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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 06:42

banquiers banksters.jpg

 

Les Aliboffis nous conseillent de chanter ce poème de leur cru sur l'air des rois mages en Galilée :


 

Comme des rapaces

V’là les banquiers

Ils sont d’la race

Des vautours ces fumiers

Sans rigoler

Tu les verras voler

Sans même un pistolet

Et puis se gondoler.

 

Ils ont d’abord bouffé notre pognon

En spéculant jusqu’au dernier quignon

Après ils ont fabriqué une crise

Mettant l’Etat et les gens dans la mouise

 

Comme des rapaces

V’là les banquiers

Ils sont d’la race

Des vautours ces fumiers

Sans rigoler

Tu les verras voler

Sans même un pistolet

Et puis se gondoler.

 

Ah ! Ah ! Ah !

Ah ! Ah ! Ah !

 

Comme des rapaces

V’là les banquiers

Ils sont d’la race

Des vautours ces fumiers

Sans rigoler

Tu les verras voler

Sans même un pistolet

Et puis se gondoler.

 

Sarko leur a filé plein de milliards

Pour qu’ils puissent se goinfrer de caviar

Creusant pour eux un abyme de dettes

Qu’il a évidemment mis sur nos têtes

 

Comme des rapaces

V’là les banquiers

Ils sont d’la race

Des vautours ces fumiers

Sans rigoler

Tu les verras voler

Sans même un pistolet

Et puis se gondoler.

 

Ah ! Ah ! Ah !

Ah ! Ah ! Ah !

 

Comme des rapaces

V’là les banquiers

Ils sont d’la race

Des vautours ces fumiers

Sans rigoler

Tu les verras voler

Sans même un pistolet

Et puis se gondoler.

 

Puis l’Elysée valant bien une messe

Le « Normalou » nous a fait des promesses

« Mon ennemi, dit-il, c’est la finance !

Votez pour moi, je sauverais la France. »

 

Comme des rapaces

V’là les banquiers

Ils sont d’la race

Des vautours ces fumiers

Sans rigoler

Tu les verras voler

Sans même un pistolet

Et puis se gondoler.

 

Il nous a concocté une réforme

Mais c’est les banquiers qui l’ont mise en forme

Ils se bidonnent, pour eux c’est la vendange

Pour ces salauds, soyez-en sûr, rien de change

 

Comme des rapaces

V’là les banquiers

Ils sont d’la race

Des vautours ces fumiers

Sans rigoler

Tu les verras voler

Sans même un pistolet

Et puis se gondoler.

 

Ah ! Ah ! Ah !

Ah ! Ah ! Ah !

 

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 07:27

J'ai reçu d'un camarade et ami du Nord ce témoignage que je livre brut de décoffrage :

 

http://vigieinfo.com/wp-content/uploads/2011/05/crs.jpg

 

Le tayraultrisme d'État est bien en place.

 

Il avait été prévu un petit comité d’accueil à l’occasion de la venue de notre ayrault national à Lille, hier, 18 décembre.
Les opposants à l’ayraultport n’ont pas été déçus.
Des témoignage.

 

Je reviens du Grand Palais, pas moyen d'entrer, nous avons été priés d'être de l'autre côté du boulevard, puis contrôle de police, on nous a prévenus que si on ne partait pas les CRS nous embarquaient car plus de 3 personnes c'est un regroupement !

 

J'ai découvert le long de l'ancienne fac de droit qu'il y avait au moins une vingtaine de cars de CRS avec des CRS qui avaient l'air de s'embêter.

 

Je suis inquiet pour … et des jeunes qui étaient avec lui car plus moyen de le joindre et eux sont restés sur place. J'’espère qu'il ne s'est pas fait embarquer.

 

En tout cas c'est déplorable, qu'il y ait eu un contrôle d'identité passe encore mais nous refouler comme de dangereux terroristes, on ne voit pas le changement avec ce qui se passait avant. Notre Premier ministre a-t-il peur à ce point de ses concitoyens qu'il préfère ne les voir que de très loin ?

 

De retour de Lille Grand Palais....

Pas pu approcher de l'entrée : stoppé par la police

Prié de traverser le Boulevard et de rester sur le trottoir d'en face....

 Au bout d'un moment, nous nous sommes retrouvés à 5....

 Nos identités ont été relevées.

 Au bout de 20-25 mn, arrivée d'une cohorte de CRS en civil (on suppose que ce sont des CRS car ils ont refusé de décliner qui ils étaient).

Ton agressif, violent : "tu te casses ou on te casse", voilà le genre de phrase assénée à l'un d'entre nous.

 Dans les rues arrière, plusieurs cars de CRS bien remplis....

 Si l’on récapitule : 20 à 30 policiers et CRS en civil + plusieurs dizaines de CRS en faction : pas mal pour 5 opposants à NDDL ! Ça vaudrait le coup de calculer le coût budgétaire par tête d'opposant.

Je suis quand même très mal à l'aise avec ce déploiement et cette agressivité des CRS, dans cet "État de gauche" : on n'a fait que changer de bourreaux, pas de leurs bras armés....

 

Aujourd'hui, mardi 18 décembre 2012, à Lille Grand Palais, c'était le 30ème anniversaire des Missions locales avec la présence « VIP » de Monsieur Jean-Marc Ayrault pour clôturer cette petite sauterie.

 

Une occasion rêvée pour aller dire à ce cher Jean-Marc (oui, le même qui fichait les SDF lorsqu'il était encore maire de Nantes !) que, ici aussi, comme partout, on est farouchement opposé à ce projet de d'aéroport sur la ZAD de Notre dame des Landes.

 

Notre action s'est « organisée » un peu au dernier moment, bon, je n'imaginais pas, que nous serions des milliers, mais je ne pensais surtout pas me faire arrêter à 100 mètres du Grand Palais, par des CRS stationnés avec une vingtaine de véhicules.

