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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 06:43

Ça se durcit en Grande-Bretagne.

 

Orwell avait pressenti que ce pays étonnamment libéral, ce pays où la carte d'identité n'existait pas, où les policiers de base ne portaient pas d'armes, était potentiellement l'un des plus fliqués au monde. D'où son 1984 (et d'autres textes, d'ailleurs).

 

Marchez quelques heures dans Londres et vous serez visionnés par plusieurs centaines de caméras vidéo qui n'ont nullement empêché des meurtres de masse, même si elles ont permis de repérer plus vite les assassins. On a bien vu lors des dernières émeutes à Londres que ces caméras ne servaient pas à la sécurité mais au flicage des manifestants et autres émeutiers.

 

En France, il y a une dizaine d'années, les pouvoirs publics ont décidé de faire baisser le nombre de morts sur les routes. Ils avaient raison et ont réussi. Dans plusieurs notes, j'ai cependant dénoncé la politique "radarisante" (pas les radars en soi) dont l'objet n'était que très accessoirement d'épargner des vies. Les excès de vitesse ne sont responsable que de 30% des morts et blessés. Une cause bien plus importante est l'assoupissement dû au manque de sommeil, la prise d'alcool (ne brusquons pas les pinardiers, donc pas de taux zéro) ou de drogues douces. On ne parlera pas des morts à moto et cyclomoteur qui gonflent les statistiques.

 

En Grande-Bretagne, la mortalité sur les routes n'a jamais été un réel problème. Quand, en France, on déplorait 14000 morts, il n'y en avait que 4000 outre-Manche dans un pays plus petit et plus densément peuplé que le nôtre.

 

Cela n'a pas empêché les pouvoirs publics de fliquer à mort les automobilistes, par exemple en installant, sur des routes où l'on ne peut dépasser le 70 km/heure et qui ne présentent aucun danger, des radars totalement invisibles (dans des poubelles, dans des épaves de voiture, dans la culotte d'un zouave avec la main de ma sœur) dont l'objet est de racketter les automobilistes et surtout d'installer un sentiment permanent de culpabilité, comme l'avait tellement bien problématisé Orwell dans 1984.

 

Le stationnement en Angleterre est un problème insoluble. C'est comme pour les cimetières où il n'y a plus de place. Statistiquement, lorsqu'une centaine d'automobilistes roulent dans une rue d'une ville importante, deux tiers d'entre eux cherchent une place pour se garer.

 

Mais quand on est con, on est con. Et on laisse à leur détresse les malheureux vivants qui n'aspiraient qu'à la paix et le mort qui ne souhaitait que la paix éternelle. Une seule solution : mettre des crématoires dans les églises. Pour le petit groupe de la photo, je n'ai qu'un conseil : qu'ils aillent se beurrer au pub d'à côté en posant le cercueil sur la bar. Bière et bière. Coffin and beer.

 

parking.jpg

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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 06:36

Cette chronique aurait pu s’intituler « Vomir à Vic-Fezensac ». Mais les lecteurs de ce blog connaissent ma retenue.

 

Vic-Fezensac est une charmante petite commune du Gers d’environ 3500 habitants. La famille de Patrick Devedjian, le champion de l’arménitude, possède un château magnifique à quelques kilomètres de là.

 

Vic est célèbre pour ses corridas (nobodys’s perfect), amputées d’une journée stratégique en 2008 par le kleiner Mann quand il a banalisé le lundi de Pentecôte. À découvrir également fin juillet dans cette ville le Tempo latino, un moment festif et culturel consacré à la musique d’Amérique latine.

 

Depuis plusieurs années, la fête taurine de la Pentecôte était encadrée par une féria. Mot récent d’origine espagnole datant du début du XXe siècle, feria signifie tout bêtement « jour de fête ». Il en va de féria comme de black, beur ou senior : ne pas nommer dans sa langue relève d’une double démarche antinomique. On reste à la fois dans le vague, dans le sens large et, en même temps, on pointe le stigmate. Black n’efface pas, mais renforce la connotation coloniale. Féria fait exotique, ouvert sur le monde. Seulement, sous la croûte, on a l’idée de gros bordel, de défoulement total, de déclencheur de tous les débordements et détournements.

 

Ces dernières années, la féria de Vic ne fut en fait qu’un urinoir géant et une aire de castagne. La différence entre la féria de Vic et les rave parties ou la fête de la bière à Munich, c’est que ces deux dernières s’affichent pour ce qu’elles sont alors que la féria est devenue un prétexte, une dissimulation tissée (c’est le sens du mot latin qui a donné texte) pour justifier une posture. Lors de la dernière édition, 500 personnes ont été secourues, 200 ont été contrôlées très alcoolisées. Des Vicois se sont retrouvés avec 15 tentes plantées dans leur jardin, agrémentés de vomi, d’urine et d’excréments. D'autres, qui avaient fui ce capharnaüm, ont retrouvé leurs maisons forcées, leur literie éventrée, leurs frigo et congélateur vidés. On a vu une jeune fille, entourée de ses potes, lancer à la figure d’une autochtone une bassine pleine d’urine. Comme la victime s’enquérait du comment du pourquoi de ce geste, il lui fut répondu qu’il s’agissait d’un défi : si la fille échouait, elle se faisait violer par tous ses potes. Je ne sais si la personne aspergée eut l’idée de conseiller à cette pauvre nana de choisir un peu mieux ses relations… Les commerçants ont longtemps cru que ce grand moment qui attirait 35000 personnes, dont une forte proportion de saoulards, rapportait de l’argent à la cité, alors que c’était l’inverse puisque cela lui coûtait au bas mot 150000 euros. Ces dernières années, 300 gendarmes, payés par la collectivité, n’ont jamais pu contrôler la situation.

