec ses 95 thèses était « compliqué » ? Non, bien sûr. Remplacez « islam » par « politique étrangère de Joe Biden » ou « gestion de la crise sanitaire par le banquier éborgneur » et vous aurez des propositions  qui cachent les drames du monde, qui en évacuent les ressorts dialectiques, qui produisent un discours qui ne ramène qu’au discours car nous sommes, non pas dans l’analyse ou l’information, mais dans dans la communication.

 

Et il se trouve que les kiosques lyonnais qui affichent la “ une ” de La Croix ont disposé la “ une ” d’Historia au dessus de celle de l’organe catholique. Là, rien n’est compliqué, tout est clair. La France, notre France, est celle des « 100 tribus gauloises », ces Arvernes, ces Parisii qui ont créé les « territoires » (mot très chargé d’idéologie comme l’a récemment démontré Fabrice Aubert). On passe sur le fait qu’il n’y a pas eu 100 tribus gauloises en Gaule pour retenir que ces tribus n’avaient vraisemblablement pas conscience de constituer un tout pouvant projeter un territoire français. Bien compliqué, tout cela.

Compliqué
Compliqué
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30 janvier 2021 6 30 /01 /janvier /2021 06:09

Repris du site Des livres et moi.

Astérix et l'art classique
Astérix et l'art classique
Astérix et l'art classique
Astérix et l'art classique
Astérix et l'art classique
Astérix et l'art classique
Astérix et l'art classique
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Astérix et l'art classique
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27 janvier 2021 3 27 /01 /janvier /2021 06:10

Je découvre, 56 ans après, que la chanson “ Nathalie ” de Gilbert Bécaud n'avait rien d'un mythe imaginaire ou évanescent.

 

A Léningrad, l'hiver n'en finit pas

Et nos glissades le long de la Neva

Nous font oublier le froid

Est-ce qu'un jour tu reviendras ?

A Léningrad, je vis avec maman

Des camarades me sortent de temps en temps

Au musée, au restaurant Je viens d'avoir 19 ans 3.

A Novgorod, j'entre à la faculté

Au mois d'Octobre, petite mère est effrayée

Mais vous serez fier de moi

Quand j'aurai fini mon droit

Avec maman, quand le cœur est au gris

Après l'dîner, on se passe "Nathalie"

Ça la fait un peu pleurer

Et moi ça me fait danser

Rappelle-toi la place était vide

Et dans ce temps-là, maman était guide

Pouchkine elle en parle tout l'temps

C'était son bon temps

J'voudrais bien aller à Paris

Voir les magasins et les rues la nuit

Mais pour avoir un pass'port

Crois-moi c'est du sport

A Léningrad, les longues nuits de Juin

On se régale de rock américain

On chante aussi tes succès

En français et en anglais

Envoie-nous des cartes postales

De la Tour Eiffel, du Château d'Versailles

Et une diapo couleurs

De mes petites sœurs

Moi j't'envoie une photo de moi

Ma jupe est trop longue

Mais ici c'est comme ça

Est-ce que j'ressemble à maman

Il y a 19 ans ?

A Léningrad, tout le monde t'attend

A Léningrad, c'est bientôt le printemps

Si tu revenais avec lui

Elle serait contente Nathalie.

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21 janvier 2021 4 21 /01 /janvier /2021 06:26

 

 

Pas d’affolement : on ne va pas évoquer les actifs financiers, les obligations boursières, les créances, mais plutôt la manière dont il convient d’écrire les titres d’ouvrage. On parlera donc littérature et cinéma.

 

Dans une autre vie, j’ai, pendant environ 40 ans, corrigé 150 mémoires de maîtrise et de DEA et une vingtaine de thèses et de dossiers pour l’habilitation à diriger des recherches. Je crois qu’autrefois j’aurais aimé rejoindre les rangs des imprimeurs, d’authentiques savants appréhendant des centaines de normes, de règles, des techniciens à la croisée des mondes manuel et intellectuel.

 

Il faut s’efforcer de respecter les règles en matière d’édition comme il convient de respecter les feux de circulation. Cela rend la vie plus simple. Si j’écris « J’adore les misérables » ou « On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset »,  ou bien « II faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » du même Alfred, je risque d’installer la confusion chez mes lecteurs.

 

Comme presque toujours, le mal vient d’outre-Manche et d’outre-Atlantique (je ne parle pas de l’outre-Rhin car la langue allemande est un cas à part). Les Grands-Bretons et les Étasuniens ont tendance à mettre des majuscules un peu partout (What’s New Pussycat ? contre Quoi de neuf Pussycat ?, For Your Eyes Only contre Rien que pour vos yeux, “ Let It Be Me ” contre “ Je t’appartiens ”). Nous, non, mais nous sommes contaminés par ce qui n’est pas notre grammaire, notre culture, nos traditions.

 

Alors faut-il écrire « J’ai vu l’avare de Molière », « J’ai vu L’avare de Molière », « j’ai vu l’Avare de Molière » ou « j’ai vu L’Avare de Molière » ? Sans oublier que, depuis que nous disposons de traitements de texte, il vaut mieux mettre le titre de l’œuvre en italiques. Nous écrirons donc : « J’ai vu l’Avare de Molière ». Ça marche aussi pour la sculpture ou la peinture : « Quelle est l’influence de Camille Claudel dans le Baiser de Rodin ? ». Ou encore : « J’aimerais bien revoir la Joconde ».