Au menu, confiscation de la banderole « Ayraultporc NON! » avec l'aide musclé d'un flic en civil qui m'a gratifié d'une « caresse » (un peu contrainte, face à mon refus...), vous savez en appuyant avec conviction sur ce fameux point de pression qui se trouve entre les métacarpes de l'annulaire et du majeur et qui fait tout lâcher, obligatoirement. Ça fait monter les larmes aux yeux, on ne sait plus si c'est à cause de la douleur ou de la haine.

 

Puis contrôle d'identité, très banal, sans justification, ni rien...

 

Alors, j'entends déjà les mauvaises langues qui s'indignent, « Rien n'a changé après Sarkozy, Police partout... ». Hé bien, détrompez-vous, après cette prise de contact maladroite avec la maréchaussée, j'ai pu ensuite, en toute liberté, rejoindre la manif, vous voyez, on est dans un beau pays.

 

Bon, d'accord, c'était sans compter, qu'après cette arrière-garde, planquée dans les rues adjacentes, sur le trottoir face au Grand Palais, attendait une autre forme d'accueil...

 

Des types, tous en civils, certain semblant sortir directement d'un bureau, d'autres arborant de temps en temps un brassard « Police » et d'autres encore ressemblant terriblement au fameux service d'ordre du GUD, vraiment, et parmi cette belle bande de pleutres, errant comme une âme en peine, le vieux  Mr Chewing Gum, RG, trop bien connu et reconnu des Lillois.

 

Et nous, les manifestants, au milieu de ce merdier sans nom, nous au nombre de 6 (quand même!) contre 20, 25 molosses en civil, refusant catégoriquement de définir leur statut :

 

« Mais, si tu sais bien qui on est... arrête... allez barrer vous maintenant... on vous fait une fleur...après ça sera pas pareil... », de charmants compagnons rêvant que d'une chose, que ça cogne ! Comme dans la chanson « Faut qu'ça saigne... ».

 

Bon, on n'était pas assez nombreux pour ça, alors, ils nous ont, littéralement, poussés hors de la zone de "sécurité", nous bousculant sur 200 mètres, insistant (probablement avec bienveillance) sur le fait que si on n'obtempérait pas, alors ce serait ensuite, je cite : « avec perte et fracas! ». Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?

 

Je l'ignore, mais en recoupant avec le reste de cette charmante discussion, je crois qu'on peut parler d'intimidation. 

 

Et il faut avouer que ça fonctionne pas mal comme méthode, surtout dans un rapport de force aussi déséquilibré que celui-là !

 

Alors, on est reparti la queue entre les jambes, on s'est dispersé avec un goût amer dans la bouche.

 

Bref, en soit, tout ça c'est anecdotique, ce n'est pas grave, il n'y a pas mort d'homme. C'est vrai.

Sauf que face à une telle violence, car c'est réellement violent, j'en arrive à croire qu'on n'a rien à envier à la Russie en matière de liberté.

 

Putain ! On était six, deux vieux, deux ados, un type avec des béquilles et moi, le gringalet ! Seulement nos bouches pour gueuler et on s'est fait jeter sans ménagement...

 

Qui sait ce qui aurait pu arriver si on avait un peu plus taquiné ces types ? Aucun passant, seulement cette bande de pleutre constitué pour l'occasion de flics, de CRS et de je ne sais quelle garde rapprochée et secrète du premier ministre.

 

Il y a un truc qui va vraiment pas là, on marche sur tête.

Je commence à comprendre Sartre, qui en 1972 parlait du terrorisme en disant « C'est une arme terrible, mais les opprimés pauvres n'en ont pas d'autre ».

 

Comment réagir face à cette violence ? Face à cet État dégénéré et barbare ?

 

J'ai la faiblesse de croire que la ZAD et tout ce qu'on génère autour d'elle est un début de réponse...

 

En tout cas une réponse plus pertinente que leurs attaques.

 

À suivre...

 

Soyons pas sage!

 

Salut et fraternité les amis.

 

PS :  Mikis THEODORAKIS avait vraiment raison.

 

« France socialiste puisque tu existes

Tout devient possible... »

 

 

Nous sommes arrivés un copain et moi devant le grand palais vers 15h30 ; après 5mn on s'est fait contrôler une première fois. Puis 25 minutes plus tard une personne nous avait rejoint et on s'est de nouveau fait contrôler et fouiller par 5 flics en civil. Ils nous ont ensuite "invité" à aller sur le trottoir d'en face, ou comme il est dit dans les autres messages nous nous sommes fait contrôler encore une fois et où nous avons été "dégagés" pour reprendre leurs mots ! Ce qui fait que l'on a contrôlé nos papiers 3 fois en un peu plus d'une heure !

 

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 15:29

http://tatacho11.files.wordpress.com/2010/02/firingsquad5001.jpgLa justice étatsunienne vient de condamner à 10 ans de prison un type qui avait piraté les comptes de plusieurs artistes  et qui avait publié des photos de l'actrice Scarlett Johansson nue. 10 ans !!! Pourquoi pas le peloton d'exécution, branle dieu de foutre (ça ya est, vous connaissez enfin mon juron favori) ?


Pour revenir à la tuerie de Newton, il y a une trentaine d’années, un grand historien français (proche du PCF) m’avait dit la chose suivante : il y a deux pays au monde qui n’ont pas de nom, l’URSS et les EU. Ils sont voués à mourir. Pour l’URSS, c’est fait. Il ne s’agit peut-être pas d’adhérer complètement à ce postulat, mais la proposition n’était pas inintéressante.


Parmi les mythes fondateurs des États-Unis, j’en retiens deux : les sorcières de Salem et Fort Alamo. Ils se complètent très bien. D’un côté le puritanisme, le fanatisme religieux qui excluent, qui tuent et qui font des EU un pays élu ("In God we Trust"). De l’autre, le fort assiégé à partir duquel on ne peut sortir qu’en tuant. D’un côté la corde pour pendre les hérétiques. De l’autre, les armes à feu pour tuer ceux qui s’opposent aux étatsuniens en tant qu’individus ou en tant que communauté. Dans les deux cas, du fantasme qui justifie et alimente la violence. Avec, toujours, cette opposition du bien et du mal.