 

Le maire (socialiste) de Vic décida d’organiser un référendum sur la continuation, ou non, de ce délire collectif. À une courte majorité, la population se prononça pour la suspension de la féria pour les deux années à venir. Le conseil municipal vota également en ce sens, la suspension n’ayant aucune incidence sur l’activité taurine. Dans l’esprit du maire, il s’agissait de retrouver à court terme une fête plus « propre », une vraie fête.

 

En Europe, les fêtes et autres férias ont une origine religieuse, comme le théâtre d’ailleurs. Le mot kermesse vient du néerlandais kerkmissequi signifie fête paroissiale. Ces fêtes reflètent toujours les idéologies, les inconscients collectifs des peuples. Elles subsument les activités les plus vitales des collectivités – comme les récoltes – auxquelles elles donnent un sens. L’origine des férias comme celle de Vic remonte aux Fêtes (religieuses) des Fous que l’on retrouve dans les tableaux des Brueghel ou dans les pièces de Shakespeare. En français, cette Fête des Fous était également nommée fête de l’Âne, des Sous-Diacres, des Diacres-Saouls, des Cornards. À l’origine il s’agissait de célébrer l’âne qui porta Jésus lors de son entrée à Jérusalem. Cette fête avait lieu en janvier, le jour de la Circoncision. Une fois l’office chanté, une procession se mettait en branle, d’abord normalement, puis dans le désordre. D’une certaine manière, on organisait l’anomie. Dans certaines églises, autour de la saint Jean, un jeune clerc était nomme évêque des fous, Episcopus stultorum (l’anglais a gardé le verbe to stultify qui signifie abrutir). Il recevait les mêmes honneurs que le vrai évêque.

 

Dans des sociétés où le paramètre des classes d’âge importait au plus haut point, les jeunes étaient à l’honneur pendant ces quelques jours qui marquaient leur revanche symbolique sur les vieux. Les célibataires mâles pouvaient accomplir le rituel de la flagellation des femmes pour assurer leur fécondité. La parole critique, la satire étaient libérées. Le charivari, ce remue-ménage (et méninges) extrêmement sonore avait libre court. Les chanoines devaient nourrir gratuitement les fêtards. Nous étions donc en pleine rupture, en pleine transgression. Ces fêtes servaient de soupape de sécurité. La pression des contraintes sociales était relâchée.

 

Il s'agissait de conduites, non de subversion, mais d’inversion. Par définition, une inversion est le retournement d’un modèle, un changement radical du sens. Ce qui signifie que l’anomalie part d’un point fixe, d’un référent. Le problème est que dans le monde d’aujourd’hui, dans nos sociétés régies par les banquiers et leurs hommes de main, le référent absolu est un individu désincarné qui n’a aucune réalité, un être sans repères parce que tout est prétendument possible.

 

Pour beaucoup, c’est ainsi que « les hommes vivent », hors du sens, de la raison, tels des girouettes affolées. Ils se trompent de cause, d’ennemis, embrassent Marine Le Pen (qui ne s’appelle même pas Marine) comme ils embrasseraient tout autre démagogue parce que c’est « leur choix ». Ils ont l’alcool et le vomi désespérés.

 

 

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 16:08

Pas tant que cela selon Pierre Verhas :

 

 

Vaclav Havel : pas si « démocrate » qu’on le dit !

 

On pleure dans les chaumières de « l’Occident » la disparition de Vaclav Havel que l’on présente comme un champion de la liberté et de la démocratie dans les pays de l’Est. Il fut, bien entendu, un « Européen convaincu » et un partisan acharné de l’économie libérale.

 

 

 vaclav_havel.jpg

Vaclav Havel : néo-libéral et "Européen convaincu"

 

S’il fut incontestablement un dissident ferme et courageux à l’époque de la reprise en main de la Tchécoslovaquie par l’URSS, Vaclav Havel était un partisan acharné de l’ultralibéralisme. Il disait que tant que tout n’avait été privatisé, l’on n’était pas débarrassé du communisme… L’ancien président de la Tchécoslovaquie affichait un mépris total de la démocratie où il y décelait « le culte de l’objectivité et de la moyenne statistique » et  fustigeait cette idée que l’on puisse réaliser des efforts sociaux rationnels et collectifs pour résoudre la crise environnementale.