 

Citer le nom d’une œuvre obéit à des règles simples mais précises. Autrefois, on soulignait les titres : la Femme de trente ans (et nom 30). Maintenant, les italiques des traitements de texte permettent d’écrire sans ambiguïté : “ Le Chêne et le Roseau ” compte parmi les Fables de La Fontaine. Á noter que Roseau prend une majuscule car il est en miroir par rapport au chêne. Pour les journaux, revues, pour les émissions qui constituent une œuvre, les italiques s’imposent : France-Soir, Initiative Communiste, Affaires sensibles.  Pour les sites internet, nous sommes encore en plein flottement : pour l’instant, j’écris Le Grand Soir et non Le grand Soir (ou Le Grand Soir, ou encore Le grand soir).

 

 

Les textes courts – articles, chansons, chapitres, contes – qui font partie d'un ensemble et qui ne constituent pas des publications isolées sont le plus souvent mis entre guillemets : “ Un cœur simple ” de Flaubert fait partie du recueil Trois contes (et non 3 Contes).

 

Seul le premier mot d’un titre d’œuvre prend une capitale initiale : Voyage au bout de la nuit, Du contrat social, l’Éducation sentimentale. Les noms propres conservent leur majuscule : Michel Strogoff, Madame Bovary, Babbitt.

 

Si le titre commence par un adjectif ou un adverbe, on ne met pas de capitale après le premier substantif : Vingt Ans après.

 

Si le titre constitue une phrase à lui seul, seul le premier mot prend une capitale : Autant en emporte le vent, Touchez pas au grisbi !. Si le titre ne constitue pas une phrase, on capitalise le premier substantif : les grandes Espérances. Á noter l’exception des Fleurs du Mal, Baudelaire ayant exigé cette seconde capitale. Si un adjectif est placé entre l’article et le substantif ou après le substantif, il commencera par une capitale : les Trois Mousquetaires, la Vingt-cinquième heure, les Femmes Savantes, le Courrier Picard.

 

Lorsqu’un titre contient une comparaison ou une symétrie, les substantifs qui le composent commencent généralement tous par une capitale : Crime et Châtiment, le Zéro et l’Infini.

 

Si le titre contient un mot composé, le deuxième élément commence par une capitale : le Procès-Verbal, l’Affaire Saint-Fiacre.

 

On ne met jamais les titres en abrégé : Madame Bovary, Madame de.

 

Pour ce qui est des chiffres, il faut respecter les choix des auteurs : l’Assassin habite au 21, 1984 (version française, Nineteen Eighty-Four, version originale),  Quatrevingt-treize, (Hugo ne s’était pas vraiment expliqué sur cette graphie : « J’ai déjà fait observer que Quatre-vingt ne veut pas de trait d’union. C’est un seul mot. Ne pas l’oublier. »)

 

 

Attention à la Bible et au Coran : « J’ai lu la Bible », mais « J’ai une bible à la maison » ; « Passe-moi ton exemplaire du Coran », mais « Tu trouveras des corans en solde chez le bouquiniste ».

 

Problème de l’article contracté : « J’ai assisté à une représentation du Cid » (et non pas de le Cid), « J’aime le Baudelaire des Fleurs du Mal », « J’aime l’humour des Joyeuses Commères de Windsor », « J’ai une édition du XIXe siècle des Trois Mousquetaires », « Je pense aux “ Petites madmaselles ” de Bécaud », « Il nous a parlé du Rouge et le Noir » (et non du Noir), « Je n’ai pas trop aimé sa critique de les Salauds vont en enfer ».

 

Pour ce qui est des films, les règles peuvent être différentes. Lorsque le titre commence par un article défini, seul le premier substantif prend la majuscule : les quatre Filles du docteur March, le Rideau déchiré, la Femme du boulanger. Si un adjectif précède le substantif, il commence par une majuscule : le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. Mais l’adjectif ne porte pas la majuscule lorsqu’il suit le substantif : la Lettre écarlate. Lorsque l’article commence par un article indéfini, les mots qui suivent ne portent pas la majuscule : Une si jolie petite plage. Si le titre est une phrase, aucun des mots qui suit l’article ne porte la majuscule : Le cave se rebiffe, Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause !. Si un titre est composé de plusieurs substantifs au même niveau, ils portent tous la majuscule : Le Bon, la Brute et le Truand. Mais dans Diabolo menthe, le statut de menthe est inférieur à celui de diabolo.

 

On l’a dit, les Britanniques et étasuniens mettent des majuscules un peu partout. Les Italiens sont parcimonieux : La dolce vita. Les substantifs allemands commençant par une majuscule, ça y va outre-Rhin : das Kapital, die Entwicklung des Sozialismus von der Utopie zur Wissenschaft, die Brücke. Les Espagnols sont plus modérés : La piel que habito, Mar adentro, Abre los ojos, Cien años de soledad, Don Quijote de la Mancha.

 

E la nave va…

De la titrisation
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