Des gens aussi religieux ne peuvent pas ne pas avoir peur. Le reste du monde paye cette peur, au sens propre comme au sens figuré.

 

 

PS : en Utah, les condamnés à mort qui le souhaitent peuvent être fusillés. C'est une faveur qu'on leur fait en partant du principe que la mort par balles est plus rapide et moins douloureuse. Et puis, au moins, ils meurent assis.

 

À propos de fusillés, j'avais publié sur mon ancien blog censuré par nouvelobs.com le texte suivant :

 

Lorsque j’étais enfant, vers 1955, vivait, à quelques centaines de mètres de chez nous un homme d’environ trente-cinq ans, qui avait un impressionnant renfoncement dans la boîte crânienne, sous l’oreille.

 

En 1944, cet homme était passé devant un peloton d’exécution et avait reçu le coup de grâce.

 

Bien que n’étant pas usager de la RATP un jour de grève, il avait été raflé comme otage quelques semaines plus tôt, apparemment sur dénonciation. Par un bel après-midi, il avait été fusillé avec quatre autres compagnons d’infortune dans la clairière d’un bois. On lui avait bandé les yeux, il avait entendu les commandements en allemand, puis reçu plusieurs balles en pleine poitrine et s’était écroulé. Il était le troisième en partant de la gauche, si je puis dire. Il avait donc très clairement entendu un soldat allemand donner le coup de grâce à ses deux prédécesseurs, avant de sentir le canon du revolver sous l’oreille et l’explosion subséquente dans sa tête. L’Allemand avait-il tremblé ? la balle avait glissé le long du crâne.

 

Après avoir tranquillement commis leur crime, les soldats étaient partis sans un mot et avaient laissé les cinq suppliciés à la charge d’un prêtre (la religion sait faire bon ménage avec la barbarie). En bénissant les cadavres, l’homme de Dieu, qui devait prévenir les familles, se rendit compte que l’un des cinq fusillés respirait très faiblement. Il se précipita dans une boucherie toute proche et revint sur les lieux avec le commerçant et sa camionnette. Ils emmenèrent le fusillé dans la boucherie et le couchèrent sur l’étal. Pour cause de pénurie, le magasin n’était jamais ouvert l’après-midi. Ils alertèrent ensuite un médecin de l’hôpital de la ville qui revint avec un matériel de perfusion sanguine. Le soir, ils conduisirent le mourant à l’hôpital. Des membres du personnel parvirent à le soigner dans la plus grande discrétion. Trois semaines plus tard, le jeune homme était rétabli.

 

En 1946, il épousa une voisine et s’installa comme cordonnier. Depuis le drame, il n’avait jamais dormi plus de deux heures par nuit, réveillé – j’imagine à la fin du premier cycle de sommeil – par d’épouvantables cauchemars. Il parvenait à s’assoupir quelques quarts d’heure dans la journée. Cinq ou six ans plus tard, sa femme l’avait quitté, se sentant devenir folle.

 

Il avait dit à mon père qu’un jour, il se donnerait lui-même le coup de grâce.

 

 

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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 10:25

http://www.despasperdus.com/public/blog2012/socialisme_du_reel.jpgComme son nom l’indique, le site Atlantico est atlantiste, pro américain. Il est également libéral sans tabous et sarkozyste sans retenue. Il est généralement bien informé. Je reprends donc ici un article qu’il a publié le 22 mai 2012 sous la plume de Benjamin Dormann, un de ces hommes qui s’ébrouent dans plusieurs milieux à la fois : journalisme, politique, affaires.

 

Jean-Pierre Chevènement n’a pas toujours frayé avec François Bayrou. Au temps où il se cherchait un destin national et où il faisait l’éloge du comte de Paris, il avait forgé l’expression « la gauche américaine ». Il désignait sous ce qualificatif la « Deuxième gauche », les rocardiens, la Cfdt, les socialistes quai avaient accepté l’inéluctabilité de la mondialisation financière. Avec l’article qui suit, nous sommes en plein dans ce schéma. Quand on pense que, pour les Étatsuniens, la recherche du mot "socialisme" sur internet est l'un des favoris, on se dit qu'ils ont peur de tout. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont armés.

 

La French American Fondation est connue pour sa formation, les "Young Leaders", réservée à une dizaine de jeunes surdiplômés chaque année. Sur les huit socialistes sélectionnés comme Young Leaders depuis François Hollande en 1996, six rentrent dans son gouvernement cette semaine. Le plus "atlantiste" n'est pas toujours celui qu'on croit...

Exit Alain Juppé, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Jeannette Bougrab... Place à François Hollande, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Aquilino Morelle (plume du Président), etc.

« Enfin des têtes nouvelles ! » entend-t-on ici ou là. Nouvelles ? Tout est relatif, quand on sait décrypter la liste ci-dessus : en fait, tous ces « Young Leaders »  de l’UMP ont laissé la place à des « Young Leaders » du Parti socialiste. Car François Hollande et Pierre Moscovici depuis 1996, Marisol Touraine et Aquilino Morelle depuis 1998, Arnaud Montebourg depuis 2000 et Najat Vallaud-Belkacem depuis 2006, sont tous des « Young Leaders ». Tous ont été minutieusement sélectionnés et « formés » par ce très élitiste réseau Franco-Américain (French American Foundation), inconnu du grand public, sponsorisé entre autres par la banque Lazard. Le programme se présente en ces termes :

Programme phare de la French-American Foundation, le programme Young Leaders a été créé en 1981 et sélectionne chaque année pour leurs réalisations et leur leadership, 10 Français et 10 Américains âgés de 30 à 40 ans, appelés à jouer un rôle important dans leur pays et dans les relations franco-américaines. Les candidats retenus participent à deux séminaires de cinq jours chacun sur deux années consécutives – alternativement en France et aux Etats-Unis – afin d'échanger sur des thèmes majeurs communs aux deux pays et d'approfondir leur compréhension mutuelle (link). 