 

Havel alliait un réel fanatisme néolibéral à une très forte dévotion religieuse : il appelait de ses vœux l’émergence d’une nouvelle race de dirigeants politiques qui s’appuieraient moins sur « une pensée rationnelle, cognitive », démontreraient « de l’humilité face à l’ordre mystérieux de l’Être » et « croiraient en leur propre subjectivité comme principal lien les unissant à la subjectivité du monde ».

 

 

Comme président de la république tchécoslovaque, puis tchèque, il a demandé un effort afin de sauver la famille chrétienne dans la nation chrétienne tchèque. Se présentant comme un homme de paix, et tout en prétendant qu’il ne vendrait jamais d’armes à des régimes oppressifs, il a vendu des armes à la Philippines et au régime fasciste en Thaïlande. En juin 1994, le Général Pinochet a été signalé en train d’acheter des armes en plein cœur de la République tchèque – sans qu’Havel ne nie les faits.

 

Comme bien des dirigeants ultralibéraux, Havel fit suspendre le parlement pour  gouverner par décret, afin de mieux faire passer ses « réformes » libérales. Cette même année, il a ratifié une loi qui a fait de la défense du communisme un acte de trahison passible d’une peine de huit années d’emprisonnement.

 

Enfin, Vaclav Havel fit voter une loi criminalisant la diffusion de la haine nationale, religieuse et de classe. En effet, les critiques des grands intérêts financiers étaient désormais illégales, assimilées de façon injustifiable avec la bigoterie religieuse ou ethnique. Le gouvernement d’Havel a mis en garde les syndicats contre toute implication en politique.

 

Alors, Vaclav Havel, un champion de la démocratie ? Il convient de mettre plus que des nuances…

 

D'après un article paru sur le site "Grand Soir.info"

 

http://uranopole.over-blog.com/

 

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 07:22

http://sarkozix.canalblog.com/images/ogre_de_beauvau.jpgUn signe des temps parmi d'autres : il fleurit un peu partout dans nos cités des échoppes où l'on achète (à pas trop vil prix) l'or de nos bas de laine et de nos lessiveuses. Dans telle rue de Toulouse, j'en vois trois en moins de 100 mètres. Ah ! l'instinct grégaire des commerçants.

 

Si l'homme du Fouquet's est réélu, je vous fiche mon billet qu'il se créera des magasins où l'on rachètera nos dentiers. Une petite couche de Coppé puis de Bertrand et, dix ans plus tard, Jonathan Swift nous aura apporté la solution idoine à nos malheurs : avec son Humble proposition pour empêcher les enfants des pauvres d'être à la charge de leurs parents ou de leur pays (1729), la misère et la surpopulation chez les pauvres seront jugulées :

 

« En supposant que mille familles deviennent des acheteurs réguliers de viande de nourrisson, sans parler de ceux qui pourraient en consommer à l’occasion d’agapes familiales, mariages et baptêmes en particulier, j’ai calculé que (Toulouse) offrirait un débouché annuel d’environ vingt mille (euros). »

 

 

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 15:30

http://ecolosphere.net/wp-content/uploads/2009/09/dali-bikini-500.jpg

Dans Marianne.fr, Emmanuel Todd rend compte d’un essai capital sur la militarisation de la société et de la politique étatsuniennes.
Thomas Rabino, De la guerre en Amérique, Essai sur la culture de guerre, Perrin.
« De la guerre en Amérique », c'est l'ouvrage d'un jeune historien, Thomas Rabino. Ce dernier s'est intéressé à la culture de la guerre et la militarisation de l'hyperpuissance américaine. Un diagnostic global et efficace, qu'a lu Emmanuel Todd pour Marianne2.

 

Il fut un temps heureux où Auguste Comte pouvait croire que la société industrielle succéderait aux sociétés militaires, que la modernité ferait un jour de la guerre un stade dépassé de l’histoire humaine. La première guerre mondiale, suivie de la deuxième, mit fin à cette illusion. Mais enfin, il nous restait le rêve que l’avènement mondial de la démocratie allait peut-être enfin nous ramener à une trajectoire comtienne de l’humanité.

Dans un monde libéré de Guillaume II, du Tsar de Russie, d’Hitler, de Staline, des militaristes japonais, des puissances coloniales française et anglaise, la paix allait enfin régner. L’état d’esprit actuel des Européens est assez proche de cet idéal. Leur puissance militaire s’étiole, au rythme des déficits et des compressions budgétaires. Ils croient tellement à la paix qu’ils ne veulent pas voir que leur grand allié et leur protecteur, leur démocratie idéale, l’Amérique, évolue dans une toute autre direction et porte au schéma d’Auguste Comte le coup mortel et définitif.

Un jeune historien, Thomas Rabino, a enfin accepté de regarder la réalité en face dans un livre foisonnant et indispensable. De la guerre en Amérique ne se contente pas d’étudier l’action internationale des Etats-Unis, d’observer, comme c’est l’usage, au Moyen-Orient ou ailleurs, leur lutte impériale pour le contrôle du pétrole.

