Chris Hedges, dans les colonnes du Grand Soir, dégonfle quelque peu le mythe Bernie Sanders : « La structure de pouvoir démocratique a passé un arrangement donnant donnant avec lui. Elle ne présente pas de candidat sérieux contre lui dans le Vermont pour son siège de sénateur. Sanders, dans cet accord Faustien, constitue le principal obstacle à la création d’un troisième parti viable dans le Vermont. Si Sanders défie le parti démocrate, il se verra privé de son ancienneté au Sénat. Il perdra sa présidence de commissions. Le parti machine le transformera, à l’instar de Nader, en paria. Il l’expulsera hors de l’establishment politique. Sanders a probablement considéré sa réponse comme une réponse pratique à la réalité politique. Mais il a aussi admis sa lâcheté. Nader a payé le prix fort pour son courage et son honnêteté, mais il ne fut pas un raté ».
Toujours dans les colonnes du Grand Soir un long et passionnant entretien avec François Ruffin, l’auteur du film Merci Patron : « Lénine disait : « Une situation prérévolutionnaire éclate lorsque ceux d’en haut ne peuvent plus, ceux d’en bas ne veulent plus et ceux du milieu basculent avec ceux d’en bas. » Il y a un gros travail à faire sur la classe intermédiaire pour la faire basculer avec ceux d’en bas. Sans prétention, j’estime que c’est sur ce point que je suis le meilleur. Faire une jonction de classes. Avec Merci patron, j’ai fait un film transclasse. Je me méfie de l’« éducation populaire » et des expressions où il y a « populaire » dedans. Je ne prétends pas faire quelque chose de « populaire » car, en général, il y a neuf chances sur dix pour que ça ne le soit pas du tout. Est-ce que le peuple a besoin d’être éduqué ? Peut-être, mais la petite bourgeoisie aussi. Depuis trente ans, nous vivons un grand moment de disjonction de classes ; la petite bourgeoisie s’est foutue de la manière dont vivaient les classes populaires. Elle leur faisait des bras d’honneur. Non seulement les classes populaires étaient dans la merde socialement, mais on leur a rajouté des stigmates politiques et culturels : le vote Front national, le béret, les boules de pétanque, la picole... »
Evariste de ReSPUBLICA souhaite travailler avec les comités locaux de soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon comme avec les acteurs du mouvement syndical revendicatif. :
« Nous pourrons critiquer le gouvernement solférinien néolibéral (soutenu par la droite néolibérale sans laquelle il ne pourra bientôt plus passer une seule loi contre les conquêtes sociales des travailleurs) avec la vigueur nécessaire et sans le ménager en vue d’un accord électoral futur : critiquer le durcissement des politiques d’austérité, la tentative de criminalisation de l’action syndicale.
Nous pourrons alors développer l’idée d’une nécessaire rupture sur les plans démocratique (y compris dans l’entreprise), laïque, social, féministe et écologique… Développer l’idée de rupture avec la formation sociale capitaliste et donc avec l’UE, les traités, l’euro, mais dans le cadre du processus que nous appelons de nos vœux : la République sociale.
Sur son blog, Descartes nous dit qu’on s’imagine – à tort – que nous vivons dans un Etat technocratique. Que les politiques publiques sont pensées, réfléchies, construites par des techniciens et des experts. Mais ça, c’était avant, quand on réunissait des véritables commissions qui produisaient des vrais rapports confidentiels pour orienter la décision, et non pas des comités Théodule dont le but est de produire un rapport « transparent » pour justifier auprès du public des politiques décidées à l’avance en fonction de considérations électorales.
Pour penser librement, il faut être protégé de la pression de l’opinion. Lorsque vous savez que chacune de vos paroles sera diffusée, interprétée, manipulée, déformée en fonction des intérêts de chacun, utilisée pour faire pression sur celui qui vous a commandé le rapport, vous apprendrez rapidement à ne plus rien dire qui ne soit consensuel, neutre, lisse. La transparence tue le débat, la discussion, la pensée. De peur de déplaire, on ne dit que ce qui est « acceptable ».
Le Monde évoque une nième gâterie pour les entreprises outre-Manche : une nouvelle baisse de l’impôt sur les sociétés (IS) : son taux qui était de 28 % lors de la nomination de M. Osborne, a été ramené à 20 %. Il doit passer à 17 % d’ici 2020. Le Royaume-Uni va ainsi se rapprocher du taux irlandais qui est de 12 %.