 

Autrement dit, ils ont tous postulé et se sont fait parrainer pour être admis à suivre ce programme phare mis en place par la FAF, la French American Fondation. La FAF est elle-même un organisme à cheval sur Paris et New-York, créée en 1976 conjointement par les présidents Ford et Giscard d’Estaing. A noter qu’entre 1997 et 2001, John Negroponte présida la FAF, avant de devenir entre 2005 et 2007, sous Georges Bush, le premier directeur coordonnant tous les services secrets américains (DNI), dirigeant l’US States Intelligence Community (qui regroupe une quinzaine de membres, dont le FBI et la CIA).

Crée en 1981, ce programme Young Leaders permet de développer « des liens durables entre des jeunes professionnels français et américains talentueux et pressentis pour occuper des postes clefs dans l’un ou l’autre pays ». Pressentis par qui ? Par un très strict comité de sélection, composé majoritairement d’anciens Young Leaders, qui ne retient qu’une dizaine d’admis par an. Seuls 13 hommes ou femmes politiques ont été admis depuis 1995, soit moins d’un politique par an en moyenne. Ces heureux « élus » sont choisis comme d’habitude parmi l’élite française : seuls 4% des Young Leaders français ne sont pas diplômés de l’ENA ou pas titulaires d’au moins un diplôme Bac+5, les trois quarts sont des hommes, à 80 % Parisiens... Autant dire qu’on reste en famille avec ce gratin issu de nos grandes écoles. Une spécificité française, qui, comme le souligne un rapport de la FAF, assure « une fonction de "reproduction sociale" de la "classe dominante " […] dans un pays où la simple notion de leadership renvoie aux "diplômes" et non aux qualités intrinsèques de la personne comme c’est souvent le cas outre-Atlantique ». Bref, notre nouveau président et ses nouveaux ministres cités ici sont de purs produits de nos grandes écoles, « ces acteurs influents (qui) personnifient la "pensée dominante" depuis de nombreuses décennies » selon la FAF.

Dès que l’on parle de réseaux d’influence, certains de leurs membres crient aux « obsédés du complot » et s’empressent généralement de préciser que le rôle de telles organisations est marginal et informel. Pour ce qui est de l’efficacité des « Young Leaders », les chiffres parlent plus que tous les longs discours : sur les 8 socialistes sélectionnés comme Young Leaders depuis François Hollande en 1996, 6 rentrent dans son gouvernement cette semaine. (Ne restent sur la touche, pour le moment, que Bruno Le Roux, qualifié par beaucoup de « ministrable », et Olivier Ferrand [décédé en juin 2012], l’ambitieux président du think-tank Terra Nova ayant permis l’élection de François Hollande aux élections primaires ; deux candidats impatients de rejoindre leurs camarades Young Leaders au gouvernement). Beau tir groupé, comme s’en enorgueillit à juste titre le site américain («The French-American Foundation is proud to have five Young Leader in the cabinet of President François Hollande, himself a Young Leader in 1996”), tandis que le site français […].

En septembre 2006, lors de sa visite aux États-Unis, Nicolas Sarkozy avait prononcé un discours à la French American Foundation (FAF), rappelant la nécessité de « rebâtir la relation transatlantique », paraphrasant ainsi les statuts de la fondation dont l’objectif est de « renforcer la relation franco-américaine considérée comme un élément essentiel du partenariat transatlantique ». À ceux nombreux qui me demandent, à l’occasion de la visite de François Hollande à Barack Obama, « pourquoi est-ce que les journalistes ne nous parlent pas de ça, à propos de François Hollande, au lieu de nous parler de son séjour d’étudiant et de goût pour les cheeseburgers (linkdont on n’a rien à faire? ». Qu’ils demandent donc la réponse aux journalistes qui ont l’art de nous servir ces hamburgers, préparés par les communicants, en prenant leurs lecteurs pour des cornichons ! Qu’ils la demandent en particulier aux Young Leaders des médias, aujourd’hui actionnaires ou directeurs des principales rédactions, ces copains de promo de certains de nos nouveaux ministres pour certains d’entre eux : de Laurent Joffrin (Nouvel Observateur) à Denis Olivennes (Europe 1, Paris Match et du JDD), en passant par Matthieu Pigasse, Louis Dreyfus et Erik Izraelewicz (Le Monde)… Et la liste hommes de médias Young Leaders est longue, comme on peut la lire plus intégralement dans l’enquête « Ils ont acheté la presse ».

A New-York, la venue de François Hollande et de sa nouvelle équipe était attendue sereinement. Vu de la FAF, « Welcome à la Hollande team » ; on reste en terrain connu, tout est sous contrôle, on est même fier d’avoir autant de ses poulains dans la place, nous l’avons vu. Que les angoissés se rassurent : « le changement, ce n’est pas pour maintenant », n’en déplaise à Jean-Luc Mélenchon, l’allié peu atlantiste du Président ! 

 

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 10:57

http://static.skynetblogs.be/media/19492/0651.jpgQue les choses soient claires : pour moi, l’exil fiscal est une démarche ignoble. Je n’emploierais pas le terme de « trahison », mais plutôt ceux de « perfidie », de « noirceur ».

 

La lettre ouverte de Depardieu est à son image : excessive, plutôt grossière. Un peu de sobriété lui aurait rendu service. Sur le fond, sa dernière démarche ne tient pas debout. Il sait bien, car ses avocats ont dû le lui préciser, qu’un passeport est un document qui sert simplement à passer les frontières. Il n’a rien à voir avec la nationalité. Si je suis pote avec Benoît XVI, ce qu’a dieu et la Hitler Jugend ne plaisent, je peux me faire délivrer un passeport aux armes du Vatican. Rendre son passeport n’ébranle pas le fondement de la nationalité. Par ailleurs, on peut se faire soigner gratuitement en France sans carte vitale.