La réalité de l’Amérique est qu’elle est toujours en guerre

Thomas Rabino fait de l’histoire sociale et culturelle autant que diplomatique et militaire et il porte un diagnostic global sur la militarisation de la société américaine. Il étudie tout, avec un enthousiasme de défricheur : le rapport des grandes entreprises à l’armée, la surreprésentation des vétérans au congrès, la place du drapeau à l’école et ailleurs, les jouets et les jeux vidéos, le complexe militaro-cinématographique, utile complément culturel au complexe militaro-industriel dénoncé par le président Eisenhower en fin de mandat.

Rabino étudie la contribution de l’armée à la réalisation des films de guerre, la torture dans les séries télévisées, le vocabulaire volontiers barbare des responsables de la communication militaire, le débat sur les éventuels dégâts sanitaires dus à l’uranium appauvri des munitions, nous donnant, chaque fois que c’est possible, des statistiques sur l’évolution de ces phénomènes significatif.

Les fluctuations d’une opinion mobile, patriotique et démocratique, manipulée ou résistante selon les circonstances, adhérant ou refusant le discours officiel, sont saisies et suivies par des sondages. Il le faut : la réalité de l’Amérique est qu’elle est toujours en guerre, ainsi que son immense armée, son gigantesque budget militaire, ses bases, ses interventions incessantes en témoignent.

Mais elle est aussi une démocratie officiellement anticolonialiste et sa culture de guerre ne peut être celle d’un banal impérialisme, d’un banal fascisme, ou même celle de la vieille Europe qui avait fait la guerre tellement longtemps qu’elle pouvait la considérer comme une nécessité d’ordre météorologique.

Manipulation de l’opinion par la peur

L’Amérique n’en finit pas de faire la paix, par les armes. Et la population doit suivre, approuver, participer. Elle peut même imposer certains reflux de la pratique guerrière, des replis, au Vietnam, en Irak. Mais une tendance de fond, à la hausse, transcende ces fluctuations conjoncturelles. Rabino s’intéresse aux phénomènes de longue durée, il nous libère du court terme journalistique en retraçant la montée en puissance de cette culture de guerre.

Sa description de la continuité de la politique extérieure américaine dans son rapport à l’Irak Saddam Hussein est particulièrement impressionnante d’efficacité, de la première guerre du golfe à un embargo qui permet le contrôle, via l’ONU des exportations pétrolières irakiennes, jusqu’à une invasion rendue nécessaire par la montée des critiques sur les conséquences humanitaires déplorables de l’embargo. Pour Thomas Rabino, le 11 septembre n’est pas un tournant, mais, un aléa qui n’affecte pas fondamentalement la continuité de l’action américaine. Le privilège de l’historien est de ne pas se laisser emballer par l’émotion de l’instant ou le spectaculaire télévisuel.

Reste que l’après-onze septembre marque quand même une accélération, un emballement des phénomènes de manipulation de l’opinion par la peur, d’encouragement à la violence par déshumanisation de l’ennemi.

L’Amérique est désormais une nation militaire, qui vit par et pour la guerre

L‘Europe, tout à son rêve de paix perpétuelle, a voulu croire que l’élection d’Obama marquait la fin de l’accident bushien, qu’une embardée militariste et anti-humaniste pour ainsi dire accidentelle s’achevait. Rabino est évidemment sceptique sur ce point et il montre à la fin de son livre à quel point les bonnes intentions et les beaux discours d’Obama n’ont pas vraiment affecté les paramètres habituels de l’action américaine. Mais au-delà des actes d’Obama, c’est l’épaisseur de la culture de guerre américaine qui doit nous rendre prudents.

La critique de l’Amérique s’attache le plus souvent à dénoncer son régime économique, ses inégalités, ses escroqueries financières. Thomas Rabino va beaucoup plus loin, et frappe beaucoup plus juste. Il nous dit que l’Amérique est désormais une nation militaire, qui vit par et pour la guerre, et que nous allons devoir continuer de nous en méfier.


 

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 10:40

Daniel Mermet vient d'adresser à ses fidèles auditeurs (dont je suis) le message réaliste suivant :

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8d/Marie_Antoinette_Execution1.jpg/220px-Marie_Antoinette_Execution1.jpgToujours amicale, la direction de France Inter n’a pas manqué de féliciter chaleureusement  toute l’équipe de "La-bas si j'y suis" pour les prouesses de la réalisation, la qualité des reportages, pour l’esprit critique et l’indépendance de notre ligne éditoriale « Depuis vingt ans, vous dénoncez l’emprise  de la dictature financière, aujourd’hui l’histoire vous donne tragiquement  raison, vous êtes l’honneur de cette maison ». Les applaudissements n’en finissaient pas, toute l’équipe était émue, les confrères surtout, avaient tenu à venir nous saluer, bravo, merci,  c’est Bourdieu qui avait raison, vive Noam Chomsky ! Vive Frédéric Lordon ! Vive les ouvrières de Moulinex ! A bas le Parti de la Presse et de l’Argent ! Têtes baissées, certains même à genoux, venaient dire à quel point ils s’étaient gravement fourvoyés. Nous les avons rassurés, pas de chasse aux sorcières, pas d’épuration, pas de camp de rééducation.

 

Les résistants de la 25eme heure faisaient assaut de zèle. Alexandre Adler hurlait qu’on fusille Alain Minc sur le champ !  Pour Jean-Marc Sylvestre, déchaîné, c’est tous ceux du Fouquet’s qu’il fallait guillotiner sans jugement. Tout modeste, Martin Bouygues nous offrait les clés de TF1 « en vue de la re-nationalisation », disait-il, ajoutant, la main sur le cœur : « No pasaran ! ».

 

Tandis que, le poing levé, David Pujadas et Jean-Michel Apathie entonnaient l’Internationale,  personne n’avait remarqué, par une porte dérobée, le directeur de France Inter  s’éloignant  sur une simple mobylette avec sa  guitare sur le dos, après avoir laissé à son assistante un message pour dire qu’il  reprenait  son honnête  chemin de chansonnier  et qu’il était inutile de tenter de le faire revenir.

 

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 16:40
Le monde politique est impuissant, otage de la dictature des marchés financiers.
Yann FIEVET (pour Le Grand Soir)

 

Nous acceptons difficilement de regarder la réalité en face. Nous préférons souvent nous persuader, sans en être totalement convaincus, que tout ce à quoi nous avons été attaché dans le passé est toujours présent et le sera encore demain. Ainsi, nous croyons que ce que nous nommons communément société existe encore.



Bien sûr, nous entendons dire que nous sommes gouverné désormais par une oligarchie, que l’Etat partout se désengage de ses missions traditionnelles , que les citoyens ne sont pas consultés à propos des affaires sérieuses de la Cité. Mais, sous ces arguments pertinents nous espérons pouvoir encore distinguer une société attendant son heure pour redevenir pleinement elle-même. Affirmons-le enfin : cet espoir n’est plus de mise. La société est en voie de disparition. Le principal agent de cette disparition est l’abandon de l’intérêt général au profit de la satisfaction d’intérêts particuliers à la puissance chaque jour renforcé. Lutter contre la disparition de la société devrait être la seule préoccupation de la prochaine élection présidentielle.

 

La société est un corps éminemment complexe se dotant, tout au long d’une histoire mouvementée, d’organes de gouvernement et de régulation normalement chargés de renforcer la cohésion sociale. L’idée de société s’oppose donc à celle de la simple addition d’individus occupés à la seule recherche de satisfaction de leur intérêt personnel ou de celui de leurs proches. Les sociétés dignes de cette définition – qu’il est erroné de croire trop ambitieuse – sont celles qui réussissent à développer le « vivre ensemble », ce concept si facilement méprisé par les chantres de l’autorégulation sociale. Pour satisfaire une telle exigence encore faut-il que la société soit capable de faire vivre un principe fondamental : l’intérêt général. C’est à l’Etat de le définir et de le faire accepter par le corps social dans son entier. Deux condition au moins sont nécessaires à cela : que l’Etat dispose de toute sa légitimité auprès du corps social et que celui-ci ait gardé en lui la volonté de solidarité envers les plus démunis. Le moins que l’on puisse dire est que ces deux conditions ne sont plus remplies en France aujourd’hui.

 

Ce que l’on pouvait nommer hier, avec une certaine fierté, « le modèle social français » est désormais attaqué de toutes parts. Construit pour l’essentiel au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il reposait sur des politiques publiques se donnant les moyens de leur ambition. C’était avant l’avènement du néolibéralisme, avant que la plupart des hommes politiques ne décident que le Marché devait s’emparer progressivement de bon nombre des anciennes prérogatives de l’Etat, pour une meilleure efficacité économique et financière comme ils s’en disent convaincus. Au bout de trente années de ce glissement – longtemps sournois, maintenant débridé- le monde politique est devenu impuissant, otage qu’il est de la dictature des marchés financiers. Nous rendons-nous réellement compte de la folie qui tourmente notre société : les agences de notation nord-américaines évaluent désormais jusqu’aux performances financières de la Sécurité Sociale et de la plupart de ce qu’il nous reste de services publics ! Retirer à notre système de protection sociale son « triple A » relèverait de la triple C. Et triplera la misère !

 