Ce que je reproche à Jean-Marc Ayrault, c’est sa démagogie. Il n’a en effet jamais utilisé le mot « minable » pour qualifier l’exil fiscal belge lorsqu’il a vu partir des patrons du CAC 40. Qu’il craint, et donc qu’il sert. À ce jour, Depardieu n’avait rien fait de mal aux Français. Il ne leur a donné que du bonheur, de la culture, de l’art (de moins en moins au fil des ans), alors que les exilés patronaux exercent un pouvoir considérable sur nos concitoyens. En les mettant au chômage, en déterminant leur niveau de vie. Ce sont eux qui décident si la France fera la guerre ou ne la fera pas, si les Français payeront pour les crimes des banksters ou ne payeront pas.


Plier devant Mittal, pire encore devant une poignée de « pigeons », pour la plupart exilés fiscaux, ça c'était minable.


Cela dit, l'idée de fuir son destin fiscal trotte dans la tête de Depardieu depuis quelques années. Marianne.fr cite ce dialogue de 2004 entre une journaliste et l'acteur (link) :

 

« D’autres que toi ont choisi depuis longtemps d’aller vivre sous des cieux fiscaux plus cléments. L’idée d’aller t’installer en Suisse ou dans tout autre paradis fiscal ne t’a jamais traversé l’esprit ? » 

  

Gérard Depardieu : « Je vais être franc avec toi : oui, j’ai déjà pensé m’exiler en Suisse. Non pas seulement pour payer moins d’impôts, mais pour gagner une certaine tranquillité. Pour fuir une pression médiatique qui a déjà causé beaucoup de tort à ma famille et à ma vie privée. Et, aussi, pour rejoindre un certain nombre de mes amis qui ont depuis longtemps élu domicile là-bas. Il y a un an et demi, j’ai demandé au fisc helvétique de calculer ma facture fiscale. Le forfait qu’il me réclamait était très élevé. J’y ai tout de même réfléchi à deux fois. Et puis, je me suis dit que c’était trop compliqué. Je me suis dit surtout que j’étais français et donc que je devais payer mes impôts en France. Au fond, je suis très bien ici. Mieux, sans doute, que partout ailleurs. J’aimerais simplement que l’on sache que lorsque je touche un gros cachet pour un film, je paie des impôts, des charges sociales, des cotisations chômage… Les sommes énormes qui sont annoncées dans la presse ne vont pas directement dans ma poche. Une fois qu’on a dit cela, je sais que je suis un privilégié, que je gagne beaucoup d’argent, mais je n’en ai absolument pas honte ». 
  

À l’époque en 2004, et toujours à l’occasion de ce livre d’entretien, Gérard Depardieu avouait payer 2,3 millions d’euros d’impôts par an et être évidemment soumis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Il ajoutait : « J’ai toujours su instinctivement qu’une partie de l’argent que je gagnais appartenait à l’État et devait être redistribué. Je suis pour le partage et la redistribution de richesses ». 

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 07:06

http://a51.idata.over-blog.com/0/32/46/53/illustration10/grece-barbarie-capitaliste.jpgLe capitalisme est national, multinational, international, transnational. Il est mille fois mieux organisé que le syndicalisme. C’est une pieuvre.

 

 

Alternatives Économiques a récemment publié un schéma très intéressant qui montre les relations de contiguïté, d’inceste, existant entre les grandes entreprises françaises. Et pendant ce temps-là l’octogénaire Giscard nous bêle : « Concurrence libre et non faussée ».

 

Quelques exemples de relations capitalistiques :

 

Dexia a des liens avec Cap Gemini, Veolia, Schneider et EDF.


Total a des liens avec PPR, Renault, EADS, Lafarge, Veolia, Bouygues, Saint-Gobain, L’Oréal, BNP.


Lagardère a des liens avec BNP, Carrefour, Vinci, LVMH, Pernod-Ricard, Crédit Agricole, Bouygues, Alsthom, EADS.


France Telecom (participation de l’État : 27%) a des liens avec ST, Total, L’Oréal, EDF.


Arcelor/Mittal a des liens avec PPR, EADS.


Accor a des liens avec PPR, Suez, Vivendi, Danone, Carrefour.


Renault (participation de l’État : 15%) a des liens avec Accor, Bouygues, LVMH, L’Oréal, Air liquide, Danone ( !), Sanofi/Aventis, Total.


Saint-Gobain a des liens avec Alsthom, Essilor, Veolia, Laffarge, EADS, Suez, Alcatel, Total, Gaz de France, Axa, BNP, Société générale, Carrefour.

 

Etc…

 

(link)

 

Photo ^prise en Grèce … ou ailleurs.

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 06:52

http://www.letelegramme.com/images/2012/12/14/1944470_h-50635222.jpgLe môme tueur est entré dans l’école avec deux armes de poing très redoutables et un fusil-mitrailleur semi-automatique APPARTENANT À SA MÈRE ! Cette dame était, dit-on, institutrice. C’est quoi ce pays qui a placé son phallus là où il ne fallait pas et où des enseignantes possèdent de tels arsenaux ? Les parents savaient-ils que cette personne à qui ils confiaient leurs enfants étaient une dingue de la gâchette ? Ça leur fait quoi aux Étatsuniens de se lever le matin en se disant : « tiens, aujourd’hui, trente-quatre personnes vont mourir d’une balle dans la peau ? » C’est quoi ce pays où des millions de gens pensent que s’il y a des tueries, c’est parce que les citoyens ne sont pas TOUS armés ?

C’est quoi cette nation de cow-boy qui n’envisage pas de supprimer de sa Constitution le deuxième amendement (voté en 1791) qui garantit à tout habitant le droit de porter une arme ? À l’époque, les citoyens redoutaient que le gouvernement puisse les désarmer pour imposer une armée de métier ou une milice. En 2008, la Cour suprême ordonna que l’autodéfense était un élément central du droit. Cette tradition du citoyen en armes date du XIIe siècle, en Angleterre, quand le roi Henry II obligea les hommes libres âgés de 15 à 50 ans à participer à la défense publique. Plus tard, chaque sujet de sa Majesté eut l’obligation de protéger le roi et de participer à la répression des émeutes.