De « providentiel » l’Etat est devenu répressif et destructeur. On ne pousse pas dans l’insécurité sociale les moins armés pour affronter « la compétition de tous contre tous » sans faire naître des risques de délits intrinsèquement liés à cette insécurité, lien que l’on fait mine d’ignorer. On réprimera de plus en plus durement ces délits « socialement déclenchés » d’autant plus facilement que l’on en dissimule la cause et qu’il faut bien tenir en respect tous ceux que l’on suspecte de pouvoir passer à l’acte un jour prochain. L’Etat social fait place petit à petit à l’Etat pénal. Pour donner libre cours à sa nouvelle « vocation destructrice » l’Etat s’est doté d’une machine de guerre nommée RGPP. Cette Révision générale des politiques publiques est en réalité un rabougrissement généralisé des prérogatives publiques. La volonté affichée d’évaluer les politiques publiques pour les rendre plus efficaces est une mascarade, n’est qu’une opération de communication pour citoyens non avertis. L’impact social de ces politiques n’est plus mesuré depuis longtemps. Le bilan n’est pas fait des nombreuses réformes successives engagées dans les divers domaines d’intervention de l’Etat. Des cabinets d’audit privés évaluent financièrement – avec les critères que l’on imagine - chaque mission pour les décréter trop coûteuses le plus souvent. On confie ensuite ces missions à des agences de droit privée, telle l’Agence du médicament, chargées de « réguler » grâce à leurs experts inféodés aux firmes privés, le domaine qui leur a été concédé. Il existe aujourd’hui en France près de 650 agences de ce type. Le scandale du Médiator devrait pourtant inciter à une remise en cause de cette façon qu’a la puissance publique d’abdiquer de ses missions d’intérêt général.

 

Partout on casse ce que la société avait patiemment bâti pour atténuer ou compenser les effets pervers du fonctionnement de l’économie. Une idéologie mortifère est à l’œuvre où les victimes de la sauvagerie du système économico-financier deviennent coupables. Coupables d’être trop coûteux pour la collectivité que l’on ne se donne plus la peine de définir autrement qu’en termes strictement budgétaires. Les pauvres et les chômeurs sont dénoncés comme les premiers responsables de leur pauvreté et de leur chômage. L’Etat et la société telle qu’elle devient n’aiment plus les fonctionnaires. Grâce à la loi « mobilité » on va enfin « dégraisser le mammouth » : le licenciement des fonctionnaires sans motif est désormais possible. Demain le fonctionnaire ne sera plus attaché à un corps et pourra être déplacé au gré de l’évolution capricieuse des besoins définis budgétairement. Ainsi, les enseignants ne resteront pas nécessairement enseignants. Bientôt ils ne seront plus évalués sur leurs qualités pédagogiques mais sur leur capacité à entrer dans un cadre de compétences définies en dehors de la nécessité absolue de dispenser dans les meilleures conditions possibles leurs connaissances acquises au cours d’un long parcours. N’est-il pas temps de sortir de cette spirale infernale par laquelle sont broyées des vies et des volontés. La Droite ne le fera évidemment pas. La Gauche « de gouvernement » ne semble pas s’apprêter à le faire. Sombre perspective !

 

Yann Fiévet

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 15:20
Etre chef d'Etat et démocrate en Amérique latine donne-t-il le cancer ? C'est la question troublante que pose Oscar Fortin. Chapeau du Grand Soir.
 

Conspirationnisme ! Pour étayer ce nouvel anathème qui copine avec populisme, confusionnisme, les médias nous répètent que ce fou, ce fantasque, ce primate (comme dirait Alexandre Adler) de Chavez prétend que les USA inoculent le cancer à leurs opposants étrangers en Amérique-latine. Chavez étant déjà classé dans la rubrique "dictateur" par nos médias qui ne veulent pas voir qu’il est le dirigeant le mieux élu et ré-élu du continent américain, que les partis d’oppositions et les médias de droite foisonnent au Venezuela, il reste à le décrire comme un fou.

 

L’US Army, ambassadrice de la "plus grande démocratie du monde" attaquant un pays voisin pour le débarrasser d’un dictateur fou, qui serait contre ?

 

En vérité,Chavez a posé une question pertinente et n’en donne pas la réponse, car, pas plus que nous, il ne la connaît.

 



En moins de deux ans, cinq des plus importants chefs d’État en Amérique Latine sont atteints par un cancer, mettant leur vie en danger.

 

Ce fut d’abord, l’actuel président du Paraguay, Fernando Lugo, vint par la suite l’actuelle présidente du Brésil, Dilma Roussef alors qu’elle se préparait à sa compagne présidentielle. Le troisième cas est celui d’Hugo Chavez, président du Venezuela, suivi de celui d’Ignacio Lula, ex président du Brésil et toujours très influent en Amérique latine et dans le monde. Le tout dernier cas est celui de la présidente de l’Argentine, Cristina Kirchner Fernandez (photo), nouvellement élue avec le plus haut pourcentage jamais atteint dans l’histoire du pays.

 

Qu’ont-elles en commun ces personnes ? Quatre d’entre elles assument présentement des responsabilités de chefs d’État et le cinquième, ex chef d’État, Luis Ignacio Lula, est pressenti par plusieurs pour occuper des fonctions importantes dans le processus d’intégration de l’Amérique latine et éventuellement au sein de la Communauté des états latinos américains et des Caraïbes (CELAC), récemment fondée par l’ensemble des 33 chefs d’États de la région. Ils ont également en commun d’œuvrer pour une société plus juste, une démocratie plus participative et une unité régionale plus forte et plus indépendante.

 

Ils sont tous et toutes de grands démocrates, comptant sur un fort appui populaire. Ils sont tous et toutes de foi chrétienne, ne pouvant, de ce fait, être considérés comme des communistes, athées, n’ayant aucune croyance en Dieu. Les arguments largement utilisés au siècle dernier pour combattre les groupes révolutionnaires et, dans le cas du Chili, un gouvernement démocratique. Forts de leur démocratie et de leur foi, les adversaires doivent trouver d’autres motifs de propagande pour les discréditer et d’autres astuces dont ils ont seuls le secret pour s’en débarrasser. Les assassinats qui se vendaient relativement bien à l’opinion publique dans les années 1960-1980, ne peuvent plus l’être aussi facilement dans les temps que nous vivons. Il faut tout de même sauver l’image d’une certaine morale. Si tuer un communiste était œuvre juste, tuer un croyant l’est beaucoup moins.

 

Toujours est-il que devant cette épidémie de cancers chez les Présidents et Présidentes, Chavez s’est interrogé de la façon suivante : « Serait-il étrange qu’ils aient développé une technologie pour inoculer le cancer sans que personne n’en soit au courant ? » Cette phrase de Chavez, totalement sous forme interrogative et sans identifier qui que ce soit, a fait le tour du monde, enveloppée et coiffée, toutefois, de toutes les insinuations possibles. En somme, Chavez, ce radical, évoque l’existence une technologie américaine visant à inoculer le cancer et les Etats-Unis en seraient les instigateurs. Bien que cela puisse être possible, Chavez prend bien soin de s’en tenir à une interrogation et à n’accuser aucun pays.

 

Il s’agit d’un évènement rarement vu, touchant dans une même période les principaux leaders d’une Amérique latine en éveil et en transformation profonde. Nous savons que les adversaires de cette mutation profonde ne négligent aucun moyen pour faire échouer pareil projet. Il est certain que si pareille technologie existait, ces adversaires seraient les premiers à en faire usage. Ce ne sont pas des considérations morales ou éthiques qui les en empêcheraient. S’ils ont été capables, par le passé, d’assassinats les plus atroces (Plan Condor), ils seraient encore mieux disposés pour ce type d’assassinats mieux couverts et comme plus naturels. Un assassinat sans péché et sans mauvaise conscience.

 

Point n’est besoin d’être extrémiste et radical, comme les médias officiels veulent le suggérer, pour soulever la question qu’a soulevé Chavez.

 

Oscar Fortin

 

Québec, le 29 décembre, 2011

http://humanisme.blogspot.com

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 16:11

http://cpolitic.files.wordpress.com/2008/06/joueur_pipeau.jpgIl a beaucoup été question, dans la semaine qui vient de s'écouler, de
la proposition de loi votée par l'Assemblée nationale et visant à
réprimer la négation du massacre des Arméniens en 1915. Ce vote a
déclenché la colère des Turcs et une incompréhension consécutive des
Français, répercutée par les médias, avec de petits relents démagogiques
: pourquoi les Turcs s'indignent-ils ? N'avons-nous pas, nous Français,
reconnu la rafle du Vel d'Hiv ? Les Allemands n'ont-ils pas reconnu le
génocide des juifs ? Pourquoi les Turcs n'en font-ils pas autant pour
les Arméniens ? Qu'est-ce que cela leur coûterait ? [Sous-entendu - mais
si fort que cela s'entend : décidément, ces musulmans sont
indécrottables...].

On se gardera, ici, d'évoquer les préoccupations électoralistes des
députés, notamment le fait que la proposition de loi a été déposée par
Valérie Boyer, députée UMP de Marseille, ville où la communauté
arménienne est particulièrement nombreuse et influente, pour rappeler
quelques faits.

1. On fait grief aux Turcs de ne pas reconnaître le massacre des
Arméniens en 1915. Mais l'Assemblée nationale a-t-elle voté un texte
pour stigmatiser le massacre de 200 000 habitants de Nankin par les
Japonais - plus tous les autres massacres commis en Chine, en Corée et
dans le reste de l'Asie de 1900 à 1945, par ces mêmes Japonais ? Les
députés français ont-ils reproché aux Japonais les "femmes de réconfort"
(femmes raflées destinées aux bordels militaires) de toute l'Asie et les
expériences bactériologiques sur les prisonniers de guerre, qui ne le
cédaient en rien aux expériences des docteurs Mengele allemands ?

2. L'Assemblée nationale française a-t-elle voté une loi pour réprimer
la négation du massacre de plusieurs centaines de milliers (voire
davantage) de Congolais dans le Congo propriété privée du roi belge
Léopold II ? A-t-elle voté une loi réprimant la négation du massacre des
Herreros par les Allemands dans le Sud-Ouest africain avant 1914 ?
A-t-elle voté une loi pour réprimer la négation des massacres des
Amérindiens par les colons anglais, espagnols et portugais du Nouveau
monde ? A-t-elle voté une loi pour réprimer la négation des mauvais
traitements infligés par les Australiens aux Aborigènes ? A-t-elle voté
une loi pour condamner la déportation des habitants de l'île de Diego
Garcia, dans l'océan Indien, évacués par la force de leur île pour
construire une base américaine géante ? [Base d'où les bombardiers
américains partent pilonner les pays du tiers monde].