Cro-Magnon aussi était armé.

 

L'immense C. Kelly, membre du CSA, explique pourquoi le tueur a tué : il venait d'une famille monoparentale ! Elle fut nommée au CSA sur proposition de Gérard Larcher, alors président du Sénat. Auparavant, elle avait écrit une biographie de F. Fillon. Ah! tous ces phares de la pensée...

 

 

 

PS : j'ai publié cette note sur le site du Grand Soir sous la signature de Théophraste R. (je suis l'un des contributeurs de cette rubrique). Un lecteur a envoyé cette réaction très intéressante :

 

 

La vrai question est toujours : à qui celà profite-t-il, et pourquoi ?

Des centaines de millions de citoyens autorisés à acheter des armes, ça fait quand même un sacré marché et de sacrés bénéfices pour les marchands de canons. C’est comme une guerre permanente à la maison. Juteux...
Mais en fait la vraie raison est encore bien pire : pour que les élites contrôlent et dominent les peuples, il faut que ceux-ci ne s’unissent surtout pas, et ne pensent surtout pas.
Comment faire celà ? Tout simplement en les divisants et en leur occupant l’esprit. La violence est le parfait outil pour çà : donnez des armes à tout le monde et ils s’en serviront les uns contre les autres. De plus, la violence a ce rôle essentiel qu’elle remplit nos esprits de pulsions animales, aussi bien en tant que victime qu’en tant qu’agresseur. L’émotion dès lors nous gouverne, nous empêchant de penser rationnellement. Donc nous ne réfléchissons plus aux réelles causes de notre situation. Notre horizon se réduit à l’ennemi désigné par les médias : l’étranger, le communiste, le terroriste, le pauvre, celui qui a une autre couleur de peau, une autre culture, le fonctionnaire, le chomeur, etc...

Et pendant ce temps là les élites font ce qu’ils veulent de nous, et en plus on leur donne notre argent pour acheter ces armes que l’on a fabriqué nous-mêmes dans les usines qu’ils ont construites en exploitant nos aieux.
On leur donne d’abord notre sueur, puis notre argent durement gagné avec cette sueur, puis notre sang en nous entretuant, plantant de nouvelles graines de peur et de haine qui feront vendre de nouvelles armes...

Alors qu’en réalité, la violence est l’expression d’une frustration née d’une sensation d’inégalité, d’injustice. L’être humain, désespéré, ne voyant plus aucun moyen de réparer ses angoissent, ses douleurs, va commettre l’irréparable. Celà n’arrive pas qu’aux USA, ne soyons pas hypocrites. Ici on a les fusils de chasse, et même sans armes à feu, les humains trouvent toujours le moyen de s’entretuer quand leur propre douleur les rend fous.
Mais le constat s’arrête la plupart du temps là : il y a de la violence parce que les gens ont des armes à feu. C’est faux. Bien sûr la propagation d’armes à feu est un facteur agravant extrêment dangereux, mais ce n’est pas la cause fondamentale du crime, ce n’en est que l’outil. On va rarement plus loin en se demandant les raisons de ces inégalités et injustices qui font naitre la criminalité. Si tous les humains avaient autant de droits et de ressources, si nous étions tous égaux, alors je suis certain qu’il y aurait énormément moins de criminalité.

Finalement, on en revient toujours au même point : une poigné d’élites nous exploite et tiranise parce que nous passons notre temps à nous focaliser sur autre chose (ici la violence et les armes à feu) que sur eux qui sont la cause de la plupart de ces maux.

 

Un autre correspondant a écrit ceci :

Juste un détail. En France, un policier qui rentre chez lui laisse son arme au poste. Aux States il la garde avec lui. Le policier US est violent, par définition, parce qu’au cas où il fait un simple contrôle d’identité il est tenu à une procédure extrêmement pointilleuse, dont il n’a jamais le droit de s’écarter (pour éviter un procès plus tard). Une personne arrêtée se voit mettre obligatoirement les menottes, même si c’est un mineur. Et ainsi de suite. Les forces de l’ordre sont des robots. Aucune initiative ne leur est accordée. C’est une personne qui y a vécu longtemps que me l’a raconté.

Ce genre de comportement est non forcément la cause, mais certainement le miroir de toute la société, basée sur la peur de tous envers tous (même le policier a peur). Un tel contexte ne peut être qu’explosif, et le gouvernement fédéral ne peut que détourner cette violence née de la peur, en créant des conflits extérieurs où les pulsions vont s’assouvir un peu. Bien sûr, cela occasionne de terribles excès, comme ce qui s’est passé à Abou Ghraïb. Les USA ne sont pas une civilisation, mais le résultat de ce qui arrive quand la civilisation est absente.

Le plus terrible, c’est que dans leur frénésie, ils tentent d’imposer cet anti-modèle au monde entier. Ne sont-ils pas Le Peuple Élu ? Il suffit de lire bien des ouvrages, cela transparaît à chaque page.

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 12:27

Pompidou, Mitterrand, Brejnev et bien d'autres ont menti aux peuples alors que, en fonction, ils étaient atteints de maux incurables et qu'ils le savaient. Chavez, ce "dictateur" selon les médias français qui a affronté les urnes plus de dix fois dans des élections certifiées par la communauté internationale, n'a rien caché à son peuple de sa maladie.

 

Ci-dessous un extrait d'un article de Jean Ortiz et Vladimir Marciac repris du Grand Soir (link).


Le 8 décembre 2012, le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé la récidive de son cancer, diagnostiqué en juin 2011, et la nécessité urgente d’une quatrième opération à Cuba. Depuis le 27 novembre, il se trouvait à La Havane pour un traitement à "l’oxygène hyperbare".