3. L'Assemblée nationale française a-t-elle reconnu les quelques 875 000
morts de la conquête de l'Algérie de 1830 à 1872 ? A-t-elle reconnu les
80 000 morts de la répression de Madagascar de 1947 ? A-t-elle reconnu
les morts des massacres de Yen Bay, au Vietnam, en 1930, les morts de
Sétif et Guelma en 1945, les morts du camp de Thiaroye, au Sénégal, en
1944 ? A-t-elle reconnu les morts algériens de la nuit du 17 octobre
1961 à Paris ?

4. L'Assemblée nationale a-t-elle considéré qu'entre le milieu du XVIIIe
siècle et 1914, l'empire ottoman fut sans cesse en butte aux
empiètements, agressions, mises sous tutelle et autres humiliations de
la part des Russes, Britanniques, Français, Italiens et autres
Autrichiens ? A-t-elle considéré que ces mêmes Occidentaux, durant plus
de trois quarts de siècle, ont appelé l'empire ottoman, avec mépris,
"l'homme malade de l'Europe" ? A-t-elle considéré que, durant
la Grande
Guerre, les Européens se sont partagé son empire au lieu de le rendre
aux colonisés, en contradiction flagrante avec le principe des
nationalités dont ils se réclamaient, en même temps, en Europe centrale,
à l'encontre des empire austro-hongrois, allemand et russe ? L'Assemblée
nationale s'est-elle souvenu que les alliés avaient, au début, soutenu
la guerre d'agression de la Grèce contre la Turquie, dans les années
1919-1923 ?

5. L'Assemblée nationale française a-t-elle considéré que, si, près de
70 ans plus tard, nous sommes toujours traumatisés par 4 ans
d'occupation allemande, au point d'en faire des films, des livres, des
expositions et des colloques, les Turcs ne devraient pas être, eux,
profondément humiliés par un siècle d'empiètements occidentaux ? Ne
pourrait-elle penser que, sur la question des ingérences dans leurs
affaires intérieures, les Turcs ont les nerfs à vif ? [Et, plus encore,
lorsque ces ingérences viennent des Européens].

6. L'Assemblée nationale a-t-elle considéré que, durant plus de 40 ans,
c'est-à-dire toute la guerre froide, les Occidentaux ont été bien
contents de compter les Turcs dans l'OTAN, d'abord pour se battre en
Corée contre les Nord-Coréens et les Chinois, puis pour faire face aux
divisions du pacte de Varsovie dans le Caucase et les Balkans ?

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 16:02

http://storage.canalblog.com/34/77/127673/39545403.jpgL'escroquerie à l'échelle du continent continue. Les peuples peuvent continuer de payer. À lire cet article d'Arrêt sur Images :

 

LA BCE RENFLOUE LES BANQUES EUROPÉENNES (Par Anne-Sophie Jacques).

 

523 banques de la zone euro ont reçu leurs cadeaux avant l’heure, et elles ont dû être drôlement sages car le Père Noël a été très généreux. Il a déboursé plus de 489 milliards d'euros sous forme de prêts à taux d’ami, c’est-à-dire 1% sur 3 ans.

Qui se cache derrière la barbe blanche et le manteau rouge ? Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne. L’objectif officiel, nous dit Le Monde, "est de soulager des banques aux abois : certains établissements de l'Union monétaire gorgés de dettes souveraines potentiellement toxiques suscitent la défiance et peinent à se financer sur le marché interbancaire. Ainsi, l'autorité monétaire veut donc éviter une catastrophe mais aussi s'assurer que les établissements prêteront aux petites entreprises et aux ménages de la zone euro. Un enjeu essentiel pour la croissance."


Mais personne n’est dupe : l’objectif réel est bien d’encourager les banques à acheter de la dette souveraine grâce à ce pactole. Toujours selon Le Monde, "Mario Draghi, le président de la BCE, s'en défend, mais certains établissements pourraient se laisser tenter et investir l'argent qui leur a coûté 1 % pour racheter des titres à dix ans qui rapportent plus de 5 % et 6,5 % comme les emprunts espagnols ou italiens."


Une façon de contourner les traités européens qui n’a pas échappée à Georges Ugeux, banquier d’affaires et blogueur sur Lemonde.fr : "La BCE, ne pouvant pas acheter en direct d’obligations des Etats Membres, use d’un subterfuge: elle prête aux banques qui mettent en gage les obligations de ces Etats. En clair, la BCE vient de racheter indirectement 500 milliards d’emprunts des pays de l’Eurozone par banques interposées à des conditions inferieures au Fonds Européen de Stabilité Financière. On est dans le désordre absolu."


En effet, le pari est risqué : rien n'oblige les banques à racheter de la dette avec ces prêts cadeaux. Pour l'heure, les taux des emprunts souverains italiens ou espagnols n'ont pas encore baissé, ce qui veut dire que les banques ne se sont pas précipitées pour en acheter... Pire : certains investisseurs et titres de presse comme The Guardian y voient la preuve de la mauvaise situation des banques de la zone euro, qui se sont ruées sur ce prêt.

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