Le 8 décembre, malgré l’avis des médecins, il a tenu à rentrer à Caracas pour s’adresser, sur un ton grave, aux Vénézuéliens, et leur dire la vérité (d’autres chefs d’Etat, malades, ne l’ont pas fait...) et proposer Nicolas Maduro pour lui succéder, au cas où il serait dans l’incapacité de continuer à assumer ses fonctions. Mais peut-on "succéder" à Chavez ?

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Il a également réuni l’Etat-major militaire et a tenu à insister sur la continuité du processus révolutionnaire : "la République et la révolution sont dans de bonnes mains".


Dans son "message à la nation", le "comandante " a martelé à plusieurs reprises : "unité, unité, unité", et rassemblement patriotique de tous les courants progressistes, renforcement de l’unité nationale, de l’alliance civico-militaire. Si de nouvelles élections devaient avoir lieu (ce que prévoit la Constitution si le président nouvellement élu ne prendre ses fonctions au 10 janvier 2013), il a demandé au peuple de voter pour Nicolas Maduro.


Né en 1962, ex-leader étudiant maoïste, ex-dirigeant syndical, d’origine populaire, collaborateur de longue date et "homme de confiance" du président, Nicolas Maduro a été pendant six ans Ministre des Affaires étrangères avant de devenir Vice-président, en octobre dernier.


Depuis l’annonce de la récidive, le peuple vénézuélien pleure et prie, mais la révolution suit son cours. L’ordre constitutionnel est maintenu. Chavez est absent depuis plusieurs semaines ; et une direction collective dirige un pays en état de choc mais serein, sans vacance déstabilisatrice de pouvoir, et qui va voter dimanche 16 décembre pour renouveler les gouverneurs des 23 Etats. Les résultats de cette première bataille électorale sans Chavez seront particulièrement importants.


Actuellement, le chavisme ("Pôle patriotique", alliance autour du Parti Socialiste Unifié Vénézuélien de petits partis de gauche, dont le parti communiste) gère 15 Etats et l’opposition 9. Les projecteurs sont braqués sur l’Etat de Miranda, dont le gouverneur est Henrique Capriles, candidat de l’opposition aux récentes présidentielles. L’ex vice-président chaviste, Elías Jaua, tente de le battre ; les sondages donnent deux point d’écart, et donc un résultat serré. Les Etats de Zulia et Táchira, riches en matières premières (gaz, pétrole...) et gérés par l’opposition, représentent également un enjeu de premier plan...


L’opposition libérale, la bourgeoisie, l’ex-social démocratie devenue socio-libérale, très chrétiennes, se réjouissent de la récidive du cancer de Chavez. Elles sablent le champagne et commencent à broder sur le thème de "l’avenir incertain", etc.

 

Autant dire que ces charognards n’ont aucune éthique, pas même la compassion de s’incliner devant le difficile et douloureux combat que mène un homme, avec courage et dignité, contre la maladie. Le leader du "social-démocrate" parti Action Démocratique (le parti du président qui en 1989 fit tirer sur le peuple), rêve de présidence. Ce Ramos Allup, anti-chaviste obsessionnel, est vice-président de l’Internationale socialiste et allié aux pires conservateurs. La social-démocratie vénézuélienne, qui a du sang sur les mains, constitue pour les Etats-Unis, l’une des cartes à jouer. L’autre étant de diviser le chavisme. Le PSUV compte huit millions de membres et donc des courants patriotiques, nationalistes, révolutionnaires, divers. Chavez en est le rassembleur, le fédérateur. Il est devenu un personnage collectif. Une relation d’affection, une communion profonde, l’unissent aux plus pauvres . Ils vénèrent Chavez parce qu’il a changé leur vie. Si Chavez devait disparaître, Maduro ne pourra pas assumer cette fonction de la même manière ; mais l’homme, intelligent, est le dirigeant le plus estimé après Chavez.


La révolution a fortement politisé et impliqué le peuple ; elle a mis en place des structures d’autogestion populaire, des formes de décentralisation, d’autogouvernement des communes... Une grande consultation nationale vient de se conclure. Il s’agissait de soumettre à débat le "deuxième plan socialiste de la nation 2013-2019".


La plupart des chefs d’Etat latino-américains ont envoyé à Chavez des messages chaleureux, non diplomatiques, pour souhaiter qu’il s’en sorte. Chavez est reconnu comme le fer de lance de l’intégration continentale à l’œuvre depuis une dizaine d’années (Mercosur, Unasur, Alba, Celac).


Avec Chavez (et nous sommes des millions à le souhaiter de tout cœur) ou sans Chavez, il est peu probable que la Révolution recule. Les hommes qui, au service des peuples, marquent l’histoire, ne meurent jamais.

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 11:13

Lihn Dihn est un citoyen des États-Unis, très critique de son pays, de la manière dont il s 'est donné aux banksters. Sur son blog (link), il publie de très belles photos, témoignage de la déréliction de son pays.

 

SELL-YOUR-UGLY-HOUSES-NOW--North-Philadelphia

 

 

 

 


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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 14:00

 

 

Je reprends ici un article de Capitaine Martin publié dans Résistance Politique (en France, nous en sommes à un habitant sur cinq qui ne se soigne plus) :

 

Crise de la dette grecqueHelena Dimitriadis est dans une position intéressante. Sept mois. Des jumeaux. Elle avoue, tristement : « les neuf cents euros à payer pour les examens et l’accouchement, je ne les ai pas ». Elle s’est levée ce matin à six heures et demie, a pris le tramway et est désormais en pole-position dans la queue qui s’étale devant la porte de l’hôpital tenu par Médecins du monde. Le serpent humain, derrière elle, est long et coloré. Deux cents personnes sont en attente d’une visite ou d’une vaccination… gratuite. C’est l’avant-garde de ce million et deux cent mille damnés qui, fautifs d’avant été privés d’emploi depuis plus d’un an en Grèce (et en Europe) ont perdu le plus élémentaire des droits : celui de se soigner.

 

« Vous voyez tous ces gens ? », demande, amère, Nikita Kasaris, investie bénévolement à Médecins du monde. « C’est une catastrophe humanitaire. Chaque jour qui passe, la queue est plus longue ». La troïka a allumé le feu du dramatique déficit grec. Mais à l’écart de la lumière faite sur la crise financière se consume une tragédie silencieuse où les dommages ne se comptent pas en euros mais en vies humaines. De l’argent, en Grèce, il n’y en a plus. « Et être pauvre et malade est aujourd’hui en Grèce une Odyssée », assène Bénédiktos.

 

L’austérité a contraint le gouvernement à réduire de 15 à 11,5 milliards sur trois ans les fonds destinés à la santé. Objectifofficiel : réduire les gaspillages dans un système où se faire opérer nécessite un pot-de-vin (fakelaki) allant de 150 à 7.000 euros (données Transparency International link) quand les fournitures hospitalières coûtent près du double du reste de l’Europe. Mais les résultats n’ont pas été au rendez-vous. « Nous avons déclenché une véritable bombe à retardement », assure Katerina Kanziki, infirmière volontaire à l’hôpital de Psiri. « Nos pharmacies ont épuisé les stocks d’une centaine de médicaments de première nécessité, parmi lesquels l’insuline et les antihypertenseurs. Les antiviraux, indispensables aux malades atteints du sida, vont commencer à manquer et nous n’avons pas les moyens d’en commander ». La situation a fait l’objet de comptes rendus au ministère de la santé. Thomas Zelznitas, représentant du personnel de l’hôpital Geniko Kratico, ajoute : « nous sommes sans seringues, ni gants chirurgicaux, ni coton pour opérer les gens ».

 

Des appels voués à tomber à l’eau. L’État verse avec retard les salaires des médecins et de nombreuses multinationales ont suspendu ou ralenti les approvisionnements de pharmacies car la Grèce n’honore pas ses dettes sanitaires (les laboratoires Merck l’ont fait même avec un anti-cancer…). Les résultats sont prévisibles : on assiste à la recrudescence de virus et de maladies qui touchent les plus faibles (dans l’est de l’Attique est même réapparue après des décennies une forme endémique de malaria). « Il y a trois ans, nous ne voyions que les immigrés », constate Kasiris. « Aujourd’hui, une bonne moitié des patients de Médecins du monde est grecque ». Christos Kasirs, appuyé sur sa canne de cyprès devant la pharmacie de la place Dragatsaniou à Athènes, est une des victimes collatérales de ce désastre : « regarde, marmonne-t-il en fronçant ses sourcils blancs, soixante-quinze euros pour douze comprimés ». Il ne peut pas se passer d’antiarthritiques. « Sans eux, je ne peux même pas me lever du canapé ». Le problème est que son ordonnance ne vaut pas grand-chose  le gouvernement ne rembourse pas les pharmacies. Ces dernières font alors payer le prix fort au patient.

 

« Je n’ai pas le choix ! », s’écrit Maria Hatzidimitriou, pharmacienne, la soixantaine, qui vient de faire payer les antiarthritiques à Christos. « Qu’est-ce que vous croyez ? Cette situation ne me convient pas. Ceux qui en ont vraiment besoin peuvent faire crédit. Mais l’État me doit 40.000 euros. Si les choses ne s’arrangent pas, je mettrai la clé sous le paillasson ». C’est arrivé à nombre de ses confrères qui ont vu ces derniers mois leur officine saisie par les banques.

 

« C’est vrai, les choses vont mal. Mais nous essayons de remettre sur pied un système qui était en passe de s’effondrer », dit de son bureau avec vue sur la mer Égée Michael Theodorou, numéro un d’Evangelismos, le plus grand hôpital du pays. « Regardez nos comptes : en 2009, nous dépensions 157 millions. Aujourd’hui, nous sommes descendus à 113, sans avoir empiété sur les services et la qualité des soins. Un miracle ? Non. Il suffit de donner du bistouri là où les gaspillages sont le plus visibles. Il y a trois ans seulement, le corps médical prescrivait les médicaments les plus coûteux. Aujourd’hui, le choix se fait systématiquement parmi les génériques. Et les résultats ne tardent pas à se faire sentir : le coût des médicaments est passé en deux ans de 39 à 26 millions d’euros, malgré l’augmentation de 20 % du nombre de patients ».   

 

Dommage que ça n’ait pas suffi à éradiquer les dépassements illégaux d’honoraires. « Que dois-je faire ? Ils m’ont réduit mon salaire de 1.300 à 900 euros, admet un pédiatre de l’hôpital.  Et j’ai un prêt à rembourser. Alors, je soigne au noir de nombreux patients… ». 

 

Une vieille histoire… Lorsque les agents du fisc d’Athènes ont passé aux rayons X les 150 médecins du quartier de Kolonaki, l’un des plus huppés de la capitale, ils ont découvert, sans surprise à vrai dire, que plus de la moitié d’entre eux déclarait moins de 30.000 euros annuels.

 

En Grèce, le système de santé est en chute libre. Son niveau d’endettement en fait un cas emblématique au niveau européen. C’est en son nom que le capital exige de la part des travailleurs d’énormes sacrifices. À Athènes comme ailleurs en Europe, le gouvernementpromet de faire payer au plus grand nombre la dette publique, qu’il a pourtant délibérément creusée par ses cadeaux fiscaux aux plus riches et le renflouement inconditionnel de banques aux abois. La crise, loin d’être jugulée, sert d’alibi pour amplifier les coupes sombres. Certains, par opportunisme, par défaut de clairvoyance ou tout simplement par intérêt de classe, préconisent d’avoir recours à l’Union européenne ou à la banque centrale européenne pour sortir de la crise… alors que ces organismes sont des facteurs aggravants.On ne sort pas des malheurs du capitalisme avec davantage de capitalisme.

 

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